Une belle nuit pour mourir comme dirait Avalone. Le professeur n'avait rien dit tout du long du voyage, comme beaucoup de monde, c'était pas une joyeuse soirée, il y aurait du sang et des larmes mais c'était nécessaire. Ils avaient mis en danger la communauté, des familles, des anciens, des jeunes, tout ça, ça devait se payer d'une façon ou d'une autre. Mais il n'était pas lâche, l'idée d'empoisonner des gens ne lui plaisaient pas tant que ça alors il était là, habillé sobrement d'un t-shirt noir, son gilet par-balles qui semblait lui peser des tonnes sur les épaules et il observait la nuit noire autour d'eux. Dans sa main, le pistolet de Neil, toujours fidèle au poste, le professeur se voyait mal s'en séparer, c'était un peu son grigris à lui, le truc qui lui assurait qu'il rentrerait au petit matin et qu'il serait en entier. à sa ceinture, il y avait un couteau, à son mollet un autre en cas de problème. Autant dire qu'il s'était parré, il n'était pas aussi bien armé que d'autre mais ce serait sûrement suffisant pour lui.

Il était devant Roza, pas loin de Sean, son élève allait sûrement voir des choses horribles cette nuit, peut-être même faire des choses horribles mais c'était comme ça. Il devait apprendre s'il voulait s'en sortir dans ce monde, Aodhan était incapable, comme sûrement tous les autres ici, de lui garantir que le fort était intombable et qu'il y vivrait en paix jusqu'à la fin de ses jours alors si ça devait mal se dérouler, le petit gars devait savoir s'en sortir.

Planqué derrière un buisson, il faisait confiance devant à Levi, Stan et Arizona pour mener à bien cette mission, et croisant le regard de Roza il lui fit un sourire rassurant avant qu'elle ne tourne la tête. Un jour, il arriverait à lui trouver un coin de paix où elle pourrait vivre tranquillement sans avoir à venir avec lui dessouder quelques faquins qui faisaient un peu trop les malins. Soufflant légèrement dans sa main libre pour se réchauffer, il posa ses yeux sur les deux de devant en attendant les ordres.

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Reste avec Aodhan, souffla-t-il à Sean sérieusement. On se retrouve vite.

C’était bien tout ce qu’il pouvait lui dire. Même si ça n’enchantait pas particulièrement l’israélien de le laisser derrière, ça n’était pas une question de choix. Ils devaient évoluer, agir. Aodhan saurait prendre soin de l’adolescent et le protéger, sinon quoi, lui s’occuperait du professeur, et pas comme il apprécierait. Soufflant profondément, lentement, le brun se mit en position, fusil en main et prêt à viser. Ses yeux allés de la vigie en face de lui, à celle au bout de la barricade qui lui tournait désormais le dos. C’était maintenant, ou jamais.

Son doigt pressa la gâchette, la balle partit, se fichant dans le visage de sa victime. Trajectoire parfaite. Bondissant de sa cachette, il avala la distance et d’un bond agile, parvint à s’accrocher à la barricade et à l’escalader. Pile au bout moment avant que la torche vacille de trop. Saisissant le bonnet que le cadavre portait, il l’enfonça sur son crâne pour prendre le rôle à la perfection. L’instant d’après, il se redressa, faisant signe aux autres discrètement que c’était ok de son côté. Ses yeux sombres se tournèrent vers la vigie opposée, celle qui pourrait se montrer curieuse à l’avenir.

Elle serait sa prochaine cible.

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- Vos fumigènes, avait soufflé Stan à Arizona et Levi. Ils en auraient certainement moins besoin sur leurs miradors, que les autres qui s'apprêtaient à se glisser dans l'enceinte du camp.

Puis avec quelques gestes, le garçon invita de son côté tous les autres à le suivre, tandis que leurs snipers se mettaient en position pour agir. Ils s'enfoncèrent de nouveau légèrement dans le bois pour longer la palissade à bonne distance sans alerter les gardes toujours en poste. Ils s'approchèrent alors de l'entrée principale du camp et s'arrêtèrent là où la végétation les camouflait encore. Ils devaient attendre qu'Arizona et Jason liquident les skagits en poste là.

Quand les corps des vigies tombèrent et sans attendre de savoir si aucune alerte n'avait été donnée, Stanley fit un signe à ses compagnons de passer sur le chemin davantage à découvert. Le pas pressé, il s'engouffra dans un nouveau bois de l'autre côté de la route. Ce dernier s'étendait aussi dans le camp et devrait leur permettre d'entrer et d'évoluer quelques temps à l'abri, sans se faire repérer. Non loin du dernier mirador tombé, ils s'approchèrent de nouveau de la barricade.

- Par ici, souffla-t-il à ses voisins, tout en se débarrassant de son sac à dos pour en extraire le pied de biche. En même temps, les autres déterminaient l'endroit parfait pour l'utiliser. Il tendit l'outil à celui qui était alors le plus près, pour qu'il décroche tout bêtement quelques planches.

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