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Re: Tellement loin que nous sommes nostalgiques du futur
Sam 22 Mai 2021 - 2:46
Les compliments de ton père t'effleurais comme les lignes de Cioran effleuraient tous les dépressifs, c'était confortable, doux.. diablement agréable que d'entendre sa voix te faire de belles phrases sur ce que tu étais, combien de temps cela faisait-il depuis la dernière fois où il s'était adressé à toi ? Des années, bien trop d'années pour que la toi adulte ne puisse se souvenir parfaitement de cela autrement que dans une nostalgie certaine qui enroule tous les bons souvenirs des jeunes gens qui découvrent la vie d'adulte. Ceci dit, le fond de ce qu'il disait était sans doute folie dans le contexte dans lequel vous évoluiez mais tous les deux, vous aviez pleinement conscience de ce contexte, cette discussion quasiment hors du temps ne semblait pas vous déranger le moins du monde, sans doute même qu'elle ne dérangerait personne d'autre que ceux qui étaient bien trop ancrés dans une réalité morne et sans saveur, une réalité de dépressif, que l'on qualifierait de "terre à terre" pour la rendre justifiable.. comme si le fait d'être un fanatique de Descartes et de ne croire que ce que l'on voit suffisait à justifier toutes les choses de ce bas monde.
Cependant, la suite des explications fut bien plus honnête, il était un César, un ditator ad vitam assis sur son trône d'or, la couronne de laurier posé sur sa tête à la façon dont l'on porte la couronne d'un roi, attendant paisiblement un jour de Mars où l'on viendrait porter à son thorax les lames acérés d'une police tout aussi corrompu par l'état qu'il ne l'était lui-même mais persuadée de faire le bien. Lui, n'avait pas fait le bien et il en était parfaitement conscient de la même manière que tu l'étais et pourtant, le vieux loup ne tremblait pas à cette idée de devoir rencontrer un jour les conséquences de ces actes comme si tout cela ne faisait que lui glisser dessus à la même manière que les propres conséquences de tes actes te glissaient dessus. Dans un autre contexte, l'on aurait nommé ça l'ironie, dans celui-ci l'on en parlerait comme s'il s'agissait d'une énième tragi-comédie d'une famille plus vénale que le diable pendant l'apocalypse.
Puis ton père te fit part des quelques restes qu'étaient aujourd'hui les Callum, une poignée de personnes tout au plus d'après ses dires. Fallait-il que tu lui avoues que tu ne t'attendais même plus à en voir encore avoir assez de sang dans le corps pour tenir debout alors que même une poignée serait largement suffisant à tes yeux, sans doute était-ce dû au fait que depuis trop longtemps tu errais, dans une autre situation tu aurais sans doute été déçue de ton père mais dans celle-ci tu ne pouvais qu'être admirative. "Mon aide.." Laissant planer ce début de phrase, le regard sur les immeubles qui définitivement semblaient s'attacher plus facilement les émotions qu'elle pouvait dissimuler que son père. "Mon aide sera toujours à cette famille, même si nous n'étions que deux je vous l'aurais offert comme l'on offre un présent à un vieux roi respectable, parce que vous êtes celui à qui cela revient de droit, parce que vous êtes le seul être ayant un cœur qui bat assez froidement pour calmer les battements du mien."
Ce cœur que l'on avait tant à cœur de dissimuler chez les Callum mais qui existait ne serait-ce que pour les liens familiaux que l'on ne souhaitait que rarement agrémenter de réels sentiments mais qui existaient bien quoique l'on en dise ou que l'on en pense. "Les empires sont éternels que lorsqu'ils retrouvent la force de reprendre leurs biens à ceux qui essayent de les mettre à terre, vos Huns, père, ce n'est pas vos ennemis, c'est l'apocalypse." Après tout, tu ne connaissais en réalité que peu de gens aussi intelligents que ton père pour tenter de l'abattre, non, la réalité c'était qu'il se battait contre le manque de personnel, contre le manque de possibilités pour garder une forme à ce qu'ils avaient. "Les ruines que nous avons sous les yeux, ce n'est pas quelqu'un qui les as crée, c'est Dieu qui l'a fait seul, il y a quelque chose à faire réapparaître sur celles-ci pour montrer la complète démesure de la puissance humaine, pour montrer que nous sommes capables de défier ce qu'il y a au-dessus de nous, peut-être même ce qui nous as crée." Tu étais peut-être optimistes mais tu n'en avais que faire, tout ceci était ce que tu pensais, un jour ou l'autre, ici-même se dresserait quelque chose de magnifique, quelque chose qui fêterait les lendemains chantants.
"Mais aujourd'hui, ne parlons pas de demain, profitons ensembles de ces retrouvailles, j'ai hâte que vous me montriez cette tanière." Après tout qu'y avait-il de plus excitant que de rentrer dans la tanière d'un loup ? Les yeux perçants, tu les avais reposé sur ton père tranquillement, cherchant paisiblement à travers lui l'accord pour que sous peu vous puissiez y aller, que tu puisses voir d'où vous repartiez véritablement.
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Re: Tellement loin que nous sommes nostalgiques du futur
Mar 1 Juin 2021 - 19:07
Mon diamant
Cormac & Aisling
Elle marquait un bon point voir un excellent, l’humanité s’en sortira. Aucun sacrifice, aucun effort ne sera de trop dans cet effort. Car l’Homme est une créature qui s’adapte bien trop vite pour son environnement, d’apparence frêle, elle est résiliente face à l’adversité. Ce constant montre toute la dangerosité de leur espèce et certains de ses membres dominent les autres.
Le clan Callum faisait parti des alpha, des dominants de ce pays rongé par l’argent.. Des terres en Irlande qui furent ravagé par la famine et les troupes anglaises jusqu’au dense forêt de Washington. Ce qui les distinguèrent fut leur extrême adaptabilité, vitesse de réaction. Un homme en pleine possession de ses moyens sait se plier aux contraintes de son monde pour en tirer un avantage.
Malheureusement ce talent ne dure pas toute une vie, le temps amènent la sénilité et celle-ci les habitudes. Ils se souvient des anciens qui s’étaient enfermé dans des habitudes futiles et chronophage. Le vieux loup n’a pas peur de mourir, il a peur de se dépérir nuance. Sa plus grande crainte est de finir comme un grand-père à moitié voûté, marmonnant dans sa barbe des exploits lointains et fantasmer.
Il sent déjà les affres du temps distendre sa peau et affaiblir son esprit. Le Malin mène une vie que trop bien rôdé, une douche le matin, un verre le soir. Parfois une mâchoire décrocher l’après-midi. Il sait faire parler les gens, c’est son petit talent mais aura-t-il encore la force de le faire dans dix ans ? Sera-t-il capable de porter un réseau criminel lorsque sa vanité lui explosera en pleine aux abords de la mort ?
Cormac est pourtant rassuré comme un vieux roi qui contemplerait son fils fougueux et plein de vie. Dans un espèce d’étrange miroir de ses jours passés. L’aime-t-il ? Peut-être ? Comment savoir avec un tel personnage, l’amour est un concept étrange pour lui voir même inconnu. Fait «réconfortant», il n’a jamais vu quelqu’un d’autre pour prendre sa suite. Aisling est un diamant aux arrêtes aiguisé, elle est parfaite ! Sa fille est la quintessence de la dynastie Callum, la pièce maîtresse de leur futur et une œuvre plus que parfaite, fruit de leur éducation. La mise en compétition des jeunes dans la famille, aussi brutal puisse-t-elle paraître fut l’origine de la survie de sa fille. Il ne veut pas voir cette réussite sous un autre prisme, tout doit lui être incombé même sa faculté à discuter est de son fait !
- Ne tardons pas alors, une meute sait changer de refuge lorsque l’hiver est trop dur. Nous avons des solutions de repli si les temps viennent à être contre nous.
Il porta une dernière fois ses lèvres sur le verre remplit d’un pathétique fond de vin puis se leva prestement et tendit sa main noueuse vers Aisling, un petit sourire au coin des lèvres. Son regard n’arrivant pas à se départager de cette froideur terrible semblait néanmoins, attendri voir protecteur ?
- Te souviens-tu de cette hôtel dans lequel nous t’amenions après ces longues soirées d’été chez les Van Der Lienden ? Le destin ou bien le bon Dieu ont préservé les moquettes et les meubles luxueux, ce sera notre logis pour ce soir.
Car en effet, le soleil commença à dangereusement décliner au bout de l’avenue. Sitôt qu’il disparaîtra, la traversée de la ville sera impossible. Entre les nids de poules, les nids de rôdeurs et autre joyeuseté pouvant leur coûter la vie. Le Malin est peut-être vieux mais il n’en pas reste pas moins sage, c’est un des rares avantages de l’expérience.
Le clan Callum faisait parti des alpha, des dominants de ce pays rongé par l’argent.. Des terres en Irlande qui furent ravagé par la famine et les troupes anglaises jusqu’au dense forêt de Washington. Ce qui les distinguèrent fut leur extrême adaptabilité, vitesse de réaction. Un homme en pleine possession de ses moyens sait se plier aux contraintes de son monde pour en tirer un avantage.
Malheureusement ce talent ne dure pas toute une vie, le temps amènent la sénilité et celle-ci les habitudes. Ils se souvient des anciens qui s’étaient enfermé dans des habitudes futiles et chronophage. Le vieux loup n’a pas peur de mourir, il a peur de se dépérir nuance. Sa plus grande crainte est de finir comme un grand-père à moitié voûté, marmonnant dans sa barbe des exploits lointains et fantasmer.
Il sent déjà les affres du temps distendre sa peau et affaiblir son esprit. Le Malin mène une vie que trop bien rôdé, une douche le matin, un verre le soir. Parfois une mâchoire décrocher l’après-midi. Il sait faire parler les gens, c’est son petit talent mais aura-t-il encore la force de le faire dans dix ans ? Sera-t-il capable de porter un réseau criminel lorsque sa vanité lui explosera en pleine aux abords de la mort ?
Cormac est pourtant rassuré comme un vieux roi qui contemplerait son fils fougueux et plein de vie. Dans un espèce d’étrange miroir de ses jours passés. L’aime-t-il ? Peut-être ? Comment savoir avec un tel personnage, l’amour est un concept étrange pour lui voir même inconnu. Fait «réconfortant», il n’a jamais vu quelqu’un d’autre pour prendre sa suite. Aisling est un diamant aux arrêtes aiguisé, elle est parfaite ! Sa fille est la quintessence de la dynastie Callum, la pièce maîtresse de leur futur et une œuvre plus que parfaite, fruit de leur éducation. La mise en compétition des jeunes dans la famille, aussi brutal puisse-t-elle paraître fut l’origine de la survie de sa fille. Il ne veut pas voir cette réussite sous un autre prisme, tout doit lui être incombé même sa faculté à discuter est de son fait !
- Ne tardons pas alors, une meute sait changer de refuge lorsque l’hiver est trop dur. Nous avons des solutions de repli si les temps viennent à être contre nous.
Il porta une dernière fois ses lèvres sur le verre remplit d’un pathétique fond de vin puis se leva prestement et tendit sa main noueuse vers Aisling, un petit sourire au coin des lèvres. Son regard n’arrivant pas à se départager de cette froideur terrible semblait néanmoins, attendri voir protecteur ?
- Te souviens-tu de cette hôtel dans lequel nous t’amenions après ces longues soirées d’été chez les Van Der Lienden ? Le destin ou bien le bon Dieu ont préservé les moquettes et les meubles luxueux, ce sera notre logis pour ce soir.
Car en effet, le soleil commença à dangereusement décliner au bout de l’avenue. Sitôt qu’il disparaîtra, la traversée de la ville sera impossible. Entre les nids de poules, les nids de rôdeurs et autre joyeuseté pouvant leur coûter la vie. Le Malin est peut-être vieux mais il n’en pas reste pas moins sage, c’est un des rares avantages de l’expérience.
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Re: Tellement loin que nous sommes nostalgiques du futur
Dim 11 Juil 2021 - 5:21
Ton ouïe de prédateur avait attendu un instant, peut-être un instant de trop même pour toi, que ton père ne t'offre un accord, ne satisfasse tout du moins ton attente. Lorsque celui-ci tu ne puis que te satisfaire de la situation, s'il ne s'agissait d'abord que d'avoir son accord, il s'agirait aussi, ensuite, de savoir s'il te faisait encore assez confiance pour te montrer la véritable étendue de cette tanière, s'il ne s'agirait pas uniquement que d'une petite partie de ce dont il était capable.. Celle qui fut à un autre temps la princesse d'Irlande ne pouvait pas se montrer assez dupe pour croire que son paternel serait assez naïf pour se plier uniquement à ses envies sans garder quelques as sous la main. Ce n'était pas une question de confiance ou de sympathie envers elle, c'était simplement une question de survie et à ce jeu-là son père avait toujours été diablement doué.
Observant ton père vidait le peu de vin qu'il restait dans son récipient, tes yeux ne le lâchèrent pas lorsqu'il se leva avant de te tendre la main, beaucoup ne l'aurait pas saisi au vu de l'homme qui la tendait mais toi.. après tout toi, qu'en avais-tu à faire ? Quand on traverse tout un pays pour trouver un homme, les risques qu'il vous poignarde ou vous pousse d'un toit ne sont que d'infimes paramètres dont la prise en compte n'avaient d'intérêt que lorsque vous vous en rendiez compte. Ta main fine vint s'installer dans la sienne tandis qu'il te parlait d'un hôtel que vous aviez fut une époque, le laissant t'aider à te relever, ton autre main fit son travail pour gentiment épousseter tes vêtements tandis qu'il te rappelait le nom de cet endroit que tu avais connu mais dont tu avais du mal à retenir le nom.. à vrai dire pour toi la majorité des hôtels avaient le même visage, seul le personnel y était plus ou moins agréable pour être franc.
"Je n'en ai pas grand souvenir pour être franche, pas assez tout du moins pour clairement me souvenir de quelle manière est-il différent des autres que nous fréquentions." Le doux sourire en compagnie de cette phrase que tu adressa à son père voulait tout dire, tu n'étais pas femme de basse compagnie qui n'avait pas connue les soirées mondaines alors pour être franc quand vous vous habituez au luxe toutes les choses finissent en général par se ressembler, la moindre petite bague sertis de mille et un diamants ne vous impressionnent plus vraiment alors les lieux aussi beaux soient-ils ne font pas véritablement partis des choses qui font bondir votre cœur à travers votre poitrine.
"Je vous suis, père." Cette phrase, tu ne l'avais pas laissé échapper de tes lèvres depuis bien longtemps mais simplement le contour des syllabes te rappelait une adolescence qui avait été volé par l'apocalypse, une adolescence que tu aurais, comme beaucoup des gens de ton âge qu'il restait sans doute, voulut pouvoir savourer un peu plus.
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Re: Tellement loin que nous sommes nostalgiques du futur
Sam 7 Aoû 2021 - 14:55
Mon diamant
Cormac & Aisling
Pour le vieil homme, la mentalité fut tout autre. Digne héritier de sa famille, il avait toujours vécu dans une relative opulence. Loin de celle de la Russie mais assez pour devenir ingrat pourtant l’homme aux traits anguleux n’en fit rien. Du haut de ses tares, il ignora la facilité car un désir de faire ses preuves coûte que coûte l’animait.
Cormac n’est pas un être qui se prélasse, se satisfait d’une existence sans vague. Il a travailler pour offrir monts et merveilles à Aisling, pour se payer une suite dans cet hôtel aux relents de richesse. On oublie assez vite ce qu’on nous a offert mais jamais ce pour quoi on s’est salit et seul le Diable sait qu’une baignoire ne serait pas suffisant pour tout le sang verser par son vilain père. Ainsi chacun de ses biens avaient une marque, une spécificité qui le suivront jusqu’à trépas.
Sa vieillesse ne sera qu’une misérable dépravation, à se lamenter de tout ses biens perdu, d’une vie à répandre la mort dans le vent. Comme sa fille, il aurait pu se satisfaire de ce qu’on lui donne. Son âme n’en saurait été que plus légère.
Est-ce qu’il regrettait d’avoir couvé sa fille comme le ferait une tigresse avec ses petiots ? Après coup, peut-être, cette suffisance était un voile noir. Une chose qui l’empêchait, le gênait pour profiter pleinement de cette enfant prodige. De peur, de la froisser, d’entraîner un cycle dans laquelle il pourrait la perdre notre ami ne pipa plus un mot.
II la fit monter dans la Mercedes dont la carrosserie avait connu de jours meilleur. Cette machine sans doute le dernier symbole d’une faste époque ne tardera à devenir qu’un bout de tôle faute d’essence. Lorsque les morts s’étaient mit à marcher sur l’Amérique, Cormac était dans une posture quasi suicidaire, il jouait son baroud d’honneur ne se doutant pas une seconde que sa mort s’étirerait sur des années. Car ce n’est qu’une lente descente au cercueil cette apocalypse. Il se complaît presque dans un groupe de saltimbanques c’est dire !
Le costumé la conduisit jusqu’au dit hôtel, cachant la voiture à l’abri des regards envieux. Ils gravirent les quelques marches qui les séparaient de leur tanière. Aisling put remarquer la précaution dans ses pas mais aussi ce regard de glace qui méfiant scrutait les ombres.
Devant la porte, le mécanisme semblait robuste. Ses mains noueuses s’activèrent, firent de la magie puis le tant attendu déclic se fit entendre. Pareil à un portier, il l’a laissa s’engouffrer d’abord.
De l’endroit s’échappait une odeur de poussière mélangé aux débats froids. Des rideaux ne laissaient filer que de rares filet de lumière. Le tout dans une pesante ambiance, on aurait dit la tombe d’un pharaon. La dernière demeure du Malin. Car cette suite restera un sanctuaire pour ce clan, personne n’en connaît et ne saura son existence. Il en va de leur repos à tous.
Le Malin se coula à sa suite lâchant dans une moue :
- Voici notre humble demeure pour la nuit, demain nous irons te présenter aux bateleurs qui me servent de compagnon. Les filtres sur le toit et notre générateur ont rendu l’âme depuis des mois, ce n’est plus un endroit où nous pouvons vivre.
Il progressa jusqu’aux rideaux dévoilant l’estuaire de Seattle plongé dans une espèce de pénombre dont seul quelques rayons orangers parviennent à percer. Il y aura de l’orage ce soir, de quoi rendre plus dantesque ces retrouvailles qu’elle ne le sont déjà.
- Bien que je ne doute de tes capacités, Javor sera ton ombre les premières semaines.
Cormac n’est pas un être qui se prélasse, se satisfait d’une existence sans vague. Il a travailler pour offrir monts et merveilles à Aisling, pour se payer une suite dans cet hôtel aux relents de richesse. On oublie assez vite ce qu’on nous a offert mais jamais ce pour quoi on s’est salit et seul le Diable sait qu’une baignoire ne serait pas suffisant pour tout le sang verser par son vilain père. Ainsi chacun de ses biens avaient une marque, une spécificité qui le suivront jusqu’à trépas.
Sa vieillesse ne sera qu’une misérable dépravation, à se lamenter de tout ses biens perdu, d’une vie à répandre la mort dans le vent. Comme sa fille, il aurait pu se satisfaire de ce qu’on lui donne. Son âme n’en saurait été que plus légère.
Est-ce qu’il regrettait d’avoir couvé sa fille comme le ferait une tigresse avec ses petiots ? Après coup, peut-être, cette suffisance était un voile noir. Une chose qui l’empêchait, le gênait pour profiter pleinement de cette enfant prodige. De peur, de la froisser, d’entraîner un cycle dans laquelle il pourrait la perdre notre ami ne pipa plus un mot.
II la fit monter dans la Mercedes dont la carrosserie avait connu de jours meilleur. Cette machine sans doute le dernier symbole d’une faste époque ne tardera à devenir qu’un bout de tôle faute d’essence. Lorsque les morts s’étaient mit à marcher sur l’Amérique, Cormac était dans une posture quasi suicidaire, il jouait son baroud d’honneur ne se doutant pas une seconde que sa mort s’étirerait sur des années. Car ce n’est qu’une lente descente au cercueil cette apocalypse. Il se complaît presque dans un groupe de saltimbanques c’est dire !
Le costumé la conduisit jusqu’au dit hôtel, cachant la voiture à l’abri des regards envieux. Ils gravirent les quelques marches qui les séparaient de leur tanière. Aisling put remarquer la précaution dans ses pas mais aussi ce regard de glace qui méfiant scrutait les ombres.
Devant la porte, le mécanisme semblait robuste. Ses mains noueuses s’activèrent, firent de la magie puis le tant attendu déclic se fit entendre. Pareil à un portier, il l’a laissa s’engouffrer d’abord.
De l’endroit s’échappait une odeur de poussière mélangé aux débats froids. Des rideaux ne laissaient filer que de rares filet de lumière. Le tout dans une pesante ambiance, on aurait dit la tombe d’un pharaon. La dernière demeure du Malin. Car cette suite restera un sanctuaire pour ce clan, personne n’en connaît et ne saura son existence. Il en va de leur repos à tous.
Le Malin se coula à sa suite lâchant dans une moue :
- Voici notre humble demeure pour la nuit, demain nous irons te présenter aux bateleurs qui me servent de compagnon. Les filtres sur le toit et notre générateur ont rendu l’âme depuis des mois, ce n’est plus un endroit où nous pouvons vivre.
Il progressa jusqu’aux rideaux dévoilant l’estuaire de Seattle plongé dans une espèce de pénombre dont seul quelques rayons orangers parviennent à percer. Il y aura de l’orage ce soir, de quoi rendre plus dantesque ces retrouvailles qu’elle ne le sont déjà.
- Bien que je ne doute de tes capacités, Javor sera ton ombre les premières semaines.
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Re: Tellement loin que nous sommes nostalgiques du futur
Ven 17 Sep 2021 - 3:42
Sans un mot, tu le suivis, tu l'aurais suivies sans doute jusqu'au bout du monde après tout, tu étais déjà allé au bout de ton monde, le monde de l'adolescence pour le retrouver alors le suivre à l'autre bout du monde.. qu'est-ce que c'était. Le long de l'escalier, toujours dans un état aussi lamentable que pouvait l'être un escalier après cinq ans de fin du monde, tu réfléchissais silencieusement. Savait-il que tu avais déjà tué un homme ? Savait-il que tu avais déjà volé et laisser mourir ? Il s'en doutait sûrement, quelque part dans son instinct de Callum, il devait y avoir la trace d'une certitude que tu avais du faire des choses pour t'en sortir, pour ne pas être un de ces condamnés à mort qui attende tranquillement leur perte et leur jugement devant l'éternel. Oui, toutes ces choses te revenait à la mémoire comme des choses impérissables, tu te souviens de ta main tremblotante, ton couteau couvert d'une tache rouge sur le bout métallique de cet instrument de mort, une tâche que tu n'aurais jamais cru faire, puis cet homme, le t-shirt marqué d'une trace horizontale qui lui ouvrait le vêtement dont de la gueule béante qui servait de plaie s'évacuer un liquide tout aussi rougeâtre.
C'était ce jour-là que tu avais compris que l'adolescence n'était qu'un passage et que tous les êtres humains passaient un jour à être adulte, la seule différence c'est que toi ça avait été d'une brutalité qui fut une époque avait été rare. Devant toi, la porte du bâtiment s'ouvrait, le soir avait gagné cette lutte éternelle entre lumière et ténèbres et les yeux bleus de ton père te semblait encore plus être une sorte de phare dans la nuit que tu pouvais suivre sans crainte. Quelques pas encore, une Mercedes, dans un état tout à fait convenable vu le contexte, une légère plissure te vint aux lèvres en la voyant puis un regard pour ton père, tu n'étais pas la plus souriante des personnes mais ça t'amusait que de le voir comme ça, toujours dans un certain luxe alors que la misère de l'humanité était visible à l'œil nu.
Assisse sur un cuir luxueux mais qui commençait à montrer les signes d'usures du temps, tu profitais du voyage pour observer les ruines autour de vous, quelle ville magnifique cela avait été, des immeubles gigantesques qui venaient caresser les joues des anges de leur antenne, des parcs verdoyants qui offraient paix et moments de douceurs aux habitants de Seattle, des magasins pleins d'acheteurs frénétiques presque fous qui faisaient vivre l'empire économique du plus grand pays que l'histoire avait offert à l'humanité. Tout cela ? Tout cela pourquoi au juste ? Tu voyais le pathétisme de la réalité, de tout cela, il ne restait que la nature, totale, libre, qui avait reprise ses droits après avoir été tant contraintes dans cette ville et les ruines, vaste amas de pierres d'un monde passé dans lequel tu avais pourtant de si bonnes aises fut une époque.
Puis la route se fit jusqu'au lieu que ton père se devait de te présenter, il t'offrit l'ouverture de la portière tel un gentleman d'une autre époque, d'habitude cela aurait été sans doute un groom ou une de ces petites mains comme les autres qui grouillaient à s'occuper de vous comme une fourmilière traiterait une famille royale potentielle. Tes yeux le suivirent, lui, tout du long du processus, chaque information était bien enregistrée quelque part là-dedans, dans ta petite cervelle qui tournait bien vite, se souvenir de chaque chose dans le cas où un jour par nécessité cet endroit devenait ton refuge ou ta demeure éternelle. Il te présenta la situation et les bras croisées tu observais autour de toi, ce n'était le plus charmant des endroits mais si ton père disait vrai, ce serait suffisant pour la nuit. "J'ai connu, je crois, bien pire endroit où dormir ces dernières années." La crasse, la mort, le sang, les maisons de Seattle étaient remplies de ces histoires là et parfois, quand le ciel n'était pas clément, il fallait faire avec ce que l'on avait sous la main.
Puis ton père fit son travail de vieux lion, t'annonçant que ton oncle serait ton ange gardien les premières semaines, les yeux posés sur lui, tu l'observais d'un air presque indifférente à cette annonce après tout, il était évident à tes yeux qu'il l'aurait fait, en te prévenant ou non. "J'ai vécu bien des choses depuis l'apocalypse, la petite fille qui vous aimait n'est pas morte, père, mais elle s'est enfouit quelque part, quelque part où je n'irais pas la rechercher, de crainte de lui montrer une nouvelle fois le véritable visage décharné du monde." De ta tête, tu offris à ton père de regarder l'endroit par lequel vous étiez entrer tous les deux : "Je n'ai besoin que d'une seule chose pour ma protection, ou tout du moins pour mon bien être, une porte assez lourde pour que je puisse sommeiller sans avoir à garder un œil ouvert." D'une douceur fausse, tu observais ton père, avec l'infime espoir de le convaincre de ne pas te laisser être suivie comme une enfant : "Javor ne sera pas utile, là dehors, si j'ai bien appris quelque chose, c'est à me fondre dans la masse un minimum."
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