Son nom soufflé par Nihima suffit pour le rappeler à l’ordre et le pousser à se taire. Mais me chilien n’en a pourtant pas fini avec cette colère grondante qui lui saisit les entrailles à cause de ce qu’ils viennent d’entendre sur ce dictaphone. Son poing se lève encore, menace de frapper pour finalement juste se poser brusquement sur le mur qui lui sert alors de soutien. Il aurait tout donné pour avoir la chance de rejoindre sa fille avant qu’il ne soit trop tard. Cet homme… Il n’avait même pas essayé. Ca lui broyait littéralement le cœur.

Et ce que révèle encore le dictaphone n’est pas pour l’apaiser. Sa mâchoire se crispe, encore. Son corps s'affaisse un peu plus contre le mur alors qu’ils devinent ce qu’il se passe. Les râles. La porte qui s’ouvre. Les cris d’agonie. C’est d’un tel désespoir. Il ferme les yeux un court instant, soufflé par la douleur emprunt dans ces lieux. Cet hôpital était un tombeau intarissable. Ils pourraient explorer chaque étage, chaque recoins qu’ils découvriraient l’horreur du sentiment d’abandon laissé derrière chaque personne qui avaient juste… cessé d’y croire et d’attendre qu’on vienne les chercher.

Personne n’était venu. Personne ne serait jamais venu. Et s’ils ne pouvaient partir alors, comment reprocher à ces hommes et à ces femmes d’avoir baissé les bras? Cet homme avait raison, ils avaient survécu à tellement de choses et pourtant, ce virus avait mis l’humanité à terre. Sept ans plus tard, le chilien n’estimait pas qu’ils s’étaient relevés.

Sortons d’ici. Il n’y aurait rien de plus à trouver, de toute façon. Un peu trop empressé de quitter ces murs, Lisandro se redresse pour prendre la porte. Dans son empressement, il ne fait pas attention à où il met les pieds et glisse lamentablement dans les fluides de sang laissés par le cadavre de Flemming que Nihima avait achevé. Sa douleur aux côtes se réveille, le faisant gronder contre lui, contre sa douleur. Il se relève difficilement sans s’attarder sur le regard des autres et quitter la salle de soins. Ils rejoignent alors l’autre groupe et, surprenant le regard de Nolan puis de Frances sur ses manches imbibées de sang, il soupire et secoue la tête. Il n’a rien, si ce n’est qu’une blessure d’ego et une colère à peine étouffée.

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