Les yeux rivés sur le fuyard, Connor s'élança à sa poursuite et évita de justesse les balles qu'il tira en arrière. Poussé par l'adrénaline et une colère qu'il n'avait que rarement ressenti, il gagna de la distance et le surclassa rapidement. Bondissant vers l'avant, il le saisit par la taille et l'envoya au sol avec lui. Roulant-boulant, le blond parvint laborieusement à reprendre le dessus sur son adversaire, et surtout à le garder. L'homme était à l'évidence un sacré morceau, et en rendant les coups, il en encaissait aussi de nombreux. Dans les flancs, les côtes, des zones qui faisaient incroyablement mal.

Une droite plus violente qu'une autre déchaussa à l'homme sous lui deux molaires qui retombèrent dans la terre. Un autre droite lui fendit l'arcade. La troisième lui éclata le nez et le sonna violemment. Connor ne s'arrêta que parce que son but n'était pas de le tuer. Il devait faire passer un message.

Tu voulais parler de Justice, grogna-t-il sèchement. Voilà qui lui donnait envie de lui enfoncer un peu plus le visage dans le crâne. Il lui rit au nez cependant, sans joie. Tu vas passer un petit message à ton grand chef pour nous, grogna-t-il. On arrive pour lui, un autre coup dans le visage le sonna définitivement.

Le sportif se releva et tituba. A bout de nerf et de souffle, il se retourna sur les autres. Saisissant l'homme par la botte, il le traina sur les nombreux mètres avalés pour rejoindre la troupe.

Spoiler:

Cassidy et Joséphine s’élance, comme un seul homme – femme, en l’occurrence – mais c’est finalement cette dernière qui rattrape finalement l’homme, qui échappe à la poigne de la blonde et tombe entre les mains de la pompière. Les trois hommes sont finalement maitrisés, l’amazone baisse son arc et s’avance à la rencontre des trois prisonniers qu’ils viennent de faire. Sans ménagement, la métisse tente de récupérer sa flèche, en l’arrachant de l’épaule du garde qui gémit. Malheureusement, il fallait croire qu’elle y mettait trop de force. Enième flèche, irrécupérable elle ne pouvait plus compter que sur ses huit flèches restantes pour la suite de leur palpitante aventure. Elle repousse le garde du pied en soupirant. « Alors, on fait quoi d’eux ? » Demanda-t-elle.

Mais la réponse qu’elle semblait attendre vient plutôt du talkie que Duncan porte à la ceinture, et elle n’est pas vraiment celle qu’ils espéraient. Une horde. Ils arrivaient avec le camion pour les récupérer. « Quoi qu’il y ait à faire avec eux, il va falloir s’dépêcher, la situation va d’venir merdique dans pas longtemps. » Dit-elle, nerveusement. Si c’était bien une horde qui débarquait sur eux, merdique était l’euphémisme du jour.

Spoiler:

Je parle, je les distrais, jouant sur l’instinct primaire des mâles qui veulent protéger les femelles. Et ça marche. A tel point que je ne peux que me demander s’ils sont vraiment…  Je sursaute et me crispe quand la grenade explose et efface la moindre de mes pensées. Un instant qui dure une éternité.

Et tout reprend, à une vitesse folle. Des hurlements, des cris, des tirs. Je risque un coup d’œil dehors, repoussant la panique et les nausées qui menacent de me submerger en voyant ce qu’il reste des hommes qui se trouvaient là. Des gémissements, des cris, des tirs.

Ils nous auraient tués. Ils nous auraient tués, non, si on ne l’avait pas fait ? Oui. Bien sur que oui. Je passe à côté du corps de l’un des fermiers, de ceux encore en pantalon de pyjama, et ma gorge se serre. Mais je peux pas arrêter. Pas vrai ?

Surtout qu’il y en a encore. Trois, debout, qui tirent et cherchent à se sauver. Trois qui sont pris en chasse. Connor, Bruce, Duncan et Caleb s’élançant avant même que les informations ne soient vraiment enregistrées dans mon esprit. Deux sont rattrapés et tombent sous les coups. Des flèches. Raina. Mais le dernier continue. Je me rends compte que je suis déjà partie quand je vois Joséphine courir vers lui aussi. Mais il tire. Et il me touche.

L’impact me stoppe net et je tombe à genoux alors que la douleur m’irradie tout le flanc. Forcément, fallait que ça tombe là. Je passe mes mains et… Rien. Le gilet. J’ai un court rire nerveux, qui m’arrache un nouveau hoquet de douleur, et relève la tête pour voir Joséphine abattre un tonfa sur sur le dernier homme.

Je me relève, sans savoir si je suis sonnée par l’impact ou par ce qui m’entoure. Du feu, du sang, de la suie, des viscères. Rejoignant les autres, je me fige à nouveau alors que le talkie grésille.
Oh putain. Je tourne la tête et reste le regard rivé sur leurs bagnoles garées juste à côté.

« Et sinon, ça, on peut pas s’en servir ? » Après tout, si on a plusieurs véhicules, on sera plus efficace. Et qui sait, il y a peut-être du matos dedans. « Non parce que si on les prends, on peut aller aider l’équipe de Selene. Et déblayer la route pour repartir, au cas où. Non ?Et toute façon, ça ous fait des véhicule en plus... Et leurs armes, on peut récupérer leurs armes aussi.... »

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C'était sans doute terrible à dire mais Connor n'éprouvait aucune honte ni aucune culpabilité pour ce qu'ils venaient de faire. La fin justifiait les moyens. Alors qu'il ramenait l'homme au niveau des autres, et qu'il faisait en sorte de le ligoter fermement avec ses lacets, le blond resta ancré sur ses positions. Il ne s'excuserait pas d'agir pour le bien des siens, et qu'importait qui se mettrait sur son passage. Epuisé, les muscles encore chauffés par ce qu'ils venaient tous de faire, la tête dans un coton épais, ce fut le message de Duncan qui le sortit de sa torpeur. D'abord, la horde. Ensuite ? Selene.

Il ferma les yeux, fatigué évidemment mais conscient que ça s'arrêterait pas dans l'immédiat. Fatigué surtout de réfléchir pour cette nuit, il avait besoin de dormir pour de bon ou à défaut, de prendre une bonne douche pour se remettre les idées en place. Mais pour l'instant, ça n'était pas au programme :

Selene est prioritaire. On va les aider, comme le suggère Cassidy, souffla-t-il fermement. Ensuite, on s'organise pour détourner la horde à l'aide des voitures, pour l'envoyer ailleurs une fois que tout ceux qui ont besoin sont à l'abri dans les premières barricades de George.

C'était le meilleur plan qu'il avait en tête.

On le ramène lui, on le mettra en cellule, les autres, ses yeux allèrent vers les derniers gardes... Libérez les, qu'ils se démerdent.

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