- Tant mieux, rétorque froidement Mei-Lin.

Elle se lève, lisse machinalement sa robe et s’apprête à partir. Malheureusement, elle n’a fait que deux pas que la domestique revient, pour l’informer d’une autre visite impromptue. La sino-américaine hésite FORTEMENT à répondre de la prétendre malade, pour échapper à cette acte social forcé. Finalement, elle laisse échapper un soupir exaspéré qui laisse clairement comprendre son opinion, puis se rassoit.

- Faites entrer, mais dites bien que je n’ai pas beaucoup de temps.

Au moins, ça ferait une personne pour l’aider à supporter Daisy. Ça ne pourra pas être pire… si ?

Daisy n’avait jamais eu la prétention de croire que cette entrevue pourrait mieux se passer. En réalité, elle ne pouvait pas s’attendre à autre chose qu’à la froideur et la distance de Mei-Lin. Daisy aura essayé, on ne pourrait pas lui reprocher une quelconque tentative auprès de Mei-Lin. La future mère avait pourtant un aperçu de la vie que pouvait mener son ancienne camarade. Son époux, aussi charmant pouvait-il être, n’était pas un homme tendre et avait la main levée facilement.

Mei-Lin se résigne, et laisse entrer la personne annoncée. Une des épouses avec qui Mei-Lin semblait cohabiter. Daisy lève le regard et dans un sourire poli, salue la nouvelle arrivante : Summer O’Odonnel. Daisy avait avait entendu parlé, et rarement en bien à vrai dire. - Bonjour, Mrs. O’Donnel. Daisy, Daisy Newman, enchantée. J’espère que ma présence ne vous dérange pas. déclare Daisy.

- Tu ne déranges pas du tout ! Intervient Mei-Lin avec un sourire aussi faux que toute cette mascarade, Summer, tu tombes à pic !

Cette fois, la sino-américaine se relève – pour de bon. Maintenant qu’elle savait que la visite n’est autre que l’une de ses pestes de… co-épouses – si tant est que ce terme est bien voué à exister – elle n’éprouve aucun remord à faire fi des politesses. Ceci dit, elle tire sa chaise et invite sa cadette à s’y installer d’un geste encourageant :

- Je suis sûre que vous avez des tas de points communs toutes les deux, ses lèvres s’étirent plus encore, mais ses prunelles reviennent provoquée Daisy, je vous laisse faire plus ample connaissance, je dois malheureusement m’éclipser. J’ai tellement de choses à faire !

C’est ironique bien sûr : l’accent posé sur un mot appuie ô combien elle trouve cette situation absurde et insultante. Elles ne sont que des pots de fleurs, utiles à recevoir une graine et à la faire pousser, jusqu’à ce qu’elle soit trop « vieilles » et remplacée par un pot neuf. Elle ne se fera jamais à cette vie.

Jamais.