L’assistance se tut plus majoritairement encore à ses propos. Après ses derniers mots, qui sous-entendaient les choses sans les affirmer, Armand laissa couler ses prunelles sombres sur ces visages, en partie déconfits, qui regardaient dans sa direction. Il était difficile de deviner ce que ces gens pensaient, alors qu’ils assimilaient simplement ses paroles. Leur sens. Ils étaient pris de court, dans un contexte où ils étaient déjà secoués. L’afro-américain retint son souffle, attentif à l’assemblée. Il anticipait la tension. Il enregistrait aussi la position de ses hommes.

Finalement une femme osa prendre la parole. Le Général reconnut Hailey bien sûr et il tâcha de suivre le fil de son discours. Par miracle, personne ne vint la couper.

- Vous pourrez vous exprimer oui, même si nous ne pourrons pas écouter chaque voix. Il entendait son allusion à Mason, dans ses questions suivantes. Ce n’est pas aussi simple. Mais en effet, la condition des disgraciés… Colville… font partie des sujets que nous devrons mettre rapidement sur la table, affirma-t-il.

Et ces derniers seraient complexes. Car bien des profils se trouvaient parmi ces gens. Des innocents ? Il y en avait, clairement. Mais pas seulement… Et la réinsertion de certains s’annoncerait délicate. Si ce n’était impossible. Il allait ajouter quelque chose, quand la voix d’Ela retentit à son tour. Si Armand croisa évidemment un court instant son regard, ses iris s’en allèrent de nouveau balayer le public. Le mouvement de foule avait cessé, pourtant, ce fut à cet instant qu’il perçut de l’agitation, de nouveau, à certains endroits. Il plissa les yeux pour se concentrer. Des miliciens ? Chauffés par les remarques des deux femmes ? Ou par son discours à lui ?

Alors que Daisy terminait sa phrase, le quadragénaire glissa un mot à l’oreille du Trône qui se tenait au plus près de lui. Ce dernier zieuta à son tour les gens réunis, avant de faire un pas en arrière.

- Je suis navré de ce mouvement de foule. Nos miliciens ne sont pas l’ennemi, pas plus que nos Trônes. Au contraire ! Je n’ai pas besoin de leur dire ce qui est juste, ils le savent parfaitement. Leur rôle est de protéger, ils ne s’en prendront plus à des innocents. Son regard s’était posé sur un groupe de miliciens justement, plus au fond, qui le dévisageait d’un air… hostile. Il leur offrait une perche à saisir : celle de faire preuve de bon sens et de baisser leur garde immédiatement, sinon… Tout manquement à ce devoir serait effectivement une faute grave, ajouta-t-il.

Sur la scène, le cinquième Trône était descendu discrètement.

Spoiler:

Des discours autour d’elle, Maelys n’entendait rien, alors qu’elle demeurait prostrée au sol. L’agitation autour d’elle la paralysait, alors qu’elle s’attendait à un nouveau coup, ou à se faire piétiner. Elle avait tendu sa main pour saisir celle de Jordane, dans un geste désespéré, comme la promesse muette qu’elle ne le lâcherait pas et qu’elles se sortiraient ensemble de la situation. Tout le reste était flou et les larmes coulaient sur ses joues, alors que River s’agenouillait à ses côtés. Il était vraiment là, elle n’avait pas imaginé voir Ashe ni entendre sa voix. C’était vraiment lui. Elle s’accrocha à lui alors qu’il la relevait, reprenant un peu ses esprits. « Je sais pas, j’ai pas vu maman… Ni Lynn. » Elles étaient là toutes les deux ? Oh non, c’était pas possible. Pourvu qu’elles soient arrivées tard, qu’elles soient restées en retrait. « J’ai mal… Ils sont fous. » À la main, frappée deux fois. Elle n’osait pas la regarder. « Il faut aider Jordane. » Elle se pencha pour essayer de l’aider à se relever, alors que Mia lui fonçait dessus, l’étreignant. Maelys la serra avec autant de force qu’elle en avait, soulagée de la voir épargnée. Soulagée de voir Sienna épargnée. « Lynn ! » Elle ne l’avait pas vue directement, mais elle la serra dans ses bras subitement, sans lâcher la main de Mia. « Il faut qu’on s’en aille, pendant que pa… River va chercher maman. Je veux pas rester. » Sa voix tremblait, son corps aussi, même si elle se sentait protégée avec River et Ashe à leurs côtés. Même si elle se sentait soulagée de les voir toutes autour d’elles. Elle n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu’elle sentit une nouvelle personne l’arracher aux gens autour d’elle, se crispant, pensant qu’on la bousculait à nouveau, avant de soupirer de soulagement en reconnaissant sa mère. « Pourquoi ils ont fait ça ? » Elle était complètement déboussolée, et si elle entendait les voix qui s’exclamaient, elle n’était pas en état d’y prêter attention.

Spoiler:

Si la foule écoute le Général Phillips, la situation ne tarde pas à dégénérer. Des miliciens s'énervent, l'un d'eux particulièrement échauffé me bouscule avant de beugler. Puis, il menace les gens autour de lui avec son arme à feu. Et si j'interviens rapidement, une détonation résonne, le coup part avant que je n'ai pu le désarmer. Heureusement, je l'arrête avant qu'il n'ait pu appuyer à nouveau sur la détente. Je le désarme avant d'engager le combat. Particulièrement enragé, il me colle un violent coup dans la rotule. Je laisse échapper un grognement avant de le repousser violemment.

Le regard noir, je le jauge quelques instants avant de revenir à la charge, ne lui laissant pas le temps de réagir. Les réflexes de mes combats dans la cage reviennent. J'esquive ses coups malgré ma douleur au genou qui me fout clairement en rogne. Je n'ai aucune pitié pour des types comme lui. Puis quand l'occasion de présente, je viens lui coller une droite puissante dans le nez, l'obligeant à baisser sa garde. Je frappe plusieurs fois ensuite, au niveau de la mâchoire, tant pis si je lui pète des dents. Quand il ne réagit plus vraiment, je le laisse retomber lourdement par terre avant de lui flanquer un coup de pied bien vénère dans les côtes. Puis, je relève les yeux vers la foule, inquiet des dégâts que ce connard a pu faire...

Spoiler:

Dans la foule, l’incompréhension se mêle à l’agitation tandis que chacun réalise doucement ce que pourrait impliquer le discours du général Phillips. Maintenant que Sienna a retrouvé ses amies, et que la présence de River et Ashe ramène un semblant de sécurité à cette situation invraisemblable, elle peut s’arrêter une seconde pour y accorder plus d’intérêt. Si Jordane ne se relève pas, elle est consciente, et c’est déjà une belle victoire compte tenu du violent coup de crosse qu’elle s’est pris en plein visage. Autour d’eux, les gens prennent la parole. Des voix de femme s’élèvent pour partager leur manière de voir les choses, pour faire entendre leurs revendications. Les mots d’apaisement du général n'ont pourtant pas l’effet escompté, et bientôt, ce sont les miliciens qui se font entendre. Leur colère bouillonne comme du lait sur le feu, près à s’échapper à tout instant. Si un autre mouvement de foule s’enclenche, les blessés risquent d’en faire à nouveau les frais.

« Lynn, aide moi à… » La petite brune n’a pas le temps de finir sa phrase qu’un coup de feu est tiré, suivi de plusieurs hurlements paniqués. Puis, surgit de nulle part, c’est un milicien qui fonce sur la mère de Maelys. Le calme relatif qui s’était tout juste installé sur la place s’envole à nouveau, et la panique le remplace. D’un seul coup, l’enfer s’abat sur la place dans une pétarade infernale : les miliciens ont ouvert le feu sur la foule désarmée. Par réflexe, elle plonge vers le sol, se couvrant la tête de ses mains comme si cela pourrait la protéger d’une quelconque manière. La dernière fois qu’elle a entendu le bruit d’une fusillade, elle n’en était pas la cible. Le souvenir de la mort de toute sa famille lui revient en pleine figure et elle se crispe, cédant finalement aux larmes et à la panique.

Spoiler:

.Malgré que le mouvement de foule soit contenu, le bouleversement des propos d’Armand ne cesse de se répandre à travers les uns et les autres. Si certains d’entre d’eux sont soulagés de ces mots, d’autres sont en colère. Et ceux-ci sont ceux-là même qui portent les armes au nom de l’Adonaï. L’assemblée présente sur l’estrade, ce nouveau comité semble usurpé un pouvoir qu’ils jugent ne pas leur appartenir. La tension monte. Et puis les mots portent avec colère, une colère dirigée vers Armand qui cherche à les remettre à l’ordre.

Soudain, les premiers coups de feux retentissent. « Attention ! » L’israélienne tente de se baisser et d’attirer Daisy avec elle, mais quelques secondes trop tard. Une douleur fulgurante lui traverse le bras et un cri de surprise lui échappe des lèvres. Touchée au bras par une balle perdue, Ela grimace. Mais cet événement la replonge immédiatement dans des souvenirs lointains et perdus. Et c’est la colère qui prend le dessus. « Ce n’est rien, la balle a traversé. » Souffle-t-elle, à Daisy en venant pose sa main sur la blessure qui saigne. Elle jette un regard froid et haineux autour d’elles, avant de se tourner vers son amie. « Restons à terre pour le moment. Et toi, tu n’as rien ? » Demande-t-elle, observant son amie, tout en arrachant un bout de tissu un bas de sa robe pour s’en faire un bandage de fortune.

Résumé :

Equipement: