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Je crois bien que je ne dors plus assez, très régulièrement je suis réveillée la nuit par des douleurs fantômes dans la jambe que je n’ai plus. Je sais très bien que mon cerveau me joue des tours, qu’il ne comprend pas, du tout ce qui se passe. Mais pourtant j’ai beaucoup de mal à lui faire comprendre qu’il n’y a plus rien. Plus jamais mon pied gauche ne me fera souffrir.

Alors que je suis tiré de mon sommeil, la lueur faible de la lune et des étoiles perçant au travers de ma fenêtre, je m’efforce de bouger une jambe qui n’existe plus, espérant que la douleur ne finisse par passer. Je m’étire sur le bord de mon lit, sans même prêter attention à quoi que ce soit d’autre… J’ai mal, je suis énervée… J’ai envie de marcher.

Je finis par placer ma prothèse sous mon genou et je décide d’aller dans le salon, faire les cents pas, attendre que ça passe et que le sommeil se décide enfin à revenir. Demain, j’irai au terrain d’aviation et je planifierai un exercice digne de ce nom, j’ai besoin de voler, j’ai besoin de défi.

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Le réveil aura été immédiat, presque expéditif. Levi s'était raidi soudainement en entendant le bourdonnement reprendre soudainement dans son crâne, alors qu'il ouvrait les yeux pour fixer devant lui. Caleb, dans sa chambre, chouinait doucement, et lui ne pensait qu'à une chose : faire cesser ce bruit qui venait lui grignoter le crâne. C'était comme une ruche posée contre son oreille, qu'il ne parvenait pas à contrôler, pas le moins du monde. Il se retourna sur le dos, pour constater qu'Indiana aussi était réveillée.

Tu l'entends aussi ? Qu'est-ce qu'il se passait ? Pourquoi maintenant ? Il n'avait pas forcément besoin d'avoir toutes les réponses possibles pour comprendre, mais là ? C'était comme un impératif, dans sa tête, prise dans un étau, qui l'obligeait à écouter ce bruit. Ce bourdonnement. C'était insupportable, au point de vouloir saisir l'arme dans sa table de chevet et faire taire finalement ce qui le parasiter. Il y avait des soirs où il ne voyait plus que ça...

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C'était revenu. Insidieux, dans son crâne, au même titre que si quelque chose lui grattait l'intérieur de la tête, l'incitant à rouvrir les yeux sur l'obscurité. Se relevant par réflexe pour venir poser ses mains contre ses oreilles dans l'espoir d'en amenuiser le bruit sans succès, prête à fermer les yeux avant de capter le regard éveillé de Levi à ses côtés. Oui. Parvient-elle à articuler, pestant intérieurement contre ce bourdonnement sourd qui lui donnait envie de hurler pour entendre tout autre chose. Son coeur s'emballant comme à chaque fois que ça revenait, émettant un bref soupir.

Ca va me rendre folle. Si ce n'était pas déjà le cas, du moins. Offrant un regard inquiet au brun à ses côtés, venant chercher sa main pour le soutenir dans cet instant qu'ils partageaient malgré eux une courte seconde, avant de la relâcher. Dans l'espoir que ça puisse venir s'amenuiser, à un moment ou un autre...

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J'ouvre brusquement les yeux alors qu'un bruit sourd me réveille. Je me redresse, tendant l'oreille. Est-ce que Rafaël a besoin de moi ? Ou bien Esther ? Dans la maison de ma sœur, aucun d'eux ne semble m'appeler. Je peux même percevoir la respiration paisible de mon fils dans son lit, à quelques mètres de là.

Dans l'obscurité, j'ignore quelle heure il peut bien être, hésitant à allumer la lumière. Je n'ai pas envie de réveiller mon fils. Alors, doucement, je me lève. A nouveau, du bruit m'interpelle, à l'extérieur. Je m'avance finalement jusqu'à la fenêtre, tirant légèrement le rideau pour jeter un oeil. Là, j'aperçois un homme devant la porte d'entrée de la maison voisine. Visiblement, il essaye d'ouvrir la porte, s'acharnant presque dessus. Je l'entends pester, tambouriner contre celle-ci Je fronce les sourcils, alors qu'il attrape finalement quelque chose pour le lancer contre la vitre d'une des fenêtres... Qui se brise. L'homme finit par entrer et je reste interloquée par la scène...

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- Juste... cinq minutes !

C'est l'excuse classique, celle qu'elle balance à Yu' le matin lorsqu'elle peine à s'extirper des bras de Morphée. Bon sauf que là, c'est le milieu de la nuit. Mais c'est un détail qui dépasse largement la jeune femme. Elle ouvre brièvement les yeux sans même s'en rendre compte, fronce les sourcils dans son élan de contrariété puis fait l'indicible effort de se retourner dans son lit pour trouver une position qui lui semble plus confortable.

Petit soupir de bienheureuse.

Et retour dans le monde des rêves. Ou plutôt des cauchemars puisque June s'invite depuis quelques jours dans l'écrin de ses nuits. Ouais, elle se réveillera sûrement en sursaut dans quelques heures. Peut-être quelques minutes. Mais pour l'instant elle n'a même pas conscience d'avoir flirté avec la réalité et d'avoir brièvement émergé. Ni, non plus, de murmurer pendant son sommeil - et de continuer. Putain d'avions... L'australienne s'interrompt, le temps d'expirer longuement. ... de merde ! conclue-t-elle sur un ton absent mais largement désapprobateur quand même.

Ils font chier...

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