De quel droit ?

Abigail & Haven

La chasseuse était toujours sur la table, ses yeux lançant littéralement des éclairs dans la direction des opportunistes. Bien qu’elle contribuait à envenimer la situation se faisant des plus virulentes, elle ne pouvait se taire devant un tel mépris des autres. Ainsi l’empereur de l’Humanité Marlon ne voulait que le bien du camp ? Laissez-nous rire, cette situation était une aubaine et la jeune femme n’entendait pas lui laisser en profiter.

- Allons, un peu de cohérence messieurs et mesdames les rapaces, fit-elle acerbe. J’ai l’impression que vous avez oublier la façon dont vous critiquiez nos disparus. Pour être de bon leader, il faut être un minimum construit. Ce que vous n’êtes pas.

Puis elle descendit de sa tribune et perça à travers la foule pour confronter directement Marlon et ses acolytes, l’air toujours furibonde, ses paroles furent de glace. Tandis qu’elle lui faisait face.

- Comme tu l’as si bien dit Marlon, nous sommes en crise. Une crise implique donc un besoin de stabilité, nous avons besoin d’un leadership fort et vous nominez ne ferait qu’entraîner du désordre le temps que tout le monde s’adaptent, c’est un simple fait politique, ajouta-t-elle en se moquant. En plus, vous n’avez aucune légitimité et nous aucune preuve de votre compétence. Ce débat est juste contre-productif, comme l’ont si bien dit Ruben et Soo, on règlent d’abord nos problèmes immédiats puis nous verrons plus tard pour la politique

(c) DΛNDELION

HRP:

Tous morts. Cette annonce le fit trembler, du plus profond de son âme. Tous. S’il n’y avait pas eu Annabella dans ses bras et Teresa à ses côtés, il se serait probablement effondré sur place. Mais il ne pouvait pas. Silencieux, il fit face à cette annonce, en semblant imperméable à la tension environnante qui grimpait d’un cran tout autour d’eux. Les yeux fixés sur sa fille, le monde autour s'effondre. Il lui faut un moment, quelques secondes avant de se reconnecter à la voix de Marlon qui s’offusque d’accusations tournées contre lui et les autres. Il ne peut pas s’effondrer, pas maintenant. Il bouge enfin, regarde Teresa, figée elle aussi. Il avise la petite Soo, récemment adoptée par Andrea, perdue parmi toute cette foule. « Tu pourrais aller la voir ? » Lui demande-t-il. Il vient embrasser le front de sa fille, trop jeune pour réaliser que sa mère ne rentrerait pas, avant s’avancer vers Duncan et de Marlon, du mieux qu’il peut, avec sa fille dans les bras comme une ancre à laquelle se raccrocher. Autour d’eux, il n’y a que colère et réclamation.

« Ça suffit ! » S’exprime-t-il, alors en haussant le ton. Et c’était aux siens qu’il s’adressait principalement. « Ce n’est pas en s’en prenant les uns aux autres que nous surmonterons cette épreuve. Ce n’est pas un coupable que nous voulons ici, c’est de nous assurer que ce qui nous a été rapporté est vrai. » Dit-il, en colère. Lui-même ne pourrait pas les admettre morts temps qu’il ne l’aurait pas vu de ses propres yeux. « <Marlon, votre proposition est appréciable… Mais elle est déplacée alors que nous venons d’apprendre la potentielle mort de nos amis. Nous ne sommes pas en crise, nous sommes en deuil. Ce n’est pas d’un nouveau Conseil dont nous avons besoin, ni d’une nouvelle élection. Encore moins d’une chasse aux sorcières. » Ajoute-t-il, en s’adressant à l’assemblée qui se dressait déjà en pointant Marlon et les siens du doigt. Il sert sa petite fille dans ses bras, Annabella qui s’accroche au cou de son père, enfouissant son visage tout contre lui apeurée par le ton dur qu’il vient de prendre et la tension environnante. Il la berce, du mieux qu’il peut, puise ce qu’il peut de force pour se montrer solide. Parce que si Andrea était réellement morte, il devenait tout ce qu’elle lui restait.

« Mes amis, prenez une minute. Personne n’ignore les problèmes que notre communauté subi depuis ces dernières semaines, mais ce n’est pas le moment de nous déchirer encore plus. » Dit-il, non sans jeter un regard en coin à Marlon et son entourage. A dire vrai, il ne savait que penser de la vitesse à laquelle l’homme s’était présenté, mais il savait que s’en prendre à lui maintenant n’était pas la meilleure solution. Il se tourne alors vers Roman, Vivian et Albert, leur demandant, plus posément. « On a besoin de savoir ce qu’il s’est passé, et où cela s’est passé. Ensuite nous prendrons le temps de discuter ensemble – posément – de ce qu’il y a à faire pour… Pour récupérer les nôtres… Racontez-nous s’il vous plait. » Demande-t-il ensuite, douloureusement.

Spoiler:

Non.

C’est non.

Je refuse.

Il peut pas être mort. C’est impossible. Il a pas le droit. J’ai l’impression d’être comme un automate, alors que j’écoute vaguement ce qui se dit dans la salle commune, ma main serrant celle de Cassidy dans la mienne un peu – beaucoup – trop fort. Je jette de temps à autre des regards à Farah mais j’avoue que je suis trop dans le brouillard pour être … fort. Je sais pas faire sans lui. Enfin si, je sais, mais dans ma tête, il était en vie.

Je finis par froncer les sourcils quand je me rends compte que les gens parlent. Et qu’ils parlent fort. Je sens mes mâchoires qui se crispent à entendre Marlon et les autres mais, quand j’entends certains autres membres du camp, j’aurais presque un sourire qui me viendrait si j’étais pas autant à côté de mes pompes. Et je finis par parler, d’une voix atone. « Nous sommes en crise oui et Lisandro a raison. Mais il est hors de question d’arrêter les recherches. Ou alors, prouvez-nous par A+B qu’ils sont morts. » Je déglutis avant de reprendre, toujours sur le même ton. « Personne ne prendra la place de qui que ce soit ce soir. Les esprits sont trop échauffés. Il faut calmer le jeu, écouter ce que dira Duncan. Et ensuite nous pourrons voir si tout le monde vous veut au Conseil. Ce qui n’est clairement pas le cas pour le moment. Et après tout ce que nous avons vécu, vous voudriez vraiment que ça se fasse aussi violemment ? Ca ne pourrait que mal finir si vous faites ça. Vous le voyez bien. »

Et de toute façon, je refuse qu’ils soient tous morts. Lui encore moins que les autres.

Mon regard s’attarde à droite et à gauche, incapable de s’arrêter sur qui que ce soit. Je ne peux même pas regarder Cassidy non plus. Mais, sans trop que je sache pourquoi, je me rends compte qu’en réalité, je cherche quelqu’un. Parce que ça me titille, il y a un truc qui me dérange. Et que penser à ça est bien plus aisé que de penser au reste, à tout ce que ça pourrait impliquer. Je souffle alors, en direction de Cass’. « Je dois … vérifier un truc. » Et je commencer à froncer les sourcils, cherchant Ted ou encore Linda, avec toute l’attention dont je suis encore capable.

Spoiler:

Spoiler:

Les mots claquent comme un coup de feu qui touche Teresa en plein coeur. Morts. Mort. Tous ? Elle monte sa main devant sa bouche pour retenir un cri de détresse, la seconde venant chercher le contact de son jumeau, Lisandro, tout à côté d'elle. Et Andrea ? Et ..
Tout passe en accéléré, l'autre contestataire de service qui prend la parole, qui veut déjà les remplacer. Comment ose-t-il ?? La colère se mêle à la douleur, son souffle se fait court et heurté et elle sent monter en elle, de plus en plus fort, l'envie de fendre cette foule qui se déchire pour aller lui faire exploser le nez à coups de poings. Elle ne doit pas.. Elle ne doit pas...

Comme s'il avait deviné, ou par simple hasard peut-être, le chilien met fin à son combat interne en lui désignant Soo, qui se met à pleurer. Cette vision ramène la brune sur terre et dans un hoquet de sanglots contenus, elle hoche légèrement de la tête en se mettant en marche.

Un pas après l'autre, elle approche de la petite coréenne, qui repoussant Valéria vient se coller à Tesa pour pleurer à chaudes larmes entre ses bras. La couturière la berce lentement, le regard hagard, venant d'un bras l'entourer comme pour empêcher les discours des adultes de l'atteindre.

- Je suis là ma puce.. Tu te souviens ? Amies pour la vie. Je suis là.

Doucement elle remonte ses mains  sous les bras de la petite et la lève pour la porter, essayant de capter des bribes d'informations dans le fouillis de paroles. Le témoignage hâtif des survivants ne la convainc pas, mais lui rappelle cet étrange échange capté quelques temps plus tôt, dans la "cantine".
Mais Duncan venait d'être clair, personne ne sortirait. Donc elle n'irait pas fouiner maintenant.
Elle recula pour s'asseoir, Soo sur les genoux, et chercha à capter le regard de Lis'. Après tout, lui aussi était là lors de cette drôle de discussion secrète qu'ils avaient capté. Et d'un signe quand leur regard se croisèrent, elle lui fit comprendre qu'ils devaient parler.

Spoiler: