Rechargement de l'arme, Levi hâta Eddie pour qu'il s'y mette, paré déjà à tirer. Il savait lequel il voulait toucher, il savait comment il voulait le faire tomber. Soufflant un grand coup, l'israélien retrouva son sérieux, sa concentration, et quand le moment fut bon, il tira à nouveau pour toucher comme prévu. Eddie se garda d'éclater de joie, en face, il restait toujours suffisamment d'ennemis pour les broyer, cette victoire n'en était pas vraiment une.

Eddie a Adrienne, un second avion en moins, avertit-il.

La réplique fut salée. A nouveau, ils se protégèrent comme ils purent, mais la stabilité de leur arme s'en trouva compromise.

Spoiler:

William aurait voulu en être, lors de la mission précédente – même si son arrivée pour récupérer les siens n’avait pas été vaine. Aurait-il réellement pu changer la donne ? Il en doutait fortement, mais l’incertitude n’était pas pour le rassurer. Il ne s’était pas confié sur cet état de fait pour autant – tout le monde se foutait de la frustration de l’homme qui avait été inapte à se battre et à piloter, plusieurs mois durant. Surtout après ce qu’il s’était passé. Mais quoi qu’il en soit, ils n’avaient pas lésiné pour remettre l’avion d’Adrienne en état, ni pour s’assurer que tous les engins pourraient voler.

Une bonne chose, probablement, s’il en croyait ce qu’il avait sous les yeux. Dix putains d’avions, qu’il ne connaissait pas vraiment, mais qui n’auguraient rien de bon. Enfoirés de New Eden. Ce n’était pas réellement surprenant – voire pas du tout – mais qu’ils viennent sur leur territoire s’en prendre à eux, et avec autant d’engins… « Compris, chef. » Il avait compris, madame, ce n’était pas pour elle. Il ne savait pas vraiment s’il l’avait déjà appelée chef, mais c’était le dernier de ses soucis, en l’instant.

Courant lui aussi vers l’aérodrome, il croisa Kassandra avant Sucre – il savait que le second ne serait pas loin des hélicoptères, mais il n’en était pas certain pour la jeune fille. « Monte avec moi, on va toucher ces salopards depuis le Cobra pour les mettre à terre. Je pilote, tu tires. » Précision inutile tellement elle était évidente. Sans attendre son assentiment, il courut vers le cockpit dans lequel il s’installa sans perdre une seconde, démarrant aussitôt l’engin – pour pouvoir décoller dès que Kassandra serait montée, et entendre les communications, si nécessaire.

Concentré sur le vol, il écoutait tout de même attentivement les messages qui lui parvenaient, se réjouissant à chaque chute – plus que huit avions… Ils devaient aider ceux qui maniaient les canons anti-aérien. La voix d’Eddie emplit à nouveau l’habitacle. Adrienne, un troisième avion touché, à abattre.

Spoiler:

Attend, fit-il plus pour lui même que pour Eddie. Le militaire s'accrocha à cet instant tandis que l'israélien scrutait le ciel et souffla longuement. Il voulait le bon moment. L'instabilité de sa tour n'était pas pour l'aider, c'était d'autant plus frustrant qu'il devait aviser en conséquence de ça. Maintenant, lâcha-t-il soudainement.

Le canon anti-aérien fit feu et en un coup, l'un des avions se prit la charge de plein fouet avant de se disloquer et tomber à l'eau. Réplique expéditive à nouveau, les deux hommes quittèrent leur abri et l'homme s'empara du talkie en avisant autour de lui. Limité dans ses actions avec une machine qui ne pourrait pas aller au maximum de ses capacités, l'israélien pensait stratégie désormais :

Levi à Adrienne, avion abattu, avertit-il la pilote. Ici Levi, notre tour est instable, je change de poste, annonça-t-il, talonné de près par Eddie.

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Ils quittèrent tous les deux la tour juste à temps. Fragilisée par ce qu'elle venait d'encaisser, cette dernière s'effondra peu après et Levi, comme Eddie, se retrouvèrent dans un nuage de poussières et de débris l'instant suivant. Ils échangèrent un regard avant de foncer vers la tour la plus proche, celle qui pourrait les faire travailler. Caleb leur laissa la place, conscient que Levi n'avait plus grand chose à prouver. Ils évitèrent sur la route une salve violente qui manqua de les tuer. Par chance en atteignant la position attendue, l'israélien avait tout de prêt et pu se mettre à tirer.

Pourquoi j'en vois plus que quatre ? Grogna l'homme en fronçant les sourcils, avisant autour de lui. Trois venaient de bifurquer à l'évidence, et il tourna le regard vers Eddie. Préviens-les !
Tout de suite, fit-il alors quand Levi tira une fois et manqua sa cible dans la foulée. Une injure lui échappa, il ne pouvait pas se permettre de foirer, pas alors qu'une réplique cinglante fragilisa également cette tour : Eddie à Adrienne, nous avons perdu de vue certains avions, ils ont changé de voie !

A nouveau ils échangèrent un regard.

Vous les avez en visu ? S'inquiéta Edward, dans l'attente d'une réponse.

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Le moteur rugit, Crownfield me fait signe que les armes sont chargés. J’avance sur la piste, j’ai très peu de temps. Dès que je suis dans l’axe de la piste, je pousse le moteur à fond et je m’élance… Dès que la vitesse est suffisante, je décolle, il est temps de prouver que je suis une grande pilote, comme grand-père : « Je suis en l’air. » et ça va chier.

Mes camarades m’ont rendu compte de l’évolution constante de la situation. Je suis très heureuse de constater qu’ils savent manier les canons de DCA et que plusieurs avions sont déjà en flamme. Ça en dit long sur la qualité des pilotes de New-Eden : « Reçu. » Sarah me rapporte la formation des P47. Je ne lui réponds pas directement : « Continuez à transmettre, même si je ne réponds pas. » Je prends aussi rapidement que possible de l’altitude, j’entends que les avions se sont séparés. Je décide de prendre en chasse ceux qui ont bifurqués.

Ils sont idiots, je ne vois que ça, comment ont-ils fait pour ne pas me voir ? Je l’ignore, mais je ne compte pas les laisser réparer cette erreur. Je pousse le manche vers l’avant et j’entame mon piqué, je vise l’appareil du centre, probablement le leader : « J’attaque. » Dès que le P47 emplit mon viseur, je presse les boutons de mes armes. Les mitrailleuses et les canons crachent une rafale. Courte et précise. Tout dans l’aile droite, de la fumée puis une explosion, probablement les munitions. L’aile est arrachée nette. Je passe entre les deux ailiers, un coup d’œil, ils me poursuivent, mais je vais trop vite pour eux.

Je tire ensuite le manche vers moi pour entamer la ressource. Le sang quitte le haut de mon corps sous la force des G et je reprends de l’altitude avec l’aide de la vitesse accumulé. Les quelques rafales qu’ils me lancent passe au loin. Je note que l’un d’eux semble endommagé, j’ai toutes mes chances contre eux. Ce sont des amateurs et moi je suis un aigle.

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Continuez à transmettre. Levi ne prit pas la peine d'adresser un regard à Eddie, qui hocha la tête pour lui confirmer qu'il s'en occupait. Alors que l'israélien rechargeait de son côté, il se positionna à nouveau pour pouvoir tirer, cette fois : pas question de manquer quoi que ce soit. Il allait en toucher un, d'une manière ou d'une autre. Il inspira et coupa sa respiration dans la foulée, avant de tirer une salve efficace. Et comme annoncé, oui, il toucha.

Eddie, avion touché, mais encore en état de voler, précisa son voisin dans la foulée.

Levi avisa autour de lui, essayant d'estimer les dégats de la tourelle. S'ils devaient la quitter dans la précipitation encore pour éviter de se faire embarquer avec, alors il devait être prêt et le voir. Voilà qui faisait beaucoup de choses à penser.

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