A peine le temps de récupérer les protections et les armes. Alan émergeait à peine de son vilain choc et Connor lui lança un regard inquiet. Avec Caleb toujours à côté de lui, ils pouvaient entendre les détonations et le raffut plus loin, signe qu'ils devaient se presser. Tournant sur lui-même, le blond souffla en apercevant leur propre véhicule. Ils n'étaient pas garés loin et quoi qu'il puisse arriver, ils iraient sans doute plus vite avec... Poussant un autre soupir, il fit un signe à Caleb :

On repart là-bas avec, s'il y a des blessés, on les place à l'arrière et on peut les sortir du terrain, souffla-t-il. Il était nerveux, tendu... Pire que ça, c'était comme une boule qui pesait sur son ventre et qu'il tentait de digérer. Se portant vers Alan, il laissa au bucheron l'opportunité de récupérer ce qu'ils pillaient résolument : Allez viens, vieux frère, je te laisse pas-là, passant son bras autour de ses épaules - celui qui n'était pas meurtri, il le hissa sur son dos.

Ils prirent la direction du camion, au plus vite. Adressant un regard à Caleb, il ajouta :

Tu conduis, lui ne pourrait pas.

Spoiler:

Un bruit sourd et une sensation de creux. Voilà tout ce que ressentait Alan à ce moment-là. Et cette douleur... Cette douleur au bras... Comment faire pour se relever et repartir à l'assaut ? Le vieux lion qu'il était avait du mal à émerger. Il y eut une tentative de redressement, Alan s'appuyant son bras valide sur son genoux pour tenter de se relever. Mais au moment où il se mit à la verticale, tout se mit à tourner autour de lui... La salle de l'infini de Yayoi Kusama, en exposition privée dans sa tête...

« Non... » Marmonna-t-il comme pour annuler la tentative de se lever. Alan retomba mollement sur le sol avant de se sentir hisser et d'entendre la voix de Connor qui lui semblait si lointaine. Quand Alan ouvrit un oeil – l'autre tuméfié par le coup à la pommette – il aperçu le visage de Connor qui comptait bien ne pas l'abandonner.

Un demi-sourire en sang s'afficha alors sur le visage du galeriste qui se laissa faire. Il ne put s'empêcher de lâcher, dans une voix rauque et étouffée : « Mon preux chevalier... » Avant de sombrer dans un malaise saoul désagréable, se sentant ballotté par son chef jusqu'à la voiture.

Spoiler:

Caleb eut un long soupir soulagé, un instant d’arrêt qui, si la situation avait été plus précaires – si des adversaires se présentaient face ou derrière lui – ne lui aurait laissé aucune chance. Durant une paire de secondes, il abaissa sa hache, et alors que la pression abandonna ses épaules, des tremblements apparurent. Ses doigts d’abord, tremblèrent soudainement, puis ses mains, puis ses bras, et enfin, un frisson parcourut tout son corps.

Il venait de tuer. Encore. Il avait déjà tué, il y a deux ans, lorsque le groupe arracha sa liberté bafouée jadis. Et il avait vécu cela comme un traumatisme, un véritable traumatisme. Et là, il venait de tuer deux autres personnes… Et d’une manière bien plus sauvage : à la hachette. Il gronda, d’un grondement rauque, un rappel à lui-même que le temps n’était pas à la lamentation. Que les larmes viendraient plus tard.

Il profita de cette légère pause dans l’anarchie ambiante, alors qu’il déshabilla un cadavre pour prendre ses protections : plastron, protections de cuir et casque. Il n’avait pas fier allure, car le New Eden qui portait ces affaires, devait faire 30 centimètres de moins que lui.

Puis, il suivit les ordres de Connor, non sans lui répondre à son tour :

- On va rejoindre les autres, et il faut continuer à se battre. Aller.

Un speech peu encourageant, mais qui était plus pour lui, pour reprendre contenance, plutôt que pour Connor.

Le chien avait surgi de l'obscurité, fonçant droit sur sa gorge. Mu par un pur réflexe alors qu'elle venait protéger sa zone vitale de son bras gauche, la douleur venant flouté sa vision alors que le poids de la bête la faisait s'écrouler au sol, perdant dans la mêlée toute notion de réaction. Un cri de douleur se mêlant aux grognement du monstre alors que ses crocs venaient s'enfoncer davantage dans sa chaire et qu'elle tentait de l'abattre d'un coup de tomahawk sans parvenir à l'atteindre alos qu'il secouait sa gueule en prime de son bras. Jugulant la douleur comme elle pouvait, non sans tenter de se dégager alors que déjà, un second molosse arrivait en direction de sa cuisse.

Wakan tanka avait parfois un étrange sens de l'humour. La douleur des nouveaux crocs lui arracha un second hurlement, tentant vainement d'attaquer le second avec sa jambe valide sans succès.

Et les autres ? Aucune idée. La douleur aveuglant sa vision et ses sens, ne parvenant qu'à ressentir la brûlure de son sang qui s'échappant librement sous les attaques des deux monstres.

Spoiler:

Les flèches qu’elle tenta de récupérer étaient inutilisables, elle les abandonna en soupirant. L’instant d’après, c’est la voix de Nihima qui porte, hurle l’arrivée de chiens dans le secteur. Elles sont les seules, avec Cassidy à être assez prêts pour assister à l’attaque des molosses, d’une violence inouïe. La Lakota n’avait aucune chance de les repousser, pas en l’état. L’un des chiens planta ses crocs dans sa cuisse et la traine, secouant sa tête avec violence, comme si elle n’était plus qu’une poupée de chiffon. « Essaye d’attirer leur attention, j’pourrais pas m’occuper des deux. » Ordonna-t-elle à Cassidy à son côté, alors qu’elle rangeait son arc à flèches dans son dos pour sortir son couteau.

Il n’y avait pas le temps de réfléchir plus, pas s’ils voulaient sauver la vie de Nihima. C’est sans doute pour se donner plus de courage, et se rendre plus impressionnante que l’amazone donne soudain de la voix, dans un hurlement de rage, tout en s’élançant vers le molosse occupé à resserrer sa prise sur l’avant-bras son amie comme si c’était un vulgaire os à moelle. « YAAAAAAAAA ! » Elle y met toute sa force, couteau de chasse en avant dans le but de saigner le molosse aussi rapidement que possible.

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Je grimace alors que j’entends un craquement que je reconnaitrais entre mille. Et je lève les yeux pour voir Tomeo et son bras en vrac, alors que les autres finissent le boulot. Si je suis tenté de m’assurer qu’il a que le bras cassé, je sais qu’il y a des priorités. Et avec Joséphine, on continue d’examiner Elrik. S’il s’en sort, il aura vraiment de la chance. « Aucun organe vital a l’air touché. » Je me défais de mon sac à dos et je commence à fouiner dedans, sortant direct la boite avec les doses de morphine. Je réfléchis pas longtemps avant de lui faire une piqûre et de commencer à m’activer avec les pansements compressifs qu’on avait préparés. Je lève les yeux vers Joséphine. On a pas beaucoup de temps et, surtout, on va devoir le bouger vite de là. Parce que là, on limite juste la casse pour le moment. « Il a encore pas mal de balles qui sont pas sorties. Ca va être compliqué. » Ouais, j’ai le sens de l’euphémisme quand je veux.

Et je fais pas vraiment attention à ce qui se passe autour de nous, concentré alors que j’ai les mains qui commencent à s’imbiber du sang d’Elrik. Vite. Il faut faire vite. Et va falloir bouger de là rapidement aussi.

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Évidemment, faut que je tombe sur un combattant avec des réflexes de ninja. Pas de bol. Au moins, il n’a pas le loisir de me trouer la peau à bout portant. Je n’arrive pourtant pas à prendre le dessus, jusqu’à ce qu’il me colle un coup de tête qui m’éclate la pommette et m’étourdit, suffisamment pour que je ne puisse bloquer le coup qui vient frapper mon humérus qui craque dans un bruit qui résonne dans tous mes os et me fait lâcher un grognement de douleur. Je ne sais pas trop ce qu’il se passe, abruti par le coup et la douleur, mais le troisième coup ne vient pas. Et je le dois au formidable duo de bourrins qui m’accompagne. Bruce vocifère et j’aurais pu rire si la situation avait été autre. J’accepte la main tendue de Bruce (avec mon bras valide, alors que l’autre est instinctivement repliée vers moi). « Fier, fier… y’a encore du boulot pour être aussi efficace que vous. De vrais bulldozers… » Duncan se charge de terminer mon assaillant et je me contente d’un bon coup de pied rageur dans le corps.

Je me fige en entendant les aboiements. « Oh non, encore des clebs. » J’essaie de recouvrer mes esprits et un semblant de logique : « Faut prendre leurs gilets et leurs armes. Ça peut nous servir. Prenons en autant qu’on peut. » Je m’attelle aussitôt à ma besogne, non sans maladresse avec un bras hors service. La douleur est lancinante, mais tant que je ne bouge pas trop… Ça va. Et puis, les chiens attaquent et là… Nima est ciblée, sous nos regards horrifiés. Je ne suis plus très utile pour attaquer, mais… « J’apporte ça à l’équipe médicale, foncez sauver Nima. » Je cours vers les autres, lâchant les gilets pour ceux qui ont besoin. « Farah aide moi à en enfiler un. » J’avise l’état d’Elrik… « Merde… »

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