Spoiler:

J’inspire une goulée d’air vicié qui me brûle les poumons et provoque une quinte de toux. La plaque de mon gilet m’a sauvé la mise. Je m’en sortirai avec un sale hématome, mais pour l’instant, ça me scie la poitrine en deux. J’expulse l’air de ma cage thoracique et me fait violence pour pivoter. Ensuite, je me redresse, sur les genoux et mes paumes. Le feu a gagné le papier peint usé et un vieux buffet en bois qui s’embrase joyeusement. Je n’ose pas me relever, bien que les balles aient cessé de pulvériser l’intérieur. Le type attend peut-être juste qu’on se redresse pour nous plomber le crâne, ou bien il va bondir dans la pièce pour nous finir au couteau.

Je force ma tête lourde à se relever sur le gosse qui hurle encore sa douleur. Je le plains, sincèrement, je suis bien placée pour savoir que ça fait un mal de chien – sans mauvais jeu de mot. Pourtant, on n’a pas le temps : on sait pas ce qui se passe dehors, d’autres gus peuvent débarquer d’un moment à l’autre. J’avance aussi vite que me le permet mon corps endolori et m’adosse au fauteuil qu’on a poussé devant la porte. Face à moi, le salon ravagé par les balles de carabine et l’incendie qui enfle. La chaleur me picote le visage, la fumée noire s’entasse au plafond.

- On doit bouger, dis-je à Aodhan et Sean – parce que malheureusement, on n’a pas le choix, restez baissés, aller vers les chambres, celles qu’on a inspecté plus tôt et qui seront encore préservées des flammes pour quelques minutes, j’vous couvre.

J’inspecte mon chargeur, encore 12 balles. Ça va le faire. Je ne sais pas combien de ces enculés il nous reste à buter, mais j’ai encore de quoi les accueillir. Quelques secondes, le temps de définitivement récupérer, j’allume le talkie et lance – des fois que les autres aient aussi abandonné l’idée d’être discrets :

- Jill pour Stan et Arizona. Situation de votre côté ? J’ai Sean gravement blessé ici, on va essayer d’le couvrir. On est dans la baraque qui crame, dites-moi que c’est la seule, hein ? Je me déplace pour atteindre une fenêtre et jette précautionneusement un œil dehors, on en a flingué deux et un putain d’clébard, mais y’a un troisième gus encore vivant que je vois plus.

Spoiler:

Le clebs vient de s'effondrer et le prof peut pas s'empêcher de souffler un court instant tandis que Sean hurle. Il a flingué cette saloperie et il a l'impression d'avoir le corps lourd comme jamais tandis que les flammes commencent à lécher le bois de l'habitation. L'enfer de ce putain de monde s'arrête jamais visiblement, le professeur écoute vaguement des mots prononcés derrière, les mots de Jill qui lui dit d'aller se foutre dans les chambres avec le gosse, l'prof commence à se demander s'ils vont vraiment un jour réussir à sortir d'ici mais il lève sa carcasse, avance le plus rapidement possible avant d'attraper le gosse et de voir l'horreur de ses doigts arrachés, il souffle un bon coup avant de poser ses yeux bleus dans ceux de l'irlandais. "Coupe l’hémorragie en mettant un truc dessus garçon, on va rentrer à la maison." Le prof l'attrape par le gilet par balles pour le traîner de l'autre côté du mur, du côté des chambres.

Quel bordel, il appose Sean contre le mur avant de regarder son flingue, il sait pas exactement combien il en reste à l'intérieur mais ça va devoir lui suffire pour l'instant parce qu'il avait pas trop d'autres choix. Le brun reste pas là pourtant, il file du côté de la fenêtre brisée par Sean pour observer les alentours, faut savoir s'ils peuvent sortir par là au cas où ça dérape et pis surtout, le professeur veut savoir combien de ces enculés il reste dans le coin à descendre pour qu'il puisse ramener son élève vivant, à défaut de sain et sauf, chez lui.

Spoiler:

Le talkie grésille, c'est la voix de Levi et les nouvelles ne sont pas bonnes, elles font doucement descendre la colère de la slave - d'un petit cran - qui s'empresse de partir à leur recherche aux côtés d'Ivy, avec un peu de chance, il y en aura d'autre à tuer dans cette direction. Comme médecin, elle ne risque pas de servir à grand chose, cependant pour assurer la sécurité dans le secteur, là, elle pourrait éventuellement servir. En parlant de sécurité, alors qu'elles arrivent à la fameuse maison, c'est déjà à elles d'agir et la russe tatouée imite sa comparse de fortune en dégainant rapidement son 9mm dont le canon se dresse vers les deux cibles mouvantes qui tentent d'entrer dans la maison.

Elle prend quelques secondes pour viser contrairement à la doc' qui dégomme bien rapidement l'un des assaillants. Son tir finit par partir à la suite, tout juste après le sien et la balle se loge directement dans la tête du cannibale qui s'effondre net au sol. "Va l'aider, rentrrre... J'm'occupe de sécurrriser les envirrrons." Souffle la russe pour la doc' avant d'enfiler ses lunettes de vision nocturne et de s'armer d'un de ses couteaux en plus de son arme de poing. De là, elle commence à pas de loup à faire le tour de la maison pour s'assurer qu'aucune présence ne vienne les déranger. La seconde maison attire alors son attention, entre les flammes et les tirs, son instinct lui dicte de s'y rendre rapidement.

Spoiler:

Il s'arrangea pour maintenir la porte fermée et éviter les balles au passage. Autant dire qu'avec le cas de Jason qui continuait à s'aggraver, l'israélien ne se trouvait pas en position de force en la matière. Et très honnêtement, ça l'emmerdait. Il y eut finalement deux détonations, et les coups s'arrêtèrent. Main sur sa propre arme, il attendit brièvement les voix dehors, et finalement l'arrivée d'Ivy dans la maison qu'il manqua presque d'agresser, étant encore sous pression. Bien, au moins, Jason avait ses chances :

Il a pris une balle hors du gilet, au niveau du cou, expliqua-t-il à la femme médecin en la conduisant au corps. Jason avait perdu connaissance, avait perdu des couleurs aussi au passage. Son gilet était désormais rougi par le sang qui avait coulé dessus, c'était impressionnant. Comment vont les autres ? S'inquiéta-t-il au passage, puisque ça faisait un moment qu'il ne les avait pas vu et notamment Sean.

Il arrêta cependant de lui poser des questions. L'état de Jason était suffisamment préoccupant pour qu'il la distrait. Aussi resta-t-il à côté d'eux, pour assurer leur protection. Les deux mains occupés avec l'homme, lui inconscient, autant dire que si quelqu'un décidait d'attaquer maintenant, ils seraient totalement désarmés.

Spoiler:

Le jeune homme se faufila avec Arizona dans la grande maison. Ils voulaient avancer de pièce en pièce, n’omettant aucune porte et aucun placard. Si quelqu’un se planquait, ils ne devaient pas le louper ! Mais ils n’eurent pas le temps de fouiller de fond en comble. En pénétrant, ils furent accueillis par des chiots, de la même race que le molosse qui avait essayé de s’en prendre à eux. Stan fit une grimace, pas attendri pour un sou par les futurs monstres, son regard soudainement attiré vers la fenêtre. De là, il devinait un halo orangé qui éclairait un peu plus loin une des maisons : elle brûlait ! Il allait prévenir sa partenaire, quand son talkie grésilla de nouveau, sur la voix de Jill cette fois. Encore des mauvaises nouvelles… Il l’attrapa pour l’approcher de ses lèvres.

- Stan pour Jill. Ivy est partie avec Roza voir Jason. On fouille la maison principale de notre côté, RAS. Son regard se posa alors sur sa collègue qui ramassait les chiens dans son sac. Il arqua un sourcil : est-ce que c’était bien le moment ? S’il voulait faire un commentaire, il n’en eut pas l’occasion car le bruit d’un moteur qui s’enclenchait se fit entendre. Des fuyards ! Non !

Il rangea en quatrième vitesse l’appareil pour reprendre son Beretta à deux mains en se précipitant au dehors, sur les talons d’Arizona. Ils se trouvèrent à l’extérieur au moment où un énorme véhicule dérapait un peu plus loin pour prendre le chemin qui menait vers la grille. BAM, BAM, BAM. Sans demander son reste, et imité par sa collègue, il tira en direction des pneus de l’engin. Deux d’entre eux éclatèrent et l’homme perdit ainsi le contrôle. L’engin partit dans le décor et termina sa course dans un tronc d’arbre. Stan ne perdit pas une seconde pour courir à son tour vers l’endroit, afin de cueillir les occupants. Le type était seul, encore sonné. Il ne retrouva pas ses esprits, car une balle se logea sans aucune forme de procès dans son crâne. Fin de l’histoire.

Mais rien n’était encore vraiment terminé. Ils devraient encore faire le tour de tous les bâtiments et de toute la zone pour s’assurer de n’avoir manqué personne. Ils devaient aussi prendre en charge leurs blessés. Et alors seulement, ils souffleraient.

Spoiler: