Oh, that escalated quickly !
Jeu 12 Nov 2020 - 16:26
Intelligente Passionnée Sociable Pédagogue Perfectionniste Obstinée Autoritaire Calculatrice Carriériste Jalouse |
Pour ce qui est du reste, Evelyn ne prend que ce qui se trouve dans les réserves et l’armurerie du camp, et ce qu’elle trouve, ou ce qu’elle commande – aux âmes charitables de ce camp – lorsque des expéditions sont menées. Evelyn n’est pas, à proprement parler, un modèle réduit, mais elle s’en approche tout de même. Elle ne mesure que 1 mètre 60, et ne pèse qu’une cinquantaine de kilos. Un poids plume s’il en est ! Mais elle est taillée, grâce à une jeunesse sportive et des habitudes gardées tout au long de sa vie. Ancienne gymnaste, ancienne coureuse semi-marathonienne, sa silhouette est dessinée, son ventre plat, et ses épaules sont dessinées sans être épaisses. Elle possède des jambes fortes et un fessier galbé, et une petite poitrine dont elle n’a pas à se plaindre. Son corps ne présente ni cicatrices, ni irrégularité ou anormalité. Seule particularité qui pourrait être notée : un tatouage, très petit, sur ses côtes gauches : une simple flèche pointant vers le bas, grossièrement tatouée et ancrée, vestiges d’une période sombre de sa vie, une erreur de jeunesse qu’elle n’a jamais fait effacer. Elle possède également trois petits grains de beauté sur la nuque, presque disposés en triangle isocèle. |
- Obstinée : un défaut qui, parfois, aura eu du bon. Après tout, l’obstination, c’est une composante utile de la survie actuelle, mais aussi de l’ancienne vie. Il faut être obstiné pour se lever jour après jour et terminer un cursus académique parmi les plus difficiles de l’ancien monde… Il faut être obstiné pour faire face aux assauts de rôdeurs avides de chaire humaine. Mais l’obstination, c’est aussi poursuivre sur le mauvais chemin, et ce, malgré les recommandations et avertissements de ses amis, et de son entourage.
- Autoritaire : être femme, et médecin, c’est savoir se faire une place dans un monde dominé par les hommes. Il ne faut pas avoir peur de marcher sur quelques pieds, et surtout, d’élever la voix, assumer son rôle de responsable, et mettre les gens au pas. C’est aussi une chose utile quand, en période de survie, il faut mettre tout le monde d’accord sur la marche à suivre.
- Calculatrice : prévoir les prochains coups d’un adversaire, économiser ses efforts, prévoir toujours un coup d’avance sur les gens. Evelyn est douée pour sortir du lot tout en ménageant ses efforts, ou pour tourner les choses à son avantage tout en arborant un visage d’ange.
- Carriériste : la médecine a toujours été sa passion, et de ce fait, elle aura toujours fait tout son possible pour gravir les échelons. Majore de promotion, première place du podium, arriver rapidement vers les plus hauts sommets et les plus hautes responsabilités. Sa carrière aura été la première de ses priorités.
- Jalouse : des autres, de leurs réussites, de leurs relations… Evelyn est une femme jalouse, principalement sur le domaine sentimentale. Voir une personne qu’elle aime aux côtés d’une autre personne, pourrait lui faire piquer une véritable crise de jalousie.
Qualités :
- Intelligente : d’esprit mais aussi de cœur. Elle n’a pas seulement appris par cœur des centaines d’informations médicales, elle les a maîtrisées sur le bout des doigts en des temps records, elle apprend vite, et elle dispose d’une culture étoffée et d’une vive intelligence académique. Mais elle possède aussi une grande intelligence de cœur : elle sait reconnaître la douleur et la tristesse dans le cœur d’autrui, et elle sait être une oreille attentive, et avoir des paroles réconfortantes.
- Passionnée : un adjectif qui parle de lui-même. Elle se passionne pour ce qu’elle entreprend, et elle s’est passionnée – et l’est toujours – pour son métier, qu’elle exerce aujourd’hui au sein du groupe.
- Sociale : une qualité qui, par chance, lui permet de surmonter ses principaux défauts, et permet aux autres de les surmonter également. Elle n’a aucune difficulté à rencontrer les gens et à se faire de nouveaux amis.
- Pédagogue : elle aime apprendre aux gens, et elle sait le faire. Elle apprécie tout particulièrement transmettre son savoir avec patience et professionnalisme. Cette qualité, couplée à son côté passionnée, lui permet d’être une excellente pédagogue appréciée par celles et ceux qui veulent apprendre à ses côtés.
- Perfectionniste : qualité nécessaire lorsque l’on est scientifique. La science nécessite de la rigueur, pour Evelyn, tout doit être parfait. Son bureau, ses affaires, sa chambre, sont ordonnés et chaque chose est à sa place, et chaque mission est menée jusqu’à son terme.
Personnalité :
Evelyn est une femme à la personnalité pleine et entière. Elle ne se détourne ni de ses objectifs, ni ses missions, autant par professionnalisme que pour la conquête d’une reconnaissance de la part de ses pairs, pour se faire une place, pour gravir les échelons, pour prendre en importance. Ce côté de sa personnalité peut la rendre insupportable pour quiconque n’aurait pas l’art d’être patient, ou ne pourrait tout simplement pas l’être avec elle.
Son côté sociable lui permet donc d’aller facilement vers les gens, d’être agréable avec eux, d’être appréciée même, mais seuls les plus patients et les plus gentils arrivent à rester à ses côtés, dans des relations plus intimistes, plus pérennes, plus constructives. Toutefois, son côté autoritaire ne se montre principalement qu’au travail, ou dans ses fonctions et responsabilités, et moins dans sa vie sociale, une bonne chose sans doute, qui lui évite d’être trop souvent seule.
Enfin, Evelyn possède cette espèce d’ambiguïté : c’est une acharnée du travail, c’est un esprit passionné, une professionnelle compétente et qui ne compte pas ses heures ni n’écoute sa fatigue, mais c’est aussi une bonne vivante. Elle aime faire la fête, manger, boire, séduire, profiter de la vie… Même si cela lui fait faire quelques bêtises, parfois plus grosses qu’elle.
Evelyn est née le 21 Septembre 1988, dans la ville de New-York, située dans l’état du même nom. Elle est la cadette d’une fratrie de trois enfants, deux garçons, et elle, la seule fille. Son aîné a deux ans de plus qu’elle, et son petit frère, le benjamin de la famille, deux ans de moins. Ses parents sont des académiciens réputés. Son père est un chirurgien cardiaque réputé, qui travaille plus que n’importe qui d’autre, et qui est caractérisé par son absence auprès de sa famille. Sa mère, académicienne elle aussi, est une chercheuse spécialisée en immunologie, grade obtenu après un cursus universitaire médical qu'elle dirigea ensuite vers la recherche, et non plus la clinique.
Son enfance n’a rien de remarquable, sinon que, en grandissant, la jeune Evelyn doit apprendre à vivre seule, ou presque. Son père n’étant jamais là, elle ne le connaîtra pas beaucoup jusqu’à sa mort, alors qu’elle n’avait que onze ans. Une mort quelque peu ironique pour celui qui fut chirurgien cardiaque, quand on y pense, car c'est un infarctus qui le foudroya. La mort du paternel impacta surtout le benjamin et Evelyn, l'ainé étant beaucoup plus proche de la mère que du père. Cette mort rendit Evelyn seule, au beau milieu de sa famille. Une mère proche de son grand frère, un petit frère trop petit et au caractère insupportable après le décès du paternel, Evelyn était toute seule, et en conséquence, elle s'occupa, seule. Mais la mort de son père, qui fut évidemment un choc, la hanta plusieurs années durant. Il n'était pas rare que la très jeune Evelyn s'enferme dans sa chambre, en pleurant, face à sa solitude.
L’adolescence est marquée par la scission franche et nette d’Evelyn avec son grand frère. Si, d’abord, elle jalousait la relation de son ainé avec sa mère, ce dernier comprit bien vite la souffrance de la petite Evelyn, et il tenta de se rapprocher d’elle, en jouant, en discutant, en lui accordant la seule présence masculine qu’elle n’avait jusqu’ici jamais eu. Toutefois, en grandissant, la différence d’âge vint se faire sentir. Frères et sœurs se délaissèrent, évoluant de part et d’autres, lui devenant un jeune homme, elle devenant une jeune femme.
Méticuleuse et perfectionniste, assidue et passionnée par les sciences, et très sportive, elle se plonge alors dans ses études, seul modèle qui ne lui aura jamais été inculqué. Très vite, se montre douée pour les mathématiques, la physique et les sciences médicales, notamment l’anatomie, la physiologie et la pharmacologie. Ses notes sont excellentes, et la seule marque de tendresse de sa mère sera à l’orée de son entrée au lycée, alors qu’elle reçoit les félicitations de l’ensemble des enseignants.
Le lycée se passe, et la jeune fille explore sa féminité. Elle noue plusieurs amitiés, parfois sincères, d’autres fois moins, et elle commence à se rendre compte que tout peut être calculé, y compris les relations avec les gens. Faisant preuve de gentillesse et d’empathie, elle parvient toutefois à utiliser à son avantage les sentiments et émotions de ses camarades, pour séduire, ou simplement pour ne pas être trop seule. Mais elle essuie ses premiers revers, car malgré sa finesse intellectuelle, le fait de tout contrôler, son côté autoritaire, et son côté calculatrice, fera que certains amis, certaines conquêtes, comprendront les faces sombres de ce joli minois, et lui en voudront énormément de se comporter ainsi. La confiance n’est pas chose facile à obtenir.
Toutefois, elle finit le lycée avec les félicitations et sera première de sa promotion, et ce, malgré quelques échecs amoureux, et quelques bêtises, mais rien de grave. Elle entre dans un programme de premier cycle, une préparation à l’entrée en école médicale. Ce premier cycle dura 4 années, années qu’elle réussit avec bio, et qui l’orientèrent vers le domaine du bloc opératoire, et des soins dits de « réanimation ». Ces notes lui octroyèrent une bourse, qui lui permit d’entrer à l’école médicale de l’université de Harvard – mais les moyens de feu papa aidèrent aussi. Ses deux premières années sont faciles pour elles : dédiées à l’apprentissage théorique des sciences, elle disposait déjà d’un solide bagage scientifique, et de capacités intellectuelles qui rendaient ces deux années, très théoriques, finalement très confortables. Les deux autres années – qui composent donc les quatre années universitaires en plus des quatre années du premier cycle – sont, elles, faites de stages divers et variés, dans les différents domaines médicaux. Si, bien-sûr, les deux premières années, les plus théoriques, ne furent d’aucune difficulté pour Evelyn, les stages, eux, l’obligèrent à se remettre en question. Dirigée pour le bloc opératoire, l’anesthésie et la réanimation, ses stages se déroulèrent donc principalement dans ces domaines-ci. Sortir de la théorie, et passer au pratico-pratique, ne fut pas chose évidente pour Evelyn qui appréciait surtout les bouquins. Mais le souvenir de son paternel, grand chirurgien, la poussa à poursuivre malgré les difficultés, car si lui aussi était un intellectuel, il parvint aussi à être un bon praticien, et elle était convaincue qu’elle y arriverait, elle aussi. Toutefois, durant toutes ces années, elle n’aura pas échappée aux côtés plus festifs et joviaux qui constellent les parcours des étudiants. Les sororités, les fêtes, les intégrations, sont monnaie courante, et Evelyn joue le jeu, profitant d’être une belle jeune femme pour changer un peu la monotonie de sa vie d’étudiante.
Jusqu’à-ce jour où, à a peine 24 ans, elle doit prendre une décision qui lui pendait tu nez depuis bien longtemps. A jouer le rôle de la cigale pendant longtemps, se préservant de la bise et des hivers rudes grâce à quelques fourmilles bien gentilles – ou très crédules – les responsabilités se rappelèrent bien vite à elle. Après une énième soirée, elle tomba sous le charme d’un jeune étudiant ténébreux au regard envoûtant et au charisme enivrant. Pour la première fois depuis plusieurs années, la belle tomba amoureuse, et elle vécut pleinement cette courte relation sentimentale. Jusqu’à-ce qu’un jour, l’impensable se produise : Evelyn était enceinte.
Le désarroi dans lequel elle fut plongé était immense, sa stupeur, sans aucune limite. Et alors qu’elle annonça la nouvelle à son petit-ami, elle se rendit compte que son côté mystérieux cachait une lâcheté galopante, et l’intéressé mit alors les voiles, évitant soigneusement l’étudiante paniquée, laissée seule face à cet évènement non désiré. Evelyn dû alors faire un choix.
Elle n’était encore qu’en deuxième année de ses études universitaires. Certes, cela faisait maintenant six années d’étude – en comptant les quatre années du premier cycle qui la préparèrent à l’université – mais elle avait encore beaucoup d’années de travail à réaliser ensuite. Et la jeune femme désirait plus que tout être médecin, gravir les échelons, avoir une carrière, gagner décemment sa vie et être reconnue. La médecine, c’était son rêve, et voilà que son rêve pouvait être anéanti par un enfant non voulu, qui n’aurait plus de père. Quel modèle serait-elle ? Elle qui avait eu un père qu’elle n’avait que peu connu, avant de s’en séparer pour toujours, allait offrir à un enfant non désiré, une vie sans père également ? Et surtout, pourrait-elle devenir médecin, avec un enfant à élever seule ? Pour la première fois, Evelyn n’avait plus confiance en elle. Alors, elle prit la décision la plus difficile de sa vie. Seule, esseulée, paniquée, elle avorta. Mais ce qui devait être une bouée de sauvetage pour ses études et sa carrière, se révéla être en réalité le boulet qui la traînerait vers des fonds abyssaux.
Bien vite, les soirées étudiantes devinrent des raisons de beuveries, et avec l’alcool arriva la drogue. Une fuite en avant, un moyen d’oublier, de ne plus penser, car se concentrer sur les cours et les stages n’était plus suffisant. On la retrouva, un soir, en état de coma éthylique. Hospitalisée aux urgences, elle se réveilla un peu plus de 24 heures plus tard. Désolée, mal en point, elle pleura toutes les larmes de son corps, mais le mal était fait. Un représentant de l’université se présenta, et lui offrit deux choix : soit elle était radiée, soit elle devait être admise en cure de désintoxication et réaliser un suivi psychiatrique, et redoubler l’année impactée. Elle accepta sans hésiter, et suivit avec assiduité le programme décidé par l’université, résolue à laver l’affront de ses propres échecs, de sa propre faiblesse. Puisque l’évènement était arrivé en cours d’année, elle passa la fin de ladite année en cure de désintoxication, et dû subir un examen psychologique afin de pouvoir en sortir. L’année étant donc perdue – son année universitaire comme sa vingt-quatrième année d’existence, elle redoubla, conformément à l’accord passé avec le responsable de l’université. Elle se promit à elle-même – et aux autres – de ne plus s’approcher de la moindre bouteille d’alcool. Et avec cette promesse, et la surveillance accrue d’une université à cheval sur la réussite de ses élèves, elle poursuivit son cursus, cherchant toujours à se surpasser, s’oubliant un peu. Elle voulait laver sa honte.
Elle commença ses 4 années de résidence en anesthésiologie, lors de sa dernière année universitaire, et ce, malgré son redoublement forcé. Elle obtint donc sa thèse, et sa licence d’exercice, lors de sa 30ème année. Lors de ses examens finaux, et lorsqu’il dû présenter sa thèse, l’exercice fut réalisé avec professionnalisme, et elle parvint haut la main à obtenir son titre de docteur, et sa licence lui octroyant le droit d’exercer. Toutefois, lors de la lecture de son dossier, le président du jury l’interrogea sur cet épisode sombre de sa vie, et la cure de désintoxication. Bien que cela fut 6 années en arrière, Evelyn dû passer un dernier entretien psychologique avant la thèse, et réaliser une prise de sang. Mais enfin, elle devint médecin.
Bien que ses notes et ses appréciations soient bonnes – et non plus excellentes car, bien qu’à 100% derrière ses livres, l’épisode de l’avortement, de l’hospitalisation et la honte ressentie, restèrent toujours là, pas loin, à hanter Evelyn – elle avait toujours cette trace négative dans son dossier, et au lieu d’exercer à New-York, ou en Californie, elle n’eut d’autre offre que dans l’hôpital de Spokane, un hôpital de moyenne importance. Elle s’y fit une place, et elle commença sa carrière avec toujours cette ombre derrière elle, cet épisode néfaste, la plus grosse erreur de sa vie.
Elle était en poste à l’hôpital lorsque l’épidémie commença.
D’Octobre à Novembre 2015, Spokane, état de Washington, Multicare Hospital : Evelyn est en poste ce jour-là, au sein d’un des hôpitaux de la ville. Elle est aux premières loges lorsque l’épidémie arrive, s’expand et devient incontrôlable. Lorsque la ville est cernée par l’armée, et la garde nationale, Evelyn enchaîne son troisième jour de travail. 72 heures de présence à l’hôpital, durant lesquelles elle n’aura dormi que quelques petites heures sur un lit de camp dans une chambre de garde. De par son rôle, elle fait face aux différentes vagues de blessés, dont les plus graves arrivent dans les services de réanimations et d’urgences. L’afflux est tel, qu’elle est rapidement confrontée à des choix difficiles, pour lesquels on n’est jamais préparé : choisir qui doit bénéficier des soins, et qui ne le pourra pas.
Tout d’abord, l’hôpital donna des consignes, puis ce furent les forces militaires et l’officier supérieur en charge de la ville. Les personnes de 70 ans et plus, puis 65 ans, puis 60 ans, puis 55 ans, souffrant de lourdes pathologies annexes, ou présentant des symptômes trop graves, étaient laissés à l’abandon, avec de grosses doses d’anesthésiants pour empêcher leurs souffrances. Evelyn réagit avec professionnalisme, et de manière détachée, mais la chose reste très difficile, inhumaine. Une certaine curiosité anime Evelyn lorsque l’armée interdit l’accès aux morgues et aux zones de stockage des cadavres. Pourquoi donc ? Pourquoi interdire aux soignants, l’accès aux morgues ? Que se passait-il là-bas ?
La réponse, elle l’obtint lorsque les forces armées furent dépassées, début Novembre 2015. Elle entendit d’abord des coups de feu, puis des explosions, des cris et des hurlements divers. Les militaires organisèrent des escadrons dont la mission fut de tout simplement tuer les patients en réanimation, ou pour qui on ne pouvait plus rien faire. Puis, ce fut un véritable vacarme qui obligea la jeune médecin à se coucher au sol, et à prendre la fuite. Car les tirs avaient fait venir une horde de ce que cette épidémie avait causée : des morts revenus à la vie. Et la masse de ces tas de chairs, compactée devant les portes et les baies vitrées, fit céder les frêles barricades que constituaient ces fenêtres. La doctoresse fut obligée de fuir sur le toit du bâtiment, habillée de sa tenue bleue de bloc opératoire, alors que dehors, le froid devenait de plus en plus grand, sa morsure, de plus en plus violente. Elle resta sur le toit durant deux jours et trois nuits, rejointe par quelques survivants – des patients mais surtout des confrères – avec lesquels elle put survivre, et avoir un peu plus chaud. Et durant ces instants, toute sa vie, toutes ses convictions, furent balayés comme de vulgaires fœtus de pailles. Elle qui était scientifique, et médecin, vivait la mort comme un élément inéluctable, qui n’avait d’autre vision, d’autre application, que par un cadavre qui se décomposerait. Alors voir des cadavres marcher à nouveau, se mouvoir, et tuer des êtres humains bien vivants… C’était contre nature, c’était antiscientifique. Comment la science pouvait-elle expliquer cela ?
Elle parvint à quitter les lieux au terme de cette longue attente. Dans d’autres endroits de la ville, des coup de feu retentirent, des armes plus ou moins lourdes. L’armée devait être aux prises avec d’autres rôdeurs, d’autres ordres. Le bruit attira donc la horde – ou le troupeau selon les mots – jusque dans les autres coins de la ville, ce qui permit à Evelyn et son groupe, de fuir le toit de l’hôpital.
Traumatisée par ce qu’elle avait vue, ce qu’elle avait vécue, elle choisit de rester avec ce petit groupe avec lequel elle parvint à survivre, plusieurs jours, plusieurs semaines durant.
De Décembre 2015 à Mai 2016, Sprague, Etat de Washington : avec son petit groupe de survivant de l’hôpital, légèrement amoindri à cause de quelques rôdeurs un peu trop vorace, Evelyn parvient à rejoindre la petite ville de Sprague, à plusieurs kilomètres à l’Ouest de Spokane. Le but de partir ainsi vers l’Ouest, était de rallier Seattle, la plus grande cité de l’Etat. Si la civilisation, l’armée, le gouvernement, avaient pu survivre et s’établir, ce serait dans cette ville. Durant la fuite, et les semaines passées dehors, Evelyn apprit les rudiments de la survie… Et elle fit face à son premier rôdeur. Ce fut durant une nuit froide. Confondant les bruits du rôdeur avec ceux de la faune sauvage, Evelyn manqua de se faire mordre lorsque l’une de ces charognes lui tomba dessus. N’étant pas puissante, ni une militaire, ni une combattante, elle parvint à esquiver la morsure uniquement en roulant au sol et en donnant des coups de pieds. Agrippant le couteau d’un membre de son groupe, elle poignarda la charogne, mais cela ne servit à rien. La lame s’enfonça accidentellement dans le crâne de la charogne, lorsque celle-ci tenta de mordre Evelyn en se redressant face à elle. La doctoresse tenait sa lame, droit devant elle, et le décharné s’empala à travers la bouche, la lame remontant jusqu’à l’arrière du cerveau. C’est là qu’elle comprit : il fallait toucher le cerveau, pour neutraliser ces créatures.
Arrivant à Sprague, ils sont interceptés par un petit groupe de survivants, qui se nommèrent « Whites ». Ce nom, sobre, trahissait en réalité une idéologie de groupe qui, si elle était transparente dans le nom, et dans la couleur de peau de ceux qui se trouvaient dans le groupe, n’indiquait qu’une seule chose pour le petit groupe de soignants : une sortie, une possibilité de survie.
Très vite, toutefois, l’idéologie du groupe s’abattit sur les têtes des survivants. Les hommes n’en furent que très peu impactés, sauf un autre médecin, qui refusa l’idée de ne pas aider un survivant parce qu’il ne serait pas blanc de peau. Au départ, l’opposition n’était pas réprimandée… Mais un jour, le fameux médecin disparut. Officiellement, il s’était enfuit. Mais jamais on ne le revit, ni mort, ni vivant.
Dans le même temps, les femmes furent relayées à des tâches secondaires. La vaisselle, le linge, le ménage, les enfants… Elles ne devaient être que des épouses, et des serviteurs, comme dans les anciennes époques où la femme ne devait pas travailler. Cette situation fut tolérée quelques temps, quelques temps seulement.
09 Mai 2016, Sprague, Etat de Washington : ce jour-là, Evelyn dû se battre pour sa propre survie. Puisqu’elle était jeune, non mariée, et sans enfant, elle reçut tout un tas d’avances, jusqu’à-ce qu’on l’oblige à se marier avec un des survivants, un des nationalistes. Elle serait sa seconde épouse, et devrait lui apporter au moins quatre enfants pour pouvoir satisfaire sa volonté. Alors qu’elle refusa, l’homme prit violemment Evelyn à partie, la frappant au visage, avant de tenter de la violer. Coincée par un homme qui devait faire le double de son poids, Evelyn n’eut qu’une seule option : s’emparer d’un culot de bouteille en verre brisé durant l’assaut, et frapper devant elle, d’un coup sec. Elle trancha la gorge de l’individu, qui s’écarta en gargouillant, sans pouvoir ni parler ni crier. Hébétée, choquée, Evelyn resta là, stoïque, ne sachant pas quoi faire, alors que son assaillant se vidait de son sang à ses pieds. C’était un meurtre. Mais elle n’eut d’autre choix que de fuir, car si elle restait, si elle se faisait prendre, elle serait sans doute violée en groupe, avant d’être, au mieux, exécutée, au pire, asservie.
De Mi 2016 jusqu’à la moitié 2018, Moses Lake, Etat de Washington : Evelyn aura passé presque trois mois sur les routes, avant de rejoindre la ville de Moses Lake. Encore une fois, son but était de rejoindre l’Ouest de l’état, et d’atteindre Seattle. Mais en chemin, elle fit la rencontre d’autres survivants, qui élurent domicile sur les terrains du Grant County International Airport, à Moses Lake North. Elle fit face à un groupe d’explorateur, appartenant aux survivant de l’aérodrome, qui s’étaient appelés « The pilotes », en hommage au terrain d’aviation, et à l’énorme avion qui leur avait servi de coffre-fort au début de l’épidémie. Là, point de volonté nationaliste, raciste, xénophobe ou d’âges révolus. Le groupe travaillait de sorte à ce que les compétences de chacun puissent aider les autres à avancer, à survivre, à s’améliorer.
Après une période d’adaptation, Evelyn fut utilisée comme médecin, avec le peu de matériel qu’elle avait sous la main. Il n’y avait pas souvent de l’électricité, car il n’y avait pas assez d’essence pour alimenter le groupe électrogène du camp. L’unique groupe électrogène. Elle y vécut deux années douces, protégée derrière des barricades improvisées et sur un terrain dégagé qui permettait de voir approcher de loin.
Juin 2018, aéroport de Moses Lake North, Etat de Washington : la belle vie ne pouvait pas durer éternellement. Les éclaireurs rapportèrent de plus en plus de mouvements de rôdeurs, et de l’arrivée dans les environs d’une gigantesque horde. Malheureusement, toutes les tentatives (des klaxons sur des routes au loin, des détonations à l’opposé de l’aéroport), la majeure partie de la horde continua sa route, et s’écrasa sur les frêles barricades de l’aéroport. Les dirigeants du groupe durent fuir, dans différents bus et camions et voitures gardées sous le coude, au cas où. Ils prirent la direction de la forêt d’Okanogan, pour rejoindre une communauté dont ils avaient entendu parler lors de précédents trocs.
De Juin 2018 à Août 2020, forêt d’Okanogan, Etat de Washington : la communauté d’Okanogan accueillit les survivants à bras ouverts. Cet afflux de survivants augmenta leur nombre à environs 200 personne, ce qui était une bonne nouvelle en soi. Plus de survivants, c’était plus de bras pour le travail, plus de cerveau pour l’organisation, plus de combattants pour la défense des lieux. Mais cela signifiait aussi plus de bouches à nourrir. Aussi, la dirigeante, une femme forte, irascible, au caractère puissant, brute de décoffrage, demanda à chaque nouvel arrivant de travailler pour sa pitance.
Evelyn, elle aussi détentrice d’une forte personnalité, fut au début en porte-à-faux avec la dirigeante, qui la prit en grippe à l’instant même où elles échangèrent. Evelyn n’était pas une agricultrice, une bûcheronne, une artisane. Elle ne savait ni couper le bois, ni planter des graines, ni réaliser les récoltes, ni construire de bâtiments. Elle, elle était médecin. Et ce qu’elle voulait faire, c’était soigner.
Mais la cohabitation arriva finalement. Evelyn, comprenant qu’elle devait éviter de reproduire certaines erreurs, baissa quelque peu la tête, et se mit à faire sa part. Elle n’attendait pas dans une petite cabane, elle mettrait la main à la patte.
La menace de New Eden arriva à partir du Printemps 2019. Le groupe tenta de séduire la communauté d’Okanogan, mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté et le caractère difficile de la dirigeante. Entre les deux groupes, les relations furent de moins en moins cordiales, et les choses ne tarderaient pas à empirer.
Septembre 2020, Fort Ward, Bainbridge Island, Etat de Washington : encore une fois, des évènements bien sombre arrivèrent à la communauté pacifiste. Un groupe de survivant, appelé « The Remnant » vint prévenir la communauté d’Okanogan de l’arrivée imminente d’une force de frappe de New Eden, dans le but de les exterminer purement, et simplement.
De fil en aiguille, il apparut clair aux membres de la communauté, et surtout, à sa dirigeante, que pour éviter l’annihilation, il fallait fuir. Le fameux groupe de Fort Ward proposa alors d’accueillir les réfugiés, mais à une condition : les membres de la communauté d’Okanogan qui voulaient rejoindre le groupe qui était apparu à bord d’un hélicoptère, devaient rejoindre Everett dans les trois semaines après qu’ils soient venus avertir la communauté. Là, un ferry ramènerait tous les volontaires jusqu’à Fort Ward.
Plusieurs survivants décidèrent de fuir, tout simplement, tandis que d’autres refusèrent de quitter ce qu’ils avaient construit. La dirigeante, elle, accompagna le gros des réfugiés qui firent la route jusqu’à Everett, mais elle fut tuée en route. Evelyn, qui avait été séduite par la description de Fort Ward faite par les émissaires – qui devenaient des sauveurs – fit tout ce qu’elle put pour rejoindre le point de rendez-vous, et atteindre le ferry. Son soulagement fut si grand lorsqu’elle arriva au fort, qu’elle s’effondra dans un torrent de larmes.
Et dans les jours qui suivirent son arrivée, elle fit tout son possible pour obtenir une place de médecin, passant tous les entretiens nécessaires, faisant montre de persévérance, et de motivation.
D’une manière générale, l’on pourrait décrire deux journées types pour Evelyn : une journée au travail, une autre au repos.
Lors de ses journées de repos, Evelyn aime faire la grasse matinée. Cela lui permet de récupérer des nombreux – parfois très nombreuses – nuits blanches ou courtes nuits qu’elle peut faire pour satisfaire aux besoins de son travail au sein du dispensaire ou du laboratoire, ou pour réaliser ses missions, ou satisfaire à son besoin de tout contrôler et de tout faire parfaitement. Elle passe donc la plupart de ses matinées au lit, lorsqu’elle le peut. Puis, la routine s’enchaine : un petit déjeuner qu’elle souhaite équilibré, une douche – ou un bain même si elle préfère cela le soir – et la journée pour elle. Elle fera du sport, sans doute un jogging ou un peu de yoga, pour garder sa souplesse. Si elle le peut, elle sortira avec ses amis, se rendra au bar, ou fera la fête pour la soirée, lorsque cela est possible. Elle apprécie beaucoup les petits moments entre amis.
Lors de ses journées de travail, Evelyn à besoin de s’y rendre tôt. Elle mange copieusement le matin, de sorte à ne pas ressentir de sensation de faim avant la fin de la matinée. Elle se rend au travail avant les autres, afin de prendre un café avant que ses collègues n’arrivent. Ce petit rituel est un petit peu un moyen de focaliser son esprit sur sa journée de travail : l’espace d’un café, elle se prépare pour ses heures de travail et s’y donnera corps et âme.
Toutefois, Evelyn n’est pas fermée à l’adaptation. Au contraire, elle aime à être parfois surprise alors que des amis passent à la colocation à l’improviste, pour la sortir de chez elle, ou pour passer un moment avec elle. Elle apprécie ces moments non prévus, et en est même l’auteure par moment, quand elle souhaite surprendre à son tour.
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- Tori H. Watanabe-Hayworth
Inglorious Fuckers
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Re: Oh, that escalated quickly !
Jeu 12 Nov 2020 - 16:28
Bonne continuation pour ta fiche !
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Re: Oh, that escalated quickly !
Jeu 12 Nov 2020 - 16:30
Re-bienvenue jolie mademoiselle !
- Cole Quinto
The Guardians
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Re: Oh, that escalated quickly !
Jeu 12 Nov 2020 - 16:33
Ce perso va être marrant comme tout !
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