Les choses se déroulaient visiblement comme elles étaient sensées se passer. Les cheffes et chefs – dirigeants ou militaires compétents – avaient été nommés, et des gens affectés sous leurs commandements, et les étapes s’enchainaient. Pour le moment, Caleb n’avait entendu parler d’aucune victime dans son camp, mais il n’était pas né de la dernière pluie : les choses pourraient rapidement dégénérer.

Lorsqu’il vit quelques membres du groupe partir neutraliser le second poste, équipé de deux gardes et d’un chien, Caleb resta en retrait, conformément aux ordres. Il faut dire qu’il était grand, très grand, et aussi très épais. S’il saurait se montrer utile pour soulever un blessé et l’évacuer, défoncer une porte, arracher une prise, ou soulever une lourde charge, il ne se faisait pas d’idées concernant son utilité au combat : quasiment nulle. Il suffirait qu’il se lève pour faire une cible de choix, comme à l’entrainement.

Sa hachette en main, il attendait, allongé au sol. Il tentait de discerner les mouvements des uns et des autres. Il avait beau avoir un gilet pare-balle, il n’était pas très serein. Mais il ferait sa part.

Résumé:

Equipement:

L’équipe du checkpoint a réussi sa mission. A nous de mener la mienne. Connor dispatche chacun et me voilà à devoir aller neutraliser les gardes. J’ai quand même l’impression d’être un personnage de jeu vidéo. Si c’est rigolo à jouer, c’est autrement plus flippant de le faire en vrai. Surtout que cela n’a jamais été ma vocation. Je hoche cependant la tête en silence, le cœur tambourinant fortement dans ma poitrine tandis que j’y vais avec Nihima et Raina. Je resserre mon emprise sur mon pied de biche, mon couteau à ma ceinture. Je ne sais pas ce qui est le pire… Tuer deux hommes ou tuer ce pauvre chien qui a juste la malchance d’être avec eux. J’en ai déjà la nausée en réalité, mais j’essaie d’en faire abstraction. Il est un réel problème.

Nous avançons à pas de loup. Il est plus facile de tromper les humains que les animaux. Nihima indique sa cible. Raina fait de même… Les humains donc. A moi le chien… Puisqu’il le faut… J’essaie de me dire que c’est nécessaire. Et que je vais essayer de le tuer rapidement. J’ai quand même gravement mauvaise conscience. Et dans le silence mais avec une belle coordination, chacun d’entre nous se lance sur sa cible. Le chien se tourne vers moi en grondant au dernier moment et je lui assène mécanique un énorme coup de pied de biche dans le museau, le faisant tombant au sol dans un couinement. Que je fais cesser aussitôt, en égorgeant la bête, sonnée et blessée dans un gargouillis vomitif. J’ai son sang sur les mains et l’espace d’une seconde, elles tremblent face à l’horreur de ce geste. Pas comme ci j’avais déjà du tuer… Je ferme les yeux et inspire, me relevant, tandis que les deux amazones se sont occupées des deux gardes avec rapidité et efficacité qui force le respect, surtout dans ce genre de situation. Le mec en train de pisser aura eu une mort peu glorieuse… D’un ton neutre, je lâche à mi voix : « La voie est libre. »

Spoiler:

Actions Elrik:

Armes:

Le poste de garde maitrisé, il ne leur restait plus qu’à avancer jusqu’à la prochaine phase du plan ; la cuve à essence. Le camion militaire s’avança, tous feux éteint jusqu’à sur le terrain des New Eden sans aucun heurt. Celle facilité d’atteinte était presque déconcertante. Pour sa part, cela ne faisait que faire grimper en flèche la tension entre ses épaules. Il ne restait plus que de désigner l’un d’eux pour s’occuper de la grenade.

C’est la jeune Cassidy, désignée pour sa rapidité, qui fut choisie pour s’en occuper. Après que quelqu’un lui en ait rappelé le fonctionnement, la jeune femme s’élança, balança la grenade et les rejoignit en un sprint impressionnant qui lui permit d’éviter toute blessure dû à la déflagration. Le pari était réussi, rapidement les flammes s’étendent et se propagent… Et attirent une poignée de personnes pour s’occuper de la cuve. S’ils ne sont pas repérés, ce qu’ils s’apprêtent à faire n’arrangent pas leurs plans. Saisissant une flèche, l’amazone est prête au combat, mais c’est aux siens qu’elle s’adresse en premier lieu. « Il n’faut pas leur laisser l’occasion d’éteindre quoique ce soit, mais faut qu’on les attire par ici pour permettre aux nôtres d’agir ailleurs. Il faut se débarrasser de ceux-là, et des suivants. » Elle cherche autour d’elle, un point d’observation qui leur permettrait de prendre certains à distance. « On pourrait se trouver des points stratégiques, pour couvrir ceux qui iront frontalement au combat. » Propose-t-elle, ensuite.

Spoiler:

Durant un instant, un très long instant, je me demande ce que je fous là, dans cette équipe. Je ne suis ni la plus discrète, ni à la hauteur au combat, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais les rôles sont rapidement dispatchés, et si j’ai l’impression que ça dure une éternité, c’est loin d’être le cas. Très vite le poste de contrôle tombe, et j’avoue que je suis épatée et impressionnée par leur efficacité. Même si le nœud qui s’agrandit au creux de mon estomac me rappelle que non, les meurtres, je m’y fais pas.

Quant à mon rôle et ma possible utilité dans la mission, ils arrivent bien vite alors qu’on se positionne près de la cuve d’essence. Notre objectif. C’est déjà bien d’y être je trouve. Après… Courir discrètement, dégoupiller le truc, la lancer au bon endroit, revenir avant de se faire exploser la gueule avec. C’est dans mes cordes ça non ? Certainement que oui. Et j’accepte, saisissant la grenade avant de réfléchir, longeant les murs avant de songer que si je marche sur mon lacet, je vais finir cramée. Oui, évidemment  que je regarde mes chaussures pour contrôler… Vérifiant qu’il n’y a personne, je prends le temps d’inspirer lentement en fermant les yeux, avant de la dégoupiller et de la faire rouler comme ils ont dit. Et elle atteint son but.

Je sais, faut que je cours. Et vite. Ce que je fais admirablement bien je tiens à le faire remarquer ! Malgré l’obscurité et le terrain qui ne cesse de vouloir me faire buter sur des cailloux, malgré le gilet pare-balles que j’ai fini par enfiler. Au cas où. Et je rejoins les autres, aussi silencieusement que je suis partie, même si de toute manière, l’explosion derrière moi couvrirait la course d’un troupeau de mammouths. Je me laisse à moitié tomber à côté d’eux, reprenant mon souffle, ne tournant la tête qu’en entendant autre chose que le feu et les craquements. Ils ne sont pas nombreux. Pas encore.

Se débarrasser d’eux. Je fixe Raina, les yeux sans doute un peu trop grands, avant de regarder les autres à tour de rôle. Déjà me battre, je sais pas faire… Mais… tuer ? Non. Non, je crois pas que je pourrais. Mon regard s’arrête tous ceux que je connais. Pour les protéger oui, peut-être… Instinctivement, je vais attraper la main de Nolan. Mais… Et si j’ai pas le choix ? Et oui, ça aurait vraiment été naïf de penser qu’on venait là pour conter fleurette, mais c’est pas la question. Entre le savoir et le voir, ou pire, devoir le faire... Enfin, c’est pas comme si je savais vraiment me battre ou quoi de toute façon, pas vrai ?

Spoiler:

Equipement:

Je retiens mon souffle, alors qu’ils partent s’occuper de la sentinelle. Et je tapote le bras de Tomeo en silence quand il revient, soulagé de les voir entier, tout en sachant pertinemment que c’est juste le début. Et je grimace quand Cassidy est désignée pour aller s’occuper de la grenade. C’est logique, normal comme décision mais je sens mes mâchoires se contracter quand elle s’éloigne. Je compte tout bas, sans même m’en rendre compte, comme quand je comptais le temps qu’elle mettait à faire des tours de piste quand on était ados. « Allez… allez… tu vas battre ton record… » Et là encore, j’arrête de respirer tant qu’elle est pas saine et sauve à côté de moi, tiquant après coup à la déflagration qui illumine la nuit.

Et je déglutis quand je vois les types arriver pour éteindre l’incendie. Parce que je sais ce qui va immanquablement arriver. On ne pourra pas prendre cette place sans faire plus de victimes, ce serait naïf de croire le contraire. J’en ai assez vu depuis 5 ans pour savoir que ce sont jamais les gentils qui gagnent, qu’épargner des gens, c’est prendre le risque qu’ils viennent se venger dans la foulée. Et on est là pour frapper avant qu’ils ne le fassent. Pourtant, quand Raina prend la parole, j’ai une grimace. « Je suppose que simplement les neutraliser ne sera pas suffisant. » Je suis même pas sûr que ce soit vraiment une question. Je cherche Duncan du regard, sachant que c’est lui qui aura le dernier mot. Pour moi en tout cas. Et je sais bien que je serais pas dans les premiers à bondir pour aller frapper, il y a assez de gros bras à mon goût pour ça. Sans compter que, cette adrénaline juste avant un combat, un match ou je sais pas quoi du genre, je l’ai jamais eue. En vrai, quand j’y pense, j’ai jamais tué de vivants en fait. Je sais pas si c’est ce soir que ça doit commencer mais, alors que je serre doucement la main de Cassidy d’un côté et que je prends mon couteau de l’autre, je sais que je le ferais. Pour eux.

Spoiler:

Equipement: