La mitrailleuse est rechargée, elle s’en retourne vers ses jumelles et scrute la direction vers laquelle Adrienne fonce, celle où elle avait souligné avoir vu “un truc”. De là, au travers des nuages, elle peut voir une énorme container flotter dans les airs. “Oh… Shit.” Il est sanglé, elle ne voit pas encore à quoi mais la militaire n’a pas réellement besoin de voir, elle se doute qu’il s’agit d’un énorme hélicoptère.

“Ils chargent à nouveau, 4 petits avions au cul d’Adrienne et …. un énorme container qu’ils comptent certainement nous larguer sur la gueule.” Et ça, ce n’est vraiment pas bon du tout pour leurs affaires, la militaire pense aussitôt à un énorme chargement de sprinteurs qui ferait de gros dégâts. "T'peux viser un des avions ? Sans un mot de plus, elle fonce vers son sniper qui avait chuté au sol après l’unique salve de balles qu’elle et Julia s’étaient mangée en pleine tronche quelques minutes plus tôt. “Ils ne doivent surtout pas larguer cette merde sur l’ile.” Reposant alors son fusil sur le rebord de la tourelle, elle commence dans un calme olympien à calibrer sa lunette pour préparer son tir le temps que l’hélicoptère arrive à sa portée. “J’aurai peut-être une ouverture.. fenêtre du cockpit.. attaches du container ou autre, ça se tente.” Si elle veut réussir, il lui faut au moins un bon kilomètres de distance, ce qui n’est pas encore le cas, elle a encore un peu de temps. Son regard pivote vers un petit drapeau sur la tour, parfait indicateur pour obtenir la vitesse du vent qu’elle obtient après un rapide calcul mathématique basique.

Spoiler:

Voilà. N'était-ce pas exactement ce qu'il pressentait ? En avisant la nouvelle vague d'arrivée, il prit une profonde inspiration et tenta - du mieux qu'il put - de se remettre en position. C'était repartie pour un tour, à l'évidence. Il serra les mâchoires et se concentra. Le temps d'avoir la vue dégagée qu'il fallait, il se saisit de son talkie :

Levi aux autres responsables, la deuxième vague est là, annonça-t-il d'une voix froide : Quatre avions, plus un gros hélico avec une cargaison qu'ils vont nous livrer, soyez prêt à ce que le camp soit envahi, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir les retenir, ajouta-t-il.

Il fallait être réaliste à ce sujet. D'autant quand on voyait les ressources qu'il y avait à côté d'eux. Il échangea un regard avec Eddie, quels étaient leurs options désormais ? Elles se réduisaient à peau de chagrin, il faudrait composer probablement avec une menace aérienne et des intrus dans le campement. Et là, Levi imaginait mal qu'ils y avaient mis des hommes bien vivants, dans ce conteneur. Des morts ? Probable.

Adrienne, dis-nous ce qu'on peut faire pour t'aider, ajouta Eddie en triturant son propre talkie pour rester en lien avec la pilote.
Je vais tomber à cours de munition, souffla Levi. Il ajusta son tir et tira pile dans un appareil. Une épaisse fumée noire plus tard, il savait désormais où orienter son prochain tir. Commencez à vous mettre à couvert, Eddie, Julia, vous avez pas besoin d'être là, ajouta-t-il.

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Mais c’est une plaisanterie ? Comment New Eden peut avoir les capacités pour trouver, réparer, armer autant de chasseurs ? Et surtout, comment ils ont trouvés assez de pilotes pour les manœuvrer ? Si je dois ajouter mes réserves de munitions qui sont entamés et le fait qu’un hélicoptère lourdement chargé, avec son conteneur suspendu, semble déterminé à avancer sur le fort. J’arrive à la conclusion logique et cruellement froide. Nous sommes dans la merde.

Ce sont d’autres Corsair qui dégringolent vers moi, comme un essaie de moustiques, je ne pourrais pas tous les descendre. Je viens déjà de signer un triplé et mes munitions ont sérieusement été entamées. De plus, ce n’est finalement qu’une escorte, ce ne sont même pas eux les plus dangereux. J’ignore ce que peut bien contenir ce conteneur, mais une chose me dit que son effet sera délétère pour les habitants du fort. Je dois agir et vite.

Eddie me parle dans la radio... ce qu'ils peuvent faire pour m'aider ? Mais je n'ai pas le temps de lui répondre

Je bascule sur l’aile droite et je tire le manche afin de casser ma vitesse ; les chasseurs passent devant mon nez et je vois quelques balles traçantes qui passent au loin. Pour quelques seconde, je vais avoir l’avantage de l’altitude. Je pousse la manette des gaz à l’avant, au maximum. Et je m’élance vers l’hélicoptère, droit sur lui, il est encore loin. Mais il aura le droit à une passe frontale, une gerbe d’obus dans le cockpit.

Je reprends ma course en ligne droite surveillant mes six et je réponds à EDDIE: "Trouvez vous des armes automatiques, n'importe quoi, des fusils mitrailleurs, des fusils à pompes, des mitrailleuses légères, des fusils d'assauts. Rassemblez tous les connards que vous pourrez trouvez et foutez vous en embuscade aux fenêtres d'une maison. Et si je dois vous amener un fils de pute, vous me le fumez ! ça sera fatalement moins efficace que des canons dédiés, mais même s'ils endommagent un de mes poursuivants, ça pourra m'aider.

Dans mon dos, mes poursuivants sont à la traine, nos avions sont les mêmes, ils ont la même vitesse de pointe. En d’autre terme, si je file droit sans manœuvrer, je peux espérer me tenir à distance. J’escompte aussi sur le fait qu’ils hésiteront à tirer alors que l’hélico est dans l’axe. C’est beaucoup parier, mais après tout… j’aime ça. J’entends la radio qui crépite, Levi qui fait son rapport, je n’ai rien à ajouter. J’aurai apprécié un appuis au sol, mais on fera sans.

J’ai le sang qui bats dans mes tempes, le cœur qui bondit littéralement dans ma poitrine et je souris et même je me mets à chanter :

In the skies above the isle, Aces in exile prevail
From near and far they arrived, joined the force
Ready to serve the allied command
Sent into training though they already earned their wings
They were ready fly, they were fit for the fight

Spoiler:

On va pas pouvoir faire ça, répondit Eddie sans activer le talkie, parce que ça n'était pas pour Adrienne mais pour lui.
Avec l'hélico qui va passer dans le camp ? Non, on va pas pouvoir, grogna-t-il simplement en avisant l'horizon. Il essayait de cibler le même avion que tout à l'heure, plus habile et agile.
On termine ici ? Demanda le militaire en contre-bas.
Et on rentre, on se prépare à l'arrivée de la cargaison, on récupère les armes lourdes qu'on peut avoir là-bas, et il va falloir faire sans tourelle, expliqua l'israélien.
On va gagner du temps, fit Eddie à Adrienne cette fois.

Plus le temps d'en discuter, il fit signe à Eddie de déjà prendre de l'avance, et alors que sa ligne de mire se dégagea, l'homme put enfin mitrailler en conséquence. Avion touché une seconde fois, écrasé dans la foulée en plein dans l'eau, dans un fracas assourdissant. Rester ? Ce n'était plus une option.

Levi aux responsables, nous devons abandonner la première ligne, nous n'empêcherons pas l'arrivée de leur cargaison, préparez-vous à une bombe ou des rôdeurs ! Hurla-t-il dans son talkie en avisant la jeune femme avec lui : Sarah, on dégage !

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Son ordre eut tout juste le temps de passer que déjà la note fut salée. Descendre de la tour comme ils y étaient montés ne fut pas une option, puisqu'ils durent bondir et se ruer au sol pour éviter de se faire trouer puis ensevelir par les débris de leur refuge. La réception fut rude pour Levi mais une habile roulade lui permit d'amortir au mieux sa chute et de s'éviter une blessure. A côté, Sarah ne s'en sortit pas à si bon compte, il le réalisa. Son arme sauvée lui avait valu d'atterrir avec peine sur le sol, et alors qu'il balaya autour d'eux, l'israélien attrapa la brune par le bras, la souleva avec force, et se rua pour venir se placer derrière un premier abri.

Ils ne pouvaient pas s'éterniser, ce dernier ne tiendrait pas le choc d'une deuxième salve. Leurs armes seraient d'ailleurs totalement inutiles, d'autant plus dans cette situation. Il aurait aimé pouvoir faire plus, mais il fallait désormais improviser.

Levi a Adrienne, nous sommes à terre, plus de canon anti-aérien pour nous. William, Kassandra, si vous pouvez, couvrez-là, fit-il aux autres. Vous êtes seuls, on se dépêche pour retourner dans le campement et se préparer à l'assaut, leur indiqua-t-il. Pour ça, il faudra y retourner. Avec un éclopé à côté, ça allait être coton. Dernière solution : un véhicule ?

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