J’essaie de pas me focaliser sur la tension ambiante, espérant que c’est juste dû à la situation un peu compliquée dans laquelle on se retrouve. Perso, je me concentre autant que possible pour me rendre utile là où je sais que je peux l’être, sans me mettre sur le chemin des autres. Ou, en tout cas, j’essaie. Mais je me sens pressé par le temps et tout sauf serein. J’aimerais que tout le monde sorte de là sur ses deux pieds et pas seulement parce qu’on a pas vraiment les moyens actuellement de gérer une blessure plus importante.

Finalement, on franchit les portes du service traumato. Et j’ai un temps d’arrêt, le cœur serré en remarquant les découvertes des uns des autres. Parce que c’est exactement ce que j’aurais pu vivre, si j’étais resté quelques heures de plus à l’hôpital. J’aurais pu me retrouver à leur place, coincé, sans savoir que personne viendrait à notre aide. Je relève quand même la tête quand Violet parle d’oncologie, incapable de cacher mon intérêt. « Y a des précisions sur ton dossier ? » Genre où serait le lieu d’opération ou une connerie du genre. On sait jamais. Sur un malentendu.

Quelques pas de plus et je m’agenouille devant quelques corps qui ont été dévorés. Un bref froncement de sourcils alors que l’un d’eux semble tenir un truc dans sa main que je récupère avec précaution. Cherchant Nihima des yeux, je signe rapidement, vers elle. Je peux l’enclencher ? Elle a un hochement de tête en réponse et, coup de bol, les piles fonctionnent encore.

Enfin, au début, c’est juste … du rien. Et la voix d’une femme qui sort de l’appareil. Il y a quelque chose d’improbable à me dire qu’elle est morte depuis sept ans mine de rien.

Docteur Enora Davis, journal de bord.
Penser à rappeler Cheng pour la conférence de mardi, et à écrire à Jodie pour son anniversai-
Tu sais que le dictaphone va te servir pour les opérations, hein ?

Quelques rires, et la communication coupe. Avant de reprendre, avant que j’ai le temps de faire quoi que ce soit.


Larissa Lyle, 34 ans. Heure du décès, 6h53, le 10 Octobre 2015
Alexander McDermitt, 65 ans. Heure du décès, 12h le 10 Octobre 2015
Joshua Stevens, 4 ans. Heure du décès, 23h43 le 10 Octobre 2015.
Tu vas trop vite, ralentis, tu veux ?
On à pas le temps, ils s'enchaînent...

- 31 Octobre 2015
Langdon est mort. La morgue à été submergée, et ---- Ne sais pas  --bien de temps ça va rester comme ça.

- 1er Novembre
Kate m'assure qu'ils reviennent même sans avoir été mordu, c'est du déli--- je l'ai ----férée en psychiatrie, pour souffler un peu.
Fleeman assure que l'opération C---- pas tarder à revenir.

- 2 Novembre 2015
---ous morts, c'est un massacre. Fleeman dit que la ra--- ne répo--- us.
--- générateurs d'urgence devraient --nir encore que--ues mois.

- 3 Novembre 2015 (murmuré)
Al--- - été mordue. C'est s-- calme dehors que ---
Pitié, quel---un. Venez nous cherch--

- 4 Novembre 2015
Ou est Fleeman ?! Il y à encore un stock d'antibiotiques à remon--- - - -étage ---érieur
Il y est déjà, tu perds ton t--- !

Les discussions s'arrêtent, et un mélange de cri d'angoisses et de douleurs se mettent à résonner. L'enregistrement dure encore de longues secondes, avant de se couper définitivement


Et j’ai un silence, appuyant sur le bouton pour arrêter l’enregistrement. « Je crois que l’étage du dessus nous attend… » Soufflé dans un murmure, alors que mon regard se perd un instant à fixer les cadavres, incapable de m’enlever de la tête la façon dont ils sont morts. Et ouais, ça me touche bien plus que je l’aurais cru.

Spoiler:

Je vais bien. Qu'elle maintient à Lisandro en repoussant sa gourde, alors que Nolan annonce d'office qu'elle devrait se laisser ausculter, lui arrachant un soupir bref. Se laissant néanmoins faire non sans grimacer, relâchant le bras de Duncan uniquement pour montrer aux deux médecins qu'elle tenait le coup, avant d'aviser Waban. Se contentant d'un bref hochement de tête à la requête de Lisandro, ne cherchant pas à discuter avant de prendre sa gourde pour en boire une gorgée rapide, histoire qu'il la laisse tranquille. Merci. signe t-elle néanmoins à Lisandro. Et tout juste à t-elle le temps de comprendre ce qui à pu se passer, que les râles reviennent. Avisant les siens s'occuper de la barricade avant de rejoindre la traumatologie, ses yeux noirs venant rapidement se poser sur Vi, qu'elle avise en silence. La tête des mauvais jours, assurément. Puis Erin, qui semble avoir les yeux trop brillants pour la normale, venant poser une main sur l'épaule de son élève pour l'inviter à se remettre en situation.

Revenant installer son épée à sa hanche et glisser son arc à son épaule non sans grimacer, alors que la nouvelle à de sombres allures de charnier, ou se mêlent encore quelques corps qui ne se relèveraient jamais. Manquant de percuter Waban qui percute lui même la porte, avisant son élève pour s'assurer qu'il ne soit pas à nouveau blessé, avant que le terme émis par Vi ne lui fasse tourner la tête. Echangeant un regard de circonstance avec Frances et Duncan, fronçant les sourcils. Ackles. Le même colonel dont avait parlé Sahale, et qui était coupable du massacre qu'avait pu connaître la réserve. Mais elle n'en dit rien, alors que Nolan et Lisandro trouvent à leur tour des fragments du passé, et que le dernier relate parfaitement l'horreur des précédents. Effleurant brièvement l'épaule du pédiatre pour témoigner de sa présence, captant le regard général pour reprendre.

Nous savons tous pertinemment ce qui à été perdu avec cette épidémie. Des femmes, des enfants, des frères. Des maris, des soeurs, des familles entières. Et sans doute une part de leur humanité à tous. Mais nous devons rester concentrés sur la mission. Nettoyer la zone, et permettre aux médecins du camp d'obtenir leur matériel. Ils auraient le temps, pour pleurer. Avoir du remord, ressentir. Mais pour l'heure, elle les voulait surtout concentrés, et aptes à le rester.

L'idée ne m'enchante pas, mais l'ascenseur ici sera toujours plus sécurisé que l'autre... A moins qu'ils ne trouvent des escaliers condamnés ?

Spoiler:

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résumé:

Spoiler:

Erin était rarement sujette aux crises d'angoisses, pourtant, celle qu'elle venait d'avoir, elle n'avait pas su l'empêcher d'arriver. La situation, les cris et le fait qu'ils soient enfermés dans une pièce avait eu le dessus sur la raison et elle avait tout simplement craqué. Si Frances et Violet se montrèrent agressives face à l'angoisse de la jeune femme, ce ne fut pas le cas de Lisandro qui vint près d'elle pour l'aider à reprendre le contrôle d'elle-même. Elle put reprendre le contrôle de son cœur grâce à sa main que Lisandro avait posé sur son cœur, et la chanson qu'il fredonna à voix basse eut pour effet de la calmer et de la rassurer. Même le sourire qu'il lui adressa après la colère de Frances parvint à lui arracher un petit sourire. La jeune femme profita du fait que certains d'entre eux tentent de barricader les escaliers pour reprendre son souffle et tenter de se remettre de cette angoisse qui persévérait avant de suivre les autres jusqu'au service traumatologique. Elle savait qu'ils allaient devoir rapidement trouver des choses à ramener au campement parce qu'ils l'auraient tous mauvaise si jamais ils devaient rentrer les mains vides.

La jeune femme était déterminée à trouver ce dont ils avaient besoin, mais, visiblement, tout ce qui avait besoin d'être trouvé l'avait déjà été. Elle ne parvint à trouver rien du tout et elle en fut désespérée. Comment pouvait-elle aider ses compagnons si elle était victime de crises de paniques et qu'elle était aveugle comme une taupe ? L'Univers avait clairement l'air de se moquer d'elle en la rendant inutile. Soudain, Duncan claqua des doigts pour attirer leur attention dans la pièce où il se trouvait et Erin approcha pour aviser ce qu'il souhaitait leur montrer. Une caisse qu'il avait ouverte et qui, selon lui, contenait ce dont ils avaient besoin.  La jeune femme eut un sourire et regarda alternativement ses compagnons.

- On devrait prendre ce qu'il y a dedans et se les repartir pour éviter que ça ne nous fasse trop lourd.

La jeune femme gardait son optimisme même si elle ne pouvait pas s'empêcher de penser au fait que cette trouvaille était beaucoup trop facile. Elle ne voulait pas non plus partager sa pensée, ne voulant pas passer pour l'oiseau de mauvais augure, surtout après la crise qu'elle avait eu un peu plus tôt/

Waban attrape la main de Duncan et sort enfin de la cage d'ascenseur. Le brun s'affale au sol, la respiration haletante. Le natif à l'impression que tout son corps est douloureux. Que la moitié de ses membres vont finir par tomber au moindre mouvement. Fixant le plafond durant quelques secondes, Waban tente de reprendre le contrôle de ses nerfs tout en se redressant pour s'asseoir. Le brun papillonne des yeux en regardant Nolan qui veut déjà démarrer des soins.

- Laisse moi souffler, deux minutes... Je sais pas, huit.

Signe t-il en tentant de ne pas bouger son bras droit. Mais Nolan veut la remettre en place et Waban n'est pas sûr de vouloir continuer à souffrir. Il hoche la tête, dépliant lentement son bras. Le natif se laisse faire, accueillant toutefois à bras ouverts le morceau de cuir glissé entre ses dents. Le silence était toujours de rigueur. Le mouvement est rapide et le claquement sonore déclenche une douleur vive. Le hurlement qu'il voulait laisser échapper est heureusement camouflé par la morsure violente qu'il appose sur le cuir. Nolan est compétent. Un bon médecin. Waban lui adresse un regard empli de gratitude. Il devait beaucoup déjà. A Nolan qui remet son épaule, pose une attelle sur sa cheville.

- Je vais bien, on doit continuer.

Mais Nolan ne semble pas bien d'accord. Boire, souffler. Waban se mit à soupirer mais s'exécuta tout de même. Il avala une gorgée, se rendait finalement compte de la sécheresse de sa gorge. Jusque là, il n'avait pas ressenti la soif, l'urgence étant trop violente. Quelques secondes de flottement avant que Waban ne pousse finalement sur ses bras, sans retenir la grimace douloureuse. Debout sur ses deux pieds, Waban laisse le petit groupe barricader les escaliers avant de les rejoindre dans la traumato. Sauf que le natif n'a pas les yeux en face des trous, oublie de se pencher pour passer l'encadrement de la porte et se la prends en plein front. Nihima percute son dos. Un regard en direction de la native.

- Hm...

Tout le monde à l'air de trouver des éléments importants. Médicaments, dictaphone, fax. Waban prends le temps de baisser les yeux sur ses flancs, d'où la corde qui à retenu Nihima à frotter sa peau à travers les vêtements. Frottant ses flancs, il reposa le regard sur le reste du groupe.

- On continue. Tu devrais demander à bander ton poignet. Est-ce que ça va ?

S'adressant finalement à Vi, dont l'état physique est finalement inquiétant. Comme celui de Nihima aussi. Mais la native ne se laissera pas approché, il en a conscience. S'approchant finalement de la blonde, il s'arrêta à sa droite. Il avait déjà faillit à sa promesse de faire attention.

Spoiler:

Dire que je suis pas super serein serait un sacré euphémisme. Quelques médicaments glissés dans mon sac – bon j’ai mis tout ce que je pouvais, j’en ai même dans mes poches – et le dictaphone glissé dans la poche avant, je suis le mouvement et le chemin découvert par Frances. Une fois au dernier étage, je me fige quand j’entends la cage d’ascenseur qui s’est cassée la gueule et je grimace, non sans me frotter le visage à deux mains pour me focaliser de nouveau sur nos recherches.

Quelques mètres dans une ambiance pesante, avec une luminosité digne d’un film d’horreur, je finis par m’arrêter devant les panneaux, les yeux plissés. Dire que je suis soulagé qu’on soit au bon étage pour l’oncologie est un doux euphémisme, même si j’ai toujours cette appréhension qui continue de me nouer les entrailles à chaque instant depuis des semaines maintenant. Sans compter que le reste pourra être tout aussi utile. Et je me tourne, mon regard accrochant celui de Lisandro, avant d’aviser les états des uns et des autres. A peine un instant de latence, avant de désigner Violet, Waban et Frances. Avec moi. On va du côté de l’oncologie et des soins. Lisandro, avec les autres. Du côté des bureaux. Autant séparer les deux médics, d’autant qu’il sait autant que moi ce dont on a absolument besoin.

J’attends que Nihima valide ma proposition, même si elle peut voir que je me retiens de trépigner sur place. J’ai besoin de savoir si on va trouver quelque chose d’utile là-bas, histoire de voir autre chose que des nuages au-dessus de nos têtes.

Spoiler: