La petite fleuriste ne comprenait pas trop pourquoi les gens qui avaient organisé le festival ne s’étaient pas donné à peine de s’appliquer pour les décorations. Non vraiment, ça lui mettait un peu le cœur à l’envers. Après tout ce qu’il s’était passé ces derniers temps, n’aurait-ce pas été l’occasion parfaite pour resserrer les liens de leur communauté ?

Quelqu’un criait quelque chose plus loin, mais Nell ne comprit pas. Puis bon, dans une foule les gens criaient après tout non ? Sauf que les murmures commençaient à se faire entendre, enflaient même ! Difficile d’ignorer cette intuition qui lui soufflait que quelque chose n’allait pas. Vraiment pas. Les rebelles ? Est-ce qu’ils allaient encore tenter quelque chose ? Par pitié non. Ils ne vont pas se venger ? Si ?

Le regard de la trentenaire cherche instinctivement l’Estrade, c’est là qu’ils feront un grand coup d’éclat, s’ils ont à en faire une, n’est-ce pas ?

- Les rebelles… soufflait-elle à son amie. Je suis certaine qu’ils vont encore frapper. Les yeux de Nell s’humidifiaient déjà de larmes. Pas encore. Pas pour un festival, alors qu’il n’est pas question de politique. Sa gorge se serre déjà par l’émotion…

Spoiler:

« Bonjour Daisy. » Un sourire à l’autre future maman qui nous rejoint, sourire qui se transforme en grimace à sa remarque concernant l’adonai. Oui, c’est étonnant, voire louche. Inquiétant peut-être même.

Un peu comme l’ambiance ici. Trop de choses, pas assez de choses, je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, mais je me sens mal à l’aise. Je secoue la tête. « C’est vrai, il n’y a pas beaucoup de militaires, surtout dans ce district, mais c’est bondé de miliciens… » Où sont donc passés les habitants de ce district ? Et pourquoi y a-t-il à contrario autant de miliciens ? Peut-être qu’il est effectivement arrivé quelque chose. Quelque chose de grave ? Je fronce les sourcils. « J’ai entendu. »

Personne ? A dire vrai, c’est vrai qu’il n’y ni l’adonai, ni un général en vue. Je regarde autour de nous, cherchant plus attentivement, tendant l’oreille. Mais tout ce que je vois et entends ne fait que confirmer les craintes d’Ela. Comme si la tension montait encore d’un cran. S’il est arrivé quelque chose à l’adonai… Ma main serre la croix autour de mon cou. Non, je ne peux penser que ce serait une bonne chose, ce serait un pêché. D’autant qu’il y a peut-être pire que lui, sans doute même, il n’y a qu’à voir O’Connell ou McCoy. Eux auraient probablement encore moins de scrupules que lui. Et ce serait une porte ouverte à l’anarchie. Ça ne peut se faire de la sorte, nous en sommes tous conscients. Ou presque tous du moins.
Et ce serait justement l’occasion parfaite pour frapper. N’est-ce pas ? Ici, maintenant, au milieu de la foule. Un symbole parfait.

Nerveusement, mes doigts triturant toujours mon collier, j’emboite le pas aux deux jeunes femmes. « Il y a trop de monde. S’il se passe quelque chose… Vous croyez que nous sommes en danger ? » Si la rumeur, vraie ou fausse, se répond et que la colère gonfle encore… « Il y a déjà eu trop de blessés. » Plus facile à dire qu’à faire toutefois. « On doit pouvoir leur parler, calmer les choses. » Ou se cacher et attendre. Non, ce n’est pas… « Je ne peux pas… Nous ne pouvons pas laisser les choses s’envenimer ! » Peut-être qu’en essayant de calmer les esprits… Mon regard se pose sur l’estrade. Avant de revenir sur les deux femmes. « Ce sont nos amis et nos familles. »

Spoiler:

Equipement:

Angoissée ? Oui, bien sûr qu'elle l'est. Dans sa tête, raisonnent encore les paroles de River : éviter les rassemblements. Il n'en ressort jamais rien de bon. Mais là il s'agit d'un festival tout de même. Quelque chose censé être joyeux et annoncer le printemps. Elle aurait été tellement plus rassurée si River avait été là. Mais ce n'est pas le cas. La foi de son mari en ce régime s'ébranle au fil des semaines, des mois, des agissements de l'Adonaï et de sa politique de plus en plus tyrannique et discriminante. Jena a les clés de la liberté, soigneusement cachées en son giron. Elle ne s'en sépare jamais, devenue presque paranoïaque. Elle espère bien ne jamais avoir à s'en servir, mais dans le doute... Elle essaie de profiter un peu, de se détendre, mais cela demeure difficile. Elle avise plusieurs visages familiers. Mais c'est le visage de sa fille qu'elle cherche en priorité, naturellement, jamais rassurée de la laisser seule.

Malheureusement, elle ne la trouve pas de suite. En revanche, elle voit Hailey, qui n'est pas seule,. Son ventre arrondi semble prêt à exploser, le terme ne doit plus être très loin. Ela est présente aussi, de même que d'autres visages connus. Elle fend la foule pour aller les interroger concernant Maelys, mais des clameurs commencent à se faire entendre. Elle jette un regard inquiet vers l'estrade. Un mauvais pressentiment la prend alors. L'adonaï n'est pas là ? Mais alors... A quoi tout cela sert-il ? Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Elle capte des bribes de conversation autour d'elle. Beaucoup inquiètes. Certaines paranoïaques.

Jena parvient à agripper le poignet d'Ela pour attirer son attention : « Qu'est-ce qu'il se passe ? Vous avez vu Maelys ? »

Spoiler:

A peine le temps de se réjouir d’être arrivée dans une zone un peu moins exposée sans avoir perdu personne en route. A peine le temps de jeter un regard circulaire pour voir la foule commencer à s’agiter. Sans crier gare, Jordane décide de donner de la voix et d’haranguer les personnes présentes à proximité. Elle parle de l’Adonaï en termes probablement trop élogieux face à des gens qui crèvent de faim et de froid dans des logements vétustes. Elle évoque une possible action de la part des Remnants. « Jordane… » Sienna essaye d’attirer son attention, espère peut-être réussir à la couper dans son discours. Mais c’est peine perdue. Son amie reprend de plus belle, enflammant la foule encore davantage. « Jordane ! S’il te plait. » Elle pose une main sur son épaule pour essayer de la faire se retourner. « J’ai un très mauvais pressentiment, il ne vaut mieux pas attirer l’attention sur nous. Si une attaque se prépare, il faut qu’on fasse profil bas et qu’on se protège les unes les autres, d’accord ? » Elle jette un regard appuyé à chacune des filles autour d’elle, pour mettre l’emphase sur ce qu’elle vient de dire. Dans la foule, certaines personnes se mettent à crier. En l’espace de quelques secondes, la panique se répand comme une trainée de poudre et il ne faut pas beaucoup plus de temps pour qu’un mouvement de foule désorganisé se déclenche et se dirige vers elles. Par réflexe, elle attrape à nouveau la main de Maelys et de Mia, les deux plus jeunes. « Donnez-vous la main. » Elle amorce un mouvement de recul. « Ne vous lâchez surtout p- ! » La petite brune n’a pas le temps de finir sa phrase, la foule les engloutit. Elle plante ses pieds dans le sol pour ne pas se faire renverser, elle s’accroche aux deux petites mains dans les siennes comme si sa vie en dépendait.

Spoiler:

Le ton monte et les esprits s’échauffent. Daisy n’aime pas ce qui se trame et quand elle entends Hailey jouer les Passionara, Daisy est à deux doigts de s’emporter. N’était-elle pas au bord de l’accouchement ? Croyait-elle réellement pouvoir raisonner une foule, aussi charismatique puisse-t-elle être, son élan de noblesse relevait, aux yeux de Daisy, de la folie. Il était tout simplement hors de questions qu’elle risque son enfant pour une foule en délire. Hailey pouvait bien faire les choix qu’elle souhaitait. Daisy, n'avait désormais plus qu'une idée en tête : fuir.

Ela.. souffle t-elle. La foule s’agite et elle n’a pas le temps de dire le fond de sa pensée à Hailey ni à qui que ce soit, que déjà, la foule l’emporte, qui l’entraîne, la malmène. Son réflexe premier est de protéger son ventre, vite, elle tombe au sol et s’érafle, jambes et paumes. Daisy ne parvient pas à se relever, c’est un cauchemar. Elle ne voit qu’Ela et à peine, qui peine comme elle, à se retrouver sur ses pieds, sans y arriver. Daisy se renferme sur elle-même, protégeant son ventre, c’était tout ce qui comptait.

résumé:

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