Ce festival était prévu de longue date. Armand en connaissait l’existence, c’était l’un de ces évènements ritualisés, fédérateurs, que Richardson avait décidemment trop négligés. L’occasion idéale, pour lui.

- Apaisez la situation, pas de violence ! Ordonna le militaire alors que la panique venait de s’emparer de l’assistance. Il s’adressait à ses hommes, avec lesquels il venait tout juste de rejoindre le périmètre. Vous, avec moi, lança-t-il dans la foulée, à l’intention de quelques-uns d’entre eux.

Si le quadragénaire avait bien conscience de la situation à Walla Walla, il n’avait pas anticipé cette paranoïa générale. Cette atmosphère plus qu’électrique. River ne se fit pas prier, pensant évidemment à sa famille, et ses compagnons le suivirent. Les autres retrouvèrent le pied de l’estrade, où McCarthy, l’un des directeurs de la milice, s’était déjà hissé pour s’emparer du micro qui se dressait en son centre.

- Ça va commencer, calmez-vous !

Si cela ne suffirait certainement pas à détendre l’assistance, peut-être que sa voix trouverait écho chez les miliciens présents, dont il était le représentant ? La seconde suivante, Armand montait vivement à ses côtés. Talonné par le couple Ortega et cinq Trônes, dont la mission était d’assurer leur sécurité. Le quadragénaire questionna McCarthy du regard. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Pourquoi les gens fuyaient ? Il n’eut pas de réponse. Il s’empara à son tour du micro.

- Je suis le Général Phillips. Sa voix grave et puissante retentit. Écoutez moi.

Parviendrait-il réellement à capter l’attention de ces gens en panique ?

Spoiler:

Le retour jusqu’à Walla-Walla a été long mais cela ne m’a pas empêché de rester focus sur notre mission à venir. C’est plus déterminé que jamais que je me suis préparé pour l’occasion. Néanmoins, en arrivant sur le lieu du Festival, je ne m’attendais pas à tout ce chaos. Un mouvement de foule incontrôlable et dangereux pour les nombreux civils venus ici, pour la plupart en famille. Des cris résonnent et la tension monte du côté des miliciens qui semblent perdre leur sang-froid.

Et forcément, voilà qu’un de ces connards dégaine un peu trop facilement son arme à feu, menaçant à présent quelques personnes dont plusieurs femmes. La scène me met hors de moi et je n’hésite pas à intervenir avant qu’un drame soit commis. J’interviens rapidement pour le désarmer, ne lui laissant pas le temps de réagir. Une fois l’arme récupérée, je le chope par le col, le soulevant presque du sol, très énervé. « Crois-moi que si j’te revois pointer ton putain d’flingue sur des femmes et des gamins, j’te le fais bouffer. J’y crois pas ! Ça veut jouer aux cow-boys hein ?! Dommage, t’es tombé sur plus fort que toi. Putain, ça m’démange de te péter les dents. » Je crois que je lui ai fait peur, parce qu’il me fait comprendre qu’il ne résistera pas. Je le bouscule alors légèrement en reprenant « Bien. Maintenant, dis à tes p’tits potes de s’calmer ou j’te jure que cette fois, j’me mets vraiment en colère. »

Spoiler:

Les gens sont affolés. Ils courent dans tous les sens, sans même se soucier de la direction qu’ils prennent pourvu qu’elle les emmène loin de la place et d’une potentielle menace dont personne n’a encore eu confirmation. Sienna se fait bousculer, mais par miracle elle réussit à tenir sur ses pieds sans se faire avaler par la foule. Elle sent une main qui s’échappe de la sienne, et elle n’a absolument pas le temps de réagir. « Maelys ! » Elle hurle, mais ça ne sert à rien. Les gens se soucient bien trop de leur propre sort pour se soucier les uns des autres. Elle tente de se tourner tant bien que mal vers Jordane, pour vérifier qu’elle tient bien la main de Mia, mais à l’endroit où elle se tenait quelques secondes auparavant, il ne reste plus que les gens qui se bousculent et d’autres qui se font tout bonnement piétiner. « Jordane… » Elle n’arrive pas à crier, sa voix s’étrangle dans sa gorge en même temps que les larmes lui montent aux yeux. Elle se sent dépassée. Elle se raccroche à la main de Mia comme à une bouée de sauvetage afin de ne pas perdre le peu de sang-froid qu’il lui reste. Elle jette des coups d’œil affolés autour d’elle, pour chercher ses amies et voir le danger venir. Avec l’énergie du désespoir, elle tente de repousser les gens qui les percutent encore en courant sans regarder devant eux. « Ne me lâche pas Mia, on va les retrouver. » Elle ne sait pas trop qui elle essaie de rassurer en disant ça, elle-même ou la petite qui continue de s’agripper et de tenir bon.

Elles sont trop petites pour se repérer. Et soudainement, Mia lâche sa main. La petite brune s’apprête à hurler son nom, déjà persuadée que la gosse s’est aussi faite emporter, mais le soulagement vient l’étreindre lorsqu’elle réalise que Maelys vient de la prendre dans ses bras, et que cette dernière est accompagnée d’un milicien. Dès que ce dernier repère Jordane, il s’élance dans sa direction, et Sienna embarque les filles à sa suite. « Il ne faut surtout pas qu’on se sépare ! » Et une fois qu’elles sont toutes à nouveau réunies, la brune a l’impression de pouvoir à nouveau respirer, comme si elle avait retenu son souffle depuis le début de la pagaille. « Est-ce que l’une de vous est blessée ? Jordane, Maelys, vous allez bien ? » Elles viennent de se faire piétiner par la foule après tout, alors c’est tout naturellement que son inquiétude se tourne vers elles. Mia s’occupe déjà de Maelys, elle se tourne donc vers la plus âgée. D’un geste doux de la main, malgré la foule qui continue de s’agiter, elle vient épousseter le manteau de Jordane avant de lui poser la main sur l’épaule dans un geste se voulant réconfortant. La présence de Jonatan est rassurante, et lorsqu’il se retourne d’un coup vers l’estrade, Sienna suit son regard. Le général Philips est en train de prendre la parole, et l’angoisse de la petite brune commence à s’apaiser. « Ecoutez les filles, c’est le général Phillips ! » Il va reprendre les choses en main. Il le faut absolument. « Calmez-vous, laissez le parler ! Les Trônes sont là aussi, nous sommes en sécurité ! » Elle crie à la volée, espérant atteindre les gens qui continuent de s’affoler autour d’elle.

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Equipement / armes:

Résumé:

Le mouvement de foule prend de l’ampleur. D’abord contrainte de rester au sol, l’israélienne finit par réussir à rejoindre Daisy occupée à essayer de protéger cet enfant pas encore né. « Viens, relève-toi ! Il faut qu’on s’éloigne de là » Qu’elle lui lance, tendue par l’urgence de la situation. Elle a mal partout, sa robe est couverte de poussières et son chignon est presque défait - mais la pique semble encore en place. Elle attrappe la main de la jeune femme et ensemble, elles se relèvent. Ela passe son bras autour des épaules de son amie et cherche où s’enfuir.

Et puis soudain une voix s’élève. Elle n’a pas besoin de tourner la tête vers l’estrade pour reconnaître celui qui tente de capter l’attention de la foule. Cette voix, elle l’aurait reconnu entre milles. « Armand… » C’est un soupir de soulagement qui s'échappe de ses lèvres. Elle tourne la tête vers l’estrade, sa main sur l’épaule de Daisy se fait plus légère. Elle observe la stature solide et posée du Général, sentant sa propre nervosité s’apaiser peu à peu. Elle remarque que d’autres militaires sont arrivés, des Trônes même. De quoi remettre un peu d’ordre et de cadre, n’est-ce pas ? De quoi calmer cette foule alarmée sur des rumeurs. Mais qu’en est-il, justement, de ces rumeurs ? Qu’en est-il de l’Adonaï ? « On devrait essayer de rejoindre cette estrade… » Propose-t-elle à Daisy, son visage est poussiéreux, mais l’israélienne se sent définitivement plus confiante.

Résumé :

Equipement:

Maelys cherchait désespérément à voir si Jordane les rejoignait, persuadée que Jonatan allait l’y aider. Elle se tenait à Mia et à Sienna, malgré la douleur qui pulsait dans sa main. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû venir. Elle n’entendait plus rien, dominée par sa peur. Pourquoi était-elle venue ? Elle entendait des exclamations autour d’elle, mais peinait à comprendre ce qu’il se disait. Le bruit semblait redoubler, entre les gens écrasés ou emportés par la foule. Elle avait beau les avoir rejointes, elle était encore sous le choc, la douleur pulsant dans sa main. Ce n’est que l’étreinte de Mia qui la sortit de ses pensées. « Je vais bien… J’ai un peu mal à la main. » Plus qu’un peu, en réalité, mais elle ne voulait pas se faire passer pour une pleurnicharde. « Montre-moi ta main ! » Si elle aurait souhaité la soigner, les gens autour d’elles ne se calmaient pas, et Maelys fut à nouveau séparée de son groupe d’amies, alors qu’une voix retentait au-dessus de toutes les autres. Sans même avoir le temps d’entendre Sienna, elle se retrouva à nouveau au sol, un milicien au-dessus d’elle. Se recroquevillant, elle protégea sa tête de ses mains, enroulée sur elle-même. Elle sentit un coup sur sa main déjà blessée, à nouveau malmenée par les gens autour d’elle. « J’ai peur, j’ai rien fait, aidez-moi. S’il vous plait… » Sa voix était très peu audible, vibrant de peur, alors qu’elle restait recroquevillée au sol, attendant le prochain coup.

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