Après l’échange avec Cora, Duncan commença alors à se demander comment ils allaient s’y prendre pour interroger Alejandro et Oliver. Allaient-ils être directs et sans filtres ou au contraire diplomates ? - « Est-ce qu’on se la joue gentil et méchant flic ? » Demanda alors le magasinier à sa camarade tout en se demandant lequel des deux aurait le rôle du méchant. Les deux lampes indiquèrent en tout cas au duo que les deux hommes qu’ils étaient venus interroger étaient en tout cas bien présents à leur poste. Quant au comportement d’Alejandro il semblait des plus normal. Chose plutôt étrange vis-à-vis de la situation. A sa question Duncan lui répondit en tout cas : - « C’est possible … » Avant de rajouter : - « … vous êtes au courant pour ce qui est arrivé au groupe d’Andrea … »

Cora et le magasinier se rapprochèrent alors encore un peu plus des deux hommes. Et ce n’est qu’une fois à une distance raisonnable qu’il continua : - « … il faut qu’on vous parle … Cora et moi on a quelques questions à vous poser … au sujet des barricades … » Est-ce qu’ils allaient directement entrer dans le vif du sujet ? Sans aucun doute car il devenait important de démêler le vrai du faux dans cette histoire et surtout savoir si Alejandro et Oliver étaient des traîtres. Duncan avait en tout cas volontairement parlé des barricades simplement pour observer la réaction des deux hommes face à cette déclaration et surtout pour voir si l’un d’entre eux allait paniquer ou bafouiller.

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La première suggestion de Duncan m'arracha un sourire. Je ne pensais plus l'entendre un jour celle là... Hin, classique... Je n'ai jamais été douée pour être la bonne flic de toute façon. Je te proposerai même d'être les méchants flics tous les deux. On doit faire craquer le plus faible pour faire obtempérer l'autre, on ne peut pas vraiment perdre de temps lui répondis-je, un brin péremptoire.

Nous nous rapprochâmes de nos cibles, moi la plus proche d'Oliver et pas très ouverte à être sympathique. Je n'étais déjà pas très commode de base mais les hommes autour de moi allaient ressentir qu'il ne valait mieux pas me faire chier... Je vous suggère de coopérer avec nous, dans votre propre intérêt... ajoutai-je après que Duncan ait évoqué les barricades et j'observai leurs réactions.

Sur un signe de ma tête, nous nous plaçâmes stratégiquement afin de laisser le moins d'issue possible aux deux hommes s'il leur prenait l'envie de prendre la fuite. On pouvait déjà observer comment nos cibles allaient se comporter alors qu'ils comprenaient qu'ils étaient en interrogatoire et sous pression. Pour moi, ma cible était Oliver. Je ne voyais pas comment nous pouvions être conciliants avec eux, pour moi, la seule manière dont ça pouvait bien se passer était qu'ils coopèrent et nous avouent tout ce qu'ils savaient. Sinon, ça allait mal se passer...

Comme je m'y attendais, Oliver se montra effrayé. La situation ne prêtait clairement pas à être tranquille et si le moindre bruit de mouche pouvait faire peur à cet homme... Alors le crépuscule et le ton adopté par Duncan et moi n'allait vraiment pas le rassurer. J'avais prévu sa réaction car je savais à quoi m'attendre en traitant avec cette flippette. En revanche, le calme d'Alejandro m'interpella. Juste... Et la mention de l'accident des autres qui n'a pas l'air de vous émouvoir. Rajoutez à cela vos questions insistantes sur notre périmètre de l'autre jour. Cela est troublant en ce qui me concerne... Donc oui il y a un souci.

Les bras croisés, je fis un pas en direction des deux hommes. La présence de l'arme ne m'effrayait pas bien qu'elle corsa un peu l'interrogatoire qui venait de commencer. Je dardai un regard perçant envers Oliver qui m'avait l'air d'être au bord de la crise cardiaque. J'échangeai un regard rapide avec Duncan avant de fixer froidement Alejandro. Et vous allez nous aider à résoudre ce problème. À commencer par vous. Je ne donnai aucune information sur ce qui venait de se passer au fort, moins on donnait d'informations au suspect, moins il avait de chances d'essayer de nous endormir.

Vous savez donc ce qui est arrivé aux autres. Vous connaissiez très bien ce que vous cherchiez à savoir en vous montrant aussi insistants et pointus dans vos questions sur les barricades. On m'a aussi rapporté une liste non exhaustive d'incidents et de désagréments dans votre zone d'habitat récemment. Cela commence à faire beaucoup... Je refis un pas dans leur direction. Qu'est ce que vous manigancez ? Vous cherchez à connaître les points faibles du périmètre ? Vous voulez savoir comment pouvoir vous glisser à travers nos défenses ? Quel est votre projet ? Pourquoi autant d'interrogations ?

Je gardai mon calme, regardant tour à tour les deux hommes. Il ne s'agissait pas de s'énerver mais de faire comprendre à l'autre qu'il valait mieux répondre aux questions, par un dosage de fermeté et de menace sous-jacente dans le ton. Si Duncan faisait aussi dans l'intimidation, il fallait continuer de mettre la pression pour avoir des réponses. Du moins, je l'espérai...

Cora avait entièrement raison ils n’avaient pas de temps à perdre avec les deux suspects. Ils devaient donc entrer dans le vif du sujet le plus rapidement possible afin de démêler cette histoire qui ressemblait de plus en plus à un véritable sac de nœuds. Le barbu répondit donc à sa camarade : - « Okay, faisons comme ça » Avant de rejoindre les deux hommes qui s’étonnèrent visiblement de leurs venues et de leurs interrogations. Duncan laissa en tout cas Cora s’exprimer et s’adresser aux deux hommes en premier avant de prendre la parole quelques secondes plus tard : - « Oui les barricades … nous savons qu’elles vous intéressaient … et apparemment il n’y avait pas que les barricades qui vous intéressaient … vous pouvez nous expliquer ça … »

Le magasinier se rapprocha alors un peu plus d’Alejandro de manière à pouvoir le désarmer en cas de coup dur tout en soutenant effrontément son regard avant de lui dire et de lui demander sans détour : - « On sait très bien que vous avez posé tout un tas de questions sur nos mesures de défense et leur solidité, sur nos pièges aussi ainsi que sur nos barricades. Quelles étaient réellement vos intentions en posant toutes ces questions ? »  Le magasinier marqua alors une courte pause, jeta un bref coup d’œil vers Oliver puis vers Cora avant de fixer de nouveau Alejandro en rajoutant cette fois-ci : - « Avouez que votre manière d’agir est tout de même un peu étrange … »

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