C'est vraiment la merde. Les miliciens se mettent à tirer dans la foule et la situation devient rapidement incontrôlable. Et si je reconnais la voix de River appelant un médecin dans la foule, c'est finalement Jacob qui m'interpelle, je tourne la tête vers lui, comprenant ce qu'il veut faire. Pas de temps à perdre, je m'élance tout comme Ross, chargeant violemment l'un des miliciens pour le plaquer au sol. La douleur au genou est toujours présente mais cela ne m'empêche pas de courir.

Le choc est violent et l'homme n'a pas le temps de réagir. Une fois au sol, j'attrape vivement son bras, tordant son poignet pour lui faire lâcher son arme. Puis je le colle une droite, puis une autre pour le mettre KO. Je relève les yeux vers Jacob qui s'en est aussi bien sorti que moi. J'avise alors les miliciens restant, particulièrement énervé. « Putain, jvais m'les faire ! » Que je souffle, faisant signe à Ross de me suivre. « Ils ne sont plus beaucoup, on peut les avoir. Viens ! »

Spoiler:

Si Maelys était prête à partir avec tous les autres, les tirs soudains l’arrêtèrent, alors qu’elle se plaquait au sol, entraînant Mia avec elle. Elle eut à peine le temps de voir sa mère se dresser devant elle et le sang couler, alors que Jena manquait de tomber au sol. « Maman ! » Se relevant aussitôt, elle se précipita aux côtés de sa mère, les larmes ruisselant sur ses yeux sans qu’elle s’en rende compte. Elle regarda sans ciller le coupable qui s’effondrait, alors qu’elle s’apprêtait à le frapper pour l’empêcher de recommencer, la colère animant ses yeux sombres. SI Ashe pouvait le dévorer, il n’aurait que ce qu’il méritait. Tremblant, elle saisit le bras de Mia, l’implorant du regard. « Aide-la, s’il te plait ! Tu dois pouvoir faire quelque chose ! » La voix de Maelys manquait d’assurance, les sanglots la troublant, alors qu’elle attendait désespérément que son amie agisse. Elle devait l’aider.

***

Apeurée, Mia se relevait lentement, essayant de jeter un regard aux miliciens disséminés dans la foule. Elle voulait aider Maelys mais elle apprenait à peine. Et si elle faisait plus de mal que de bien ? Si elle… Si elle tuait sa mère ? Elle ne voulait pas ce poids sur la conscience.

***

Maelys regarda à nouveau Mia, puis River. « Riv… Papa ! Laisse la t’aider ! » Elle n’était pas certaine que son amie accepte mais… Elle ne pouvait pas ne pas le faire, n’est-ce pas ?

***

Hésitante, Mia posa son sac à terre, en sortant les bandages, se rapprochant de River et de Jena. « Je, j’ai vu les médecins faire… Il faut empêcher le sang de couler. » En était-elle seulement sûre ? Elle n’avait jamais vu autant de sang d’aussi près. Blême, elle attendit l’autorisation de River, qui l’effrayait malgré elle, Mia étant peu habituée à le voir, et posa les bandages sur la plaie, appuyant aussi fort qu’elle le pouvait sans lui faire mal. Les larmes coulaient aussi sur ses joues, alors qu’elle murmurait « je suis désolée si je vous fais mal, ça ira mieux après, désolée, désolée, désolée », sans se détourner pour autant. « Je, ça va aider pour le moment. » De cela, elle en était convaincue.

Spoiler:

Résumé:

Armes & équipement:

La petite fleuriste ne savait plus quoi faire… Les cris, les coups, les détonations. Son cœur battait si vite que Nell risquait de tourner de l’œil à tout moment, ce n’était que l’adrénaline sans doute qui la laissait consciente. Les contractions semblaient douloureuses pour Anjali et la foule complètement affolée, dangereuse.

Se prenant un énième coup de genou perdu sur la pommette, Nell faisait son possible pour protéger Anjali au sol, faisant barrière de son corps.

- Arrêtez ! I-il y a une femme enceinte ! Aïe ! S’il v-vous plait ! Les larmes lui brouillaient la vue et tout ce que pouvait faire la trentenaire était de supplier les gens effrayés.

Une nouvelle détonation retentissait dans l’air, mais cette fois au lieu d’arracher un cri à Nell, c’est comme si son souffle lui manquait. D’accord elle hyperventilait depuis un moment, mais de ne plus avoir d’air comme ça… Baissant le regard, elle vit un océan pourpre commencer à teinter le tissu de sa robe. Quasiment au même instant la douleur s’emparait de sa chair. Et là… là la fleuriste réussit à lâche run cri déchirant de douleur. Impossible de ne pas sangloter et chacun de ces soubresauts lui arrachait une nouvelle vague de mal.

Ils étaient fous. Tous fous. Tous les beaux rêves qu’avait eus la brunette venaient de mourir. Tout l’espoir qu’elle avait pour cet endroit, cette certitude que leur groupe évoluerait… Ça semblait s’effacer dans son esprit, alors qu’elle perdait de plus en plus de sang.

Nell regardait la foule compacte tout autour d’elle essayer de se disperser vu le coup de feu, vu la dangerosité désormais de cet endroit…

- An-Anjali… C’était laborieux de parler. Tu v-v-vas… bien ? Alors qu’elle amorçait un mouvement pour se retourner vers son amie, se tenant le flanc ensanglanté, c’est du coin de l’œil que la petite trentenaire vit un nouveau milicien lever son canon dans leur direction.

Un réflexe, ni plus ni moins, Nell puisait dans ses maigres forces pour se pousser vivement sur la gauche de son amie, là d’oû venait la menace. La détonation retentissait dans l’air et… Nell étouffait soudainement. Elle avait étrangement l’impression de se noyer en fait. Puis… à nouveau cette douleur déchirante, entêtante. Elle sentait le sang couler à la commissure de ses lèvres. Incapable de tousser pour déloger le liquide chaud dans sa gorge. Ce gout ferreux emplissait sa bouche, devenait tout ce qu’elle pouvait ressentir.

Faiblissant, Nell n’arrivait plus à se tenir sur ses genoux. Glissant au sol bien malgré elle, la fleuriste cherchait de l’air sans la trouver, cette nouvelle blessure scellant trop rapidement son sort. Tremblante, elle essayait de porter une main à sa gorge et c’est avec le peu de conscience qu’il lui restait, qu’elle découvrir un trou béant de chair déchiquetée…

Perdant sa vision peu à peu, le monde devenait plus silencieux, moins agité. Plus gris… plus sombre. Plus froid. Puis plus rien.

Spoiler:

Il faut qu'on bouge de là... parvient-elle à articuler, alors que la contraction s'efface enfin. Dix minutes. C'était tout ce qu'il lui restait, avant que ça ne revienne. En théorie, du moins. La première balle fuse, alors qu'elle voit Nell se faire faucher, lâchant un cri de surprise qui meurt sitôt que la brune revient à sa portée. Ca va, ca va. Ta blessure, faut la compresser, on bouge d'ici, et on s'en occup-  NON ! C'était allé trop vite. Bien trop vite, pour qu'elle puisse espérer faire quoi que ce soit, quand la brune se relève brièvement pour faire barrage, retombant à même le sol. Nell... Non, non; non. Le chaos alentour lui semble désormais bourdonnement, alors qu'elle s'agenouille comme elle peut au dessus du corps de la brune, avisant sa gorge. Restes avec moi, reste avec moi! La phrase devient un sempiternel mantra à ses lèvres, ayant l'impression de sangloter sans le réaliser. Essayant en vain, de stopper l'afflux écarlate qui vient noyer les vêtements de la brune, dont le regard autrefois pétillant semble désormais s'éteindre.

NELL ! Le cri qui lui échappe s'étrangle dans un sanglot. Panique, colère, incompréhension, et cette idée que rien n'arrêterait la mort, alors qu'elle voit cette vie qui s'échappe hors du corps de son amie, impuissante. Les mains tremblante, venant serrer celle de la brune dans la sienne, noyée de son propre sang. mere saath raho... Pitié... Ses larmes se mélangeant au sang, encore et encore, alors que la supplication dans sa langue natale ne change rien. Serrant les doigts de la brune dans les siens, jusqu'à ce que les muscles se relâchent, avec une lenteur qui lui donne la sensation que le monde se ralentit, quand l'âme de Nell quitte ce monde. Loin de Steve ou de Charlie, alors qu'ils auraient dû être ici, à ses côtés. Etouffant un hurlement de douleur mêlé de rage, venant poser son front contre celui de la brune.

Nell, qui n'avait jamais rien fait pour mériter un tel prix. Au même titre que toute les femmes de cette ville maudite, qu'elle aurait rêvé de faire brûler pour lui avoir tout pris. De son mari à ses amis, jusqu'à au sang d'une innocente qu'elle avait désormais sur les mains, coupable d'avoir seulement voulu lui éviter un tir. La respiration sifflante, elle s'efforce d'inspirer profondément. Ravalant ses larmes alors que tout son corps lui hurle de quitter cette folie, et se mettre en sûreté. Au moins le temps du travail. Ses doigts tremblant venant clore les yeux de Nell braqués sur l'éternité, fermant les yeux une courte seconde.

Pardonne moi... Elle n'a pas la choix. Récupérant le sang de la brune pour en mettre à même sa peau et ses vêtements, espérant se grimer parmi les premiers corps tombés, avant de venir traîner son corps hors de la foule. Hors de question de la laisser ici, parmi les autres. Ca lui paraissait inconcevable en l'état. Pas au milieu de ces hommes et de cette folie. Serrant les dents en réussissant à se relever, avant qu'une nouvelle pointe dans son ventre suivi d'un liquide chaud ne lui fasse réaliser que le travail allait commencer sous peu, tournant brièvement la tête à une voix grésillante. Mémorisant ce que le talkie crachote, réussissant par miracle à sortir de la mêlée avec Nell, fouillant son sac dans l'espoir de trouver de quoi la trépaner. Mais rien. Un rire nerveux lui échappant au vu de la situation critique, s'étranglant rapidement dans sa gorge sitôt qu'une nouvelle contraction la prend.

Tant pis. A l'ancienne. Ne restait qu'à espérer qu'un miracle, pour que la brune ne se relève pas trop vite, alors qu'elle sent la vague de douleur la submerger de nouveau. Etouffant un cri en comprenant qu'elle va devoir pousser d'ici peu, inspirant profondément. Ne pouvant que remercier Min-Oh et ses tocs pour savoir précisément comment calculer ces foutues contractions. Inspirer, souffler. Inspirer, bloquer. Et elle était désormais bien loin des dix minutes rassurantes qu'elle avait supposé, avant que Nell ne soit plus.

Spoiler:

Bordel, chaos, catastrophe. Que dire d’autre ? L’idée d’Armand était de faire une intervention pacifique. Il s’était démené depuis des mois pour organiser le renversement le plus propre possible. Mettre l’Adonaï hors d’état de nuire, rassembler et convaincre les autres Généraux, maitriser les postes armés. Il s’attendait à ne pas faire que des heureux parmi la population, mais il suffisait d’une poignée de récalcitrants pour faire un carnage absurde. S’attaquer à l’estrade et aux trois hommes qui s’y tenaient, passait encore, mais viser la populace ?

Une seconde avant que le premier type n’arme son bras, le quadragénaire devina que ses belles paroles ne suffiraient pas. Par reflexe, il se jeta au sol, alors que quelques calibres partirent dans sa direction. L’un de ses hommes se coucha en bonus par-dessus lui, alors que les autres protégeaient les Ortega et McCarthy.

- Reste à terre, lui conseilla le Trône, qui se relevait déjà, prêt à en découdre avec ces tireurs fous. Mais l’afro-américain ne l’entendait pas de cette oreille. Il était responsable.

Il roula sur le côté pour se laisser glisser de la scène. A l’opposé de la position d’Ela et Daisy, dont il ne put connaitre les blessures. Loin de Nell aussi, la femme de son meilleur ami. Steve était resté dans la zone blanche, auprès de leur Adonaï déchu. Les gens fuyaient ou s’étaient baissés par réflexe. Des cris se mêlaient aux balles qui résonnaient. Deux Trônes lui emboitèrent le pas, alors qu’Armand s’avançaient à son tour vers ce groupe de miliciens vengeurs. Il retira le revolver, logé dans son dos à sa ceinture, et n'entendit pas l'appel d'Hailey à son intention. L’arme d’un des miliciens se pointa de nouveau dans sa direction, alors que Jacob, Kendale et Benjamin retournaient ses copains. Le type allait tirer quand il se fit à son tour soulever par un Trône. Celui qui avait quitté l’estrade sous les ordres de son commandant avant le tumulte. Ils étaient d’ailleurs six autres, avec lui.

Spoiler: