Elle se réveille en sursaut, Elizabeth, accompagnée de Vodka qui descend aussitôt du lit pour se diriger vers la fenêtre. La chienne couine, tandis que la trentenaire peine à émerger de son cauchemar, comprenant lentement que le coup de feu ne venait pas de ses rêves. Elle n'a pas le temps de rappeler sa chienne qu'en plus du coup de feu, c'est un acharnement sur la porte d'entrée qui l'inquiète. Génial. La métisse saisit son arme blanche pour la rangée dans le bas de son dos, enfile un peignoir, et rejoint le rez-de-chaussée.

Elle frappe à la porte de Don, puis de Selene. On s'lève, c'est urgent. Grogne-t-elle, sans savoir si ils sont là ou non. Vodka la talonne. La brune jette un oeil par une fenêtre. Arizona ? On s'calme ! Les deux femmes ne se connaissent pas intimement, mais se croisent souvent lorsque la métisse entraîne leur chien. Elle commence à sérieusement s'inquiéter ; est-ce qu'elle est en danger ? Zack ? Will ? La métisse n'attend pas une seconde de plus et déverrouille la porte d'entrée.. qu'elle ne parvient pas à retenir sous les coups d'Arizona, qui lui envoi cette dernière en plein dans la tronche. Sonnée, le fracas douloureux.

Elle n'a même pas le temps de dire quoi que ce soit, qu'en levant son regard vers sa vis à vis, c'est un visage transpirant la rage qu'elle découvre. Sans parler des silhouettes dans son dos qu'elle n'a pas le temps de reconnaître, qui les regarde, avant de se ruer dans tout les sens lorsque Arizona se jette sur elle. C'est quoi ce putain de cauchemar. DONNN !! Hurle-t-elle, alors qu'elle tente de maîtriser Arizona, Vodka à côté qui aboie à la mort.

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- Yu' ?!

Cette fois, c'est sûr, ce n'est pas un avion qui l'a réveillée. Et puis Zelda a déjà entendu assez de déflagrations pour reconnaître un coup de feu lorsqu'elle en entend un. Et il n'y a pas besoin non plus d'être une foutue scientifique pour comprendre que quelque chose ne tourne pas trop rond. Eh, Yu ?! Debout ! crie-t-elle à nouveau à travers la pièce, et avec l'espoir que son tuteur voudra bien l'entendre depuis les paradis des rêves chinois. Ce n'est qu'un bout de quelques instants qu'elle remarque alors qu'il n'est pas dans la maison.

Merde !

Enfin... Cool ?

Elle ne sait pas trop, l'australienne. Elle n'aime pas trop l'idée d'être livrée à elle-même puisque c'est généralement dans ce genre de moments qu'elle fait de la merde. L'avantage c'est qu'il n'y aura personne non plus pour la modérer ou pour l'obliger à rester planquée en laissant les militaires faire le job. Finalement ce qui l'ennuie surtout c'est encore la possibilité qu'il puisse lui arriver quelque chose et qu'elle ne soit pas là pour lui donner un coup de main. J'sui party faire la sivile, t'inkiète pas ! C'est le petit mot qu'elle griffonne brièvement puis laisse sur la table du salon.

La suite se résume à sortir dans la rue d'un pas décidé. Sans trop savoir si la situation l'inquiète ou l'excite, en fait. Parce que la promesse d'un peu d'adrénaline après de longues semaines dans la peau d'une civile, ouais, ça lui procure une motivation qu'elle pensait presque avoir oublié. Oh ! Quelqu'un peut m'expliquer c'qu'il... balance-t-elle déjà en descendant le porche, couteau à la main et regards alertes balancés aux alentours. Ca y'est, les bigots remettent ça ?

Mais non, elle n'a pas de réponse. Et elle ne termine même pas sa phrase en fait. Parce que des lueurs attirent très vite son attention et elle ne peut dès lors que se focaliser dessus. Merde... Il y a quelque chose de morbidement fascinant à voir quelqu'un cramer. Même de loin. Et Zelda doit bien avouer qu'un frisson remonte le long de son échine. Des rôdeurs ? Des camarades ?  Elle devrait sûrement les aider mais... ils s'éloignent. Ils sont loin. C'est trop tard. Elle s'en fout.

Parce que de toute façon, toutes ses belles certitudes et sa confiance en l'avenir se sont envolées avec le dernier souffle de June. Fort Ward peut bien s'effondrer si ça lui chante...

Mais pas sans panache ! Jamais ! Mais l'australienne ne comprend toujours pas vraiment ce qu'il se passe et se retrouve ainsi là, au milieu de la rue, cherchant avec avidité une tronche ennemie ou au moins quelque chose qui ressemble à une vraie menace. Un seul coup de feu... C'est pas une attaque, ça, si ? Ou alors une attaque de pauvre !

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Sors.de.ma.tête.

C'est bien la seule chose qu'elle arrive à articuler, alors que le bourdonnement à l'intérieur de son crâne en deviendrait presque douloureux. Ironique, pour une simple affaire de bruit, mais qui pourtant la coupe du reste du monde à lui donner envie de se fracasser la tête contre le mur dans l'espoir de ne plus l'entendre. Un bref mouvement sur sa droite lui indique que Levi ne semble pas en mener plus large, alors qu'elle étouffe un grognement rageur entre ses dents serrées, ne relevant la tête d'une manière presque saccadée, alors que les pleurs de Caleb ne cessent pas. Rapidement repris par ceux de Clementine, alors qu'une rage intense lui broie le ventre. Putain, la ferme ! L'injure s'échappe de ses lèvres alors qu'elle se lève à son tour, mû par un automatisme qu'elle ne parvient pas à s'expliquer. Mais qu'est-ce que tu fous. C'est la seule phrase qu'elle trouve à se répéter, alors que son corps semble incapable d'écouter ce mantra qui se répète en boucle dans sa tête, sitôt qu'elle donne un premier coup d'épaule. Un gémissement paniqué s'étouffant dans sa gorge alors qu'elle réalise tout le mal qu'elle veut faire à sa propre fille, quand sa conscience lui hurle pourtant de s'arrêter. Mais rien n'y fais. Le silence. C'est la seule chose à laquelle elle songe, à l'instant précis.

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La tension s'empara un peu plus de lui. Raide comme un I, il se leva de son lit pour s'avancer jusqu'à la porte et en sortir. Les gémissements de Caleb le contrariaient profondément, et une part de lui avait l'impression qu'il devait les faire cesser... Ou faire autre chose. D'un pas lourd, il entendit la détonation dehors mais ne s'arrêta pas. Ce fut suffisant pour percevoir dans la chambre de Sean, et celle de Kalia, du mouvement. Mais il s'en moqua, posant la main sur la poignée de la porte de son fils...

Levi ? La petite voix de Kalia l'interrompit dans son mouvement. Derrière elle, Sean s'avança : Qu'est-ce que tu fais ? Ça va pas ? Il se passe un truc dehors, tu vas pas voir ? Un spasme de ses muscles, l'homme se tourna vers eux deux. Sa cible changea, et ce fut d'un pas décidé qu'il s'approcha d'eux. La plus jeune se raidit, derrière Indiana n'en menait pas plus large : Indiana... Mais ? Levi, tu- Il l'attrapa brutalement par le bras, l'adolescente lâcha un cri douloureux alors qu'il le tordit brutalement. En retour, Sean bondit sur lui : Lâche-la tout de suite !

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Dehors, la situation dégénère rapidement. Une détonation résonne et très vite, ce sont les pleurs de Rafaël qui me parvienne aux oreilles, puis la voix d'Esther qui m'appelle. Je récupère mon fils, la fille de Casey me rejoint dans la chambre tandis que mon talkie grésille. Jetant à nouveau un oeil à l'extérieur, je remarque rapidement que quelque chose ne va pas, quelque chose de grave. Il faut que j'alerte les autres. « Ici Madisson. La situation est tendue dans les rues autour de chez Casey, il va me falloir des renforts. Comment cela se passe-t-il de votre côté ? Savez-vous d'où vient l'explosion ? » J'attends une réponse, quelques secondes, mais elle ne vient pas. Je pince les lèvres, inquiète...

Je fais de mon mieux pour garder mon calme alors que Rafaël comme à s'agiter. « Maman est là. Ça va aller. » J'essaye de ne rien laisser paraître, de rassurer mon fils comme je peux. « Esther, ma puce, va mettre tes chaussures et ton manteau, d'accord ? » La petite me regarde avec de grands yeux, pas vraiment rassurée, mais elle s'exécute alors que je prépare rapidement Rafaël. J'enfile un gilet et des chaussures, pas le temps de se changer... Il faut aller chercher de l'aide, les gardes ne doivent pas être loin... Une fois que nous sommes prêts, nous sortons de la maison... Rafaël dans mes bras, Esther près de moi « Ne lâches pas ma main d'accord ? »

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