Très peu de chance que je me met à chanter. Mais tout seul, en travaillant ou chez moi, je dois avouer que ça m'arrive assez souvent. Mais de là à chanter réellement devant quelqu'un, très peu de chance, honnêtement. Mais je rigole simplement à la légèreté qui peut se dégager de Kerwan. Dans un sens, j'étais plutôt content de trouver quelqu'un d'autres avec un avis similaire. Et prêt à le partager, surtout.

- Disons, qu'on pouvait prendre le temps de ne rien faire. C'est un peu compliqué, à présent.

Box terminé, place au second et je m'occupe de récupérer les instruments alors que Kerwan s'occupe de la brouette déjà bien emplis. La discussion va bon train mais il avait raison. Ils ne pourront finalement jamais manquer de ce qu'ils n'ont jamais connus. Je suppose que le jour où j'aurai des enfants, ça sera la même chose.

- D'un autre côté, ils grandissent dans un environnement difficile à l'extérieur. Je me dis qu'on avait la belle vie, au fond.

J'attrape finalement une pelle avant de me mettre à environ un mètre du brun, ramassant tant bien que mal avec un poignet immobilisé. Mais j'y arrive, petit à petit et en prenant évidemment, mon temps. Je qualifie l'odeur de difficilement appréciable et l'éclat de rire déclenche un certain amusement chez moi. Je me concentre toutefois sur la tâche. Parce que c'est bien la raison pour laquelle je suis venu ici. Pour aider. Je m'intéresse un peu à lui, du moins à ce qu'il faisait avant tout ça.

- Je comprends. Ca devait être quelque chose de gratifiant et de génial à faire.

Je ne pourrais pas être agent immobilier de mon côté, à dire vrai. Parce que ce n'est pas vraiment un domaine qui me plairait à dire vrai. Je crois que je suis tombé dans le bon sans jamais faire autre chose de mon côté, ce qui est plutôt une bonne chose.
Mais je souris doucement quand il semble reconnaitre la boulangerie où je travaille. Il y a tellement de passage que je ne retiens pas tous les visages.

- Avec plaisir ! Je suis surtout à l'arrière mais de temps à autres, je m'occupe de l'avant alors passe quand tu veux pour dire bonjour. Ca me fera plaisir. Oh non, ça va. Je pense qu'après plusieurs années, le corps s'y habitue. Il y a des jours plus durs que d'autres.

Le plus chiant dans l'immédiat reste mon plâtre. Parce que je ne suis pas aussi efficace qu'en temps normal. Mais je me dis que ce n'est que l'affaire de quelques semaines. Je pourrais reprendre un travail tout à fait normal par la suite. Et je pense que mes collègues seront tout aussi heureux de me voir à 100%.

- Je ne travaille pas aujourd'hui et je suis un peu à mi temps disons avec mon plâtre alors. J'ai du temps libre.

Je le laisse repartir avec la brouette avant de fermer le box à présent nettoyé. De visu, je sais qu'il en reste deux. Ce qui ne devrait pas mettre trop de temps vu que l'on est deux à présent. J'attends finalement le retour de Kerwan pour pouvoir me diriger vers le troisième box.

- Deux, au final. Mais on devrait aller vite. Tu as déjà des enfants ?