Ivy suivait le groupe. Elle se faisait aussi discrète que possible, sachant pertinemment que là, hormis ses talents de médecin, elle ne serait pas bien utile. Elle se contentait donc de suivre aveuglément les ordres qu'on lui donnait. Dans sa tête, mille questions se posaient sur le bien fondé de cette mission sans qu'elle ne parvienne à faire le vide et à se persuader qu'ils étaient là pour une bonne raison. De toute manière, elle irait jusqu'au bout, la médecin ne serait pas un obstacle à cette sortie.

Le groupe se divisa et elle suivit brièvement du regard les trois qui s'éloignaient. Elle s'avança ensuite sans hésiter derrière Stanley, tenant toujours son arme à feu en main, prête à l'utiliser si besoin. Elle avait glissé le silencieux au bout, consciente que la discrétion serait leur meilleure alliée.

Tandis que les autres montaient en haut des miradors, la médecin passa sa main sur les planches, cherchant une faille, une faiblesse qu'elle ne tarda pas à trouver. "Ici..." murmura la brune en montrant une des planches ayant moins tenu face aux caprices de la météo. Le bois était plus abîmé, plus fragile. Sous ses doigts, il s'effritait légèrement. Cela lui semblait parfait pour commencer à détruire une partie de la barricade. Elle se recula pour laisser quelqu'un de plus fort qu'elle user du pied de biche. Les choses sérieuses commençaient et elle ne pouvait empêcher une boule d'angoisse venir lui nouer la gorge.

Spoiler:

Pas de temps à perdre, on progresse comme des ombres au milieu des bois. L’automne n’a pas encore dégarni les arbres, ce qui nous laisse toute latitude pour nous placer comme nécessaire. Mes sens aiguisés, j’attends, j’observe. Les tirs déchirent faiblement la nuit, les trois snipers s’élancent pour prendre la place des morts. Nous, on quitte brièvement notre abri pour passer devant l’entrée du campement et rejoindre la zone boisée suivante.

De là, on trouve un bon spot, Stan sort son pied de biche, que je saisis pour l’utiliser à bon escient. La mâchoire serrées, les muscles crispés, je dois mettre juste assez de force pour déloger les clous mais pas trop, pour éviter de produire un craquement suspect. Je crois que j’y parviens, même si je ne peux empêcher le bois de gémir en sourdine. Il grince, il proteste, mais il cède. Du coin de l’œil, je vois Arizona qui nous rejoint mais ne me pose pas plus de question.

La première planche capitule. Je la déloge, la pose doucement sur le côté, à nos pieds. Il en faudra au moins une autre pour qu’on puisse facilement se faufiler à l’intérieur de l’enceinte…

Spoiler:

Sur son perchoir, Levi scruta autour de lui. Avec la nuit, ça n’était pas aussi simple. Mais ses yeux se fixèrent finalement sur la dernière vigie encore présente. Celle qu’il était le seul à pouvoir avoir de sa place. Il y avait d’autres tours de guet, d’autres gens capables finalement de compromettre leur infiltration. Sans une adresse aux autres – ni un coup d’œil, ni un message au talkie – l’israélien plaça son fusil sur le rebord du mirador et visa. Avec calme et patience, il attendit que sa cible soit immobile, posant même sa torche un instant pour enfiler une veste.

Et il pressa la détente. Un autre coup sonore évidemment, mais pas davantage que sans son silencieux. La zone était nettoyée désormais. Si on omettait les aboiements de chien. Pestant, Levi se tourna vers le point de Jason, et lui fit un signe de la main : qu’ils descendent, et se retrouvent en bas. S’il y avait d’autres points pour guetter, ça impliquait d’autres guetteurs. Et ils ne voulaient pas de ce problème sur les bras. Il avisa l’échelle qui menait jusque-là, et la descendit pour venir au pas de courses, à moitié courber, vers Jason :

On leur ouvre, souffla Levi à Jason.

Ils ne mirent pas longtemps pour arriver à la dite porte, plus besoin de démonter la barricade puisque le champ était libre. Par contre, il faudrait faire vite. Avec l’aide de l’ingénieur, ils firent une entrée et Levi siffla rapidement pour attirer l’attention.

Ensuite, on s’occupe des autres miradors, fit-il en désignant du chef une autre cible, plus loin sur leur droite, éclairée par une torche à peine perceptible.

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Jill fit sauter la première planche et l'aboiement d'un chien se fit entendre un peu plus loin. Hasard ? L'ouie de ces animaux était réputée pour être nettement plus fine que la leur. Stan ne se souvenait pas avoir vu de chiens lors de son passage ici. Un détail qui pourrait leur couter cher. Il pesta dans sa barbe de trois jours.

- On s'dépêche, chuchota-t-il à l'intention de Jill, juste avant de percevoir le sifflement de Levi un peu plus loin. Un signal familier qu'il avait déjà entendu à de multiples reprises lors de leurs nombreuses expéditions ensemble. Chang'ment d'plan. Ils ont réussi à ouvrir la porte, déclara-t-il aux autres en récupérant son pied de biche des mains de la policière. Ils laissaient tomber cette approche. Inutile de prendre davantage de risques. Pas avec une grille ouverte à quelques mètres d'eux, ça n'avait aucun sens. Go, go, go ! Souffla-t-il et ils s'empressèrent tous de rejoindre l'entrée pour s'engouffrer dans l'enceinte du camp. Masqués jusqu'ici par les bois proches.

La suite ? Se glisser à travers les arbres pour s'approcher des bâtiments. Et puisqu'ils ne savaient pas où trouver leurs victimes, ils procéderaient bêtement par groupes au fur et à mesure des maisons ou hangars qu'ils verraient. En s'assurant de couvrir toute la zone, pour ne rien manquer, et surtout personne ! Et aviser pour ce fichu clébard !!

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