Will me pose quelques questions et j’ai un bref hochement de tête en réponse. « Y a une télécommande par leurre de proximité ouais. J’ai programmé comme ça. Pour la durée de vie, table sur la même durée qu’une alarme de maison. Ca dépend de ton utilisation, mais on est sur du 6 mois ou un an vu l’usure des batteries avec les années. » Ce qui est pas mal du tout à mon sens. « Batterie lithium donc. J’en avais en stock dans ma boite à bordel. » Au reste, j’ai un sourire. « Nan. Sauf si les rythmes irréguliers te cassent les oreilles. »

On commence par avancer, Will en tête, alors que j’écoute les remarques de la doc sur l’état des barricades. Et, quand il s’arrête, je me fige à mon tour, sourcils froncés. « … ouais j’entends. Ils sont… partout mec. » J’ajoute, désignant la direction du hameau et d’la forêt. « Dans les deux directions. La horde qui s’était amassée autour de l’église a finit par s’éparpiller un peu partout. Après s’être acharnée sur les barricades donc. » Lancé en désignant la doc qui avait déjà souligné ça. Et j’souffle, avec un haussement d’épaules. « Va falloir regrouper les p’tites brebis égarées. »

J’essaie de me remémorer les plans et j’reprends, en direction de Will. « On peut retenter l’église pour tous les foutre à l’intérieur. » J’sors mon carnet et j’dessine grossièrement les rues du hameau, de mémoire. « C’qu’on peut tenter, c’est de r’monter les rues. On fout un leurre à un carrefour, on s’planque un peu plus loin, on l’active. On laisse le temps aux rôdeurs de v’nir. Et on remonte. Ainsi de suite, jusqu’à l’église. En récupérant les leurres au fur et à mesure. » J’attends de voir ce que le chef en pense, distribuant un leurre de proximité à chacun. On est pile cinq, ça tombe plutôt bien non ? Et j’leur montre comment ça fonctionne. C’est basique, le but était pas d’se compliquer la vie de toute façon.

Une inspiration alors que Will valide mon plan. Et j’ai un regard en direction de Lenore. « Ca va être à nous de jouer. » Bon, j’suis déjà pas du genre à jouer au héros en temps normal et, même si j’tiens à prouver que mes leurres fonctionnent bien, j’serais pas prêt non plus à risquer vraiment ma vie pour ça. Le meilleur emplacement trouvé, j’avise la façade avec un froncement de sourcils. Et j’décide de grimper, après m’être assuré de la solidité de mes appuis. J’galère un peu et j’manque de me tordre la cheville avant d’arriver en haut. J’me raccroche quelques secondes à la balustrade, l’temps de souffler un peu. Et j’remonte, posant mon leurre pour pouvoir le récupérer facilement tout à l’heure. Si j’suis toujours en état quoi. Après, c’est pas comme si j’en avais pas d’autres en fabrication mais, par principe, j’aimerais bien éviter que ce soit à usage unique quoi.

J’m’assure qu’il va pas s’casser la gueule et j’redescends, levant le pouce à Lenore avant de le mettre en route. Et là, ça rate pas. Le rythme dissonant commence à résonner autour de nous et les grognements s’font pas attendre. « On s’bouge le cul. » Pas spécialement envie d’être sur le chemin que prendront les mots pour aller rejoindre le point d’après. Qu’on doit dépasser pour aller poser le prochain leurre.

Quelques mètres plus loin, Lenore m’attrape le bras pour me plaquer contre le mur. Et elle lève un index, m’intimant au silence, alors que j’essaie de reprendre une respiration posée. Quelques rôdeurs qui s’agitent et passent pas loin de nous, plus attirés visiblement par le bruit que par nous.

Bon. Ca commence pas trop mal.

Spoiler:

William écoutait attentivement Zack alors qu’il lui exposait en détails le fonctionnement de ses leurres. « Tu as fait du très bon boulot. » Si les batteries tenaient réellement tout ce temps, les leurres pourraient s’avérer indispensables à l’avenir. Il haussa brièvement les épaules à la mention du type de bruit – il ne le saurait qu’en l’entendant, mais les bruits dissonants étaient difficilement supportables pour lui. Qu’importait, il ferait avec. Tout comme il devrait gérer la horde dispersée et qui les entourait de toute part. Et puis… C’était peut-être la meilleure configuration pour tenter ça, au final. Ils pouvaient rassembler progressivement les petits groupes vers un point fixe et utiliser un des leurres plus diffus pour les garder en place, réutilisant les petits pour les potentiels fuyards – s’ils ne les achevaient pas.

S’approchant pour prendre le leurre, il rangea le sien pour le moment, s’assurant de pouvoir saisir tant son beretta que son couteau de combat, au cas où. « Allons-y. » Attendant que Zack et Lenore prennent de l’avance puis que le premier leurre soit activé, il s’efforça d’évoluer aussi discrètement que possible pour éviter les morts qui convergeaient autour d’eux, regardant Eddie prendre les devants, se glissant dans les ruelles qui commençaient à être encombrées comme s’il avait fait ça toute sa vie.

Will, en revanche, passa trop près d’une boîte aux lettres dont le couvercle se détacha en heurtant le poteau métallique qui la soutenait, attirant l’attention d’un des rôdeurs en marge sur lui. Sans attendre, il planta son couteau dans son crâne, le repoussant du pied, avant de reprendre son chemin. Un contretemps, rien de plus.

Spoiler:

Zi n'est pas très à l'aise a l'idée de se séparer des autres. Certes, Zack est débrouillard et il en va de même pour Lenore qui n'a plus grand chose à prouver à personne vu ses aptitudes. Mais s'il leur arrive quelque chose et qu'elle ne peut pas intervenir pour les soigner, elle craint ce qu'il pourrait se passer pour eux. Songeuse un instant, elle avise néanmoins que les leurres de Zack semblent parfaitement fonctionner. C'est sans surprise évidemment, mais avec un temps de retard qu'elle essaie de se mettre à l'abri. Pas de chance pour elle, sa maladresse lui fait butter contre une irrégularité du bitume, et Zi se vautre de tout son long.

Une exclamation plus tard, elle n'est finalement plus seule. Un rôdeur a capté sa présence, et ne manque pas de la saisir par la tresse qu'elle s'est faite. Ses doigts crochus se nouent dans sa tignasse et la tirent en arrière, elle peine à lutter pour se dégager, et un grognement douloureux lui échappe : Bon sang... Les dents du mort claquent à proximité d'elle, c'est pas réflexe qu'elle lui fourre sa veste en cuir dans la gueule pour le faire tenir autre chose. Les différentes épaisseurs l'empêchent de passer à travers, mais elle retient comme elle peut un cri alors que la prise se faire plus ferme sur elle...

Spoiler:

Si William avait eu du mal à ne pas attirer l’attention des morts-vivants, il avait rapidement planté sa lame dans le crâne de celui-ci qui lui faisait face, non sans lui donner un coup avec pour le mettre à terre, au cas où. C’est Eddie, alors qu’il nettoyait sa lame sur un des vêtements en lambeaux du rôdeur qui l’avait attaqué qui lui désigna Zi, en très mauvaise posture. Heureusement, finalement, il avait été retenu non loin d’elle et put se jeter sur celui qui s’attaquait à la doctoresse, couteau toujours en main, le plantant dans le crâne du décharné comme si de rien n’était, s’assurant qu’il la lâche et ne puisse pas tenter de la mordre une seconde fois mais aussi qu’il était bel et bien mort. Définitivement, cette fois.

Observant Zi, saisissant le bras qui avait été touché, William s’assura qu’elle ne saignait pas. « Ne vous séparez jamais de cette veste. » Si elle était assez épaisse pour la protéger d’une morsure, c’était un bien précieux. « Plus de peur que de mal ? » S’il ne lui demandait pas à haute voix comment elle allait, la question était implicite, alors qu’il l’attendait pour avancer. « Ne nous éloignons pas trop les uns les autres, en cas de besoin. » De toute façon, même si l’un d’eux uniquement devait poser les leurres les uns après les autres, et qu’il leur fallait faire profil bas pour ne pas contrecarrer leurs effets, ils n’avaient aucun intérêt à trop se disperser : ils devaient toujours se garder en visu et pouvoir s’entraider.

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