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Wanted alive ou alive

Jeu 1 Avr 2021 - 20:23

Celle qui cherche Bob


26 février 2021


Je n’aime pas entre ici, la cage est pourtant un lieu qui a pourtant de quoi plaire. En fait, la première fois que je suis arrivée dans ce vaste entrepôt reconverti en temple du divertissement je me suis demander si je n’avais pas pris un coup sur la tête ou si je n’avais pas fait un voyage dans le temps. En fait c’est tellement irréel alors que toute la ville semble en ruine d’arriver dans un endroit ou se rassemble du monde autour d’un bar, un vrai, avec un comptoir, des serveuses, certes pas souriantes quand on tombe sur Reese, une carte de cocktails… je vous le jure !! Pour quelques munitions, médicaments, ou choses utiles a troquer, on sait avoir un verre d’alcool produit par une autre faction, les exilés, ou des cigarettes qui viennent de la « savonnerie » des sœurs Dean. On sait même se mettre a une table pour boire. Je ne pensais pas que cela serait possible un jour après 5 ans a vivre dans une tente a manger du gibier qu’on me demande si je veux un zombie on the bitch ou un Bloodykara.

Le point fort de l’endroit qui attire le plus, la piscine désaffectée au centre qui sert de ring pour des combats au corps a corps. C’est l’effervescence a chaque moi et les gens se lancent dans des paris fous avec l’espoir de repartir les poches pleines.

Sur le coté il y a un rideau qui conduit à une scène et des sièges, je n’y suis encore jamais allée, mais je sais qu’il y a tous les soirs des soirées cabarets à thème. Parfois, ce sont les filles du Rov qui viennent animer, d’autres fois se sont les musiciens des Bastards, ceux qui tiennent la Cage qui s’en occupent quand ce n’est pas des soirées « traditionnelles » pour les fameux NE. Oh, si vous n’êtes pas d’ici, vous devez croire que je parle une autre langue. Moi aussi j’ai eu du mal a m’y retrouvé en arriver ici. En fait, les survivants de Seattle se sont plus ou moins organisés : si la plupart sont seuls ou en petit groupe, squattant les ruines alentours ou un autre grand entrepôt, le No Mans Land, où s’entasse les étals des troqueurs, les paillasses de ceux dont personne ne veut et ou s’agglutinent tous ceux et celles qui veulent faire du commerce, il y a d’autres rassemblements de vivants. On appelle ça « des factions », comprenez une grosse dizaine de personnes travaillant ensemble.

Les factions sont liées par un système d’alliance ou en tensions entre elles. Chacune a su trouver sa place, en jouant des coudes ou en offrants des services divers. Il y a les Exilés, un des plus gros groupes, chasseur de primes qui font de l’alcool et du bio carburant, il y a le Reigns of Venus, regroupement de femmes vendant leurs charmes dans un motel, il y a les Gentle bastard, qui tiennent cet endroit appelé la Cage comme une famille de mafieux, et puis, parmi encore plein d’autres, il y a les Expendables, un groupe exclusivement masculin de mercenaires. Enfin, exclusivement ou presque. Leur bon cœur leur a fait ramasser deux fillettes et leur règlement leur fait tolérer les lesbiennes du moins une, c’est-à-dire moi. C’est un peu comme ca que je suis arrivée chez eux. Le hic, c’est que je ne suis pas gay pour deux sous. Je suis là parce qu’un autre groupe, plus secrets, les divas, des trafiquantes de chair humaine, veulent la tête de Connor, le chef des Expendables, et celle du mystérieux Bob, son ami que je n’arrive pas a trouver. Tant que je n’aurais pas trouvé ce Bob, je n’aurais aucune chance de retrouver mon petit frère qu’elles gardent en otage, enfin, c’est une longue histoire que je vais vous épargner même si c’est un peu pour cela que je suis ici.

Incapable de trouver ce fameux Bob, je me suis laissée aller aux rumeurs qui disent qu’il y a des gens très capable de « fouiner » contre rémunération. On m’a même donné un nom : Radcliff et une description. Je suis passée par un intermédiaire pour lui donner Rdv dans la cage. Les Expendables ne faisant pas spécialement attention a mes allées et venues, ca n’a pas été très compliquée qu’ils ne sachent rien. Ce qui a été plus compliqué c’est d’esquiver le « fou », un psychopathe qui semble complétement obnubilé par des jeux pervers ou je suis un peu trop souvent participante a mon gout.

C’est donc ainsi que je repère un homme qui semble correspondre a la description qu’on m’a faite de ce fameux Radcliff. Les gens de son Age encore vivants, ca ne court pas les rues. Je m’avance prudemment vers lui, regardant un peu de tous les cotés dans la crainte de repérer « le fou » avant de me concentrer sur celui que je suis venu rencontrer. Il a plutôt l’air avenant… mais je reste mal a l’aise avec les hommes.

« Radcliff ? Bonjour, je suis Alex, on m’a dit de venir vous voir pour retrouver des gens. »


Je m’installe en face de lui en lui tendant le croquis de celui que cherche. Je n’ai pas l’habitude de ce genre de chose aussi je ne me perds pas en palabre. J’essaye d’avoir l’air sur de moi comme si je faisais ca tous les jours mais en vrai, c’est Alan qui négocie les contrats des Expendables et je ne suis pas plus commerciale qu’espionne.
Le croquis:

« Je voudrais savoir comment ça se passe pour retrouver cet homme, en termes de tarif et aussi si vous sentez la mission.»




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Re: Wanted alive ou alive

Jeu 1 Avr 2021 - 21:15

La cage, tout revenait encore et toujours à la cage. Elle portait bien son nom, en définitive. Si la porte restait ouverte, les esprits y étaient enchaînés. On y trouvait tout : plaisir, alcool, distraction... Alors ils y retournaient toujours, comme des taulards à la fin de leur permission de sortie. Et lui aussi, par la force des choses. Non pas qu'il apprécie l'endroit - loin s'en faut - mais ici les langues se déliaient comme nulle part ailleurs, probablement grâce à l'alcool que les Exilés faisaient couler à flots. Radcliff faisait partie des rares qui ne venaient là que pour le travail. Et oui, parfois le travail pouvait se résumer à visser son cul sur une chaise et siroter une tequila.

Une fois de plus, il était venu pour une affaire professionnelle. Une petite souris lui avait soufflé qu'une femme du nom d'Alex avait besoin de ses services. Ils avaient rendez-vous dans la soirée, elle ne devrait plus tarder... et effectivement, bientôt une femme brune plutôt jolie émergea de la foule avinée. Elle avait l'air craintive, aux aguets. Comme si le grand méchant loup l'attendait dans l'ombre pour fondre sur elle et n'en faire qu'une bouchée. La pauvre enfant, elle n'avait probablement pas idée qu'elle s'apprêtait à s'asseoir à sa table. Son malaise était palpable et ses yeux le scrutaient comme s'ils cherchaient à lire en lui. Le sexagénaire répondit à cette attention par un sourire jovial et un regard pétillant de malice.

- "Prenez place, n'ayez pas peur ! Je n'ai jamais mangé personne... enfin je pense, mais on ne peut jamais être vraiment sûr de la provenance de la viande, n'est-ce pas ?"

Il marqua une pause pour lui laisser le temps d’apprécier - ou pas - le trait d'humour, avant d'ajouter :

- "Par contre je préfère qu'on m'appelle Mr Right. Je sais que ce n'est pas vraiment d'usage depuis la fin du monde mais j'apprécie le fait d'entretenir un certain... respect dans mes relations professionnelles. Un jour, qui sait... mais ce jour n'est pas encore arrivé."

Il tapota l'autre chaise disposée autour de la table qu'il occupait et lui laissa le temps de s'y installer. Elle prendrait peut-être mal la demande, mais il fallait savoir garder une certaine distance avec les clients, sinon ils se mettaient à penser qu'ils étaient amis. Puis qu'ils pouvaient lui demander des services gratuits. Non, il était bon que chacun connaisse sa place dans la relation, ce qui n'empêchait pas un peu de cordialité.

De toutes façons elle ne semblait pas s'embarrasser de ces questions outre mesure, trop pressée qu'elle était de l'assaillir de questions. Elle était curieuse, c'était normal, mais Radcliff n'était pas certain de vouloir complètement éclairer sa lanterne.

- "Mes méthodes, très chère, font hélas partie de mes petits secrets. Sachez néanmoins que je n'abandonne pas facilement et que si cet homme est en vie, je le trouverai. Ça prendra peut-être du temps, des ressources aussi, mais je le trouverai."

Il lui adressa un large sourire avant de savourer une gorgée d'alcool. Sa tequila était mauvaise à pleurer et lui donnait l'impression de se descendre une rasade d'alcool à brûler, mais dans le froid de l'hiver cette sensation offrait une chaleur réconfortante.

- "Le tarif dépendra bien sûr de la difficulté de la tâche. Je ne peux pas me permettre de donner un prix sans avoir une idée précise de ce qui m'attend ni ce que vous avez à offrir. Quant à la manière dont je "sens" la mission... et si vous m'en disiez un peu plus sur lui. Tout est bon à prendre si ça peut accélérer les choses, pour vous comme pour moi. Vous paierez moins cher et moi, je préserverai un peu de mon temps pour d'autres affaires. Allez Alex, faites moi donc rêver ! Expliquez moi le genre d'homme qu'il est et la raison pour laquelle vous souhaitez mettre la main sur lui."
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Re: Wanted alive ou alive

Ven 2 Avr 2021 - 0:37

Celle qui aime faire des secrets



Bon il a l’air d’avoir de l’humour, en espérant que ce soit bien que cela, depuis la fin du monde, je crois que je m’attends a tout. Car je ne me leurre pas, ici, rien n’est gratuit et les cadavres dans le NML disparaissent bien vite alors que les étals de viandes en sauces et broches diverses pullulent. Je me garderais bien d’en gouter un seul morceau sans être sûr que le gibier a bien été trouvé dans une forêt, ou un élevage, pas dans une ruelle sombre. Bref, je ne mange pas de ce pain (de viande) là. Avec un grand sourire je lui réponds :

« Tant mieux je m’en voudrais que vous vous cassiez une dent en essayant. »

En m’asseyant je ne cache pas les couteaux de lancé a ma ceinture. Je suis peut-être une novice en plein de choses coté « sorties », mais j’ai commencé a apprendre et je sais qu’il vaut mieux passer pour une personne sachant se défendre qu’une victime potentielle. De même je me ne me laisse pas abusée par son air affable, une personne de son âge toujours vivante sait surement plus que bien se défendre.

Je me contente d’opiner du chef, résistant a l’envie de lever les yeux au ciel, lorsqu’il me demande une politesse d’un autre temps. Je me dis que ‘Mr Right’ doit bien s’entendre avec l’anglais un peu coincé qui se balade avec une couronne sur la tête et qui gère la Cage. Ils me font penser a ma mère tous les deux.

« Bien Mr Right. Si ca ne nous embête pas, je préfère rester a Alex pour ma part, et ne vous inquiétez pas, je n’y verrais aucun manque de respect. »


Et si ca t’embête c’est le même prix. Mon nom ne regarde que moi. Si je suis peu connu, mon père l’était a Las Vegas et le souci c’est qu’avec ma poisse je vais bien finir par tomber sur quelqu’un qui saura addition 1+1 et qui se souviendra que la fille du magicien célèbre travaillait pour la WWE. Et comme par hasard, les esclavagistes sont des ex divas du catch…  Je sais que ca commence a ressembler au sketch de la chauvesouris d’un artiste comique français très moyen, mais je suis dans une situation ou je pense que le karma s’acharne alors je vais éviter de prendre le risque, surtout avec un type que l’on prétend être un fin limier.

En attendant, le Radcliff semble vouloir faire la causette, surement pour me faire avaler la douloureuse en la noyant avec un flot de parole. Je l’écoute avec attention sans rien montrer que je suis fortement incommodée par l’odeur du lieu que juste le voir voire son verre me donne la nausée. Je ne sais pas encore que ce que je pense être juste dû au stress ou une gastro qui dure est partie pour durer encore 7 mois.

« Il est en vie, du moins il l’était il y a quelques semaines. Il a été vu au NML… avec … une épée…»


J’ai du mal a ne pas tiquer sur ce détail et j’ai un léger frémissement dans le sourire et dans le regard qui trahissent le fond de ma pensée. Mais oui, j’ai bien dit épée, comme dans les films de cape et d’épée. Je n’ai absolument pas envie de boire ou manger quoique ce soit, pourtant je me force a faire signe a la serveuse, je crois que c’est Lucy son nom, je ne sais plus, pour m’apporter un thé. Je paye avec une munition et en laisse une en évidence sur la table avec un regard éloquent. Voila comment je compte te payer le limier.

« Je sais fournir des munitions ou des travaux électriques, installations mêmes nomades, je pense qu’il y a moyen de s’entendre si le prix me semble correcte. »

Derrière mon assurance de façade je suis aux abois. Prise a la gorge par le temps, incapable de trouver ce Bob alors que la vie de mon frère est en jeu et que ma couverture se craquelle dangereusement, ca ne me plait pas de passer par un intermédiaire et encore moins de payer pour cela.

Je n’ai rien a moi et les deux seules choses que je sais fournir en paiement c’est ma production de balles, faites en plus de celle des expendables en toute discrétion, ou des travaux électriques. Je sais que ca ne serait pas compliqué d’aller voler dans leur réserve, mais cette idée me fait horreur, un peu comme ce que boit Radcliff.  D’ailleurs j’ai du mal a ne pas avoir un petit élan de culpabilité aussi avec les munitions, mais, ai-je vraiment le choix ?

Je pense avoir un air de secrétaire en essayant de donner le change et ne rien montrer de ce qui m’anime. Tout lui dire sur lui sans trop lui dire sur moi ni faire grimper les enchères. Quand je l’ai vu, il avait des yeux de fou, Radcliff, c’était effrayant, il se battait contre trois personne et s’amusait, oui j’ai bien dit s’amusait, a découper des gens avec. C’était affreux, c’était sanguinolent… ce type est un malade dangereux. J’essaye d’ignorer les cris qui viennent d’autour de la piscine, surement qu’un combat a commencé et les enjeux doivent être aussi importants que les combattants a en juger par le niveau de décibels.

« Il répond au nom de Bob, je ne sais pas si c’est son vrai nom. Je pense qu’a part ça et savoir qu’il traine du coté du NML, je n’ai pas grand-chose a ajouter. Si je passe par vous, Mr Right, c’est par manque de temps et je suis sûre que pour un homme de votre réputation, trouver où il se cache et m’apporter une adresse sera un jeu d’enfant. Je ne vous en demande pas plus : son adresse et votre discrétion. »

Je mon sourire s’étire car je ne compte pas en dire plus. C’est avec ce calme et cette douceur qui masquent le mieux l’urgence que je ressens que j’ajoute :

« Je pense que vu ce que vous m’avez laissé entendre sur vos tarifs, vous inclurez l’option belle histoire de votre choix a la prestation, époux volage, frère perdu ou grand gagnant de la loterie où il n’a pas joué qu’un notaire nord-africain cherche désespérément pour valider ses gains contre une participation financière… je suis sure que vous n’avez pas besoin de moi pour rêver Mr Right. Pour ma part je me contente de savoir que mon employeur le cherche et d’attendre vos tarifs. »

Et oui Radcliff, avant d’être électricienne j’étais assistante de magicien, alors le mystère et l’art du prestige, je maitrise. La serveuse pose la tisane devant moi et je n’arrive même pas a poser les yeux dessus tellement je dois luter contre un haut le cœur. Les cris et les encouragements offrent un bruit de fond a donner la migraine mais, la aussi, tout est masqué par un visage que j’espère affable. Pour le moment toute mon attention est focalisée son mon interlocuteur comme si j’avais toute la soirée devant moi.





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Re: Wanted alive ou alive

Ven 2 Avr 2021 - 20:07

Forcément cette histoire de politesse l'avait crispé. Radcliff s'en était douté avant même de formuler sa demande mais il fallait parfois savoir camper sur ses principes. On ne pouvait pas non plus passer tout son temps à caresser les clients dans le sens du poil, sinon on finissait par n'être rien d'autre qu'un paillasson sur lequel ils essuyaient joyeusement leurs godasses. Clairement, son costume était trop classe pour ce genre d'activités.

Tout en écoutant Alex parler, il déplia la feuille sur laquelle était dessiné le portrait de l'homme recherché. Le trait était bon, typé réaliste. Presque aussi précis qu'une photo. A bien y regarder, il était persuadé d'avoir déjà aperçu ce "Bob" au No Man's Land. Où, quand et dans quel contexte, ça c'était une autre histoire. La seule chose de certaine, c'était qu'il n'avait pas été en contact direct avec lui. Ni en cible, ni en client.

Cette impression se confirma lorsqu'elle lui annonça qu'il se battait avec une épée. Pas un katana comme tous ces excentriques qui se prenaient d'un coup pour des samouraïs, mais une épée de chevalier. S'il avait eu affaire avec Perceval ou Lancelot du lac, il s'en serait souvenu. Le point positif, c'est que c'était assez rare et remarquable pour lui faciliter le travail... détail qu'il se garderait bien de signaler à sa cliente.

- "Une épée ? Ce n'est pas commun. Ni pratique. Ni facile à trouver à notre époque."

Cet énergumène avait dû se donner un mal fou pour dénicher son arme. C'était bien plus facile de se fournir en couteau de chasse ou en arme de poing. D'ailleurs en parlant de ça, voilà que la jeune femme jouait cartes sur table... ou plutôt balles sur table. Radcliff prit délicatement le projectile pour l'examiner sous toutes les coutures. Ce n'était pas du mauvais travail. Plutôt soigné, même. Dans tous les cas, pas le genre de balle qui explosait sans prévenir dans le canon de votre arme. C'était un paiement plus qu'acceptable, même s'il n'était pas du genre à souvent faire parler la poudre. Pour les travaux électriques, ça pouvait aussi être utile. La bibliothèque était loin d'être opérationnelle à ce niveau, remercions les rats pour avoir pris les fils électriques pour un plat de spaghettis.

- "L'offre est intéressante, je pense que nous allons pouvoir trouver un terrain d'entente."

Mais loin de se détendre, son interlocutrice paraissait presque regretter sa proposition. Ses yeux ne quittait pas la munition, à croire qu'elle cherchait à la faire disparaître par la pensée. Son visage restait neutre, un vrai masque de nô, mais son angoisse transparaissait à travers ses mains, l'éclat de son regard. Elle lui cachait des choses et il n'était pas sûr de réussir à lui faire cracher le morceau. Néanmoins, le vieux singe saluait l'effort : la plupart des gens ne se donnaient pas la peine de sauver les apparences et les rares qui s'y essayaient étaient souvent mauvais. Alex, elle, s'en sortait plutôt bien. Elle savait aussi se montrer honnête sur son timing serré.

Puis... vint se présenter la brèche qu'il attendait impatiemment.

- "Et bien voilà, nous en venons au cœur du sujet : vous ne le cherchez pas directement pour vous-même."

Ça avait mis le temps, mais elle avait fini par lâcher le morceau. Elle n'était donc qu'une intermédiaire... et pourtant elle avait l'air de prendre les choses à cœur. Si ça l'atteignait sans vraiment la toucher, c'est probablement que son commanditaire lui mettait la pression sur un point donné. Dans la tête de Radcliff, le dossier se montait tranquillement alors qu'il arborait son bonhomme sourire de façade.

- "Je ne pense pas cela délirant que de vouloir savoir pour qui je travaille réellement. Nous sommes sur le point d'entamer une relation de confiance, Alex. Je vois bien que vous êtes une jeune femme intelligente, suffisamment pour comprendre qu'il n'y a aucune bonne raison de cacher ce genre de choses. Mais... je vous comprends. Vous ne me connaissez ni d'Eve ni d'Adam. Tout ce que je peux vous assurer, c'est que je suis une tombe. Tout ce qui se dira autour de cette table fait partie du secret professionnel. Je ne gagnerai rien à divulguer ce genre d'informations mis à part mettre à mal ma petite entreprise en ruinant ma réputation."

Radcliff plia soigneusement le portrait robot pour le glisser dans la poche intérieure de son costume, puis se pencha au-dessus de la table, réduisant l'espace qui le séparait de sa cliente. Les mots qui s’échappèrent alors de ses lèvres n'étaient rien de plus qu'un murmure, quelque chose de presque intime :

- "Soyez franche avec moi : est-ce que vous avez personnellement besoin de mon assistance ? Je peux vous aider, Alex."
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Re: Wanted alive ou alive

Ven 2 Avr 2021 - 23:43

Celle qui sent un danger



Si je me sens soulagée qu’il semble intéressé par mes propositions de paiement, je n’en montre rien. En effet, une autre des joyeusetés de cette fin du monde est le retour au troc, même si certaines denrées sont des valeurs sures au points de remplacer presque la monnaie, comme des munitions, de l’essence ou des médicaments, on est jamais a la merci de tomber sur une personne qui a besoin d’autre chose.  S’en suit alors une énorme perte de temps, d’énergie pour des résultats incertains, car il n’y a pas de vraie cotation des objets d’officielle, pour échanger ce que vous avez afin d’avoir ce que le vendeur veut. Avec des munitions un jour vous aurez vêtements, nourriture et soin, le lendemain ça sera à peine si vous pourrez vous offrir un œuf de caille.

Je reste impassible quand il semble s’inquiéter que je ne cherche pas Bob pour moi-même. Radcliff regarde-moi ? Tu voudrais que j’en fasse quoi de ce type ? Franchement ? Il ressemble a rien en plus. La vraie question est de comprendre en quoi cela le perturbe que je ne sois qu’un intermédiaire ? Il me parle de confiance et je me retiens de rire, ce mot a pris un autre sens depuis la fin du monde et j’en ai fait l’amère expérience. Il dit savoir garder un secret, comme avec Reese, ou le fou qui me persécute, , mais il oublie de me parler du prix. Devoir voler des ressources pour payer le silence pour l’une, ou devoir accepter les jeux vicieux du fou pour l’autre. Le silence coute cher et je n’ai pas les moyens de m’offrir un nouveau maitre chanteur.

Dans un reflexe, et pour continuer a garder une contenance, je porte la tasse fumante a ma bouche, mais, a peine ai-je trempée mes lèvres dedans que je regrette tellement mon estomac ne semble pas disposé a être agréable ces derniers temps. En fait c’est tous les liquides qui me dégoutent. Je la repose immédiatement en plantant mon regard dans le sien alors qu’il continue de m’amadouer pour parler. Mais oui Radcliff je vais t’expliquer que je suis une espionne, que je suis en train de trahir les expendables d’une part et aussi mon groupe d’origine d’autre part parce que je me suis foutue dans une putain de merde insoluble. Que cela va se finir soit le crane ouvert sous les coups d’un Connor rageux soit vendue par les Divas aux pires connards du coin. Crois moi Radcliff, il faudra me faire boire plus qu’un thé pour que j’ai envie de m’épancher sur ton épaule et te donner du pouvoir sur moi. Avec une voix parfaitement posée je lui réponds :

« Sauf erreur de ma part Mr Right, vous travaillez pour celui qui vous paye non ? Enfin en l’occurrence « pour celle ». J’espère que mon visage ne vous est pas trop désagréable car c’est le seul a qui vous aurez affaire pour cette transaction, si cela sait vous rassurer. »

Et c’est mieux pour toi car celles pour qui se je travaille ont la fâcheuse manie d’enlever les hommes pour les vendre. Crois moi, tu n’as pas envie de les voir et, spoile alerte, elles ne savent pas que je délègue. Au moins il garde le portrait, pour moi, on a un accord et il accepte la mission malgré tout.

« Voyez moi comme votre employeuse, j’ai pleinement confiance en vous pour me satisfaire et vous pouvez avoir confiance en moi pour payer mon dû des que vous aurez les informations demandez. »

Et puis on est pas obligé de se raconter non vie avant le 3e rencart non ? Tu es bien trop pressé Radcliff.  Le brouhaha qui vient de la zone de combat est en train de prendre une autre intensité, sans que je sache le définir ou comprendre pourquoi, il y a une nuance dans les cris des gens qui sont amassés ici. Je jette un regard rapide pour essayer de comprendre pourquoi je me sens alertée avant que Radcliff arrive a capter toute mon attention. Est-ce que j’ai besoin personnellement d’aide ? mais oui Radcliff, la c’est même plus de l’aide que j’ai besoin « personnellement » mais juste un sauvetage, et je ne mesure pas encore ce qui va me tomber dessus dans un avenir proche. Je prends le temps d’afficher un air amusé avant de répondre, avec un sourire malicieux :

« Mr Right, a moins que vous sachiez remonter le temps, trouver un vaccin contre le virus, ou m’indiquer où trouver le grand amour, je pense que l’on va rester sur la transaction initiale. »

Mes yeux restent attirés par une personne dans la foule, un visage, et immédiatement, je perds le fils de ce que je voulais dire et perds toute couleur. Je dois partir, vite, il est la : le fou et il m’a vue. Je ne suis plus assez attentive sinon, j’aurais surement capté les mots les plus dangereux lors de soir de combat : refus de payer et accusation de triche. Voila ce que mon cerveau a essayé de me faire comprendre, même si l’endroit est habitué à gérer ce genre d’échauffement, nous risquons d’être bousculer dans la manœuvre. Dommage pour moi, mon esprit est accaparé par le fait que je viens de perdre de vue un danger plus grand a mes yeux qu’une bagarre.



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Re: Wanted alive ou alive

Jeu 8 Avr 2021 - 12:05

Les portes du temple de la dépravation lui étaient à nouveau ouvertes. Et l’anglais ne se privait plus pour y exhiber son visage innocent aux yeux de tous. Il n’avait plus besoin de se cacher, plus besoin de se fondre dans la masse pour ne pas être repéré par Reese. Son engagement auprès de Bill avait été son ticket d’entrée, la plus belle des façons pour lui de pouvoir à nouveau déambuler dans cette Cage. Être officieusement interdit de cet endroit c’était révélé plus pénible que prévu. Parce qu’ici, il y avait tant à trouver. Les langues se déliaient bien plus facilement avec tout cet alcool à disposition, les proies s’y repéraient bien plus aisément et surtout, c’était le lieu à ne pas manquer pour parfaire son image publique. James devait également avouer qu’il prenait un malin à parader avec son sourire candide devant le bar, passant parfois devant la barmaid.

Ce soir ne faisait pas exception à la règle. Un combat avait été annoncé alors forcément, l’ancien garde du corps s’était hâté pour se rendre à La Cage. La foule était au rendez-vous, la délicieuse violence aussi. Il suivait ce combat avec une fausse attention, sirotant son verre de temps à autre, lançant des paris avec les pauvres badauds présents. Il les trouvait tous pitoyables avec leurs allures de nécessiteux et leurs haleines imbibées mais il ne laissait rien paraître, jouant encore et toujours son rôle de bienfaiteur sociable au possible. Il riait avec eux, il rageait avec eux. Jusqu’à ce que l’affrontement au fond de cette piscine désaffectée ne prenne fin. Ou du moins, prenne une toute autre tourne. Les esprits s’échauffaient, les mots devenaient de plus en plus déplacés et les bousculades viraient lentement à la rixe. Des sauvages, voilà ce qu’ils étaient tous. Le britannique avait cette sensation d’être à nouveau dans le virage du Wembley stadium où lui-même s’était battu plus d’une fois. Parce que lui aussi c’en était un, de sauvage.

Du regard, il chercha la sécurité de la Cage. La petite brune et l’homme à la batte de baseball étaient déjà sur le pont lorsque, dans son sillage, il aperçut plus loin ce visage qu’il ne connaissait que trop bien. Il fronça les sourcils. Qui était cet homme avec elle ? Qu’était-il entrain de ranger dans sa poche ? Difficilement, James se fraya un chemin dans la foule où naissait un beau pugilat. Il se penchait, il bifurquait pour éviter soigneusement de se prendre un coup perdu dans le visage. Il pouvait encore accepter des marques sur son corps mais sur son visage ? Jamais. C’était son passeport à l’innocence.  

Chaque pas qu’il faisait le rapprochait un peu plus de son jouet. Pour autant, il ne devait pas s’y presser. Il devait trouver un bon moyen de se retrouver à ses côtés sans que cela ne soit trop suspect. Si l’anglais ignorait tout de ce petit rendez-vous entre l’inconnu et son toutou, il était intimement persuadé qu’elle avait une idée derrière la tête, comme toujours. Et il comptait bien contrecarrer ses plans, pour sa satisfaction personnelle.

James était sur le point d’atteindre le binôme lorsque son regard se posa sur le colosse au regard bovin. Dalida. Voilà son excuse parfaite pour être ici. D’un pas décidé, il passa près de la table voulue et rejoignit l’homme de main pour l’informer que ses collègues allaient avoir besoin d’aide là-bas. L’homme de mains le remercia alors qu’il courrait déjà vers la zone de combat. L’escort boy soupira, comme pour manifester son soulagement. Il fît volte-face pour tomber nez à nez avec Alex. Il feinta un court instant de reprendre sa marche, pour aller aider les Bastards mais s’arrêta net.

- Alex ? lâcha-t-il l’air surpris Tu devrais faire…

Il s’interrompit net, portant maintenant son attention vers l’homme.

- J’espère ne pas vous couper dans quelque chose de trop important mais il y a une possible urgence, ça chauffe vraiment là-bas, vous devriez rester sur vos gardes, dit-il poliment en désignant l’endroit de la risque d’un de menton

Nonchalamment, l'anglais posa son verre à demi terminé sur la table et affichant un maigre sourire de circonstances, il tendit une main vers l’homme.

- Excusez-moi je manque à toute mes manières. James, enchanté Monsieur.. ?

S’il arrivait à obtenir au moins un nom, il pourrait plus facilement savoir pourquoi est-ce que cet inconnu était en compagnie de son jouet préféré.
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Re: Wanted alive ou alive

Ven 9 Avr 2021 - 21:04

Radcliff pouvait voir Alex se recroqueviller dans sa coquille, juste sous ses yeux. Elle avait dû vivre pas mal de choses pour être aussi méfiante. Et pas le genre d'altercation qui concernait les rôdeurs. Elle cherchait à reprendre le contrôle par tous les moyens, tentant avec dégoût de boire un thé qu'elle n'avait sûrement commandé que pour reprendre de la contenance. Tout ça en s'accrochant désespérément à sa phrase leitmotiv : "c'est moi qui paye donc c'est moi le client". Si les dollars avaient encore été usités, elle aurait probablement tenté de secouer une liasse sous son nez pour le convaincre de ses arguments.

- "Ce n'est pas une histoire de visage, mais de conséquence. Il n'est pas bon de travailler pour n'importe qui. Je choisis ma clientèle et si je n'ai rien contre vous, ce n'est pas dit que ce soit le cas concernant vos commanditaires. S'il venait ensuite à se savoir que j'avais tendu la main à quelqu'un de mal vu dans le secteur, cela nuirait à mon business."

C'était élémentaire, mais elle semblait hélas aussi butée sur le sujet qu'un enfant capricieux. Cela dit cela ne coûtait rien de lui fournir les explications : qui sait, peut-être que l'idée finirait par faire son bonhomme de chemin sous son crâne et qu'elle changerait d'avis. Ça restait improbable mais les optimistes aimaient à dire que l'espoir faisait vivre. Pour le reste, elle pouvait bien lui certifier que l'important était qu'il soit payé en définitive. C'était elle que ça concernait au premier plan, après tout. Les mauvais payeurs auxquels il avait eu affaire avaient tous mystérieusement disparus sans laisser de traces et il y avait fort peu à parier qu'elle soit du genre à rêver de ce type d'avenir. Et lui ? Il retombait toujours sur ses pattes. Un mort n'avait plus besoin de ses affaires et il y avait toujours des acheteurs pour de la viande fraîche.

Sans grande surprise, Alex repoussa donc son offre. C'était d'une tristesse, vraiment. Surtout que plus le temps passait, plus elle semblait profondément angoissée. Elle était là à lui déclarer que ses seuls problèmes étaient le virus et l'absence d'amour, mais si c'était vraiment le cas, pourquoi est-ce qu'elle scrutait la foule comme si elle recelait un monstre ? Les badauds s'agitaient, mais rien qui justifie de paniquer. Il devait s'agir de quelqu'un de précis. Quelqu'un que la jeune femme ne souhaitait vraiment pas croiser... et pourtant, il avait beau inspecter les brutes qui avaient commencé à en venir aux mains, aucun visage n'attirait particulièrement l'attention. Certaines personnes venaient dans leur direction, mais pas une n'avait une réputation assez mauvaise pour justifier cette réaction. Ce devait être quelque chose de plus subtil. De plus personnel. Il quitta la foule des yeux pour reporter son attention sur sa cliente. Cette dernière était blême, presque tremblante. Un sourire en coin étira les lèvres de Radcliff alors qu'il lui soufflait d'un ton taquin :

- "Si vous me dites que c'est votre désert sentimental qui vous met dans cet état, je ne vous croirai pas."

Les hurlements de la foule s'intensifiaient, si bien que les employés de la cage commençaient à être appelés en renfort. Cela n'aurait pas eu grande importance si celui venu chercher de l'aide à deux tables de là ne venait pas de les interrompre avant de poser son verre sur la table, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Ce visage, il le connaissait. Tout le monde le connaissait, ici. Il avait accompli quelques faits d'armes qui avaient nourri le bouche-à-oreille du No Man's Land. Une sorte de Cap'tain America de l'apocalypse, le bouclier en moins. Mais tout auréolé de sa gloire qu'il était, deux choses clochaient tout de même. La première, c'était le regard terrorisé de sa cliente qui lui laissait deviner sans trop de mal qu'il était la cause de son anxiété croissante. La seconde, c'est qu'il était en discussion d'affaire et qu'il détestait qu'on l'interrompe. C'était du savoir vivre. Bon sang, que les bonnes manières se perdaient !

- "Et bien en fait si, vous nous coupez dans quelque chose d'important. Je n'ai pas tous les jours l'occasion de boire un verre avec une femme aussi charmante. Mais merci tout de même pour le conseil."

L'espion fixa avec intensité le verre de James qui ne quittait pas sa table pour autant. L'importun n'avait pas l'air d'avoir envie de déguerpir pour autant, alors il faudrait probablement faire avec un moment jusqu'à trouver l'opportunité de s'en débarrasser. Être trop désagréable, c'était perdre un client potentiel. Et Radcliff préférait éviter de saborder sa propre clientèle.

Il répondit à la présentation de James par un geste de la tête et un moulinet de la main, simulacre de courbette. Le sourire qui accompagnait le geste n'était même pas feins. Voir cette tentative pour lui extorquer son nom avait quelque chose de vraiment amusant. Mais non mon cher, pas tout de suite, pas si vite... les informations, ça se mérite.

- "Enchanté tout autant, monsieur. Vous souhaitiez vous entretenir d'un sujet particulier ?" Il tourna la tête vers Alex pour lui adresser quelques mots : "Nous continuerons notre conversation plus tard, je présume ?"
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