Des méthodes dépassées pour une époque parfaitement révolues. Il présentait bien les choses, avec plus de diplomatie et plus de mots. Peut-être même plus de patience. Pour Valentine oublier ces méthodes tombaient forcément sous le sens. Après tout, pourquoi devrait-elle reprendre un manuel qui s’était montré relativement polémique, alors qu’ils avaient l’opportunité de se défaire de mode de vie qui n’avait jamais été dans le bon sens. Ils n’étaient plus dans une optique de sur-consommation, de profit et de bénéfices, n’en déplaise à certains. Une vie plus simple qui avait toujours été le grand projet de vie de la française, elle avait connu les frasques de la vie citadine parisienne, et n’avait depuis aspirer qu’à une chose laisser le temps au temps, et de la patience pour ces choses qui en nécessitent.

Elle hocha la tête. « Je crois que nous n’avons pas vraiment le choix d’être des bobos ces derniers temps. Il paraît que la responsable des plantations est plutôt rigide sur le sujet. » déclara t-elle cynique. Valentine ne cachait pas son animosité face la quelconque utilisation de produits chimiques sur les plantations. Elles avait mis trop de temps pour laisser aller à une paresse tels que les pesticides, on oubliait un peu trop souvent que l’agriculture intensive asséchait et appauvrissait les terres, suivre un cycle était primordial, surtout quand leur communauté était autant limité dans sa surface de plantations. En réalité, si Valentine ne voyait déjà aucun interêt à l’utilisation de quelconque produit chimique, mais plus elle réussissait à mettre ses arguments en place, plus elle s’en vaccinait définitivement. Elle hocha la tête, donnant entièrement raison à Oswald.

Il était assez rare que Valentine s’intéresse aux gens. Il fallait blâmer son manque d’empathie, mais aussi sa profonde méfiance de quiconque cherchait à l’approcher. L’horticultrice ne voulait pas qu’on l’utilise pour d’ambitieuses avancées ou pour simplement lui chercher la petite bête. Il n’était d’ailleurs, pas difficile de la trouver. Pourtant, elle semblait apprécier sa conversation avec Oswald. S’il avait des ambitions, elle ne la concernait pas et c’était très bien ainsi. Elle estimait, aussi, qu’il devait être assez difficile de détester Oswald. Alors qu’elle s’estimait bien plus facile à haïr. Cette pensée l’a fit étrangement sourire, alors que le zoologiste lui expliquait la teneur de ces recherches et de ce qu’il pourrait apporter, au delà de s’occuper de faire de la ratatouille , des fruits et des légumes en conserves. « Je n’avais pas même pas pensé à la possibilité de rongeurs. » commença t-elle, en soupirant déçue de sa bévue. « L’idée de stockage me semble assez lointaine, pourtant, si nous rationnons c’est dans ce but là. » reprit-elle, en réfléchissant. Qui plus est, il stockait beaucoup de leur récolte dans la maison en attente de transition. Pour l’instant, ils n’avaient pas ce genre de problèmes. Ce n’était pas pour autant qu’elle se reposait sur ses lauriers. « Je ne saurais émettre une quelconque hypothèse concernant l’état sauvage ou non des animaux du coin. Mais je peux imaginer que l’état sauvage soit plutôt la norme. C’est une piste à suivre, mais qui nécessite une sortie et une capture. » continua t-elle pensive. « Pour ce qui est de cet hypothétique atelier, je te laisserais faire le tour du propriétaire. Peut-être que le pôle scientifique est plus approprié pour ce genre de choses. » continua t-elle en haussant les épaules. À vrai dire, elle n’avait aucune idée de ce dont Oswald pourrait avoir besoin, alors autant qu’il lui verbalise ces choses dont il pourrait avoir besoin. La française commençait à se dire que son rôle de responsable des plantations allait de plus en plus l’éloigner des plantations et de la terre. Elle espérait que non.

Oswald, enchaîna intarissable. Valentine l’écouta, tendant une oreille attentive, continuant de couper et de mettre dans les grandes marmites qui étaient allouée à l’entreprise du jour. Elle hocha la tête attentive, Valentine n’était pas du genre à poser des questions pas pure politesse. De plus, elle estimait que toutes expertises, surtout celle d’Oswald était nécessaire. Aujourd’hui, tout le monde cherchait n’importe quel moyen pour arriver à ces fins. Pourquoi ne pas chercher du côté d’un ancien scientifique caché depuis son arrivé dans les cuisines communes du camp ? « Si tu réussis à transformer les infectés en main d’oeuvre un jour, tu sauras quelle porte il faut toquer. » ironisa t-elle, avant de reprendre son sérieux. « Cela ne me semble pas être une recherche sans intérêt. « Le contrôle des infectés » est peut-être un peu tapageur comme titre de recherche, mais je suis certaine que les têtes pensantes du camp serait intéressé par une telle possibilité. » Elle marqua une pause, dans ses paroles, aussi bien que dans ces gestes. Elle tourna légèrement la tête vers Oswald. « L’utilisation que nous pouvons faire de ton expertise ne sera pas toujours aussi positive que pallier à la possible invasion de ravageur et autres parasites sur des plantations. Crois-tu que tu pourrais accepter que tes recherches soient utilisées à des fins moins … nobles ?  »

Il ne pouvait pas être assez naïf pour croire que cette communauté était une réunion anonyme de bobos qui s’étaient retrouvé pour planter et cueillir. Il était certains que la possibilité de contrôler les infectés était, comme dirait l'autre, une stratégie de choix. Et Valentine en connaissait une, qui n'était pas du genre à mettre de côté une idée pareille.

Valentine appréciait la conversation qu’elle avait avec Oswald. Et honnêtement, non pas qu’elle soit méprisante, mais elle avait tout de même la réputation de ne pas être très causante avec tout le monde sauf que la réalité faisait qu’elle n’appréciait pas beaucoup les conversations de politesse, le small talk comme le disait les anglo-saxons, et c’était de cela dont Valentine avait horreur. Ce genre de conversation sur la qualité du temps ou non, s’il allait, s’il avait plu la blasait très rapidement. Le pire était lorsqu’on lui demandait ce qu’il y avait de neuf. La jeune femme avait toujours ce moment de recul, cette mine profondément dépitée, signifiant qu’il n’y avait rien de neuf, et que de toute manière c’était toujours le cas, elle faisait pousser des plantes.

« Pour ce qui est de cette sortie, je m’occuperais de l’organiser. Il y a peu de chances que j’y participe, je préfère être honnête. » Ce n’était pas tant une question de volonté, elle avait déjà fait plusieurs sorties pour aller cherche plusieurs nouveaux spécimens à planter dans les cultures, mais bien plus une question de temps. Il lui fit ensuite part de son incapacité à atteindre le Frederich Eden. Ça elle voulait bien le croire. Valentine ne pouvait pas réellement se dire des plus atteignable, alors elle ne savait pas bien si elle pouvait donner réellement son avis sur le problème que rencontrait Oswald. À la différence que tout le monde pouvait se rendre s’il le souhaitait aux plantations et arracher l’horticultrice à son temps calme, de gré ou de force. Il était tout de même préférable de la prévenir, on n’en est que mieux accueilli … Si seulement. « Il est vrai que le pôle scientifique n’est pas forcément très … facile d’accès. En ce qui concerne être atteignable, je ne crois pas pouvoir me permettre un quelconque jugement. » reprit-elle, en continuant de s’afférer. Le rationnement l’avait rendue encore plus occupée, et elle passait son temps à réfléchir à la suite. Valentine ne se plaignait pas de ses responsabilités, elle avait aussi signé pour cela. Et puis, elle était la première à voir que son travail avait un réel résultat, un impact positif sur la population et même si dans un premier temps elle ne faisait pas cela pour ces raisons là, elle ne serait pas ingrate au point de cracher la dessus.

Elle continua de l’écouter exposer son idée, il semblait y avoir réfléchir depuis longtemps, assez pour au moins lui expliquer de quoi il pourrait avoir besoin. Valentine savait qu’il y avait bien plus terrible dans les caves scientifiques, elle avait refuser d’avoir trop de détails, mais des recherches de l’ordre d’Oswald ne détonnerait pas forcément, et d’ailleurs ne serait pas au niveau de ce qui avait pu se tramer pour faire le fameux sérum qu’elle avait accepté l’année dernière. Pourtant, elle se demandait si une personne comme Oswald, qui avait une vraie tête de gentil, pouvait se coltiner le reste des scientifique un peu zélé. Elle ne visait personne, et elle ne donnerait pas de nom. « Je comprends. » fit-elle, quand il expliqua qu’il ne souhaiterait pas que ses recherches ne terminent dans les mains de personnes aux intentions un peu moins nobles que la démarche scientifique pure et dure, qui ne réfléchissait pas vraiment aux utilisations, mais plus aux découvertes.

« Malheureusement, je ne suis pas sûre que tu puisses échapper aux utilisations de tes découvertes Oswald, surtout si tu veux faire partie du pôle scientifique. Ils n’y sont pas seulement pour la beauté de la découverte scientifique, comme je ne suis pas seulement en train de faire pousser des fleurs pour les mettre dans des vases. Tu comprends ?  » affirma t-elle. Chacun devait avoir une utilité, aussi minime fut-elle, même si elle estimait que certains feraient mieux de se reconvertir dans quelques choses de plus utiles que leurs activités actuelles. « Tu me sembles bien trop gentil pour faire partie du pôle scientifique, Oswald. » déclara t-elle en riant doucement. « Si tu le souhaites, je peux passer un mot à June, je ne devrais pas, mais à service donné, un service rendu. Réfléchis-y. »

Elle hocha la tête. Il ne s’agirait bien entendu que d’une « recommandation », peut-être même pas. Une simple remarque concernant une conversation qu’elle avait pu avoir avec Oswald autour de préparation de ratatouille et de fruits au sirop. En parlant de préparation, les grandes marmites se remplissaient les unes après les autres, et l’on préparait la suite des festivités, enfin..

« Les parasites sont un bon début, c’est certain. »