Le soleil brille, les oiseaux chantent. Bien qu'il faisait encore froid en ce beau matin de Mars, Janek restait de bonne humeur. Lui habitué à des températures bien plus chaudes trouvaient cet air frais tout de même revigorant. C'est avec entrain et une légère précipitation qu'il se dirigea vers les écuries. Il espérait y voir Isaac. Ça faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu. Malheureusement, comme les autres jours, ce dernier n'était pas là. Il allait bien finir par retomber dessus. Le peintre étouffa la déception qu'il sentait venir dans un soupir et préféra se mettre au travail. Les chevaux étaient agités, pressés de sortir des boxes pour se dégourdir les jambes. Une fois tous sortis, les laissant courir dans leur espace à eux, Janek attrapa la fourche sans hésitation et entama son travail. Il allait encore sentir la rose après ça mais ça ne le dérangeait plus de nettoyer les boxes, de nettoyer le crottin et de renouveler la paille.

Il perdit la notion du temps lorsqu'il entendit quelqu'un arriver. Au départ il ne fit pas réellement attention, terminant d'éparpiller la paille avant de revenir dans l'allée centrale de l'écurie. Il jeta un regard furtif à l'arrivant, ou plutôt l'arrivante pour la saluer mais il stoppa soudainement tout gestes. Il fronça des sourcils, sa mémoire cherchant une information, un lointain souvenir, un nom sur un visage.

Devant lui se trouvait une femme qui ne lui était pas méconnu. Ne voyait pas le fameux coup du "on en se serait pas déjà vu?", Ce n'était pas qu'une impression. Il la connaissait, mais ça lui semblait si... Impossible !

- Nephthys?

Janek lâcha ce nom dans un souffle, comme-ci lui même n'y croyait pas alors qu'il faisait un pas vers elle. Même si des années les séparaient, qu'ils avaient grandis chacun de leur côté, certains traits, certains regards ne s'oubliaient pas. Devant lui se trouvait un mirage venu d'Égypte, sa cousine Nephthys, ici, dans cette écurie.... Pourtant il n'avait pas replongé dans la drogue il en était sûr.... Enfin presque? Son cerveau n'arrivait pas à rendre réel cet instant, hésitant à l'attraper et à la prendre dans ses bras pour vérifier qu'elle était bien là, que tout son monde n'avait pas finalement disparu après cette épidémie. Non, après son départ pour l'Amérique.

Aujourd'hui, Neph avait décidé de prendre du temps pour elle et de faire de nouvelles activités et le programme d’aujourd’hui c'était d'aller s'occuper un peu des chevaux. Étant étudiante vétérinaire anciennement, ce contact avec nos amis les bêtes lui manquait terriblement et elle avait l'occasion de retrouver une part d'elle même en faisant cela. Neph marchait et presque trottinait pour se dépêcher d'arriver a destination. Elle était tellement excitée !


Arrivée à la porte de l'écurie, elle voyait un homme de dos, fourche à la main, en train de changer la paille dans un box au fond de l'écurie. Elle n'apercevait pas encore son visage mais vu la discrétion de la jeune femme qui était arrivée telle un éléphant dans un magasin de porcelaine, elle aurait de la chance s'il ne faisait pas une crise cardiaque et s'il ne s'empalait pas sur sa fourche ensuite.


Mais non! Le jeune homme se retourna et, Neph eut comme un flash, les larmes lui montèrent aux yeux. Mis à part Keenan, elle n'avait strictement plus personne a qui se raccrocher... Mais tout à coup elle reconnaît alors son cousin avec qui elle parlait par internet lorsqu'elle était gamine... Il avait gardé les même yeux, ce même regard attachant qu'il avait lorsqu'ils avaient dix ans tout deux.


«Ja...Janek?!»


La jeune femme avaient les larmes qui coulaient toutes seules. Elle pensait avoir tout perdu mais, finalement elle avait retrouvé un vieux cousin qu'elle n'aurait jamais pensé revoir un jour.


«Comment tu vas?! Comment tu es arrivé ici... Et comment ca se fait que tu sois en Amérique déjà ? »


Enfin Janek pourrait retourner la question à la jeune femme qui n'est pas native de l'Amerique elle non plus. Ce fut beaucoup trop d'émotions pour la jeune femme qui se jeta dans les bras de son cousin ayant trop de joie et il faut se l'avouer, le bonheur et les bonnes surprises se faisaient rare par ici. Elle voulait savoir tout ce qu'il s'était passé dans la vie de Janek depuis qu'ils ne s'étaient pas parlés.

Janek n’arrivait pas à y croire. Il resta en plan quelques secondes, muet comme une carpe, à observer cette femme qui ressemblait tant à sa cousine. Mais lorsqu’il remarqua l’émotion dans le regard de cette dernière et qu’’elle l’appela par son nom à son tour, le cœur de l’homme fit un bond. Il lâcha sa fourche qui s’écrasa au sol dans un bruit de bois et de métal pour se précipiter vers elle et la prendre dans ses bras, ignorant ses questions. Il ne voulait plus la lâcher tandis que des larmes coulaient douloureusement sur ses joues. Il était si heureux de la revoir, il avait eu si peur pour ses proches. Tout ce temps sans savoir, toute cette douleur, cette angoisse étouffée car il ne pouvait rien y faire. Et voilà qu’elle apparaissait. Qu’elle était là, ici, dans cette écurie, avec lui. S’ils n’étaient pas très proches à l’époque, la géographie ne le permettant pas j’entends bien, échangeant à distance lorsqu’ils étaient jeunes, aujourd’hui, elle lui était si précieuse. Il s’efforça à ne pas trop la serrer pour ne pas lui faire mal, mais il ne voulait pas qu’elle disparaisse, que ce ne soit qu’un rêve. Il voulait s’assurer qu’elle était bien là.

En grandissant, en devenant adulte, les liens devenaient moins fort entre les membres d’une même famille. C’était semble-t-il un processus normal. Ils avaient tous une vie à construire, la distance n’aidant pas à garder de bons contacts réguliers. Il ne savait pas ce qu’elle était devenu depuis son départ en Amérique. Il ne se souvenait même pas s’il lui en avait parlé mais depuis ils ne s’étaient plus échangés de mail. C’était comme ça. Ils avaient chacun leur vie, se donnant des nouvelles souvent pendant les rares repas de familles qui persistaient. Et puis les morts se sont relevés, alors Janek avait perdu définitivement tout contact avec son pays natal.

Il ignora combien de temps cette étreinte dura et c’est à contre-cœur qu’il s’éloigna, non sans garder ses doigts autour de l’avant bras de Neph. Il avait bien trop peur d’être replongé dans la drogue sans s’en souvenir et de refaire un bad trip. On ne se débarrassait pas facilement de ses vieux démons et Janek craignait toujours de les voir revenir à l’assaut. Il l’invita à s’asseoir sur un ballot de paille sans jamais réellement la lâcher, attrapant sa main dans les siennes, bien que son emprise restait douce. L’émotion passée, les yeux toujours brillants pour en atester, c’est un sourire éclatant qui prit place sur son visage.

« Je suis si heureux de te voir. Je vais te répondre, mais en retour je veux tout savoir. Pourquoi tu es en Amérique ? Tu ne m’avais pas dit que tu devais toi aussi venir ici. Qu’est-ce qui t’es arrivée ? Est-ce que tu vas bien ? »

Janek secoua de la tête pour se stopper. Il avait tellement de questions, mais elle voulait savoir elle aussi.

« Je vais bien mieux maintenant que tu es là. J’ai l’impression de rêver, j’ai peur de me réveiller et que tu ne sois plus là. Tu te souviens de mon projet de devenir un peintre célèbre en Amérique ? Je n’avais qu’une idée en tête, c’était de me détacher de l’ombre de mon père. Et bien j’ai fini par me lancer et je suis venu ici, à Seattle. Mon père a sûrement dû s’en vanter le connaissant. Je crois que c’est ce qu’ils appellent ici le rêve Américain. C’était carrément ça. J’avais même réussi à ouvrir ma propre galerie, avec une assistante pour m’aider dans ce projet et…. »

Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas pensé à elle. C’était à cause d’elle, des sentiments qu’il avait pour elle et qu’elle avait manipulé que son rêve avait tournée au cauchemar bien avant que les morts ne s’en occupe. Tout ça lui semblait si loin maintenant...  Il voulait juste expliquer dans les grandes lignes à sa cousine qu’il avait réussi à réaliser son rêve, pour la rassurer, lui partit si loin d’eux.

« Et toi alors ? Je suis rassuré de voir que tu n’as rien. Dis moi tout, je veux tout savoir. Depuis quand tu es en Amérique ? Tu aurais dû me le dire, je serai venu t’accueillir avec une grande pancarte made in America ! »

Janek avait l’impression de se répéter, mais il avait du mal à contenir toutes ses émotions et pensées qui se bousculaient dans sa tête. Il y avait tant à se dire. Mais il était, à ce moment, si heureux de la revoir, que rien ne pourrait gâcher ce moment.

Ce câlin avec Janek devait durer depuis un bon moment mais c’était tellement bien dans ce nouveau monde de pouvoir se rattacher à quelque chose… Enfin plutôt quelqu’un qui existait dans notre vie avant tout ça. N’empêche, Janek était bien la personne que Neph pensait le moins croiser… Déjà, tout comme elle, il ne venait pas d’ici, mais en plus, comme leurs échanges dû à la distance n’étaient que par internet, ils avaient fini tout deux par en perdre le fil et par tracer leur vie chacun de leur côté.

Comme quoi, la vie pouvait être surprenante malgré les temps qui couraient…Enfin, elle était déjà plus ou moins pleine de rebondissements avec les décharnés mais on pouvait toujours être surpris dans le bon sens. Même si le câlin entre les deux cousins se terminaient, Janek tenait toujours le bras de Neph et, elle se sentait apprécier à sa juste valeur. Elle avait beau avoir Keenan, un peu de chaleur humaine ça fait toujours du bien. Elle resta donc accrochée à son cousin, comme un gamine de cinq ans et elle l’observait, les yeux pétillants de bonheur pour écouter ce qu’il avait à dire. Enfin, le jeune homme était tout autant excité qu’elle et lui aussi souhaitait passer un interrogatoire à notre égyptienne et elle allait donc vite fait devoir s’expliquer elle aussi. C’est donnant donnant non ?

« Je vais bien depuis que je suis arrivée à Nisqually… La vie y est plus sure… Je suis arrivée ici à peu près trois ans avant se foutoir… En fait, comme tu le savais quand on était gamins, je kiffais les animaux et du coup j’ai quitté l’Egypte pour venir étudier en Amérique… Pour des études vétérinaires! J’avais rencontré quelqu’un pendant mes études ici mais malheureusement il n’a pas survécu à l’épidémie. Enfin bon, c’est difficile mais c’est du passé et maintenant j’ai Keenan dans ma vie… Même si les conditions de vie ne sont pas optimales, j’ai au moins la chance d’avoir quelqu’un à mes côtés pour le meilleur et pour le pire… Enfin, on n’est pas mariés bien évidemment… Avec les temps qui courent c’est une pratique qui n’existe plus…  »

Puis Neph se posa alors une question

« Tu es ici depuis combien de temps d’ailleurs ? »

Beaucoup trop de curiosité justifiée pour notre jeune femme qui ne savait pas par où commencer.

« Je… Je suis bien là ne t’inquiètes pas je suis réelle ! Oh c’est merveilleux pour ta galerie, j’aurais tellement aimé voir ton art… tu as percé ! je suis tellement fière de toi tu sais… Toi aussi tu as pu réaliser tes rêves ici… Même si ce rêve a fini par s’écourter et puis maintenant, je ne sais pas où tu as ouvert ta galerie mais il ne doit pas en rester grand-chose… »


La jeune femme prit le temps de déglutir parce qu’elle commençait presque à s’étouffer à force d’enchainer phrase après phrase.

«  Je suis arrivée en Amérique en… 2013, pas très longtemps avant que ça dégénère quoi… J’aurais adoré te dire que j’étais ici mais on avait un peu perdu contact tous deux avec la distance… Pas facile ! et toi depuis quand tu es en Amérique ? Ton assistante à la galerie d’art ? »


PS: sorry pour le temps de réponse j'étais à l'hôpital

Janek lui accorda un sourire en coin mi-bienveillant, mi-taquin en l’écoutant, son regard pétillant.

« Eh bien ! On peut dire que tu ne prend pas au plus près pour faire tes études. Et si moi je pensais vivre de longues, très longues années en Amérique, je ne sais pas si c’était le cas pour toi. Nous voilà tout deux bien loin des nôtres. Mais qu’y pouvons-nous ? Nous sommes ensemble maintenant. Enfin… tu as aussi... Keenan c’est bien ça ? » - Janek devint taquin sur la fin, observant ses réactions.

Il était heureux de voir qu’elle avait survécu et réussit à se reconstruire malgré tout. Elle était bien plus forte que lui sur ce coup là.

« Je ne pense pas que le mariage ai disparu avec l’épidémie, je penses plutôt qu’on a plus trop le temps d’y penser. Il doit bien y avoir un survivant pour le faire, si c’est ce que vous voulez. »

Janek mit quelque seconde à se souvenir pour répondre à sa cousine. Depuis combien de temps…

« A peut près en même temps que toi j’ai l’impression. Je suis arrivé en 2013 si je me souviens bien. Et au Fort depuis un an ? Deux ans ? Presque ? J’ai perdu le fil du temps je l’avoue. Faut dire que je n’ai jamais eu la notion du temps non plus. » - surtout lorsqu’il peignait.

Janek ne savait pas trop comment réagir aux compliments de Nephthys. Il ne savait pas s’il pouvait se sentir fier de ce qu’il avait accomplit, si sa famille l’aurait été, si elle le serait aujourd’hui. Le silence lui répondit alors avec un sourire se voulant naturel. En plus, juste avant l’épidémie, il avait transformé ce rêve devenu réalité en cauchemar… à cause d’une femme… Finalement, l’émotion et le désarroi passé, sa langue se délia.

« Moi aussi je suis très fier de toi. Je dois t’avouer ne pas être retourné vérifier sur place l’état de ma galerie ou de mon atelier. Après le début de l’épidémie, j’ai fuis Seattle et de fil en aiguille, j’ai atterrit ici. Peut-être que je pourrais y retourner maintenant. Un peu risqué pour un moment nostalgie mais il faut bien continuer de vivre et déconner un peu de temps en temps. »

Il pourrait peut-être même retourner chez lui un jour.

« Finalement, on aurait put partir ensemble en Amérique et se souder les coudes plus tôt. Tu n’aurais pas eu à te retrouver seule. Pardonne moi. Même si on ne pouvait rien prévoir, j’ai l’impression de t’avoir abandonné. Mais nous sommes ensemble maintenant ! »

Janek raffermit légèrement sa prise pour appuyer ses paroles, heureux de la revoir malgré ses regrets. Il aurait aimé être là pour elle. Pour l’assistante, le sourire pincé revint.

« Je ne souhaites pas en parler. Elle s’est joué de moi et ma séduite alors qu’elle était mariée et heureuse dans son ménage donc… je préfères oublier cet épisode là, d’accord ? »

Janek n’était pas doué en amour, n’était pas doué pour les relations tout court, même juste amical. Depuis cette histoire, il avait perdu le peu d’assurance qu’il avait gagné, le peu de foi qu’il avait envers la sincérité humaine. S’attacher, c’était juste laisser quelqu’un vous blesser. Compliqué pour ce peintre excentrique et réservé à la fois qui se terrait dans son atelier de créer des liens. Des vrais liens solides, sincères et pures. Seule celle qui travaillait avec lui pour l’aider avec la paperasse et les autorisations avait put réellement s’approcher assez de lui pour qu’il détourne son regard de ses toiles. Sa seule romance avait fini en trahison. Comment avoir une bonne opinion de tout ça après ce fiasco ? Janek n’avait plus jamais réussi à créer de liens après ça, et quand il s’y était approché, ces derniers avaient disparus alors il avait un peu laissé tomber. Mais sa cousine était là à présent, le lien du sang était plus fort que tout, elle ne le trahirait pas elle, elle savait qui il était au fond de lui et voit à travers sa maladresse.

« C’est de l’histoire ancienne tout ça. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Tu es sûr que tu vas bien ? J’ai peur de savoir tout ce qui t’es arrivée avant d’arriver ici et je ne te forcerai pas à en parler, je veux juste savoir si tu vas bien, autant physiquement que mentalement. »

Neph était tellement contente d'expliquer le peu de parcours qu'elle avait fait aux USA à Janek et puis ça fait plaisir de revoir quelqu'un avec qui on avait perdu contact et savoir qu'on allait pouvoir se rapprocher à l'avenir. Le plus drôle dans cette histoire c'est que tout deux rêvaient des USA et de ce fameux American Dream. Ils étaient loin du cœur mais proches d'esprits apparemment. Dans leurs échanges lorsqu'ils étaient enfants, c'est vrai que Janek avait déjà l'idée de partir s'installer aux états-unis et Neph elle, réfléchissait encore et elle était plutôt réservée sur le sujet. Faire des plans sur la comète c'était pas son truc... Même si au final elle y était arrivée


« Oh, je sais que toi tu parlais souvent de partir aux USA, moi aussi d'ailleurs mais on va dire que j'étais plus introvertie sur le sujet et je préfère par m'avancer sur quelque chose pour ne pas être déçue... Même si je suis la aujourd'hui. Le cursus universitaire même si je l'ai pas terminé c'était merveilleux... J'avais besoin de renouveau, L’Égypte c'était du vu et revu même si j'aimais y retourner pendant mes vacances scolaires bien sûr... D'ailleurs tout ça me manque... Même si je sais que ce ne sera plus jamais comme avant» Dit elle avec une légère pointe du tristesse


Enfin la tristesse ne dura pas très longtemps car Janek semblait s'intéresser à Keenan, son  amoureux depuis maintenant plusieurs années qui ne lui rappelle que de bons souvenirs, enfin mis à part cette agression qui la hante depuis des mois... Mais le problème venait pas de Keenan lui même.


« Euh oui Keenan... Je l'ai rencontré pendant l'apocalypse dans un asile psychiatrique ou je squattais...  Au début on s'adressait pas la parole et pour être honnête c'est une longue histoire mais apparemment ça s'est bien déroulé entre nous puisqu'on en est la aujourd'hui. Oh euh... On en a jamais vraiment parlé en fait c'est juste moi qui pensait à ça... Enfin bon, j'espère qu'on aura toute la vie devant nous pour ça... Si il y a un prêtre n'empêche je serais ravie de le connaître sait on jamais... »


Enfin bon , il valait mieux essayer de noyer le poisson maintenant parce que ce sujet de conversation rendait Neph incertaine même si elle était sure d'aimer Keenan évidemment... Ce qu'elle ne savait pas vraiment c'était ce que Keenan souhaitait construire avec elle. Elle n'a même pas eu besoin de détourner le sujet de conversation actuel, Janek se débrouillait très bien tout seul puisque la il était passé du coq à l’âne en parlant de leur travail aux états-unis et de l'état de sa galerie après tout ce merdier


«  Tu imagines, on aurait pu se croiser à l’aéroport qui sait ! On s'est abandonnés tout deux sans le faire réellement exprès tu n'as rien à te faire pardonner ou alors j'en aurais tout autant à me faire pardonner que toi... Mais maintenant que nous sommes ici ensemble dans une nouvelle vie plutôt incertaine, on peut rester souder toi et moi et se protéger. Ouais c'est sur que c'est un poil risqué... Je suis pas non plus retournée à mon université... J'ai pas tellement envie de voir des blattes courir après les murs et qui pourrissent par l'humidité...


Neph s'en voulait un peu, elle voyait qu'en parlant de cette fameuse assistante, elle avait touché à une corde sensible et ce n'était pas l'objectif... En même temps il ne parlait pas d'elle péjorativement et elle n'aurait pas pu deviner qu'il souffrait à cause d'elle.


« Je suis désolée je ne voulais pas te blesser...Comme quoi, il y a des gens malhonnêtes partout... Elle ne te méritait pas apparemment... Je ne te forcerai pas à en parler ne t'inquiètes pas. Oh euh... Avant d'arriver ici ce fut... Compliqué et un peu traumatisant mais, parler de ce sujet me dérange un peu... je suis vraiment marquée par ce qu'il s'est passé à l’extérieur de ces murs... Physiquement sinon je suis au top !»

Dit-elle préférant terminer sur une note positive afin de ne pas trop éveiller la curiosité de Janek

Janek hochait de la tête en l’écoutant, se rappelant de tout ça. Il était d’accord avec lui et comprenait parfaitement pourquoi elle était partie aux États Unis, ayant fait la même chose. Lorsqu’il vit sa moue attristée, Janek la secoua avec gentillesse de son épaule contre la sienne en la fixant avec un sourire, heureux de l’avoir à ses côtés. Il l’écouta parler de son chéri, un certain Keenan, de sa rencontre et de ses espoirs et inquiétudes pour la suite.

« Hey. Te prends pas la tête avec ces choses là. L’essentiel c’est que vous êtes ensemble, Faut profiter de ces instants. On verra le reste plus tard, c’est pas trop la priorité n’est-ce pas ? »

Le temps pouvait être cruellement court dans ce monde. Il ne voulait pas qu’elle rate de bons moment avec son homme en se prenant trop la tête avec tout ça.

L’idée qu’ils auraient put se croiser à l’aéroport l’amusa, souriant en l’écoutant tandis qu’il sortait sa blague à tabac pour se rouler une cigarette. Parler du passé semblait le rendre légèrement nerveux car il ressentait le besoin de fumer pour se détendre. Il figea son geste pour la fixer, son regard brûlant de volonté.

« Bien-sûr qu’on ne se quitte plus. On veillera l’un sur l’autre à présent, je ne t’abandonnerai plus maintenant qu’on s’est retrouvé. »

Puis il lécha le bord de sa feuille avec précision, habitué par ce geste, avant de coller les bords, de lisser la feuille, tassant légèrement le tabac en quelques coups avant de glisser la cigarette entre ses lèvres sans l’allumer, levant son regard vers elle pour la fixer, la détaillant.

« Merci Neph, moi non plus je ne te forcerai pas à parler si tu ne le souhaites pas. On a tous vécu des sales trucs dehors, saches juste que je suis là pour toi. »

Il se redressa d’un coup de bassin, pivotant pour lui faire face, frottant les bras de sa cousine dans un geste réconfortant avant de faire un pas en arrière.

« Alors ? Tu venais faire quoi ici ? Tu voulais faire une ballade à cheval ? »

Ils pouvaient aller faire prendre l’air à un cheval ou deux, comme ça il pourrait fumer en passant.

« Par contre je te préviens, je n’ai toujours pas passé le cap, je ne sais toujours pas monter à cheval. Tu me connais, je suis buté là dessus. Mais bon, faudrait que je passe au dessus de tout ça et apprenne les bases dans le cas où ça deviendrait nécessaire. »

Janek aimait bien les animaux, mais n’avait jamais vu l’intérêt d’apprendre à les monter ou à les apprivoiser. Il les aimait sauvage et indépendant. Combien de fois son père l’avait engueulé sur ce sujet, voulant qu’il fasse de l’équitation, Janek refusant avec force et beaucoup de caprice, autant qu’il était possible pour un enfant.