Son regard se pose avec lenteur sur la batisse, relevant brièvement le poing pour indiquer à la troupe de s'arrêter, sitôt qu'ils sont enfoncés dans ce qui autrefois, avait dû être un semblant de parking plein air. Silencieuse, alors qu'elle avise le drap qui flotte encore sur le dernier étage, plissant brièvement les yeux sous ses peintures. De visu, le bâtiment semblait désormais vide de toute âme humaine depuis des années. Dans ses vitres brisées, le silence oppressant qui les enveloppait comme un linceul, ou le murmure du vent en écho aux bruits des sabots étouffés par l'épaisseur de la neige.

On parle le moins possible, une fois à l'intérieur. annonce t-elle derechef. Si ils ne maîtrisaient pas intégralement la langue des signes, au moins Waban et Sahale avaient-ils fait en sorte qu'ils en maîtrisent le minimum. Jetant un bref regard à Nolan, unique non combattant de leur équipe avant de ramener à nouveau ses yeux noirs sur l'hôpital, alors qu'ils descendaient tous de cheval pour les mettre en sécurité. Se débarrassant de sa cape pour la fourrer dans l'un des sacs de Dune, histoire de s'éviter des complications en intérieur. Et si le bus qui bloquait l'entrée n'annonçait rien de positif, il n'empêchait. Ce n'était pas cette zone ci, qui l'intéressait, mais plutôt l'escalier rongé par la rouille, quoi que son équilibre ne semble précaire. Mais au moins ? Ils s'éviteraient un rez de chaussée et un dédale de couloirs, dans l'espoir de trouver au plus vite les endroits à nettoyer pour permettre aux équipes médicales de prendre le relais par la suite.

Un bref signe à l'unique natif de son groupe, lui indiquant rapidement l'escalier d'un bref signe de tête. Tu serai capable de monter la-haut ? s'enquit la brune en venant signer chacun de ses mots, avant de revenir à son équipe.

Il faut qu'on trouve un moyen de passer. Il y à une fenêtre brisée à l'étage, si on parvient à y grimper, ça pourrait être un bon point de départ pour se repérer et accéder aux départements ? Le supposait-elle, du moins. Lisandro et Nolan seraient sans nuls doute plus informés qu'elle sur la question, elle n'en doutait pas une seconde.

Mais est-ce que tout le monde validerait cette idée ? Si aucun rôdeur ne semblait penché à la fenêtre à leur vue, les ossements éparses au pied de cette dernière lui firent brièvement plisser le regard. Revenant aviser les débris de l'étage, pinçant brièvement les lèvres. Certains avaient visiblement préféré se jeter d'en haut, que de prendre le risque d'être happé. Dans le doute, débarrassez vous de tout ce qui pourrait vous gêner en intérieur... Si elle n'aimait pas de base les hôpitaux, l'idée de devoir courir dans des couloirs restreints et manquer de s'accrocher quelque part, encore moins. Et la vie de ses combattants passerait en priorité, sur le risque d'avoir froid.

Spoiler:

A l’instar du chef de groupe, la militaire redresse les yeux bordés de peinture noire sur la bâtisse, plissant le front à la lecture du signal de détresse affiché sur le drap couvrant le haut de l’hôpital. Au moins, l’équipe est prévenue que ce qui les attend à l’intérieur des lieux ne sera probablement pas de tout repos. L’hôpital renvoie une image aussi froide que la météo du moment, et il est impossible d’ignorer cette brise mortelle et glacée qui accompagne talons et sabots du groupe depuis leur départ de la réserve. Bien. Alea Jacta Est. Ils sont ici, ils ont un job à remplir, cela s’arrête là. La Dame ne se fait donc pas prier et imite Nima, attachant sa monture dont elle flatte une dernière fois l’encolure, juste avant de rejoindre la discussion en cours. Les points d’accès de l’hôpital ne sont pas évidents à définir, bien qu’il y ait plusieurs cheminements qui se dessinent sous leurs regards aiguisés.

Avisant tour à tour ses camarades, ses prunelles s’attardant de brèves secondes supplémentaires sur le chilien et sa sœur de cœur, la militaire croise les bras et écoute attentivement le premier plan échaudé par la Lakota. Si l’idée proposée n’est pas mauvaise, O’Connell redoute quelque peu la fiabilité de l’escalier de secours désigné, craignant qu’il ne tienne pas le poids des survivants, au risque de leur faire perdre plus de temps s’il venait à lâcher abruptement. Pourtant, clairement, cette option serait sûrement la plus efficace pour accéder sans tarder aux locaux médicaux, ce qui la fait renifler, concentrée. Un risque comme un autre, finalement, car tout est sujet au moindre danger. Frances hausse alors les épaules : « Soit on passe par l’escalier de secours, soit on tente notre chance par le parking. » Propose-t-elle en éventuelle seconde option,  pointant du menton un panneau donnant la direction des sous-sols. Par expérience, ils savent bien que des accès relient automatiquement l’intérieur des locaux aux emplacements de stationnements, c’est inévitable. Pour autant, personne ne peut prédire si l’une des quelconques issues proposées ne regorgera pas de morts en manque de chair fraîche. « Moins précaire, mais moins direct également. » Du pour et du contre, ça n'en manque pas pour les uns comme pour les autres.

En somme, Frances suivra la meilleure option, en bon soldat. « Si l’escalier est suffisamment stable pour supporter notre poids, ça devrait aller. » Et si chacun se sent de saisir cette perche et de miser sur son équilibre, ma foi, autant s’y mettre de suite. L’afro-américaine sous-entend néanmoins que l’apparence actuelle de l’exit n’est pas du plus bel état et rajoute également : « Y a peut-être déjà eu du passage par ce chemin, d’ailleurs. » Les fenêtres brisées au premier étage qui mènent à l’escalier donnent l’impression que soit quelqu’un a essayé d’entrer par-là, soit d’en sortir. Peut-être du temps des débuts de l’épidémie mais qu’importe, dans tous les cas, ça rend cette option d’accès assez viable pour leur groupe, s’ils partent de ce principe là. « Est-ce que chacun se sent de passer par-là ? » C'est surtout ça, qui compte. Si non, autant miser sur la constance du bitume et du parking.

Spoiler:

Général:

Résumé:

Les enjeux de cette expédition le laissent particulièrement silencieux et soucieux alors qu’ils avancent doucement dans la neige en direction de l’hôpital de Yakima. L’édifice semble intact de loin, seul les affres du temps l’ont partiellement rongé, quelques vitres brisées ça et là, et ce triste étendard flottant encore au vent pour demander de l’aide. L’aide est-elle seulement venue pour eux, un jour ? La question demeurera sans doute sans réponse. Mais le silence presque religieux avec lequel ils avancent pose bien l’ambiance de cette matinée hivernale.

Tout comme les autres, il descend du dos de Sabran pour le mettre à l’abri, posant sur son dos et ses reins, la lourde cape épaisse qu’il avait portée sur la route. Une caresse à l’hongre, avant de le laisser et de se tourner vers Nihima menant cette expédition. Levant son visage grimé de noir, il tente d'analyser au mieux ce qui se présente à eux. Le bâtiment à de ça qu’ils n’ont pas trente-six solutions pour se frayer un passage. Ayant perdu l’expérience du terrain après ces trois années à Nisqually, Lisandro reste silencieux devant les perspectives envisagées. Son regard se porte vers les escaliers désignés, sans lui inspirer grande confiance. La proposition de Frances, près de qui il s’est naturellement placé, lui semble plus sûre - du moins, quand il s’agit de ne pas se voir dégringoler les étages en passant à travers une marche trop rouillée.

L'artificière s’exprime à son tour, envisageant déjà une porte de sortie retentissante au besoin. Mais soit, ce n’est clairement pas lui qui donnerait des conseils en discrétion. « Ce qui me retient, moi… C’est si ça devient notre seule porte de sortie… » La question de poids est non-négligeable quand on a Duncan dans l’équipe, ou la crainte d’être trop maladroit pour passer sans encombre. « Le parking est sans doute moins direct, mais si ça dégénère je ne tiens pas vraiment à confier notre fuite à cet escalier… On ne sait pas à quoi ça ressemble à l’intérieur. » Après, déblayer l’entrée par le parking leur prendrait probablement du temps. « Ah moins que quelqu’un ait envie de tester sa solidité… » Qu’il suggère ensuite, sans spécialement se montrer plus volontaire que ça. Il n’est pas spécialement le plus agile, ni le plus léger de l’équipe pour s’y risquer. Mais si c’est ainsi que les choses se décident, il suivrait le mouvement.

Equipement:

Résumé :

Si en temps normal, j’aurais eu tendance à bavarder avec les uns et les autres dans ce genre de sortie, jusqu’à ce qu’on arrive à notre objectif en tout cas, là j’ai été bien plus silencieux que d’ordinaire. Les réserves pratiquement vides de l’infirmerie étant une source de préoccupation suffisante pour que je sois pas enclin à raconter des conneries, j’ai pas vraiment eu à me justifier de mon état d’esprit actuel. Heureusement, quand on est allés demander une plus grosse expédition pour essayer de renflouer les stocks, ça n’a posé aucun problème.

J’ai lu et relu la liste de ce dont on a absolument besoin et c’est avec une appréhension qui me pèse sur l’estomac depuis des semaines que j’ai fini par me proposer pour accompagner cette expédition. En espérant, comme à chaque sortie, que le médic que je suis ne sera d’aucune utilité et que tout se passera le mieux possible. Spoiler alert, c’est pas souvent que ça arrive malheureusement. Et mon appréhension monte d’un cran quand je vois l’hôpital repéré par Quinn pendant nos recherches. Mon regard s’attarde sur l’immense drap délavé par les mois, les années même, alors que je me retrouve plongé, l’espace d’une seconde, sept ans en arrière, quand les premiers cas sont arrivés à l’hôpital et que tout s’est cassé la gueule.  

Une fois les chevaux arrêtés, j’écoute les échanges en silence, tirant sur les manches de ma tenue, étonné d’être autant à l’aise dedans alors que je l’ai portée avant juste pour l’essayer. Et je finis par souffler, en direction de Nihima. « Il faudra qu’on se rapproche d’un ascenseur ou de l’accueil. C’est là qu’on aura les panneaux pour savoir quels sont les endroits intéressants. » J’ajoute, les images de mes derniers jours en tant qu’interne flottant encore dans mon esprit. « Je sais pas comment ils ont fini par… tomber ici. Mais là où je bossais, ce sont les urgences qui ont pris direct le plus cher. Alors, si on passe par le parking, il faudra qu’on fasse attention à l’entrée des urgences. » Bon, j’ai pas du tout vu où elle pouvait être et si ça se trouve, mon information sert absolument à rien, mais au moins, je fais pas juste le touriste quoi.

Spoiler:

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