♪ Yo c'est moi, j'm'appelle Zelda ♫»
♪ J'viens d'Fort Wa', pas de Kinshasa  ♫»
♪ J'ai p't-êt' un doigt en moins mais oh, j'suis pas une tchoin ♫»
♪ Et quand j'sortirai d'là j'lancerai une putain d'vendetta, façon koala ♫»

Zelda s'est mise au rap. Elle ne pensait pas qu'une telle chose arriverait un jour. Mais depuis deux jours, c'est Luke qui fait office de garde à la prison. Et l'australienne s'entend bien avec le rappeur. Tant et si bien qu'ils se sont lancés dans une battle. Surtout elle, en fait...

Car le silence du rappeur lui indique qu'il ne compte pas participer à cette apothéose lyrique. « T'es pas drôle... » maugrée-t-elle. Mais le fait qu'elle se plaigne prouve qu'elle s'est plutôt bien remise de la perte de son auriculaire, une dizaine de jours plus tôt. Le truc qui l'emmerde le plus, présentement, ce n'est pourtant pas le manque d'enthousiasme de Luke mais plutôt la présence de cet Enzo dans la cellule adjacente à la sienne. Ce type, elle ne l'encadre pas. Déjà parce que c'est un nouveau. Et ensuite, parce qu'il ronfle comme un gros porc asthmatique !

« Vous l'entendez aussi ? » s'étonne-t-elle lorsqu'une cloche résonne. « Eh, Luke ?! Il s'passe quoi ? » Est-ce qu'ils sont vraiment en train de se faire attaquer ! « Ouvre-moi ! » S'il faut se battre, elle est partante. Et elle ferait n'importe quoi pour ne pas rester enfermée ici, de ce clapier à souris. « Allez, quoi ! Fais pas l'chien ! » Son poing valide s'écrase à plusieurs reprises sur la porte métallique de la cellule qui... finit bien par s'ouvrir sur le colosse à la peau d'ébène. « Oh, merci ! » Pour le coup l'australienne est surprise mais elle ne se fait pas prier pour retrouver sa liberté.

Seulement Luke semble bien moins enclin à ouvrir la cellule d'Enzo. La raison semble plutôt logique. Ils ne savent toujours pas si ce type est digne de confiance. L'ennui, c'est qu'ils n'ont pas vraiment le temps de lui faire un procès. Si l'alarme est bien réelle, ils auront bien vite d'autres chats à fouetter. « Il aurait pu tenter de s'échapper, non ? » propose-t-elle au garde, un regard lourd de sens à l'appui. « Et malheureusement, on aura été obligés de l'égorger... » Elle hausse les épaules avec indifférence. Ils peuvent le laisser ici, l'abandonner ou carrément l'assassiner et prétexter que sa mort est un accident. Ce mec, elle s'en fout complètement. Qu'il vive ou meurt, ça ne l'empêchera pas de dormir. Zelda lève néanmoins sa main gauche et agite les doigts qu'il lui reste. « Mais j'ai déjà donné ! Tu t'y colles ! » prévient-elle. L'adolescente se contente d'exposer son point de vue mais l'exécution de la sentence - si sentence il doit y avoir - revient au rappeur. « Il est où, mon couteau ? » demande-t-elle bien vite en cherchant du regard ses affaires. Il leur faudra sûrement des flingues pour faire face à la menace annoncée. Mais pour l'heure, une lame serait déjà un bon début.

le p'tit résumé sympa:

« P't-être bien, ouais ! Mais ça reste un plan ! »

Zelda hausse les épaules pour souligner ce qui lui semble évident. Parce que le rappeur, pour le moment, il ne semble toujours pas savoir ce qu'il faut faire d'Enzo. Le libérer ? S'il s'agit bien d'un agent de New Eden, il pourrait causer pas mal de tort au camp en profitant de la confusion générale. Et s'il est innocent... Il risque de mourir. C'es triste mais c'est la guerre. « Vaut mieux condamner un innocent que d'libérer un bigot... » Qu'est-ce qu'elle peut dire d'autre ?

Blasée, l'australienne lève les yeux au ciel lorsque son camarade doute qu'elle ait retenu sa dernière leçon et refuse de lui donner un couteau. « Putain mais... T'es sérieux, là ?! » Il se méfie davantage d'elle que des avions qui survolent le camp, et leurs têtes ? « Tu fais chier... » Et l'ennui c'est qu'il ne semble pas non plus décidé à partir sans avoir tranché le cas du dernier captif. Le regard de l'australienne se pose sur le talkie qui pend à sa taille d'un air songeur. Ils pourraient demander les ordres d'un responsable, non ? Et s'en laver les mains - ou ce qu'il en reste.

Mais à qui ?

June ? Elle aurait tôt fait de penser que l'australienne est incapable de prendre des décisions difficiles. Et puis elle doit certainement être occupée, là. Maddie ? Elle ne sert à rien, ou presque. Arizona ? Elle doit déjà être sur le front. Il leur faut quelqu'un capable de prendre une décision difficile. Et sans état d'âmes. Un nom s'impose donc naturellement à elle. « Levi ! » souffle-t-elle avant de saisir le talkie de Luke, levant une main apaisante pour qu'il ne tente pas de le lui reprendre aussitôt. « On va demander à c'fils de pute de Levi ! » Et la voici qui appuie sur le bouton de l'appareil, qu'elle porte à sa bouche. « Zelda pour Israël ! Zelda pour Israël ! » Elle refuse de s'adresser à lui par son prénom. Ca l'humaniserait. « On sait pas trop si on doit sortir Enzo - le p'tit nouveau louche - de taule ou si on peut le laisser crever sur place ! On en fait quoi ? » L'australienne relève les yeux vers Luke et hausse une nouvelle fois les épaules. Ca va ? Il ne trouve pas l'idée naze, cette fois ? « Oh et pour information... J'suis dehors ! » Elle tient à ce qu'il le sache. Ca lui fera sûrement plaisir !

le p'tit résumé sympa:

« Passe-moi le garde avec toi s'il-te-plaît ! »

Zelda corrige machinalement. Avec un petit sourire. Parce qu'elle le sent bien, qu'elle est parvenue à énerver Levi. Il n'y a qu'à entendre le ton de sa voix ou le choix de ses mots. Et un Levi énervé, c'est un Levi qui a plus de chance de se manger une bastos en pleine gueule !

Seulement Zelda est désormais bien consciente du coût de l'effronterie. Et la main insistante de Luke ne lui laisse guère le choix. Alors elle lui rend le talkie et se penche un peu à l'extérieur pour observer le ciel d'un air inquiet. Elle suppose que la prison ne sera pas la première cible, il y en a des plus importantes. Mais elle est pressée d'avoir une arme entre les mains pour allumer le premier bigot qui la survolera.

Seulement Levi semble avoir d'autres plans pour elle...

« Pardon ?! » Elle a bien entendu, là ? Elle veut que Luke... l'attache ? Et pour la mener en sécurité avec le reste des faibles du camp, en plus ? « Eh ! J'ai presque terminé ma punition ! J'devais d'toute façon être libérée aujourd'hui ! » rappelle-t-elle, Elle est entrée en taule le treize. Et il se trouve que cela fait maintenant quatorze jours qu'elle est emprisonnée. Même si elle n'est pas certaine de la date exacte. « Je peux m'battre ! » indique-t-elle au garde. « Je dois m'battre, même ! » Parce que le groupe a besoin de toutes les mains capables de tenir une arme. Et de l'utiliser correctement. « Luke... Fais pas chier ! » prévient-elle en se reculant d'un pas, alerte. Même si dans le fond elle se doute bien qu'il préférera suivre les ordres d'un responsable que celui d'une adolescente condamnée à la prison ferme...

Enfoiré de Levi de ses morts, là !

le p'tit résumé sympa:

« T'es trop con... »

Et Zelda s'y connaît, en conneries. Alors elle est parfaitement capable de reconnaître un professionnel. Luke souhaite donc obéir à Levi et perdre un temps précieux à la surveiller, privant le camp d'une combattante potentielle. « Sérieusement ?! Tu vas vraiment m'faire le coup du flingue, là ? » s'insurge-t-elle quand le colosse dévoile son holster et le glock qui s'y terre sagement. Un argument on ne peut plus convaincant...

L'australienne finit donc par lâcher un long soupir. Non sans avoir analysé ses chances de pouvoir semer Luke et d'éviter ses balles avant de pouvoir se battre pour défendre Fort Ward. Et plus particulièrement, les gens à qui elle tient. Sans oublier sa cabane, évidemment. « Mon idée, c'était surtout d'empêcher un espion potentiel de nuire... » gromelle-t-elle en s'avançant vers le garde. « Je suis des vôtres, j'te rappelle ! » Et elle l'a déjà prouvé maintes fois. Pourquoi ose-t-il suggérer de lui infliger le même traitement que celui du nouveau ? C'est rageant, vexant et... blessant.

« Mais bon... J't'en veux pas, après tout ! » Et le pire c'est sans doute qu'elle le pense. Elle renifle de frustration et tend ses mains jointes au rappeur. « T'es comme les autres, t'as peur de Levi ! » Et il en va de même pour elle, à vrai dire. Même si ses propos laissent suggérer qu'elle ne s'inclut pas dans le lot. Elle relève son regard pour croiser les siens. « Couille-molle, va ! » Un petit clin d'oeil en guise de conclusion et la voici qui attend sagement qu'on veuille bien la ligoter. C'est débile, mais bon. Elle préfère sauvegarder le reste de ses doigts...

le p'tit résumé sympa: