De quel droit ?

Abigail & Haven

Le patron avait calmer le jeu, Abigail bien qu’en chien de faïence c’était adouci. Il fallait bien pour pouvoir avancer, le groupe de Marlon était bien influent qu’elle ne l’aurait cru. Ces salauds avaient presque préparer le terrain ces dernières semaines remettant sans cesse en cause les piliers de la communauté. Leur candidature soudaine et qu’ils ne cessaient de répéter aux autres que leurs proches étaient morts ça sentait mauvais, très mauvais. Aussi rapace qu’on est, on n’insiste pas sur les morts des autres. Il y a un minimum de tact à avoir ! Ils cherchaient peut-être à échauffer les esprits, Marlon lui semblait trop simplet d’esprit pour mais qui sait ?

Elle vit Cora se placer à ses côtés supportant elle-aussi l’autorité en place, ce qui n’en était pas moins étonnant pour une femme de sa trempe. La chasseuse avait beaucoup de respect pour elle, elles se ressemblaient dans un sens et son soutien la fit redescendre un peu plus comme un chien qu’on caresserait. Sauf que Denise ne put s’empêcher de cracher sur Ruben, c’était presque la goutte de trop. Elle sentit ses ongles s’enfoncer dans sa peau et ses phalanges blanchir, des images d’extrême violence en tête.

Alors que la théière sifflait avec frénésie et que ses muscles se tendirent pour défoncer cette salo..., cette gentille personne. Lily lui tomba dessus presque littéralement, le visage trempé de larmes elle vint lui demander de la raccompagner prise de maux de douleurs. Sur le coup, la jeune femme ne comprit pas vraiment pourquoi elle se jetait dans ses bras. Abigail n’était pas dans le genre attentionné et Lisandro s’apprêtait à partir à l’infirmerie.

Pourtant quelque chose, son instinct, lui disait d’accepter de l’aider. On ne pouvait pas être prit de douleur si vite, bien qu’elle n’ait jamais été enceinte cela lui semblait étrange. Cachant ses pensées, elle acquiesça, passa le bras de Lily sur ses épaules.

- Nous nous souviendrons de votre ingratitude, dit-elle mauvaise se retenant de cracher sur leur botte. La chasseuse se détourna enfin d’eux et fit un mouvement de tête entendu dans la direction de Duncan et Cora puis se dirigea avec la suppliante en dehors de la salle.

Une chose était certaine, elle restera au camp lorsque l’équipe de recherche sortira.

(c) DΛNDELION

HRP:

C’était un cauchemar. Ca ne pouvait pas être vrai.
Mon père… Mort ? Isalín ? Andrea également ? Juliet et Selene disparus… Raina, Nihima. Tous les noms tournaient dans ma tête. Je me rattrapai au mur derrière moi avant de perdre pied pour de bon. J’avais perdu toute ma famille ? Ca ne pouvait pas être vrai ! J’entendis Ruben faire écho à mon cri silencieux, alors qu’il laissait sa colère s’exprimer. Ils les accusaient de mentir… Mais pourquoi feraient-ils une chose pareille ? A quoi ça les avancerait ?

Je reportai mon regard vers Kaya, encore dans un état second. Notre conversation à la cafétéria me revint subitement en mémoire. Il y avait quelque chose de louche là-dedans… J’en avais la nausée rien que de penser à ces profiteurs, ces arrivistes. On les avait accueillis parmi nous… Et ils s’empressaient déjà de piétiner les cadavres encore chauds des membres de ma famille pour asseoir leur autorité. C’était méprisable. Mais est-ce que Marlon était autre chose qu’un simple profiteur ? Est-ce que Roman, Vivian et Albert étaient des meurtriers, ou de simples victimes ? C’était facile de faire un raccourci, sous le coup de la colère. Tout se bousculait dans ma tête.

Le débat s’envenimait. Je cherchais encore à sortir la tête de l’eau, à comprendre ce qui avait bien pu se passer. Ma respiration se bloqua soudainement quand Louise prononça le nom d’Isalín. Elle l’avait vu mourir. « Non… » Mes premiers mots s’étranglèrent dans ma gorge, comme une vague protestation face à une vérité accablante. J’avais l’impression qu’une main venait finalement me maintenir la tête sous l’eau. J’allais me noyer.

Isalín, Nihima et Isaac vont bien. Les paroles de Ruben se frayèrent difficilement un chemin dans mon esprit. Je relevai la tête pour accrocher son regard. Nous préparer pour demain ? « Ouais… » Je marquai un temps d’arrêt. « Attends. » Je regardai autour de moi, cherchant du regard des personnes bien précises dans les rangs, avant de me rapprocher de mes deux amis pour parler d’une voix plus basse. « Vous avez pas vu Daryl, Scarlett ou… Suzie ? C’était bizarre à la cafétéria la dernière fois… » Je me tournai ensuite vers Kaya qui était avec moi à ce moment-là. « On devrait peut-être en parler à Duncan. » Mais difficile d’attirer son attention discrètement pour l’heure. Tous les regards étaient tournés vers lui. Qui plus est, Lisandro et Teresa qui étaient également présents sortaient pour se rendre à l’infirmerie. J’attrapai le bras de Kaya. « Tu peux prévenir Duncan ? Je vais les rattraper, je veux en avoir le cœur net. » C’était tout ce à quoi je pouvais me raccrocher désormais. La vérité.

Spoiler:

Je sais pas trop à quel point ce que peuvent dire les uns ou les autres peut calmer le jeu ou au contraire, jeter de l’huile sur le feu. Mais surtout, j’arrive pas à piger ce que veulent Marlon et son groupe. Enfin si, ce qu’ils veulent est évident, mais le moment est tellement mal choisi. Sauf que, quand y en a qui sont en colère, moi je me sens encore sous le choc. Et comme à chaque fois que j’arrive pas à gérer mes émotions, je me dissocie d’elles. Comme quand je bossais aux urgences. Je mets tout ça de côté et je me focalise sur ce que je peux gérer.

J’écoute les témoignages des survivants, fronçant les sourcils à mesure que je les écoute. Ouais, c’est confus mais ça, c’est normal vu qu’ils sont en état de choc. Je refuse toujours de croire qu’ils peuvent être morts parce que, dans des situations comme ça, on peut avoir mal vu les choses. Et c’est le cas, c’est obligé. Je vois Lisandro prendre le groupe en charge et j’ai un hochement de tête dans sa direction. Je le rejoindrais, mais plus tard. Je grimace en voyant que ni Ted, ni Linda ne sont présents dans la salle, ce qui me conforte dans mon idée que quelque chose cloche. J’inspire longuement, regardant Farah et Cass’ avant de souffler un « je reviens ». Et je file en direction de Duncan, murmurant quelques mots à son oreille avant d’ajouter, d’un ton plus audible pour tout le monde. « Je pourrais accompagner le groupe de recherches de demain. »

Logique, en tant que médecin, surtout s’ils sont blessés. Faudra que j’en parle à Lis’ parce que j’ai pas non plus envie qu’on vide le camp. Mais je peux pas ne pas aller chercher Tom. Je reviens vers les filles et je leur désigne l’extérieur d’un mouvement de la tête. « J’ai un truc à vérifier. Vous venez. » C’est pas une question. J’ai pas envie de les perdre de vue. Ne serait-ce que parce que Tom m’engueulera de pas avoir veillé sur elles quand on l’aura retrouvé. Parce que ça va finir comme ça. On va le retrouver, on va tous les retrouver.

Spoiler:

Spoiler:

J'ai un sourire triste alors qu'Effy essaie d'me faire la conversation et de se rassurer. J'imagine même pas dans quel état Lisandro doit être avec Annabella. Et j'me rends compte que je risque pas de le savoir de si tôt. Qui va s'occuper d'Effy du coup, si y'a plus Juliet et Selene pour ça ? Je suis un brin confus, cherchant de l'aide à côté.

Je vais essayer oui, à part si je dois te garder parce que tout le monde sera dehors pour la trouver ! que je lui souffle pour lui changer les idées : On jouera tous les deux, Annabella a eu droit à de nouvelles figurines d'animaux, tu voudras qu'on joue avec ensemble ? Je propose ça, des fois que ça puisse détourner son attention : Ou alors on ira voir les vrais animaux, au zoo, si tu préfères, que j'ajoute.

Mes yeux se posent sur Ashton et Kaya. Je suis pas le daron de l'année, ça serait bien de trouver une personne de confiance pour la mettre au lit et s'en occuper, parce que je saurais pas faire...

Vous pensez qu'on pourrait trouver quelqu'un pour nous aider avec elle ? Je souffle ça : Je pense que Lisandro risque pas de fermer l'oeil de la nuit déjà avec ma cousine, et sans les gens qui s'occupent d'elle normalement, je sais pas trop vers qui me tourner...

Spoiler: