Moi non plus, j'ai l'impression que tout va trop vite ! J'ai a peine déposé avec Nolan le corps d'Abigail où il m'a dit de le faire que je peux pas m'empêcher de réagir sur le coup à ce qu'il dit. Franchement, ça a aucun sens tout ça ! Et ça pue sérieusement ! Ils sont trois à rentrer avec des nouvelles à la con, et faut qu'on les croit sur paroles et hop ! Ils veulent prendre la place du conseil et sortir Duncan !

Et ils s'étonnent que ça soit pas si simple. En plus, j'suis franchement choqué qu'ils aillent si vite en besogne, ça cache vraiment quelque chose ! Là avec Emma qui pète un câble et Vivienne aussi apparemment... On a quoi sur les bras ?

C'est complètement taré, en plus on a toujours pas de nouvelles de Selene et des autres, on sait pas où ils sont ! Enfin je dis ça alors que je constate finalement où je me trouve et pourquoi et... Je euh... Je suis obligé de rester là ? que je demande à Nolan en fronçant les sourcils, me reculant d'un pas. Le sang et les blessures, je suis pas ultra fan j'avoue : C'est pas que je suis pas à l'aise, c'est juste que... Enfin...

En plus ils ont mieux à faire que m'écouter parler j'pense...

Je serais plus utile ailleurs, et je recule encore d'un pas, prêt à prendre la fuite et retrouver des gens avec qui je serais mieux. Genre Ashton ou Joachim, j'sais pas encore là...

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Une plaie par balle, ça se gère non ? Nolan a pas eu l’air over paniqué, c’est donc qu’il maîtrise la situation. Oui, je sais, il est toujours hyper sérieux quand il bosse, mais… Ouais, ça va aller.  Ils sont à trois, donc ça va. C’est un peu con de penser ça alors que je m’élance seule, mais ça va, je vais à l’infirmerie sans m’arrêter, c’est tranquille. Je grogne pourtant quand on me rentre dedans, ou que je bouscule quelqu’un peu importe, fronçant les sourcils en reconnaissant Joachim qui ne s’arrête pas. Je le suis une seconde des avant d’arriver à l’infirmerie. « Lisandro, on a un… » Je stoppe en voyant Scarlett. Du sang et Scarlett. Oh putain. Et la môme derrière. Fait chier. J’inspire. Discrètement et calmement. Je le rejoins et baisse le ton. « Okay euh… Nolan arrive avec Abi, elle est blessée au flanc, et avec Farah et Ruben. On lui a tiré dessus. » Je jette un coup d’œil vers Scarlett. « Elle était avec nous y a pas 10 minutes, il s’est passé quoi ? » C’est quoi cette soirée de dingue bordel ?

Je recule quand les autres arrivent, laissant Nolan et Lisandro faire le point, mon regard revenant sans cesse vers Scarlett et son œil. « Je l’ai croisé, Joachim. Il m’a pas reconnu. Je savais pas qu’il nous cherchait, je… » Je cligne des yeux quand Nolan me fait compresser la plaie d’Abi. J’appuie par réflexe, relèvant la tête pour fixer Lisandro, prenant un instant pour réfléchir. Parce que si je tombe dans les pommes, ça sert à rien. « Oui, je peux faire ça. » Je regarde Soo  et grimace. Tu parles d’une place pour une gosse. « On est toutes les deux assistantes, faut rester concentrer parce que c’est difficile pour eux. » Ouais ouais, je parle volontairement à un gremlins je sais. Et non, je ne demanderai plus à Nolan d’où il tire ses blagues pourries. Pourtant, j’ai un semblant de rire. Les nerfs, tout ça… J’écoute attentivement, hochant la tête au fur et à mesure. « Okay, je tiens, j’éclaire. Pas de soucis. » Facile.

Je tourne la tête vers Ruben et Soo. « Faut retrouver Joachim. Soo, tu devrais rester ici, on a besoin de toi, c’est important, tu comprends ? Mais il n’ira pas seul. Plus personne se promène seul tant qu’on sait pas ce qui se passe. » Parce que ouais, c’est complètement taré, ils ont pété un plomb…  « Farah, tu vas avec lui, vous le retrouvez et vous revenez ici ? »

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Les mots de Soo m'arrachent un maigre sourire, le premier de la soirée qui se passe pas vraiment comme on l'avait tous prévu malheureusement. J'souffle et à l'intervention de Cassidy, j'regarde autour de voit qu'ici, c'est pas plus la place d'une enfant qu'ailleurs. J'peux en profiter pour la ramener à Janessa au passage si on s'y prend pas trop mal :

C'est bon Cassidy, que je lui souffle doucement, pour lui dire que ça va aller, j'vais pouvoir m'en sortir avec elle. Après ça de toute façon, j'vais pas vadrouiller partout, j'retrouve Kaya, Ashton et Joachim et on va tirer le rideau pour ce soir, c'est trop insupportable, clairement. Et puis, va falloir qu'on se prépare pour demain matin.

Et ça demande un repos qu'on aura du mal à gagner.

Viens Soo, tu restes aussi avec moi ce soir, j'sais pas trop où on va dormir mais on trouvera ! Un regard vers Farah, un autre vers ceux qui restent : Faites attention à vous ici, ok ?

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Je me fige un instant quand Lisandro nous demande pourquoi Joachim n’est pas avec nous et je secoue la tête. « Je l’ai pas vu. » J’aime pas ça, j’aime pas ça du tout. A peu près autant que quand il m’explique pour l’état de Scarlett. « Okay, on échange. » J’ai pas de problème à faire ça, d’autant que Cassidy assistera très bien Lisandro, j’ai aucun doute à ce sujet. Et, malgré la tension – ou peut-être à cause d’elle – j’ai un rire nerveux quand il ressort la même blague que moi à Abi. C’est qu’il est contagieux ma parole.

Et je pose les affaires que j’avais commencées à regrouper pour m’occuper d’Abi juste à côté d’elle, prenant la place de Lisandro auprès de Scarlett. Je serre doucement la main qu’elle a posée sur sa jambe, alors que l’autre est toujours plaquée sur son oeil et je souffle, d’une voix aussi douce et calme que possible. « Je vais m’occuper de toi okay ? On va avise les dégâts et je vais faire au mieux. » Et je commence à nettoyer doucement la plaie, écoutant d’une oreille les échanges entre Ruben et le reste du groupe. « Rends-toi là où tu jugeras que tu es le plus utile. Si Joachim me cherchait, il est ptet allé du côté de notre mobil-home. Tu vois où il est ? Mais il faut qu’on suive tous deux règles essentielles cette nuit. Personne ne doit se promener tout seul et se personne ne doit se retrouver seul avec quelqu’un de … l’autre groupe. » Une compresse en main, je cherche à accrocher le regard de Ruben pour qu’il acquiesce. S’il part avec Farah ce sera déjà bien. Et c’est pas plus mal que Soo ne voit pas ce qui se passe ici.

J’ai un bref soupir et j’ajoute, à mi-voix. « Retrouvez Joachim. Et revenez ici. Il y a des chambres de libre pour dormir. Mieux vaut rester groupés tant qu’on saura pas exactement ce qui se passe. D’accord ? » Perso, j’ai pas envie de voir tout le monde qui s’éparpille autour du camp. Et, sans réfléchir plus longtemps, j’attrape un scalpel que je vais glisser dans la poche de Ruben, tout en soufflant à son oreille. « Juste au cas où. Je te fais confiance pour pas faire n’importe quoi avec mais… tu veilles sur tout le monde. » Sans rien ajouter de plus, je m’assois de nouveau sur mon tabouret, prenant une grande inspiration alors que j’attrape la main de Scarlett qu’elle gardait sur son œil. Au boulot maintenant.

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Soulagé de voir que Cassidy gardait son calme, le chilien élargit alors la blessure d’Abigail pour permettre à la jeune femme d’utiliser l’écarteur et de dégager la voie. Dans des gestes rapides et méticuleux, le chilien posa ses compresses, tout en jetant un coup d’œil à Soo qui s’était soudainement précipité dans les bras de Ruben. Le chilien prit une seconde pour regarder le neveu d’Andrea. « Annabella est à la caravane, avec Teresa. Si ça se corse… » Dit-il, sans terminer sa phrase. Normalement, elles étaient en sécurité. Déjà le jeune homme s’éclipsait, Soo et Farah sur les talons. Ne restait à présent plus qu’Abigail sur la table, Cassidy, Nolan et Scarlett. Les deux patientes n’étaient pas au mieux de leur forme.

Le thanato se pencha alors que Cassidy lui éclairait l’abdomen de la brune. « Bien, je la vois. On va vite savoir si elle a causé plus de dommages qu’il n’y parait. » Le chilien pose son scalpel pour se saisir de sa pince. En douceur, il inséra l’instrument dans la plaie pour aller déloger la balle qui semblait n’avait causé qu’un léger saignement. Aucune artère vitale de touché, aucun organe perforé. « Si c’était encore possible, je te dirai d’aller jouer à la loterie, Abigail. » Dit-il, en plaisantant allègrement. Il ne fallait pas confondre son humour avec de la nonchalance. Le chilien avait toujours précédé ainsi : avec humour et légèreté dans la voix, alors que son regard restait des plus concentrés et ces gestes assurés. Il était en train d’extraire la balle quand il soupira, pour les autres autour de lui.

« Alors on en est vraiment là, hein ? A se déchirer tous de l’intérieur ? » Demanda-t-il, de façon rhétorique. Lui non plus ne voulait pas croire en la mort de sa famille, mais il avait du mal à imaginer qu’ils vivaient dans une communauté avec des personnes capables de tels gestes. « Je n’suis pas certains qu’ils mentent tous. J’pense que la situation est plus compliquée qu’on n’le croit. Du moins, pour certains d’entre eux. » Il pensait à Albert, et même Vivian. Ce qu’elle avait vécu l’avait traumatisé, il n’était pas question que de sur jeux. « Vivian était en véritable crise d’angoisse, si c’était calculé, elle n’aurait pas agressé Scarlett de la sorte. Elle avait peur qu’on s’en prenne à eux et qu’on les exécute parce qu’ils étaient les seuls rescapés du groupe. » Dit-il, sombrement. Des mensonges dans cette histoire, il y en avait. Mais la panique de Vivian ? Pour Lisandro, les choses étaient bien plus complexes.

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