Alice in shittyland
Sam 5 Déc 2020 - 15:57
Franche Loyale Protectrice Persévérante Efficace Solitaire Misandre Grognon Nerveuse Susceptible | Un grand couteau de chasse Un glock Un fusil d'assaut Alice est dans la moyenne haute avec ses 1,70cm. Elle se relève souvent de quelques centimètres avec ses bottines à talons, persuadée que ca participe à son image de femme forte et intouchable. Une silhouette mince et sportive, des formes assez discrètes. Elle a de longs cheveux bruns, tirant vers le roux au soleil, de grands yeux bleus très expressifs (mais souvent voilés par l'alcool), et un visage assez fin de trentenaire qui a connu les mêmes galères que les autres survivants hors du fort. Souvent, elle trace un trait d'eyeliner pour souligner ses yeux, selon les produits qu'elle trouve, mais n'utilise pas plus de maquillage - elle n'est pas très douée avec ces choses là. Son ancien métier lui a causé plein de gamelles et de lourdes blessures. En résulte un bon nombre de cicatrices visibles de différentes tailles et formes, en particulier sur ses bras et ses jambes. Elles se mêlent aujourd'hui à quelques marques plus fraîches. Vestimentairement parlant, Alice ne cherche pas à plaire aux autres, mais bien à elle-même. Elle apprécie les jeans près du corps qui lui font de longues jambes, et porte des hauts assez sobres, souvent sombres. Sa veste en cuir est faite pour la conduite de la moto. Elle est donc renforcée avec des protections sur le haut du dos et aux articulations, lui permettant de foutre des coups de coude de l'enfer. |
Et plus particulièrement, les hommes. La brune est une misandre assumée. Au mieux, elle est simplement très froide avec la gente masculine. Au pire, elle peut devenir violente si, par exemple, on essaie de la toucher, même sans arrière pensée. C'est un mur de glace pour les hommes, qui ne peuvent espérer engager la conversation que lorsque cela est utile pour la situation ou, éventuellement, pour dire du bien de sa moto.
Mais de manière générale, même avec les femmes, Alice a du mal à se montrer sociable. Elle est presque tout le temps grognon, en train de se plaindre ou de simplement tirer la gueule. Il n'y a que l'adrénaline ou l'alcool qui la dérident. Alors, elle abuse souvent des deux, parfois ensemble.
D'ailleurs, la motarde est de nature très nerveuse : méfiante avec tout le monde, interprétant à peu près tout comme une menace, elle sera du genre à taper du pied frénétiquement à en faire trembler toute une tablée. Il est d'ailleurs très facile de la faire sursauter, mais ce serait à vos risques et périls.
De même qu'il vaut mieux la caresser dans le sens du poil pour espérer entrer dans ses petits papiers. Alice est susceptible, notamment sur son apparence ou son comportement qu'elle n'aime pas qu'on juge trop masculins. Les baffes fusent rapidement, elles lui viennent plus facilement que les réparties.
Mais elle n'a pas que des défauts ! Sa franchise par exemple, lui permet de faire éclater l'abcès avant qu'un conflit ne s'envenime sur les non-dits. Et on pourra difficilement remettre en cause la sincérité de ses paroles, puisqu'elle ne se cache de pas grand chose, et fout de ce qu'elles pourront susciter chez les autres.
Elle est d'ailleurs très loyale. Du moins, la trahison de viendra pas de son côté, et elle peut se soumettre aux directives de son camp sans trop poser de questions si cela lui assure son propre petit confort. Les conflits, les histoires politiques, ca sonne comme beaucoup trop de complications inutiles.
Protectrice, avec la gente féminine exclusivement. Si elle assiste à un conflit où un homme victimise une femme, elle prendra la défense de sa sœur sans aucune hésitation, même si le type est de son camp (dans ce cas elle ne l'attaquera pas mais l'enverra paître sèchement). Cette protection est plus forte si elle est réciproque sous quelque forme que ce soit, comme pour ses rares amies ou ses supérieures.
La compétition ne lui a pas appris qu'à être individualiste, mais aussi à persévérer. Alice ne peut pas rester sur un échec, et s'acharnera autant qu'il le faudra pour obtenir le résultat voulu. Ca se ressent en particulier lorsqu'il faut s'entrainer au combat ou apprendre une nouvelle compétence.
Ca participe sans doute à son efficacité, toujours appréciée dans les groupes où elle a combattu. Pas de sentimentalisme, pas de maladresses : elle suit ses objectifs et choisit le chemin le plus court pour les atteindre.
Mes deux parents suivaient des carrières militaires. Ma mère, Alexia, était chimiste pour l’armée. Mon père, Luke, était soldat et motard sur son temps libre. Ils se sont connus à leur centre de formation, et ont vécu une relation amoureuse rythmée par les missions de chacun. Un jour, alors que Luke était en congé, il a fait un grave accident de moto et a perdu l’usage de ses jambes. La dépression lui est tombée dessus, accompagnée d’un goût prononcé pour l’alcool. Puisqu’il avait besoin d’un nouvel objectif, il a réussi à convaincre Alexia de faire un enfant. Elle n’était pas sûre d’en vouloir, car sa carrière était sa grande priorité, mais… c’était après tout le déroulement naturel des choses.
Alors, au printemps 1989, je suis née.
J’ai passé mon enfance auprès de mon père handicapé, apprenant très tôt les gestes pour l’aider dans une maison mal adaptée. J’étais une gamine heureuse, douée à l’école. Et très tôt, mon père m’a transmis sa passion pour la moto.
On passait des heures à regarder les compétitions diffusées à la télévision ou au circuit de Shelton. A mes 8 ans, j’ai eu ma première mini-moto. Ça m'amusait, même si mon père prenait cette activité un peu trop au sérieux. Le type qui s’occupait de faire tourner les gosses sur le circuit lui a glissé que j’avais un certain potentiel, pour une fille. Il ne lui en fallait pas plus pour enclencher la machine. Certains weekends, ou pendant les vacances scolaires, j’allais participer à des rencontres réservées aux enfants déjà piqués par la fièvre des deux roues. A la base, c’était un plaisir de participer. Rapidement, c’est devenu un plaisir de faire mieux que les autres.
Les années passaient et notre investissement - le mien et celui de mon père - devenait vraiment sérieux. Débrief des courses à la télé, entraînement physique régulier, cours et soirées manqués pour aller concourir dans d’autres États… Mes notes commençaient à en pâtir, ce qui faisait évidemment râler ma mère. Alors je me mettais la pression pour relever le niveau à l’école, tout en continuant ma progression dans la course, quitte à sacrifier toute mon énergie pour ne décevoir personne.
Au moins, mes camarades de classe me trouvaient cool, avec mes trophées. Ça rassemblait du monde autour de moi, et j’étais la star des sportifs et des rockeurs. Enfin, ça a été cool jusqu’à l’arrivée de la compétition entre copines pour plaire aux garçons, des coups de couteaux dans le dos. Avec mes absences, je ratais les dernières tendances, les derniers ragots, je ne pouvais pas empêcher les rumeurs de germer... Ma popularité en a pris une claque, quand j’ai appris qu’on me croyait lesbienne, et que ça m’attirait des tas de moqueries.
L’année de mes quatorze ans, j’ai fait ma glorieuse entrée à la Junior’s Cup de Shelton, sur ma première moto full size : une Kawasaki Ninja 400 - que je n’avais bien sûr pas le droit de conduire sur route avant mes seize ans. J’ai fini sur la troisième place du podium, et reçu mes premières propositions de sponsoring par des marques d’équipement.
C’est l’automne d’après que ma petite soeur Mary est née. Je n’passais pas beaucoup de temps avec elle, car ma carrière gagnait rapidement en intensité. Nos parents se disputaient souvent, à propos des risques liés à cette pratique sportive et de mes résultats scolaires qui dégringolaient. Je faisais de mon mieux, mais l’ambiance à l’école était désastreuse comparée au temps que je passais avec mes amis motards. Malgré la misogynie, les mains au paquet et le fait qu’on m’expliquait en permanence ce que je savais déjà, il y avait une bonne entente. Plus qu’à l’école, et plus que chez moi.
A seize ans, j’ai donc passé mon permis et ai pu commencer à fréquenter les routes autour d’Olympia et de Seattle. On sortait souvent en petits groupes, entre concurrents et amis, pour faire les cons et apprendre des tricks sur les parkings vides en soirées. Dans ce groupe de motard, je traînais principalement avec trois mecs : Victor et Diego avaient tous les deux mon âge et étudiaient dans un lycée de Seattle. Le petit frère de Diego, Raphaël, partageait sa passion et ses amis. J’avais un crush sur Diego. Mais ça n’était pas exactement réciproque.
Cette année-là, j’ai remporté la Junior’s Cup de Washington. Mes efforts ont été récompensés par la venue de mon nouveau sponsor : American Honda Motor... Honda, bordel !
Cette victoire me garantissait mes premiers revenus, et surtout, de grandes courses à venir ! S’il s’agissait d’un petit partenariat les premières années - pas de quoi en vivre -, je pouvais espérer partir en Europe plus tard, pourvu que j’ai assez de victoires et de visibilité… Le second point était facile, car les filles sont rares en compétition, et les journaux aiment bien en parler, même si je ne sais pas tellement ce qu'ils ont à en dire.
Le jour de cette grande annonce, je l’ai fêtée dignement avec mes amis. En partant ce soir-là, j’ai promis deux choses à mes parents : que je rentrerais sobre, et avant minuit. Double trahison, bien sûr. Diego nous a dégoté une grosse soirée dans la banlieue de Seattle. C’était les vacances, alors les lycéens s’en donnaient à cœur joie. Il y avait bien une centaine de jeunes empaquetés dans cette baraque. Rapidement, il y a eu un verre, puis un autre… il fallait bien se dérider. Le reste est flou : des conversations, des fous rires, la musique… Ce type de mon lycée, le genre populaire et beau gosse, qui n'avait jamais montré aucun intérêt pour moi, et qui pourtant venait clairement flirter. Et puis, je crois qu'on s'est embrassés... Ensuite, c'est flou, il y a juste des sensations, et sa voix.
"Alors ça te plait finalement, hein ?" Des mains partout sur mon corps, une voix qui n’était pas celle de mes amis. “On va montrer aux gens que t’es pas si gouine que ça, regarde…” J’ai la tête qui tourne… Ça secoue dans tous les sens, et ça me fait mal. Des rires et… tout s’arrête.
Au matin, première gueule de bois. Je ne portais plus que mon soutien-gorge. L'entre jambes en feu, j’ai vite compris. Merde. J'avais vraiment envie de vomir. Sortie de cette chambre, les regards rieurs des derniers invités, affalés sur les canapés, m’ont mis la puce à l’oreille. J’ai appris dans la journée qu’il m’avait filmée et fait tourner la vidéo à tout le lycée, à tous ses amis, ainsi qu'aux miens.
Je n’ai rien dit à personne. Surtout pas à mes parents. Mais j’étais sûre d’une chose : la rentrée allait être un enfer. La bonne nouvelle, c’est que je n’avais plus qu’un an à tenir. Mais les images ont fini par fuiter aussi au club moto.
Le harcèlement quotidien et le traumatisme très actif me pourrissaient la santé et mes nuits. Les caprices de ma soeur étaient insupportables. En automne, lors d’une course amicale, un virage pris beaucoup trop agressivement m'a éjecté sur le bitume et fait passé sous les deux cent kilos de la bécane. J’étais déjà tombée des dizaines de fois, mais c’était ma première fracture grave. Deux côtes et un bras. De nouvelles marques de guerre ! C’était beaucoup trop pour ma mère qui a estimé qu’il était temps que tout cela cesse, avant que je ne passe à de plus grosses cylindrées. Ma carrière n’a pas cessé ; son mariage, en revanche…
Officiellement, j’habitais dans l’appartement de ma mère à Seattle avec Mary. En réalité, je passais toujours autant de temps avec mon père que je ne pouvais pas me résoudre à laisser seul. J’en ai profité pour demander à changer de lycée et finir mon année à Seattle. Discrète, j’étais heureuse de passer à nouveau sous les radars. J’ai même eu mon diplôme.
Avec Honda, j’ai couru sur les circuits du championnat Nord-Américain en Superbike, grimpant dans le tableau du classement jusqu’à obtenir le prix en 2011. C’était extrêmement grisant de découvrir toute la férocité de ces machines aux capacités complètement démesurées, qui pouvaient me tuer cent fois à la minute. Et surtout, après cette victoire, je partais faire mes premiers circuits en Europe pour le MotoGP.
J’ai vécu la plus grande partie de ma vie d’adulte loin de ma famille. Angleterre, France, Allemagne, Russie, puis Japon, Chine... Je courais toujours pour Honda - quelques-uns du staff me suivaient de pays en pays, devenaient une nouvelle famille. Les techniciens étaient du pays et me faisaient découvrir leurs cultures. C’était une vie à deux-cent à l’heure, dans tous les sens du terme. Ma sociale était presque exclusivement liée au cadre de la moto. Et dans ce milieu, d’ailleurs, je gagnais en notoriété avec les années. Mon classement était plutôt bon, avec une progression appréciable, mais surtout, je faisais partie des rares pilotes femmes dans la sphère des hautes compétitions. Avec la célébrité, la vidéo de ma première fois a réémergé en ligne. Impossible de savoir si celui qui la diffusait était le même que celui qui l'avait prise. J'ai tenté de la faire disparaître. Mais c'est Internet. On ne peut rien cacher, là dessus, et il fallait que je fasse de mon mieux pour passer ça sous le tapis.
En 2012, je me suis rapprochée de l'un de mes compétiteurs. On a vécu une relation réellement toxique pendant deux ans, à coups de tromperies et rabibochages entre les longues séparations dues à nos voyages respectifs. C'est lui qui a rompu, fin 2014.
Ma consolation ? Quelques jours avant qu'il ne me largue, j'étais montée sur le podium du MotoGP, avec une moyenne qui me propulsait à la troisième place mondiale du championnat. Après la rupture, j'ai trouvé du réconfort dans l'alcool. Des déboires qui n'étaient pas très compatible avec mon métier, il est vrai. Les premières courses de 2015 ont été des désastres et m'ont conduite à l'hôpital pour plusieurs fractures aux jambes. Je n'ai pas pu finir la saison : à l'été 2015, je rentrais à Seattle pour retrouver ma vieille vie ordinaire et picoler avec mpn père.
13 octobre 2015 - Le confinement - Olympia
- Allo, Alice ?
- Hey maman, comment tu vas ?
- Écoute, on m’a appelée pour travailler sur ce virus dont ils parlent à la télévision. Est-ce que tu pourrais venir chercher ta soeur et l’emmener chez ton père ?
- Euh, oui, mais…
- Tu peux venir tout de suite ?
- Là, maintenant ? Euh, ok, mais y a un problème ?
- Fais vite, et mettez vous en sécurité. Bon courage ma chérie, je vais faire tout ce que je peux de mon côté.
Elle raccroche ; je ne comprends pas grand-chose, mais je jauge l’urgence de la situation. Le virus, les agressions, ce climat étrange qui grimpe dans la région… Ca me fout un nœud au ventre. Au moins pour le moment, je sais quelle est ma mission. Je grimpe sur la BM avec un deuxième casque et fonce en ville.
Il commence à faire froid pour se balader en deux roues, mais le trafic est perturbé sur les gros axes de Seattle. Des bouchons entre lesquels je me faufile. Mais je capte un détail terrifiant - dans une voiture encastrée, autour de laquelle se pressent déjà les secours, l’une des victimes est en train de mordre le cou de sa voisine.
Je continue ma route - j’ai sûrement mal vu. J’ai pas encore bu aujourd’hui, mais ça fait un bail que je n’suis plus vraiment fraîche, alors… Ouais, ça doit être ça.
Arrivée à l’appartement de ma mère, je récupère Mary, déjà bien habituée à monter derrière moi. Elle remplace le casque par ses affaires dans le top-case, et je ne me fais pas prier pour sortir au plus vite de cette ville. Une fois arrivés chez notre père à Olympia, l’adolescente nous partage ce qu’elle a lu sur le net. Que la situation n’est pas du tout sous contrôle, et surtout, que ce “virus” consiste en un réveil des cadavres. Difficile de la contredire après ce que j’ai vu. Papa est sceptique ; il veut dédramatiser. N’empêche qu’il est le premier à vérifier que la porte est bien fermée.
17 octobre 2015 - Le dernier appel - Olympia
Discrètement, assise en haut de l’escalier, j’écoute les appels téléphoniques de mon père avec ses anciens collègues. Certains ont été envoyés sur le terrain, à Seattle ou dans d’autres points chauds. La présence militaire est clairement établie en ville, et je commence à réaliser à quel point rien n’est sous contrôle.
Évidemment, je m’inquiète pour ma mère. Elle a beau nous rassurer dans quelques rares appels, j’entends l’inquiétude faire vibrer sa voix. Ce soir là, quand elle raccroche, le silence est lourd autour de la table. C’est Mary qui le rompt,
- Maman va revenir bientôt ?
Avec mon père, on s’échange un regard lourd. Aucun de nous ne veut se prononcer. C’est lui, le mieux placé pour savoir, non ?
- Ca va aller Mary, viens là.
Il s’approche dans son chariot et la prend dans ses bras. Moi, ça me révolte de ne pas savoir ce qu’elle fait, où ça en est et pourquoi elle ne revient pas. Dans les jours qui suivent, je comprends qu’il s’agissait de son dernier appel.
25 octobre 2015 - Première rencontre avec un infecté - Olympia
Je coupe la télévision. Les messages gouvernementaux en boucle, ça me monte à la tête. Depuis qu’on est ici, j’ai bien compris qu’il faudrait que je me démerde pour ma rééducation. Dans le salon, mon père, habitué de la chose, est en train de corriger mes étirements.
- C’est bien, tu as quasiment tout récupéré. Dès que la situation sera arrangée, tu pourras reprendre les entraînements.
- Ouais, si ça s’arrange.
Quand Mary n’est pas à côté, je laisse libre court à mon fatalisme. C’est libérateur.
Mais là, le calme est rompu par un cri - quelqu’un tambourine violemment sur la porte d’entrée. J’suis la plus rapide à me poster devant, vite rejointe par Mary qui s’arrête derrière moi, dans les escaliers menant à l’étage.
- Y a quelqu’un ?! Aidez moi !! Pitié ! Aidez-moi !!
J’regarde par le judas de la porte. C’est le voisin. J’regarde mon père.
- C’est Monsieur Harisson, on fait quoi ?
- PITIE !! IL VA ME TUER !!
- Ouvre lui !
Je m’exécute. L’homme se précipite à l’intérieur, et je referme dans la foulée. Personne avec lui. Mais son bras est en sang. Comme si un chien l’avait mordu de toute sa force.
- Merde… J’déglutis nerveusement, Mary, va chercher du désinfectant et une compresse, grouille !
L’adolescente remonte en trombes vers la salle de bains. On l’entend fouiller dans les placards, pendant que mon père et moi nous rapprochons du blessé.
- Qu’est-c’qui t’es arrivé Tom ? lui demande mon père en nouant déjà un torchon sur la plaie.
L’homme est super pâle, et il a l’air fiervreux. On dirait qu’il va vomir.
- C’est… c’est Lucy elle…
Lucy, c’est sa femme.
- Elle va bien ? Insiste mon père.
- Non, non…. C’est Lucy…! Il lève le bras pour montrer la morsure.
Mary revient avec de quoi le soigner. C’est moi qui prend le matériel et m’agenouille devant lui.
- Ok ça va aller, calmez-vous. Papa, appelle le 911.
- Ca ne marche pas, dit-il en s’énervant sur son vieux téléphone portable. Je vais essayer le fixe.
Il s’éloigne. Moi, je reste face à ce vieux bonhomme. La cinquantaine, sans histoire, chef d’une petite entreprise du coin. J’enveloppe son bras, sans chercher à parler. Il pue une odeur que je n’connais pas. Et puis quand je crois avoir fini, je le vois qui perd pied.
- J’crois qu’il s’est évanoui, hey !
J’lui mets une petite baffe, sans résultat. Et j’place deux doigts sur sa gorge pour essayer de sentir un pouls. Sans résultat.
- Merde, il est…
Il me chope le bras. D’une poigne enragée. Il a les yeux blancs, injectés de sang, et se met à hurler comme s’il sortait d’un putain de cauchemar, d’une voix rauque et d’une haleine abominable.
- HEY ! LACHE MOI !!
Ce con essaie d’me mordre !! J’lui tiens la mâchoire pour tenir ses crocs à distance, mais WHAT THE FUCK ! De ma main libre j’lui fous un gros coup de poing dans le nez - ça ne suffit pas à le calmer, mais j’arrive à me dégager - un court instant. Il revient à la charge, et j’ai le reflexe de vouloir garder sa gueule à distance de la mienne. L’odeur aide. C’est Mary qui le chope par derrière pour m’aider à le maîtriser.
Après de longues secondes de lutte, une balle lui traverse la joue. Une autre le crâne. Il tombe par terre. C’est mon père qui vient de prendre son arme et de tirer. Précision militaire. Je comprends pas grand chose, juste qu'il vient de nous sauver.
Je me dégage du corps, et peine à reprendre mon souffle. Pourquoi il m’a attaquée ? Pourquoi il avait ces yeux là ? Mon père m’enlace la taille, à défaut de pouvoir se lever. Dans la rue, ça s’agite. Si c’est ça le virus, il faut qu’on se protège. Et vite.
Le reste de la journée, on le passe à se barricader. Cet incident ne doit plus se reproduire.
Automne 2015 - Entrainement - Olympia
Mary et moi suivons assidûment les nouveaux enseignements de notre père. En tant qu’ancien militaire, il y a de la matière : tir, entretien d’une arme, entraînement physique, combat au corps à corps… Mary et moi voyons ça comme notre nouveau jeu, comme une bonne manière de se dépenser aussi. Loin de devenir des expertes, on arrive tout de même à être au point pour riposter contre les gens qui voudront nous mordre. Car on le sait, et les réserves de nourriture qui diminuent nous le rappellent tous les jours : il faudra bientôt sortir.
Hiver 2015-2016 - Au revoir - Olympia
Mary et moi avons fait le tour du quartier pour ramener des vivres et d’autres survivants esseulés. La maison de mon père est devenue le refuge du coin. En décembre, une femme de la quarantaine du nom de Sarah nous a rejoint. En Janvier c’est au tour de Yasmine, 9 ans, et son oncle Ajay. En février, un cinquantenaire bourru et beauf s’ajoute au tas : c’est Fred, mais je lui donne plein de noms d’oiseaux.
Mon père a une bonne réputation dans le quartier, et son passé de militaire est connu. C’est ce qui convainc ces personnes de rester sagement plutôt que de tenter leur chance en solitaire. La maison est solidement barricadée, et on a réuni de quoi tenir en se rationnant. On a encore l’espoir qu’en attendant, les choses finiraient par se tasser, ou bien que des secours viendraient nous récupérer. Mais le refuge finit par attirer trop d’attention.
Un jour, début mars, Ajay et Fred partent en ravitaillement. Seul Fred revient, et il est tenu en joug par quatre mecs bien armés. Le chantage est simple : on leur livre la bouffe, ou ils abattent notre allié. C’est mon père qui prend la décision de céder à leur demande. Ca me dégoûte, c’est humiliant, mais on baisse nos armes.
- Vous avez de la belle came ici !
Ce sont les mots du “chef” de ce petit détachement qui toise les femmes et les filles du groupe. Ecœurant. La petite Yasmine est en pleurs - le sort de son oncle est encore inconnu. Alors elle panique, se précipite vers la porte en courant, et se fait attraper au vol par l’un des types. Elle crie, le type veut la faire taire, mon père ordonne qu’il la relâche, tout le monde y met du sien pour gueuler, la tension grimpe trop vite et Mary tire la première.
La balle pénètre le genoux de celui qui tient la fillette. Il tombe et la lâche. Tous dégainent. C’est mon père, avec son fauteuil, qui s’interpose entre nos assaillants et nous.
- Prend les filles et partez.
Je ne le vois que de dos.
L’adrénaline fait le reste. Mary chope Yasmine et l’entraine avec nous vers le garage. Sarah couvre notre fuite sous les coups de feu et les grognements sordides.
- Vite, putain, vite…
J’engueule le volet du garage qui prend tout son temps pour se lever, et démarre la S1000RR pour l’enfourcher. La petite, face à moi sur le réservoir. Mary, derrière moi. Sarah a encore la place, mais elle n’arrive pas. Je l’attends et je vois les cadavres qui arrivent dans la rue, attirés par le vacarme et bien plus nombreux qu’il y a quelques mois. J’attends, jusqu’à entendre ses cris mangés par les gémissements.
- Partez !!
2016 - Le camp de la forêt - à l’Ouest d’Olympia
La route est encombrée par des survivants en fuite, des cadavres et des accidents en pagaille. La moto peut se faufiler un moment, mais rester sur les grands axes serait surtout une source de problèmes. Alors, je décide de m’enfoncer dans la forêt avec les deux gamines. Au bout d’un sentier, il faut se résoudre à abandonner la bécane bien trop bruyante et inadaptée pour le tout-terrain. Je viendrai la récupérer plus tard, pas question de laisser mon bébé rouiller ici. J’essaie de garder la tête haute, mais je ne sais pas du tout où je vais. C’est moi qui tiens les rênes maintenant, et… ça me les brise. Yasmine sanglote, Mary est aussi silencieuse que moi.
Et puis, une flèche se plante dans un arbre tout près de nous.
- Bougez pas !! Vous êtes vivants ? Parlez ! Une voix de garçon - de gamin.
- Euh - oui ! Oui on est vivantes, tirez pas !
Ils se montrent - un trio d’adolescents. L’un est armé d’un fusil de chasse. Les autres d’arcs et de flèches. Ils nous escortent jusqu’à ce qui ressemble à un camping sauvage, entouré de clôtures grillagées.
On s’y installe. Mary se fait des amis, Yasmine se sent en vacances. Moi, je suis la vieille doyenne du village du haut de mes vingt-sept ans. Loin des villes, il y a peu de cadavres. Ceux qui traînent aux alentours, on les abat discrètement au couteau ou à l’arc. On reste tranquille un bon moment.
Lorsque l’automne 2016 s’installe, et que l’hiver menace de nous geler le cul dans nos tentes et cabanes en bois, on se met en quête de quelque chose de plus confortable. Il y a une caserne de pompiers un peu plus au Nord, près du Summit Lake. On est tous convaincus que c'est un bon plan.
On y découvre effectivement un groupe bien plus grand. Des pompiers, des familles, des gens du coin. Lorsqu'ils ont perdu le contrôle sur la situation, les équipes survivantes de cette caserne ont décidé d'en faire un refuge indépendant. Et elle est bien équipée pour ça : des dortoirs à foisons, tristement libérés des hommes morts en portant secours, une cafétéria, des couvertures de survie, du matériel de soin... Bref, le pied. Je parviens à convaincre l'une des jeunes recrues de me conduire jusqu'à ma moto pour la récupérer. Ca n'est pas difficile, puisqu'il me reconnaît, et se fait une joie d'aider une pilote de renom. Mission accomplie - et une complicité est née. Il s'appelle Sergio. Il a deux ans de moins que moi, il est charmant avec son petit uniforme. Enfin, vous voyez le topo.
2017 - La vie à la caserne - Summit Lake
Ici, on est vraiment en sécurité, et ça se ressent. Avant, la caserne s'occupait principalement des feux de forêt et des villages alentours. Alors, elle est un peu à l'écart du monde. Mary est restée amie avec les ados qu'on a suivi depuis le camp en forêt. Le quatuor sème la terreur par ici. Moi ? Je crois que l'apocalypse me rend froide. Je me passe en boucle les derniers instants avec papa qui nous protège. Je me demande ce qu'il est arrivé à maman. Je vois mon ancienne vie disparaître dans la brume. Sergio me pose trop de questions ; en bon fanboy, il interroge ma fin de carrière minable, et ça me gonfle. Il tente sa chance régulièrement - et ça me flatte, un peu, mais ça me gonfle aussi. Un soir, on fait une petite soirée. Avec un coup dans le nez, il m'avoue avoir vu la "sextape" qui a été tournée quand j'étais ado. Putain, je pensais pas que ça continuerait à me suivre. Il me touche la cuisse, je lui casse le poignet. Ca fait des histoires. Et ça me déprime autant que ça me répugne.
Par la suite, il s'efforce de faire comme si rien n'était arrivé. Mais c'est bien plus distant. Tant pis.
Hiver 2017-2018 - L’erreur - Summit Lake
Revenons à notre bande d'adolescents. Mary, Ismail, Edward et Roman. Une fille, trois garçons, qui passent tout leur temps ensemble. Je rappelle régulièrement à ma sœur les dangers de traîner avec la gente masculine, mais je pense qu'elle est encore trop naïve et curieuse pour s'en rendre parfaitement compte.
Un jour, en fin d'après midi, et alors que la neige recouvrait la caserne et ses alentours, Roman et Edward rentrent de la forêt, sans Mary, ni Ismail. Paniqués, ils viennent me chercher, ainsi que d'autres adultes.
- Elle est coincée !! E-elle a glissé et ... ! Sa jambe ! Isma’ est resté pour l'aider ! Faut y aller !!
Pic d'adrénaline - La panique de Roman est communicative. Je le chope pour lui gueuler de me conduire jusqu'à elle, peu importe le temps qu'il faudra aux autres pour se décider à nous rejoindre.
Lorsqu’on arrive sur place, Mary a effectivement une jambe coincée entre deux rochers. Ismail est en train de se débattre avec les morts qui les entourent. Sans hésiter ni réfléchir, je hurle pour les faire venir vers nous. Une partie vient se faire cueillir, mais d’autres persistent. Ismail perd son arme. Un premier rôdeur s’attaque à Mary. Entre deux coups de couteau, je tire une balle qui le touche à la tête. Mais un second arrive. Je me fais moi-même surprendre et mettre à terre par un rôdeur arrivé par derrière. Roman est attaqué aussi, en mauvaise posture. Ismail est débordé, sans arme à feu. Il doit faire un choix.
J’entends que ça se débat ; quand j’éclate enfin le crâne du rôdeur qui me retient, je me relève et constate l’horreur ; Mary se fait mordre par un rôdeur. Ismail vient de sauver Roman.
- Merde !! Non !!
J’achève les derniers cadavres ambulants avec mon flingue. Ca attirera les suivants, mais ça me laisse le temps de me rapprocher de Mary. J’ai déjà les yeux remplis de larmes, mais j’use de toutes les forces pour dégager l’un des rochers qui la maintient encore. Elle est libérée, mais sa cheville est tordue et… son bras, il est en sang. On se fixe. Elle a peur. On sait tous ce qui va lui arriver.
- Non, non… Non… Pas toi, putain…! Merde !! Connard de merde !!
Je crie - je crache toute ma haine et ma peur contre ces deux adolescents de merde. Mary va mourir. Parce qu’il a choisi son pote, je vais perdre ma soeur. Celle-ci prend ma main dans la sienne ; elles tremblent ensemble.
- Je veux pas me transformer… Alice…
- Ca va aller… Tu vas t’en sortir, ok ? Lâche rien…
Je prends son bras autour de mes épaules, et essaie de la faire se lever. Sa cheville l’empêche de marcher. Elle se vide de son sang, de sa vie. Ca me colle le flanc ; elle commence à sentir la mort.
Roman et Ismail sont fébriles, devant nous. Ils ne m’aident pas, car ils savent ce qu’ils risquent. Mary est prise d’un spasme et m’échappe. On tombe ensemble dans ce mélange glissant de neige, de boue et de sang. Elle me supplie.
- S’il te plaît… J’veux pas te manger… Alice…
Elle me supplie de tout arrêter.
Mais moi je suis juste faible, putain. Je chiale, j’entends les autres rôdeurs qui approchent, j’entends les ados paniquer. Je regarde ma soeur, son teint blafard, ses yeux clairs. Je passe une main sur sa joue, elle est froide. Silencieuse. Elle cesse de respirer.
Je ne peux pas me résoudre à l’achever.
Alors son corps est pris de spasmes violents. Réveil enragé. Elle se relève vers moi, dans un grognement morbide. Je ne la regarde pas, impuissante, et suis prête à lui offrir ma gorge. Mais elle se fige. Quand je lève les yeux vers les siens, son crâne est transpercé d’une flèche. C’est Ismail qui vient de prendre l’arc de Roman pour tirer.
- Alice, laisse la, il faut y aller !! crie Roman.
Elle me retombe dans les bras. Quoi ? Pourquoi ?
Il l’a tuée.
Je me relève, brandis mon flingue et tire sans sommation. Ismail crève aux pieds de son pote. Il n’avait qu’à mieux choisir.
2018 - Entre motards - Lakewood
Le groupe de la caserne m’a exclue suite au témoignage de Roman. Une formalité, puisque j’étais déjà bien décidée à partir. Sergio cherche à me retenir, propose même de me suivre. Je l’emmerde. Je leur laisse Yasmine, ils s'en occuperont mieux que moi. Et j’enfourche ma machine.
Mary est enterrée dans la forêt. Elle aimait bien ce coin.
Le reste de l’année, je le passe seule. Sans trop savoir où aller, je ne fais que suivre mon intuition pour trouver de quoi survivre. De la nourriture, un toit pour quelques nuits… Et on change. Et je déglingue du rôdeur à tour de bras, partout où je passe. Je considère que je fais ma part du boulot, comme ça. Peut-être que si on en tue assez, il n’y en aura plus. Peut-être que ça libère les gens qui se sont relevés.
Ma route me rapproche doucement de Seattle. Les premières vagues de folie sont passées, les routes commencent à être dégagées par les survivants restants. Je trace.
De retour à Olympia, ma curiosité me pousse à vouloir rejoindre mon ancienne rue. Il n’y a plus rien de vivant, là dedans. La maison de mon père est infestée ; je ne prends pas le risque d’y entrer.
Je finis par trouver un petit groupe en bécanes aux abords de la route. Je tire lâchement sur la corde de la fraternité inter-motards et sur ma feu notoriété pour les rejoindre. Ce sera plus confortable. Moins chiant, aussi. Ils me mènent jusqu’à un camp à Lakewood. Un centre commercial qu’ils ont peu à peu vidé des morts et sécurisé. Y a du monde, un peu de tout. Les chefs passent des jours à m’interroger sur d’où je viens, qui je suis, mes motivations… C’est rude, mais j’aime bien ce cadre. Je n’me mêle pas trop aux autres, et profite juste de la protection et du grand nombre de ressources. En échange, je bute du rôdeur et je ne fais pas de vagues.
Printemps 2020 - On the road again - Direction le No Man’s Land
Ouais, je ne sais pas si c’est moi qui porte la poisse, mais le camp de Lakewood a fini par tomber aux mains des rôdeurs, lui aussi. Un mec a réussi à cacher sa morsure lors de l'inspection de routine, de peur de se faire éjecter… Résultat : il a bouffé ses potes, et ça s’est propagé entre gros musclés.
Le côté positif, c’est que ça fait du beauf en moins. En plus, j’ai eu le temps de récupérer un fusil d’assaut sur l’un des cadavres tout frais, et je suis encore le cul sur la même bécane. Alors, tout va bien. Ouais, tout va bien.
À ce stade, la destination importe peu, c’est la même merde partout. J’ai entendu parler du No Man’s Land à Seattle, il paraît qu’il y a de bonnes réserves d’alcool dans ce coin, alors je vais y faire un tour. Que voulez-vous, il faut bien une motivation pour garder la tête hors de l’eau.
Je rejoins le coin vers l’automne 2020. Je m’y pose, je fais quelques rencontres, je vends mes services de brute épaisse et de taxi contre de la binouze et des vivres.
Hiver 2020 - Rencontre avec The Remnants - Du No Man’s Land à Fort Ward
Il y a du beau monde qui circule à l’entrepôt. Et dans le tas, il y a eu cette fine équipe. Je les ai aidés à sortir d’un traquenard, je m’attendais à un paiement - ils m’ont offert de les suivre. Je n'ai pas fait ma difficile.
Le matin, c’est souvent la gueule de bois. Alice s’extrait difficilement de son lit, et si elle n’en a pas le courage, elle peut tout aussi bien y rester jusqu’à midi. Les commentaires des autres ne la gênent pas, et il n’y a bien que les réprimandes des patronnes qui pourraient la faire - un peu - réagir.
Après ce dur réveil, c’est petite remise en forme physique : courir ou taper sur des trucs, selon son humeur. Pas que ça l’enchante, mais ça lui évite d’être insupportable le reste de la journée, et ça maintient ses chances de survie dehors.
Elle mange avec d’autres pour échapper à l'ennui, et au cas où quelqu’un aurait l’idée de lui payer un verre (mais toujours en tirant la gueule).
Pour ce qui est de se rendre utile au camp, Alice propose ses services de taxi express option garde du corps dans la ville et ses alentours. Elle peut également casser des gueules sur demande, sans poser de questions. Elle participera volontiers à toutes les missions de “nettoyage” pour se défouler et avoir sa dose d’adrénaline. Suivre les ordres ne la dérange pas tant qu’ils ne la mettent pas directement en péril, ça lui évite à elle-même de se prendre la tête avec quelconque stratégie. Tuer des vivants n’est d’ailleurs pas un plaisir mais une nécessité qu’elle a appris à intégrer, elle fait donc tomber les têtes ennemies sans trop d’hésitations.
Si elle a du temps libre, Alice le passe à bricoler son fidèle destrier, à travailler de nouvelles figures pour pouvoir faire des entrées fracassantes, ou simplement bitcher sur le voisinage en buvant des coups.
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Re: Alice in shittyland
Sam 5 Déc 2020 - 17:06
T'as choisi le meilleur groupe, en plus...
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Re: Alice in shittyland
Sam 5 Déc 2020 - 17:42
Quand j'ai vu "pilote moto" ça a fait tilt mais je ne savais plus qui en avait parlé sur la CB!
Amuse-toi bien chez les Marrons
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