Je suis rassurée de voir Maeve qui reprend du poil de la bête ; suffisamment pour donner ses consignes savantes à Ivy, alors que celle-ci quitte les lieux pour venir en aide à Mary. J’aurais pu l’accompagner mais je suppose qu’avec une épaule en vrac, je suis toujours plus utile ici. Mon aînée me demande de l’aide, et c’est ce que je vais faire pendant les quinze prochaines minutes : l’aider. Pour oublier ce que j’ai entendu, occulter que nos amis sont peut-être à deux doigts de se faire exploser…

BONG !!

- OH PUTAIN !

Ce son m’a fait sursauté ; je peux même dire sans m’avancer qu’il a pris tout le monde de court dans le dispensaire. Qu’est-ce qu’ils ont fait ces cons ? Je croise le regard de Maeve qui doit encore moins comprendre que moi. Maintenant que c’est passer, je peux lui expliquer ; vite, parce que je veux aller voir ce qui se passe.

- Les rôdeurs étaient piégés. Désolée, j’voulais pas t’inquiéter, t’avais assez à gérer.

J’ai décroché le talkie de ma ceinture, je lui ai rendu, puis je suis allée débloquer les portes – non dans grogner de douleur. Dehors, un parfume dégueulasse flotte dans les airs, mêlant poudre, sang et chair putréfiée. Le camp a l’air figé dans une drôle d’attente, le métal des conteneurs vibre encore. Ils en font enfermé là-dedans… ils sont vraiment complètement tarés !

… mais bien joué.

Spoiler:

+5:04

Elle grelottait quand on la déposa enfin au dispensaire. De sa vision troublée, June ne put que constater les dégâts causés par leur ennemis. Le toit percés, les fenêtres explosés, le sang et la poussière dans l’une des grandes chambres multiples. Il y avait de nombreux blessés et même avec le retour de Jacqueline et Ismael pour assurer leurs fonctions, le staff était dépassé.

La main toujours plaquée sur sa blessure, retenant à grand peine un saignement dont le flot diminuait à peine, la rouquine attendait. Même si une morsure de rôdeur n’était pas anodine, même si elle devrait être prise en charge en urgence, elle ne pouvait se résoudre à exiger l’attention. Peut-être aussi accusait-elle le coup, psychologiquement. C’était la première fois qu’elle encaissait une attaque ennemie sur son camp ; et elle était encore incapable d’estimer leur résistance avait été une réussite ou un nouvel échec.

D’abord, il fallait qu’elle se fasse soigner. Ensuite, elle sortirait faire un bilan…

Spoiler:

La liste dans une main, l’arrivée massive de blessés lui donne du fil à retordre. Les ordres fusent. Pour les accompagnants, celui de donner leur sang, en particulier les donneurs universels. Pour d’autres, de sortir les lits cassés et de ramener des matelas qu’ils installeront partout dans le dispensaire. À condition extrême, mesures désespérées. Il n’est plus question de qualité mais de priorité. Les minutes défilent, les états empirent, le lieu devient rapidement bondé. La fatigue n’a pourtant pas lieu d’être et elle est portée par une force nouvelle, par un déni nécessaire, par une compartimentation salutaire. Et puis le chaos. Une explosion lointaine, puis celle qui la fait sursauter et tourner les yeux vers l’extérieur, stoppée dans son élan. Elle pense un instant que c’est le début de la fin, que les rôdeurs n’étaient que la première salve et que New Eden vient de fracasser leurs portes. Qu’ils vont pénétrer le camp et les annihiler, tous autant qu’ils sont.

Ce sont finalement les explications apportées par Jill qui lui font recouvrer la raison, et le sens commun. Si la colère prédomine quelques longues secondes, elle s’efface rapidement au profit d’un pragmatisme certain. Elle n’a de toute façon pas le temps. Elle a d’autres priorités. Acquiesçant, elle file déjà au chevet de l’un des amputés. Elle n’a plus personne pour l’assister, mis à part le fils du pasteur qui ne l’a pas lâché. Elle a besoin de poser le bilan, de le dire à haute voix comme si elle s’adressait à un interne. “Hémoglobine à 3.8.” La norme étant à dix et les transfusions commençant à sept, il lui faut du sang d’urgence. Et tandis que les premières poches commencent à être remplies, elle avise la situation. Le pouls du patient augmente, elle n’a même pas besoin de le mesurer. “Va me chercher deux poches de sang. Deux culots de sang pour remonter de deux points.” précise-t-elle pour elle-même, comme si elle se donnait ses propres consignes. Pour commencer. L'homme aurait besoin de plus. Et parce qu’elle est dans l’urgence absolue, elle court chercher une poche à pression pour accélérer la transfusion. La chirurgienne se moque éperdument de savoir si la veine encaissera le choc. Elle n’a pas le temps pour ça. Alors elle fait pression sur la poche, envoyant le sang dans un débit anormalement important.

C’est le moment où Jackie revient, prenant le relais sur les patients et lui permettant de continuer à distribuer les ordres à tous ceux qui débarquent au compte-gouttes. Allant se désinfecter les mains soigneusement, le sang de plusieurs patients sur son épiderme, elle revient dans la salle principale, dépassant June. Puisqu’elle n’a pas l’air blessée gravement, c’est sans faire attention qu’elle passe devant elle dans un premier temps, jusqu’à percevoir le sang sur sa main et surtout ce qu’elle cache sous celle-ci.
Fronçant les sourcils, c’est sans regarder la rousse qu’elle attrape son bras, retirant ce qui fait tampon pour constater la morsure. Douloureux écho de ce qu’elle a vécu deux mois plus tôt, ses iris remontent dans les siens, percutants. Durant quelques secondes, il n’existe plus rien que ces deux prunelles claires. Certes, leur leader est vaccinée, mais Maeve ne sait que trop bien que les prochains jours vont être une plaie pour elle. Passant le revers de sa main sur son front, la fièvre est déjà présente. “Viens!” Ordonne-t-elle sans chercher à parlementer, la forçant à remettre sa main sur son bras et la poussant doucement vers une salle à part.

La dernière chose dont les habitants avaient besoin maintenant était de voir leur chef dans cet état.

Si le plus dur semblait être passé, il restait encore à reconstruire. Et pour elle, il s’agissait des corps.

Spoiler:

« C'est bon, j'vais pas en crever ! »

Zelda écarte la main de l'infirmier d'un geste agacé. Elle n'est certainement pas la priorité si elle se fie à l'agitation qui a envahi les lieux. Mais la sollicitude de l'homme n'est pas la seule chose qui l'agace. Car Ka' est toujours introuvable et le stresse commence à la submerger. Alors oui, ça fait tout juste deux minutes qu'elle est arrivée, en compagnie de June. Mais elle craint déjà le pire. Et ça se sent à sa gestuelle nerveuse ou aux regards inquiets qu'elle décoche dans le couloir.

« Ka' est ici ? » interroge-t-elle son camarade qui, en retour, se fend d'un air désabusé. « Kassandra Taylor ! » Il est vrai que pas tout le monde appelle la jeune américaine par son diminutif. Le type lui indique une chambre, un peu plus loin. Et un poids énorme se retire de sa poitrine alors qu'elle prend conscience que sa partenaire a survécu. « Et Clayton ? Il a été amené ici ? » Parce qu'elle ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter pour son tuteur. Oui, même si leurs relations sont pour le moins tendues. L'immunisé n'est pas là. C'est qu'il est mort, ou sain et sauf et occupé ailleurs. « Et Jill ? » Elle n'obtient pas de réponse cette fois-ci. L'autre s'en va déjà ailleurs avant qu'elle ait eu le temps de le questionne sur Jerem', Locke ou encore Nathan. Pour s'occuper d'un nouvel arrivant au crâne recouvert de bandages ensanglantés.

Alors l'australienne se précipite vers la chambre qu'on lui a indiquée et trouve Ka' allongée. Elle s'en approche rapidement pour lui saisir délicatement la main et déposer un rapide baiser sur le dos de cette dernière. « T'as une sale gueule... » lui souffle-t-elle, partagée entre le soulagement et l'inquiétude. Elle ne sait pas ce qui l'a menée dans un lit mais au moins, elle est vivante. Et c'est tout ce qui compte...

le p'tit résumé sympa: