« Et putaaaaain ! » Mes épaules s’affaissèrent en constatant l’évidence même : Les geôliers étaient déjà partis avec leurs prisonniers un peu plus tôt. J’étais arrivé trop tard pour intercepter Zelda. Ils étaient au courant qu’on avait besoin de tous les soldats disponibles, même ceux qui avaient été mis en taule ? J’avais un sérieux doute. S’ils l’emmenaient vers l’un des abris, j’étais infoutu de savoir lequel ça serait.

Je fis un rapide tour à l’intérieur pour constater que les cellules étaient toutes ouvertes et vidées de leurs occupants. Les lieux avaient été laissés complètement à l’abandon. De toute évidence, ils avaient reçu leur ordre entre temps et… Je n’en avais pas été avisé. J’aurais mieux fait de rester avec Layla qui avait un talkie en sa possession. J’étais bien mal placé pour faire la leçon à Jeremiah alors que je me retrouvais seul, isolé, loin des autres. « Désolé, Zelda. » La chercher serait une belle perte de temps. J’avais bien mieux à faire dans l’immédiat. Je me détournais rapidement de la prison pour repartir au pas de courses en sens inverse. Je confiais le fusil et le gilet pare-balles au premier que je trouvais qui était en état de se battre, avant de faire signe à d’autres de se dépêcher de s’équiper à l’armurerie. J’en rameutais le maximum possible avant d’être à peu près sûr d’en avoir fait le tour. Maintenant, je ferais mieux de retourner voir Layla, en espérant que Jeremiah en ait fait de même avec Jason.

Spoiler:

« C'est trop l'air con... »

Se faire trimballer comme une vulgaire criminelle à travers le camp, ce n'est clairement pas l'apothéose de la dignité. Et en plus, pour ne rien arranger, voilà qu'elle se retrouve attachée avec un roux. Un putain de roux ! « M'regarde pas, m'cause pas, m'gêne pas ! » C'est les seuls mots qu'elle a daigné adresser à Enzo. Enfin pas tout à fait puisqu'elle l'a tout de même gratifiée d'un « Saloperie d'mutant ! » en guise de conclusion. Pour qu'il comprenne bien qu'ils ne sont pas potes.

Parce que Zelda a arbitrairement décidé qu'il était bel et bien un agent de New Eden. Le fait qu'il se soit probablement retrouvé en taule sur ordre de June lui suffit amplement. Car elle se fie à l'instinct de l'avocate. Les seules fois où elle s'est trompée, c'était lorsqu'il fallait statuer sur son sort. Mais c'est normal, ça. Car après tout, la Boss l'aime. Si elle se montre si dure avec elle, c'est uniquement pour son bien. L'australienne en est convaincue. Pêcher par amour, c'est beau. Un peu con mais... beau, oui !

« On loupe tout, là, putaiiiin ! » grogne-t-elle, frustrée, quand l'écho de la mitraille et des explosions leur parviennent enfin. Elle tire un peu sur la corde et se retourne pour défier Luke d'un regard mauvais, prodigieusement agacé. « J'ai l'droit d'buter du New Eden, moi aussi ! » Et c'est aussi un devoir ! « L'trente-deuxième amendement, ça t'parle ? » Elle vient de l'inventer. Mais un rappeur, par définition, c'est pas bien malin. Et avec un peu de chance, il sera suffisamment attaché à l'ancienne constitution fédérale pour enfin faire ce qui doit être fait.

Mais non !

Elle se fait à nouveau pousser dans le sens de la marche. Sans grand ménagement. Et dans l'enchaînement, elle manque de percuter le roux. L'adolescente s'en écarte au dernier moment puis esquisse une grimace de dégoût. C'était moins une ! « J'te préviens, Luke : si un seul d'mes potes s'fait buter parce que j'étais pas présente, j'te plombe le cul ! Et pas avec du p'tit calibre ! » Bazooka, missile, obus... Elle improvisera en temps voulu. Et c'est là qu'elle remarque qu'Enzo a les yeux posés sur elle. « J'T'AI DIT D'PAS M'REGARDER, ROUCKMOUTE D'TES MORTS ! » Elle est à bout. La sensation d'urgence couplée à l'impuissance crasse dans laquelle on la cantonne lui donnent tout simplement envie d'égorger des chatons. Et elle en vient presque à espérer que Luke se fasse descendre par un ennemi pour qu'elle puisse enfin faire ce qu'elle est sensée faire : péter des culs !

le p'tit résumé sympa: