Dans la famille Ross, je voudrais le fils ! - Victor Aaron Ross
Lun 1 Fév 2021 - 20:05
what i am
Sensible Curieux Astucieux Avenant Charmeur Impulsif Fataliste Maussade Désinvolte Jaloux | Mon père m’a appris à manier le lasso, il m’a aussi appris à tirer avec une arme à feu. A la mort de mon grand-père, j’ai hérité de l’un de ses fusils. Mais je n’ai pas trop le droit de m’en servir ici. Alors je possède un simple couteau, offert par Papa il y a quelques années. Sinon j’ai gardé un vieil album photos de la famille et le chapeau de cow-boy que Cooper m’avait offert pour mes dix ans. C’est stupide mais je n’ai pas voulu le laisser à la maison quand on est parti, comme ma basse que j’ai ramenée. Ça fait du bien de pouvoir y jouer de temps en temps… Je ressemble à mon père. Je suis très grand, comme lui. Au début de l’épidémie, à treize ans donc, je mesurais déjà un mètre quatre-vingt. Et j’ai continué à grandir encore. Aujourd’hui, je suis plus grand que mon père de quelques centimètres. Et si j’ai été pendant longtemps plutôt maigre, surtout au début de l’épidémie, mes muscles se sont plutôt bien développés ces derniers temps. Aider mon père à l’élevage est plutôt intense et j’apprécie faire de l’exercice avec mon oncle, il doit garder la forme pour bosser à la caserne. A ma dernière visite médicale je mesurais près d’un mètre quatre-vingt-seize pour presque quatre-vingt-dix kilos. Quand on est arrivé à Walla-Walla j’ai coupé mes cheveux, ils sont moins longs que ceux de mon père. Mais je garde les mêmes yeux sombres et le même sourire que lui. Pour m’habiller, je mets surtout des vêtements confortables mais je tiens tout de même à paraître propre sur moi, histoire de faire bonne figure. J’ai pas mal de petites cicatrices sur les mains, les bras et les jambes, souvenirs de ma vie passée au ranch familial. |
Psychologie
Story of survival
Pre-apocalypse
Août 2005 – Je viens d’avoir trois ans, c’est l’été. Ses journées, mon père les passe à s’occuper du bétail. Levé aux aurores et souvent couché à la nuit tombée, je suis souvent endormi lorsqu’il rentre à la maison. C’est ma mère qui s’occupe de moi. Enfin, elle tente de s’occuper de moi. Mon père ne s’en rend pas encore compte mais elle est loin d’être la mère modèle. Je passe la plupart de mes journées sur le tapis du salon, à jouer avec mes petites voitures ou mes Playmobils. Ça je me souviens, Papa m’avait acheté toutes les boîtes des cow-boys et j’aimais jouer à faire comme lui, m’occuper du bétail, des chevaux, aller au saloon. Ah ça, je ne suis pas chiant comme gamin. Très sage comme Papa m’a toujours répété avant de partir le matin «
Octobre 2005 – De cette soirée automnale je n’ai plus eu aucun souvenir pendant longtemps. En grandissant, j’ai oublié même, mon esprit occultant tous les détails. Mais plus le temps avance et les flashs reviennent, j’ai fini par en faire des cauchemars durant mon enfance sans comprendre d’où venait tout cela. Mais aujourd’hui, je sais…
Papa n’est pas encore rentré. Comme tous les soirs, j’attends que maman me prépare à manger avant d’aller me coucher. Mais cette fois, la table n’est pas dressée, il n’y a pas d’odeur agréable dans la cuisine. Pourtant elle cuisinait bien, ça je m’en souviens. Elle m’a simplement dit de la suivre jusqu’à la salle de bain. Peut-être que j’ai bronché un peu, peut-être que j’ai trouvé ça étrange mais j’ai fini par gravir les marches de l’escalier, parce que je faisais toujours ce que l’on me disait de faire, obéissant. Elle n’arrête pas de me répéter que je dois être « purifié », je ne comprends pas vraiment. Elle a ouvert les robinets, les miroirs au-dessus du lavabo s’embuant rapidement à cause de la vapeur dégagée par l’eau chaude. Elle a enlevé mes chaussures, simplement mes chaussures. Puis elle m’a porté avant de me plonger complètement habillé dans l’eau. Ça aussi, je n’ai pas compris. C’était agréable pourtant, cette chaleur qui m’enveloppait. Mais tout a basculé. Elle a dit qu’elle était désolée, qu’elle n’avait pas le choix. Elle a appuyé sur la tête une première fois, je me suis retrouvé sous l’eau. J’ai réussi à ressortir, je crois que j’ai hurlé. Elle m’a à nouveau forcé à mettre la tête sous l’eau, me grondant de l’éclabousser, me maintenant cette fois ci de toutes ses forces. Je ne voyais plus que ces bulles qui sortaient de ma bouche, la silhouette de ma mère dont le visage était déformé par toute cette eau. Je tente de crier mais je n’entends rien, seul un bourdonnement sourd me parvient à mes oreilles. Mes forces me quittent peu à peu et bientôt je ne lutte plus. Je ne remarque pas l’arrivée de mon père, je n’entends pas ses hurlements, ni les pleurs de ma mère. Papa me sort de l’eau. Je ne respire plus. Mais il parvient à me faire recracher toute cette eau, je ne réalise pas ce qu’il vient de se passer. Je m’agrippe à lui alors que ma mère se jette sur lui.
Je ne réalise pas ce qu’il vient de se passer. Et bien sûr aujourd’hui… Seuls quelques détails me reviennent, ceux que mon esprit a gardé en mémoire. Est-ce qu’un jour je m’en souviendrais complètement ? J’espère que non…
Septembre 2007 – Je serre la main de Papa. Aujourd’hui est un grand jour. Ma première rentrée, mon tout premier jour d’école. Nous avançons dans les couloirs de l’école pour rejoindre ma nouvelle classe. Arrivé devant la porte, je lève les yeux vers la dame qui me parle. « Bonjour. » Qu’elle me dit avant de sourire. Je lui réponds timidement. Mais Papa m’a toujours dit qu’il faut être poli. Surtout à l’école. Mes lèvres s’étirent aussi mais je ne lâche pas la main de mon père pour autant. C’est toujours compliqué d’être séparé de lui, depuis l’incident. Mais comme à son habitude, il prend le temps de m’expliquer les choses. Il me détaille toutes les choses que je vais faire à l’école, qu’il reviendra me chercher à la fin de la journée, que si j’ai besoin je pourrais prendre le doudou rangé dans mon sac. La maîtresse confirme ses dires avant de me montrer où accrocher mes affaires. Je reconnais mon prénom, Papa m’a déjà montré comment l’écrire, parce que je lui ai demandé. Il m’aide à me défaire de mon sac à dos et de mon manteau. Il s’accroupit et me prend dans ses bras pour un dernier câlin. Il me demande d’être sage, de bien écouter. J’acquiesce d’un signe de la tête, sentant tout de même une drôle de sensation dans la poitrine. Un petit pincement au cœur. Pourtant il me rassure et je finis par entrer dans la classe.
Le soir, c’est le premier à attendre dans devant la classe. Je le sais parce que je l’ai vu regarder par la vitre de la porte. Mais j’ai continué à écouter l’histoire lue par Miss Jones. Ce n’est pas si mal l’école finalement. J’avais peur mais ça s’est bien passé. Bon, je crois que j’impressionne un peu les autres, tellement je suis grand. Je ne l’avais jamais remarqué… C’est la première fois que je me retrouve avec autant d’enfants. Mais lorsque la porte de la classe s’ouvre enfin, je me précipite dans les bras de Papa, un immense sourire sur les lèvres. Je lui raconte ma journée, ce que j’ai fait avec mes nouveaux copains, ce que j’ai appris. J’ai déjà hâte de revenir, vivement demain.
Juillet 2010 – Papa m’a proposé d’aller au Memorial Aquatic Park. Cela fait plusieurs jours que l’on crève de chaud et ça nous fera certainement du bien. C’est ce qu’il dit. Mais moi… Je n’ai jamais été très enthousiaste pour aller à la piscine. Pourtant à huit ans, il serait temps que j’apprenne à nager. Ça c’est ce que me répète oncle Cooper tout le temps. Aujourd’hui, il a décidé de nous accompagner, c’est pour ça que j’ai dit oui. Je l’aime bien Cooper. C’est le demi-frère de Papa, mais je ne vais pas l’appeler demi-oncle ou demi-tonton, ça serait stupide. Et puis ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas la même mère qu’ils ne se considèrent pas comme de vrais frères. Ils s’entendent bien. J’ai une tante aussi, Phoebe, elle est super gentille, je l’adore. C’est un peu une maman pour moi, dommage qu’elle n’ait pas pu venir à la piscine avec nous.
Donc me voilà assis au bord du bassin, les pieds dans l’eau. Ce n’est pas la première fois que je vais à la piscine, mais comme à chaque fois je ne suis pas très rassuré. J’ignore pourquoi mais toute cette étendue d’eau me terrifie, je n’y suis vraiment pas à l’aise. Cela fait un an que nous y allons de temps en temps avec Papa et qu’il essaie de m’apprendre à nager mais rien n’y fait, sentir mon corps perdre l’équilibre, avoir l’impression de couler dès que je lâche le bord, ne pas réussir à mettre la tête sous l’eau… C’est très compliqué pour moi. Mon père dit que j’aurais sûrement besoin de temps mais que je finirais par y arriver. En attendant, avec mes minuscules brassards accrochés aux bras, j’ai vraiment l’air con. Mais il n’y a qu’avec ça que je me sens en sécurité, j’espère juste ne pas croiser mes copains de classe. Ça serait trop la honte sinon.
Je regarde les gens s’amuser autour de moi, ils ont l’air heureux. Je me dis que c’est vraiment dommage que j’aie aussi peur, je suis sûrement en train de louper plein de trucs super cool, comme pouvoir faire les grands toboggans du parc. Perdu dans mes pensées, je ne fais pas attention à Cooper qui nage vers moi. En même temps, il sort brusquement de l’eau et je n’ai pas le temps de réagir. Voilà qu’il m’attrape le bras et qu’il m’attire vers lui. Je tombe dans l’eau avant de ressortir la tête en agitant les bras. Je bois la tasse plusieurs fois, complètement paniqué. Je n’arrive pas à me calmer, comme si quelque chose en moi prenait le dessus sur tout le reste. Une peur irrationnelle et incontrôlable. Heureusement que mon oncle est là, je m’agrippe à lui, complètement apeuré. Il me ramène jusqu’au bord, je crois qu’il s’est fait engueuler par Papa quand on est rentré. Et moi je n’ai plus jamais voulu aller à la piscine après ça.
Septembre 2010 – Aujourd’hui Papa m’accompagne voir Maman, comme tous les mercredis après-midi depuis presque cinq ans. Maman ne vit pas avec nous, depuis longtemps déjà. J’ignore combien d’année cela représente mais j’étais encore petit quand elle est partie vivre à l’hôpital. Je ne comprends pas bien d’ailleurs, normalement les gens ne vivent pas dans les hôpitaux, pas aussi longtemps du moins. Enfin c’est ce que je crois. Souvent je demande à Papa quand est-ce qu’elle pourra rentrer à la maison, pour vivre avec nous. Mais à chaque fois il me dit que cela ne sera pas possible avant très longtemps, voire peut-être jamais. Apparemment elle est très malade. Sauf que je n’ai jamais vu de pansements, de bandages ou même de perfusions – je crois que ça s’appelle comme ça – quand je vais la voir. La plupart du temps elle est couchée dans son lit et elle me parle un peu. Des fois elle me sourit, elle me dit qu’elle aimerait revenir à la maison. Elle me promet même, qu’elle sortira un jour pour s’occuper de moi. Papa ne dit jamais rien, j’ai l’impression qu’il n’a pas envie qu’elle vienne avec nous. Moi, je l’aime bien Maman, je la trouve toujours gentille, alors je ne comprends pas. Y’a juste un truc qui me dérange et que je ne comprends pas bien, je n’aime pas trop quand elle attrape ma main ou qu’elle me caresse là joue… C’est vraiment étrange, je me sens toujours mal quand elle fait ça.
Décembre 2012 – Je déchire avec empressement le papier qui entoure mon cadeau. Autour de moi, Papa, oncle Cooper, tante Phoebe, grand-père et Lizbeth me regardent d’un œil amusé, attendant sûrement ma réaction. J’écarquille les yeux en découvrant avec surprise cette basse que j’observe depuis des moins dans la vitrine du magasin de musique de la ville. J’en avais bien parlé avec Papa déjà mais il m’avait dit que c’était trop cher. Je n’avais pas fait d’histoire parce que je sais qu’il n’est pas si riche que ça. J’ai toujours été raisonnable, jamais je ne lui ai fait de caprice pour qu’il m’achète des jouets. Je trouve ça débile. Je préfère largement qu’il me fasse des surprises comme celle-ci, parce que je le mérite qu’il le dît tout le temps. Mais cette fois, pour me faire plaisir, il a demandé à toute la famille de participer. Je saute dans les bras de chacun d’eux, même ceux de Lizbeth pour la première fois. Après le repas, je m’installe au piano à côté de Papa. Nous jouons la mélodie que nous avons travaillé ensemble. Cooper, Phoebe, grand-père et Lizbeth nous regardent, c’est sûrement mon plus beau noël depuis que je suis né.
Avril 2014 – Assis sur une chaise face à la porte du bureau du proviseur, j’attends mon père. J’ai fait une énorme connerie et je sais qu’il ne va pas être fier de moi. J’ai déjà dit à Mr Stevenson que je regrettais, que j’étais désolé mais il n’a pas le choix, il doit en parler à mon père. Quand il arrive, il me regarde avec de grands yeux ne comprenant pas ce que l’on me reproche. Il entre dans le bureau et je le suis. Tête baissée, je raconte comment j’ai frappé l’un de mes camarades au visage. Il aurait le nez cassé d’après ses parents. Je sens le regard de mon père sur moi, en colère et déçu de ce comportement qui ne me ressemble pas. Je ne dis pas toute la vérité pourtant. Il ne s’agit pas d’une simple bagarre, car il a raison, cela ne me ressemble pas. Sauf que cette fois, j’ai perdu mon calme. Parce qu’un crétin de ma classe a osé me dire que ma mère était tarée. J’ignore comment il a su qu’elle était internée en hôpital psychiatrique mais ça ne m’a pas plu, surtout quand il a dit que je finirai comme elle. Alors je l’ai frappé. J’ai été exclu trois jours. Au début le proviseur parlait d’une semaine mais je lui ai dit que j’irai personnellement faire des excuses à l’autre élève et sa famille. Le regard que me lançait mon père étant déjà suffisant comme punition. Pour la première fois, j’ai vu de la déception dans ses yeux.
Juin 2015 – Cela fait longtemps que je ne suis pas allé voir ma mère, nous n’allons plus la voir aussi régulièrement. Papa ne me force plus depuis que je lui ai avoué que cela était difficile pour moi de supporter de la voir comme ça. Maintenant que je suis plus grand, j’ai fini par comprendre qu’elle ne va pas bien, que jamais elle ne pourra prendre soin de moi. Cela me tracasse énormément, je me pose beaucoup de questions depuis un moment. Surtout depuis l’altercation que j’ai eu l’année précédente avec un autre élève du collège. Il faut que j’en sache plus, j’ai besoin de lui poser des questions.
Alors pour la première fois, je me rends seul jusqu’à l’hôpital. Je sais que je n’ai pas droit de venir seul, qu’ils ne me laisseront pas la voir sans mon père. Mais je patiente longtemps, jusqu’à ce que la dame de l’accueil ait le dos tourné pour que je puisse entrer. Arrivé devant la chambre de ma mère sans que personne ne me voit, je frappe avant d’entrer. Elle est allongée dans son lit, mon père a fini par m’expliquer qu’elle prenait beaucoup de médicaments ; c’est sûrement pour cela qu’elle passe la plupart du temps à dormir. Elle a l’air contente de me voir. Nous discutons un peu, enfin c’est surtout moi qui parle, elle ne dit pas grand-chose comme d’habitude. Puis quand j’ose enfin lui demander pourquoi elle est là, pourquoi elle ne peut pas sortir… Je sens que quelque chose ne va pas, l’expression de son visage change brusquement et elle m’attrape vivement le bras. Ses ongles s’enfoncent dans ma chaire et elle se met en colère. J’essaye de me défaire de son emprise mais elle résiste en me hurlant « C’est TON père ! Tout est de sa faute ! Tu aurais dû mourir ! » Mes yeux s’emplissent de larmes et je finis par la faire lâcher mon bras. Je me rue vers la porte alors qu’elle continue d’hurler dans mon dos. Elle ne me suivra pas, elle n’a pas assez de force pour ça. Pourtant je n’ai jamais couru aussi vite de toute ma vie, je sors de l’hôpital à toute vitesse, essuyant les larmes qui roulent sur mes joues avec le revers de ma veste. En me voyant passer, la dame de l’accueil reste interdite mais je n’y fais pas attention. Je veux partir le plus loin possible de cet endroit. Cela sera la dernière visite là-bas… La semaine suivante je dirai à mon père que je ne veux plus y aller, sans lui parler de tout ça…
Post-apocalypse
La semaine suivante, nous ne sommes plus qu’une moitié à venir en cours, certains professeurs sont également absents. L’ambiance est vraiment étrange, beaucoup disent que les écoles vont bientôt fermer, que ça dégénérera d’ici peu de temps. Alors quand le midi je rentre à la maison pour déjeuner, j’allume la radio. Il est rare que nous écoutions les informations, la plupart du temps c’est grand-père qui nous fait part des dernières nouvelles après avoir lu son journal. Et si je ne suis pas du genre à m’en faire, ce que j’entends m’inquiète, ce que racontaient mes amis au collège est vrai. Mais Papa coupe brusquement la radio en me disant que je ne dois pas écouter tout ça. Je lui explique que beaucoup de mes camarades ne sont pas revenus en cours, il me promet que rien ne m’arrivera. Le lendemain, Cooper et Phoebe viennent nous prêter mains fortes pour continuer à faire tourner le ranch, les employés de grand-père ayant décidé de ne pas revenir pour veiller sur leurs familles. Moi je reste à la maison, Papa préférant que je ne retourne pas au collège pour l’instant.
Novembre 2015 – Je ne suis jamais retourné en cours. La situation a dégénéré et cela fait bien longtemps que la radio n’émet plus le message enregistré par le gouvernement. Le réseau téléphonique ne fonctionne plus, l’électricité a été coupée. Et si le générateur de secours de grand père nous a permis de tenir quelques temps, cela fait un moment qu’il a cessé de fonctionner. Grand-père et Papa refusent de se résoudre et continuent à faire fonctionner le ranch coûte que coûte. J’aide comme je peux, commençant néanmoins à trouver le temps long. Je passe la plupart du temps à râler, cette histoire de mort revenant à la vie, c’est franchement n’importe quoi. Pourtant à la fin du mois, Cooper et grand-père font une effroyable rencontre. Alors qu’ils sont en train de s’occuper du bétail, un homme tente de défigurer mon oncle mais ils parviennent à le maîtriser pour l’enfermer dans notre grange. Les détails qu’ils nous racontent me glacent le sang.
Les mois passent et nous faisons régulièrement face à l’arrivée de quelques « malades ». Et quand c’est finalement à mon tour d’en croiser un je n’en reviens pas. Je reste figé, apeuré par ce que je vois. Heureusement mon père n’est pas loin, il parvient à maîtriser l’homme qui rejoint les autres « malades » dans la grange.
Octobre 2016 – La situation s’éternise et nous sommes tous fatigués. Grand-père et Papa font de leur mieux pour ne rien laisser paraître mais je les ai entendus discuter de la possibilité d’abattre ou de libérer une partie du bétail. Moi je m’inquiète surtout de toutes ces personnes enfermées dans la grange. J’ai du mal à comprendre comment elles font pour être encore debout alors qu’elles n’ont rien mangé depuis des mois. Je les observe souvent quand les autres sont occupés grimpant jusqu’à l’une des lucarnes à l’aide d’une échelle. Je ne comprends pas pourquoi nous les gardons là. Plusieurs fois je dis à mon père que nous devrions les abattre mais il refuse.
Un jour alors que je m’occupe des chevaux, j’entends un cri résonner près la grange. J’accoure aussi vite que je peux avant de me figer en voyant un des « malades » arracher la gorge de Lizbeth avec ses dents. Papa et Cooper tentent désespérément de refermer la grange. Mais en voyant qu’ils n’y arrivent je panique, il faut que j’aide la blonde même s’il est sûrement trop tard. J’attrape une pelle avant de me ruer sur son agresseur. Je l’envoie au sol d’un violent coup de pied avant de lui enfoncer violemment la pelle dans le crâne. Une fois le « malade » achevé je me dépêche d’aller aider les autres pour fermer la porte de la grange. Malheureusement, la femme de grand-père ne s’en sort pas et il est dévasté. Je m’isole dans ma chambre, ruminant le fait que nous aurions dû les abattre depuis le début. Quelques heures plus tard, je me réveille en sursaut alors qu’un coup de feu retentit dans la maison. D’un bond je sors de mon lit pour me précipiter vers la chambre de mon grand-père. Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, mon père m’interdit d’entrer.
Trois jours plus tard, je suis au chevet de mon grand-père. Fiévreux, sa main ne quitte pas la mienne et je reste à ses côtés de longues heures. Nous discutons longuement et c’est seulement quelques minutes avant son dernier souffle que je lui avoue ma visite à l’hôpital quelques années plus tôt, que je lui répète les mots de ma mère. Mon père est à côté et grand-père lui fait signe de se taire avant de m’avouer ce que ma mère a tenté de faire alors que je n’avais que trois ans. Mon regard croise celui de mon père et il me confirme silencieusement que tout est vrai. Je serre les dents, encaissant cette effroyable comme je peux. Grand-père s’en va quelques minutes plus tard et je me contente de quitter la pièce sans un regard pour mon père. Je m’enferme durant des jours dans ma chambre inconsolable.
Janvier 2017 – J’ai mis du temps avant de reparler à Papa. J’ai été longtemps en colère, je lui en ai voulu, énormément. Je n’ai pas compris pourquoi il m’avait caché tout ça. A la maison l’ambiance n’a pas été vraiment bonne durant des semaines. La mort de grand-père et de Lizbeth a été un choc pour tout le monde. Heureusement que tante Phoebe a trouvé les mots pour que nous restions unis. Les disputes avec mon père ont été nombreuses et nous n’avons pas encore réussi à prendre le temps de discuter tranquillement. Je m’agace dès qu’il me dit quelque chose, j’ai du mal à rester calme quand il me fait des reproches. J’essaye pourtant de prendre sur moi mais il y a des fois où je n’y arrive pas…
Novembre 2017 – C’est après une sortie en ville que nous sommes revenus avec ce groupe de cinq personnes. Après une longue discussion, Papa a finalement décidé de les accueillir. Continuer à faire tourner le ranch est devenu compliqué, l’idée de pouvoir compter sur des bras supplémentaires n’est pas négligeable. Pour une fois depuis des mois, nous nous accordons sur quelque chose et j’espère que mon oncle et ma tante seront d’accord. Surveiller le bétail, faire pousser de quoi nous nourrir, entretenir la maison, nous protéger de ces créatures – parce que je ne les considère plus que comme des monstres à présent – cela devient tellement compliqué… Tellement compliqué que nous avons déjà dû nous résoudre à rendre sa liberté à une partie du troupeau. Mais l’intégration de ces quelques personnes se passe bien. Ils nous aident et l’atmosphère s’apaise peu à peu au ranch. Voir de nouvelles têtes, renouer des liens sociaux cela est fort agréable. Et bien que ces gens nous racontent parfois les horreurs qu’ils ont vécues depuis le depuis de l’épidémie, savoir qu’il y a d’autres personnes comme nous, bien vivantes, ça a quelque chose de rassurant.
Moi ça me plaît en tout cas, de pouvoir passer un peu de temps avec d’autres personnes que ma famille. Après tout ce temps passé ensemble, ça me fait du bien. Surtout quand je suis avec cette fille. Mya est plus âgée que moi, deux années nous séparent. Mais elle paraît pourtant minuscule à côté de moi. Je ne me suis pas mesuré depuis longtemps mais j’ai presque dépassé Papa et je crois que je suis aussi grand que mon oncle. Pourtant Mya, ça n’a pas l’air de la déranger. Je crois qu’elle aime être avec moi. En même temps, les autres sont bien plus vieux que nous, et nous nous comprenons. Elle a perdu ses parents dès le début et elle a été secourue par un des types du groupe. Je crois que c’est pour ça que je me suis vite attachée à elle. Ça a fait marrer Cooper, il n’arrête pas de m’emmerder avec ça. Je fais comme si de rien n’était mais je crois qu’il n’a pas tort. J’aime beaucoup cette fille. Alors j’ai fini par prendre sur moi et je l’ai embrassé un jour, quand y’avait personne pour nous déranger.
Début 2018 – Nous avons fait la rencontre d’un groupe d’homme venant apparemment d’une puissante communauté. De ce que dit Papa, la vie là-bas a l’air d’être bien plus agréable qu’ici. Il me donne les détails que ces hommes lui ont raconté. Et il ne lui faut pas longtemps pour prendre sa décision. Quelques jours plus tard nous arrivons à Walla-Walla et je peine à croire que tout cela est vrai. Papa peut reprendre son travail, moi je retourne en cours… Comme avant.
Septembre 2018 – Ce qu’il y a de mieux ici c’est les cours. Je crois que j’ai bien rattrapé le retard que j’avais accumulé ces dernières années. Les professeurs sont contents de moi et ils me font souvent remarquer mon caractère exemplaire. Étudier m’avait tellement manqué que je n’ai pas vraiment fait attention au reste les premiers temps. Pourtant, le jour où j’apprends que Papa va se remarier, je trouve ça étrange. Pareil, oncle Cooper parle de se trouver une femme et tante Phoebe se trouve un autre mari. Bon, moi je me moque surtout de Cooper parce que je ne le vois vraiment pas se marier. Mais bien vite, je comprends qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Helene, la nouvelle femme de Papa, est sympa mais je ne sais pas… Je n’ai pas l’impression qu’ils soient très heureux. Qu’importe, elle est vraiment gentille et j’apprends à l’apprécier. Elle s’occupe de tout à la maison refusant parfois que je l’aide…
Mya n’a pas été placée dans le même quartier que nous. Je ne la vois pas beaucoup. Nous n’allons pas à l’école au même endroit et c’est surtout ça qui m’embête le plus. Je la croise de temps en temps mais nous ne pouvons pas nous cacher comme avant et ça me frustre pas mal. Elle ne veut pas que les autres se doutent de quelque chose, que cela nous attire des problèmes.
Début 2019 – Mya est partie. Cela fait des semaines que je n’ai plus de nouvelles. J’ai essayé d’en savoir plus mais j’ai simplement appris qu’elle avait quitté Walla-Walla. Ça m’a vraiment fait beaucoup de peine et je commence à y voir plus clair. Le mariage de mon père, celui de ma tante, l’empressement de Cooper pour se trouver une femme… J’ai surpris une conversation entre Papa et Helene une fois et je crois qu’ils ont des problèmes. J’ai cru comprendre qu’elle n’était pas enceinte et d’après ce qu’elle a avoué à mon père, elle aime les femmes. Pourquoi est-ce qu’ils sont obligés d’être ensemble alors ? Je crois qu’ils n’ont pas le choix et ça me rend en colère… J’évite d’en parler à Papa pourtant, je vois bien qu’il a l’air tout aussi contrarié que moi. Mais personne n’en parle vraiment, même Cooper semble se faire à cette vie.
Année 2020 – Je fêterai bientôt mes dix-huit ans. Cela devrait me réjouir mais je n’y arrive pas. Il s’est passé un truc vraiment grave. Helene s’est suicidée, Papa l’a retrouvée pendue à l’arbre de notre jardin. Ses cris m’ont alerté et j’ai été obligé de le serrer dans mes bras alors que des hommes emmenait le corps, loin des regards. J’ai soutenu Papa comme je pouvais mais il est dévasté. Peu de temps après l’incident, j’ai trouvé le journal d’Helene. J’ai failli le donner à Papa mais finalement je l’ai gardé pour moi. Ce que j’y ai lu m’a bouleversé tout comme cela m’a fait rager. J’ai appris des choses que je n’aurais pas dû savoir, des détails horribles qui m’ont enfin ouvert les yeux. Le fait qu’ils n’aient pas encore réussi à avoir d’enfants était apparemment devenu louche et les autorités comptaient vérifier qu’ils faisaient bien les choses pour y parvenir. Il était apparemment prévu qu’ils « copulent » devant témoins. Je n’ai pas mis longtemps à alerter Cooper, en colère et dégoûté par tout ça.
La tension est montée d’un cran, ils sont de plus en plus à remettre en question la politique du camp. J’en parle de plus en plus avec mon oncle, nous ne pouvons pas laisser faire. Une révolte silencieuse qui a fini par éclater. Cooper n’y a pas participé parce que Papa lui a demandé. Pourquoi s’obstine-t-il à faire preuve d’autant de lâcheté ? Comment peut-il accepter ce qu’ils ont fait à Helene ? Elle n’avait rien demandé, elle voulait simplement pouvoir vivre normalement. Tout cela est injuste et je commence à me sentir de moins en moins à ma place ici.
Janvier 2021 – J’aurai dix-neuf ans cette année. Je suis membre – malgré moi – de New Eden. Et j’ai fini par comprendre que ce camp n’avait d’idéal que le nom. Que dois-je faire maintenant ?
Survie
Le midi, je rejoins Papa ou Cooper pour déjeuner. Des fois je me débrouille seul pour me faire à manger. Quand je n’ai pas cours l’après-midi, j’aide mon père avec le bétail ou je vais étudier à la bibliothèque.
Le soir, je rejoins mon père pour le dîner. Les repas sont toujours calmes, je ne parle pas beaucoup Souvent je me contente de lui raconter ma journée avant de rejoindre ma chambre. Des fois Cooper passe me voir et nous discutons pas mal. Ça ne plaît pas trop à Papa mais ça m’est égal.
Puis généralement, vers vingt-deux heures, voire parfois vingt-trois heures, je vais me coucher. Je lis un peu et je m’endors. Des fois, je n’arrive pas à dormir alors je fixe le plafond de ma chambre pendant des heures, ruminant les idées qui me tracassent, cherchant désespérément des solutions à mos problèmes…
time to met the devil
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Re: Dans la famille Ross, je voudrais le fils ! - Victor Aaron Ross
Lun 1 Fév 2021 - 20:06
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Re: Dans la famille Ross, je voudrais le fils ! - Victor Aaron Ross
Lun 1 Fév 2021 - 20:37
Tu es maintenant validé(e) ! Tu vas pouvoir commencer à survivre sur l'île.
Si tu as la moindre question supplémentaire, tu peux contacter le staff par MP pour de plus amples informations.
Pour en apprendre un peu plus sur ton groupe, tu peux :
• Découvrir la présentation de New Eden
• Découvrir la partie vie de groupe
Afin que ton intégration se passe bien :
• Pense à passer par ici pour demander les caractéristiques de ton personnage.
• Poste ta fiche de lien pour trouver des copains
• Mais aussi tes annexes
• Et pour te lancer dans l'aventure viens faire une demande de RP !
• N'oublie pas non plus de recenser ton/tes PNJ.
N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD et sur la CHATBOX, nous serons contents de t'y accueillir !
Le staff au complet te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD
Allez oust !
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