Quand le chilien relève les yeux, c’est pour voir le jeune Waban agacé par leur manque de discrétion. L’homme observe rapidement l’échange en ne comprenant que l’essentiel du message avant qu’un son lourd ne vienne leur remettre les idées claires. Un râle. Enfin non, pas un râle. C’est plutôt comme un chant lugubre porté par plusieurs voix - beaucoup trop. Sa mâchoire se crispe, tous ses sens se mettent en alerte.

Prudemment ils sortent, pour apercevoir cette barricade sommaire qui retient cette armée de morts contenue au service de traumatologie. Evidemment. Avec la morgue, c’était un service qui avait dû être rapidement condamné. Cette épidémie avait pris tellement de monde de court. Tous ces visages en partie en décomposition, écrasés contre la vitre, semblaient avoir retrouvé vie après des années en sommeil. Leur présence en ces lieux vient animer cette non-vie monotone, cette foule s'agglutine et pousse comme un seul homme contre les vitres qui menacent de céder. Ils n’ont plus le temps.

Et Nihima le sait. La native prend rapidement les devants pour organiser les troupes. Lisandro crispe les mâchoires à l’idée de séparer le groupe, mais hoche la tête d’assentiment. Les deux options qui s’offrent à eux ne sont pas des plus réjouissantes, mais déjà le duo de natif a filé vers leur mission. En silence, le groupe se décide et la salle de garde des infirmières devient un point de repli le temps que la horde passe. Tout le monde s’active, le plus rapidement possible. Nolan s’active, puis Erin s’épuise alors le chilien décide de venir lui prêter main forte.

Il s’attelle à ramener l’armoire désignée vers la porte mais celle-ci est encombrante. Puis sa douleur aux côtes lui souffle d’y aller plus doucement. Le croque-mort le sait, forcer ne ferait qu’aggraver la blessure potentielle qu’il s’est fait. Pour autant, toute barricade sera bonne à prendre, n’est-ce pas ? Il faut que cela tienne. Il est obligé d’ignorer cette angoisse qui lui vient alors que la peur de rester piégé dans cette pièce le saisit - un court instant. Mais les enjeux sont bien plus grands que cette peur qui l’étreint. Alors il avance, péniblement mais il avance, avec l’armoire vers l’entrée du local.

Equipement:

Résumé :

Général:

Résumé:

Spoiler:

Le compte à rebours ne tarde pas à se rappeler à eux sitôt que le son familier de la mort perce les murs. La militaire soupire, pas spécialement surprise, pas non plus totalement inconsciente que son réflexe assassin ait pu provoquer un éveil soudain. Qu’à cela ne tienne, ce qui est fait est fait, et il leur appartient désormais d’agir vite. Leur leader n’attend pas une seconde de plus pour scinder le groupe en deux. La mâchoire de Frances se crispe à l’annonce, mais elle obtempère, comme à l’accoutumée. Bon petit soldat oblige, mais surtout parce qu’il n’y a pas à tergiverser. Le flot des morts du côté du service Traumatologie ne laisse guère d’options pour les combattants. Et tandis que Nima et Waban s’éloignent avec un objectif en tête, la Dame se concentre, quant à elle, déjà sur les autres.

Le choix est ainsi vite opéré, le restant du groupe se décidant à se barricader dans la salle des soins infirmiers. Si O’Connell n’est pas persuadée que cette option soit meilleure qu’une autre, elle ne se fait pas prier dès lorsqu’il est question de participer à l’effort collectif. Elle grogne néanmoins à l’écoute des soupirs ou des propos de certains, peu satisfaite par cet énervement soudain. A son tour de contenir un silence signé, qui ne changerait rien à la donne, pendant que leurs deux alliés guident la horde en dehors de leur chemin. De toute façon, ce n’est certainement pas en pestant inutilement qu’ils vont arranger leur situation. De fait, l’afro-américaine ne fait montre d’aucun sentiment particulier, impassible à son habitude, percevant l’ambiance poisseuse qui a de quoi en faire stresser plus d’un. Ils s’organisent au mieux, et elle ne va pas en rajouter une couche alors que l’urgence de la situation est on ne peut plus évidente pour tous.

Se pressant, donc, elle laisse les uns et les autres bloquer tour à tour les accès à la pièce. Derrière Duncan, la Dame l’observe quelques secondes s’épuiser contre une armoire retors, avant que la chute d’un objet de bronze n’interrompt définitivement ses mouvements. Rapidement, Frances capte le regard des deux médics, et désigne de ses mains le troisième bonhomme : « Nolan ou Lisandro, occupez-vous de son épaule. » Sans plus attendre de son côté, elle prend sa relève et se place de biais, contre le mobilier qu'elle pousse jusqu’à l’entrée de la pièce, sans un mot de plus. Dans sa lancée, elle attrape un fauteuil de bureau, qu’elle cale adroitement sur le reste de la barricade improvisée, pour finir par se reculer et admirer le résultat. Hmpf. Ce n’est pas fameux, mais ça fera l’affaire. Le calfeutrement n’a pas vocation à durer indéfiniment, de toute manière, car ils ne comptent pas s’éterniser ici plus que nécessaire.

Spoiler:

Résumé:

Si tout semblait silencieux autour d'eux, s'il n'y avait que les chuchotements des membres du groupe avant qu'ils ne se mettent enfin à tous signer, le silence s'avère coupé d'un seul coup. Waban sort de la pièce pour regarder la section traumatologique, à en juger par l'inscription. La double porte barricadée semble être poussée de l'intérieur, des râles se font entendre et il est inutile de regarder plus de quelques secondes pour savoir que celle-ci ne tiendra plus très longtemps.

Le ton est donné. Waban ne remet en aucun cas en cause la décision de Nihima. Servir d'appât, attirer le plus de mort possible hors de l'étage pour pouvoir assurer aux autres d'être en sécurité. Waban capte rapidement le regard de Vi. '' Tout ira bien. " Qu'il signe. Oh, il sait qu'il peut se tromper. Qu'il peut s'agir de la dernière fois qu'ils se voient. Suivant Nihima hors de la pièce, la porte se fermant tout aussi rapidement. Waban se dirige vers l'escalier et pose les yeux sur Nima. " Warcry? " Il fallait faire du bruit. Et le Warcry était ce qui serait le plus efficace.

Lorsque la double porte de la traumatologie cède, c'est une armée de mort décharné. Waban en avait vu plus d'un mais l'état de ceux-ci était... préoccupant. Non nourri depuis un moment, assurément. Il faut réagir en seulement quelques secondes. S'engouffrant dans l'escalier tout en s'arrêtant au centre des marches, Waban poussa pour la première fois sur ses cordes vocales. Si son mutisme l'empêche de parler, les sons et cris ne sont en rien impactés. Poussant son plus beau Warcry, en compagnie de Nihima, Waban prit ses jambes à son cou lorsque l'armée de mort se précipita vers les escaliers.

Si Waban court vite, les marches défilent sous ses pieds. Trop rapidement peut être puisqu'il glisse sur l'une d'elle. Sa cheville droite se tord soudainement dans un angle douloureux. Waban dévale les deux dernières marches et s'écrase au sol. C'est Nima qui l'aggripe pour se redresse alors que la douleur se lit sur son visage.
C'est en boitant, encore, que Waban pousse la porte menant vers le rez-de-chaussée. S'il n'y avait pas l'armée de mort dans leurs dos, le rez-de-chaussée serait tout aussi calme que le reste de l'hôpital. Waban pivote à droite et s'engouffre dans les toilettes. Lorsqu'enfin Nima s'y engouffre, Waban claque violemment la porte.

Quelques secondes de flottement avant que deux râles ne soient finalement entendus. Râles provenant des toilettes. '' Hm. " Waban se redressa et d'un coup de Tomahawk, frappa le décharné qui s'écroula. Le second y passe bien rapidement sous ceux de Nima. '' Se tartiner de trippes...?" Grimace de dégoût bien vite affiché sur son visage mais Waban s'exécute, se tartinant de sang et autres organes avant de se tenir finalement au lavabo. '' Maintenant quoi..."

Spoiler:

Son sang ne fait qu'un tour en avisant les morts qui s'entassent devant une barricade qui ne tient plus, alors qu'elle échange un bref regard avec Waban. Ce serait lui, qui l'accompagnerait dans l'enfer. Jetant un regard à son équipe chargée de se mettre en lieu sûr, avisant les combattants. Vous protégez l'équipe médicale. Sans eux, ils ne risqueraient pas de faire de miracles après tout. Un dernier hochement de tête aux demandes alors qu'ils ne disparaissent sur le point de départ, avisant Waban en l'invitant à reculer d'un premier pas. Venant porter la main à son épée avant d'opter plutôt pour son poignard, hochant la tête à la question silencieuse du nagii. Warcry. De toute manière, ils ne pouvaient pas se permettre d'être discrets, s'ils espéraient pouvoir en attirer un maximum dans leur sillage. Inspirant profondément alors que les portes de la traumatologie s'ouvraient sur une armée de mort, donnant le signal à Waban de passer en premier dans les escaliers, avant de transmettre l'héritage de ses ancêtres. Ses cordes vocales retrouvant rapidement de la voix, de manière puissante, à s'en déchirer les cordes vocales s'il le fallait. Résonnant dans cette ruine comme un chant de vie presque effrayant, rapidement rejoint par celui de Waban, offrant un regard fier à son élève.

Au moins, l'héritage de leurs ancêtres ne mourrait jamais réellement. Preuve en était, alors que l'écho de leur voix portés attirent les morts et qu'ils ne s'enfoncent en courant dans les escaliers, faisant résonner un second Hooka Hey qui pulse avec force dans l'espace cloisonné des escaliers, attirant le plus de morts possibles dans leur sillages avant qu'un mouvement à sa gauche ne la stoppe dans son chant en voyant Waban tomber. Le rattrapant par le bras pour l'aider à se relever avant de le pousser avec force vers l'avant du rez-de-chaussée, esquivant de justesse les premiers ongles osseux des morts les plus proches, courant à son tour en direction de la seule planque possible en venant s'adosser au mur carrelé sitôt que le natif à ses côtés claque la porte avec force. Fermant un instant les yeux pour espérer reprendre son souffle, avant d'entendre deux râles, rapidement stoppés quand son poignard vient s'enfoncer sans remords dans la tempe du plus proche, l'empêchant de s'écrouler à même le sol pour éviter un bruit susceptible d'attirer les râles qu'elle entend derrière la porte. Au moins auront-ils été assez rapides pour qu'ils ne viennent pas défoncer la porte tout de suite. Ne lésine pas sur le sang. Qu'elle se contente de répondre en venant plonger ses gants dans le sang noirci, enduisant rapidement le tissu de ses vêtements malgré l'odeur qui lui arrache un haut le coeur, s'efforçant de respirer par la bouche. Et maintenant ? Son regard croise celui de Waban dans le miroir piqueté de tâche d'humidité, venant lui rajouter une main ensanglanté sur la joue pour camoufler son visage au même titre que le sien.

Maintenant, on trouve une solution pour rejoindre l'étage. Le sang nous offre un camouflage temporaire, mais on ne traîne pas ici. Explique t-elle rapidement, repoussant la charogne la plus proche alors que l'odeur qui s'échappe de leur corps lui donne envie de vomir.

Si l'ascenseur est hors service, on peut toujours tenter de passer par les câbles. Propose t-elle néanmoins, alors que les râles se font plus intense derrière la porte. Le temps pour discuter se résorbait déjà trop rapidement. Ta cheville ? Qu'elle s'enquit néanmoins. Au moins, une démarche boiteuse le rendrait inaperçu parmi les morts, c'était déjà un bon point...

Spoiler: