Ils étaient tous les trois arrivés non loin de la zone d’entrainement quand ils virent passer l’hélicoptère et de sa cargaison. Phelbs leur ordonna à tous les deux de filer se mettre à l’abri, et même si le scientifique aurait bien voulu l’en empêcher, il ne put que regarder filer l’avocate droit dans la direction du danger. Mâchoires crispées et cœur battant, l’autrichien hésita avant de se tourner vers Calypso qu’il se devait de mettre à l’abri – plus que quiconque encore. « Allons-y, d’autres vont la rejoindre... » Sa main frôlant la sienne, le scientifique se mit à allonger le pas en direction de l’abri de la zone d’entrainement.

Dehors, les choses commencent à se gâter. Son talkie grésille plusieurs fois – ne les incitant qu’à presser le pas encore plus. Des rôdeurs avec des bombes, de mieux en mieux.  L’attaque contre eux était savamment organisée – à tel point qu’il était difficile de ne pas se demander comment ils en savaient autant sur la disposition de leur campement. La destruction du complexe scientifique en était une preuve ; ils savaient où frapper, avec précision. A quel point savaient-ils ? Comment avaient-ils eu toutes ces informations ? Une attaque de cette ampleur ne se coordonnait pas en quelques heures alors, comment ? Des questions qui tournaient encore et encore dans son esprit, à mesure qu’ils se rapprochaient de l’abri souterrain, évitant la confrontation directe avec les rôdeurs - autant que c'est possible.

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Évidemment, le fait d'arriver avec de telles nouvelles n'allaient pas particulièrement mettre en joie les autres. Il se doutait qu'un vent de panique risquait de souffler sur Bainbridge, et possiblement leur faire perdre le peu de maitrise qu'ils avaient jusqu'ici. Levi tâcha de faire passer l'agacement puissant qu'il ressentait et de se concentrer sur la situation : il fallait un plan, le premier réflexe qu'il avait été de rassembler quand même les morts au même endroit et de les conduire dans une zone dégagée pour s'assurer qu'il n'y ait pas de victimes ou d'avantage de dégâts. Layla eut à l'évidence le même but :

Levi aux responsables, rassemblez les morts et amenez les dans une zone dégagée, vous avez le temps du compteur, pas une de plus, pour les disposer et les abandonner : si vous avez des montres, réglez-les ! Leur ordonna-t-il en pressant un peu plus l'accélérateur. Lorsqu'il déboula vers la zone d'entrainement avec tous ses passagers, il avisa les autres : J'ai besoin de la voiture, vous devez continuer à pied ou trouver un autre véhicule.

Il lança un regard assassin à Indiana, et laissa Jason quitter le véhicule.

Sean, Adrienne, retrouvez les autres, je vais ramener les morts et les conduire jusqu'aux postes de garde, ensuite nous devrons nous assurer qu'il reste dans la zone en établissant un périmètre de sécurité, qu'ils ne devront pas franchir ! Trouvez un moyen pour les repousser et les tenir à distance, fit-il en jetant un coup d’œil à sa jauge d'essence, à l'état de son pare-brise. Au pire, ça, ça ne l'empêcherait pas de faire des drifts ; il était temps de jouer du klaxon pour lui.

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L’avocate avait atteint l’abri qu’elle cherchait, jeta un œil aux alentours pour s’assurer qu’elle n’avait pas été rattrapée, souleva la trappe et… la voix de Levi la glaçait dans le talkie. Des bombes. Dans les rôdeurs. La tête lui tourna, le contre-coup de l’adrénaline et de son cœur qui turbinait en continue depuis… longtemps. Elle s’assit dans les marches en bois, la tête entre les mains.

Quinze minutes.

Il fallait qu’elle réfléchisse. Ne pas laisser l’horreur de cette attaque lui saboter les méninges, ni l’urgence la tétaniser. Fort Ward avait déjà prouvé beaucoup en encaissant les attaques aériennes, ça ne pouvait pas se terminer comme ça. Il fallait qu’elle trouve le fil conducteur qui les sortirait de l’approximation…

Quinze minutes.

La voix de l’israélien, encore. Rassembler les morts dans une zone dégagée. Le problème, c’était leurs abris un peu partout, qui pourrait s’effondrer si la détonation se faisait au-dessus de leurs têtes, mais…

- June à tout le monde : allez chercher des véhicules, disposez-vous sur la plage et bloquez le klaxon, sans le savoir, son appel faisait écho à celui de Layla, bloquez les klaxons et abandonnez les voitures. Cachez-vous à proximité, pour vous assurer qu’ils restent sur la côte.

Elle préférait perdre une partie de son parc automobile que de les voir exploser partout sur l’île. Quinze minutes. Et si les voitures ne suffisaient pas ? Leur bout d’île était grand, les voraces pourraient se laisser distraire par autre chose. Il fallait plus fort que ça…

- Trouvez Melinda, dites-lui de démarrer le ferry et de klaxonner aussi, la corne de ce genre d’engin était plus assourdissant qu’une quinzaine de voitures encore, qu’elle les attire dans la mer, June marqua une pause, reposant brièvement son front moite de sueur contre le dos de sa main, et termina : il faut aussi une patrouille. Pour repérer les trainards et les éliminer.

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Les morts rôdaient, mais jusque-là le couple parvenait à avancer sans avoir à s’en approcher – une bonne chose, alors qu’ils avaient appris qu’avec les bombes, il ne valait mieux pas trop s’en approcher, ni risquer de les faire exploser. Le souffle court et le cœur battant, Friedrich avançait, ne regardant par-dessus son épaule que pour s’assurer que Calypso était toujours bien là, à côté de lui. Jusqu’à ce que les derniers messages qui leur parviennent via le talkie ne le fassent ralentir, jusqu’à s’arrêter. A son côté, la scientifique le dépasse de quelques pas, avant de se tourner vers lui, ancrant un regard interrogatif vers lui. Un soupir, il souffle bruyamment avant de lui dire : « Je vais chercher une voiture. » Lui dit-il. « Va te mettre à l’abri… S’il te plait. » Il n’attendit pas sa protestation pour démarrer et changer de direction pour se rendre vers les véhicules entreposés plus loin.

L’autrichien cavala, aussi vite qu’il put pour rejoindre les véhicules. C’est sur une Jeep qu’il jette son dévolu, montant à l’intérieur et tournant la clé de contact. Il sursauta quand il entendit la portière côté passager s’ouvrir à la volée. Calypso. Il la regarda d’abord avec surprise, avant de froncer les sourcils. « Je t’avais dit d’aller te mettre à l’abri. » Lui souffle-t-il, la respiration toujours saccadée par la course. En route donc.  

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Des bombes.

Chaque rôdeur ici avait une bombe, et au moment d'exploser... Elle n'osait pas imaginer le massacre que ça pourrait orchestrer. June avait disparu alors que les talkie grésillait en annonçant le nouveau plan. Réglant sa montre au moment même au Fried annonçait qu'il allait chercher une voiture en lui demandant de rejoindre l'abri.

Fried... Mais déjà, il venait de lui tourner le dos pour partir en directions des voitures alors qu'elle soupirait longuement.
C'était définitivement mal la connaître.

Ce fût à son tour de courir sans s'arrêter, jusqu'à ce que les véhicules n'apparaissent enfin dans son champ de vision. Reconnaissant la silhouette du scientifique alors qu'il claquait sa portière et qu'elle ouvrait celle côté passager dans le même écho. Ne lui offrant pas un regard alors qu'elle attachait sa ceinture, tandis qu'il reprochait son manque de coopération.

Je n'ai pas entendu. se contente t-elle de lui répondre avant de relever les yeux vers son regard froncé par la contrariété. C'était une excuse comme une autre. Pinçant un instant les lèvres avant de reprendre. Le chrono est réglé.

Déjà, la jeep fonçait en direction de la plage. En espérant que le klaxon attire un maximum de mort à leur suite.

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