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Résumé:

« C’était mon tir Stan ! » Que j’lui dis, à la radio. « J’ai buté un rôdeur. » Du moins, c’comme ça que j’l’avais identifié. « Problèmes majeurs d’côté des civils. Code rouge. Je répète, code rouge. » J’crois qu’on peut même bientôt dire code noir, mais j’pense qu’on va attendre un p’tit peu… J’crois…

J’reste vissé les yeux dans l’lunettes, prêt à faire feu à nouveau. Si c’sont d’putains d’rôdeurs qu’viennent nous emmerder, j’vais m’les faire et pas qu’un peu, j’vous l’dis. Mais la gosse monte, et elle panique. Elle panique tellement qu’elle m’balance plein d’informations, plein… Trop p’t’être. J’sais pas, mais woaw, j’ai qu’une envie, c’est d’lui claquer la gueule. Sauf qu’voilà… Elle m’dit un truc qui m’fait tilter : il était vivant, l’type qu’j’ai buté. Alors, j’essaie d’faire des liens… Y a eu un truc, y a pas longtemps, pendant qu’j’étais barré à poutrer des p’tains d’pirates de merde. J’en ai connus, des épidémies, d’gens qu’crevaient et s’réveillaient en rôdeurs… Ou d’gens qu’crevaient, s’réveillaient, mordaient, on les butait mais ils s’réveillaient quand même encore !! P’tain… J’espère qu’leurs trucs d’plaques rouges sur la peau, c’pas un nouveau virus d’merde…

J’retire l’espace d’un instant l’yeux d’ma visée, et j’pose le fusil. J’m’approche d’la p’tiote. L’espace d’un instant, j’peux pas m’empêcher : p’t’être qu’un jour ce s’ra ma fille qui s’ra dans c’t’état… Et j’devrais être là pour pouvoir la rassurer, lui faire du bien, pouvoir lui dire qu’elle est en sécurité… Alors… Merde… « Hey ! Hey… Hey… » Qu’je dis, baissant l’ton d’ma voix p’tit à p’tit. « Il est mort, j’l’ai eu. Il t’fera plus rien. Et tant qu’tu resteras là, avec moi, il n’t’arriveras quedal. T’as fais c’que t’avais à faire : t’t’es battue, t’as survécu, et t’as fait c’qu’il fallait pour pouvoir m’prévenir et t’sauver. Grâce à toi, j’sais c’qu’il s’passe. T’as été couillue, et courageuse. T’peux être fière d’toi. »

Visiblement, c’marche. Sa respirations s’calme, elle m’parle bien, s’focalise, et avec ça, l’envie d’la gifler disparaît aussi. J’dois dire qu’ça m’va bien, tout ça. J’entends aussi l’talkie d’Yuan. Ashley pète les plombs ?! P’tain… J’crois qu’la p’tiote à raison : c’sont pas des rôdeurs mais des humains qui s’comportent comme des rôdeurs…

« Stan, d’Logan. » Histoire qu’il m’écoute à nouveau. « C’sont pas d’rôdeurs. J’répète, c’sont pas des rôdeurs. C’sont d’gens qu’pètent des plombs et qu’attaquent tout c’qui bouge. Ashley est atteinte. Yuan ! Yuan, d’Logan ! » J’retourne au fusil, l’talkie pas loin. J’vois qu’y a du grabuge de ouf dans d’autres barraques qu’celle indiquée par Yuan. « Yuan, barre toi d’la barraque et r’vient à la tour d’surveillance ! J’te couvre ! J’vous couvre ! »

J’tirerais s’il le faut, j’m’en bat les couilles.

Résumé:

Code orange, code rouge… « Putain ça escalade vite. » Mais l’absence de réponse d’Arizona au talkie commençait à me porter sur les nerfs. Je renouvelais plusieurs fois mon appel avant de me rendre à l’évidence : nous étions seuls sur ce coup-là. « J’espère qu’elle a une excellente raison pour ne pas me répondre et qu’elle n’est pas juste en train de ronfler ou de s’envoyer en l’air avec Zack. Je vais aller la ch- » Je m’interrompis au coup de feu, avant que Yuan se décide enfin à nous répondre. Ashley avait pété les plombs ? Des rôdeurs étaient dans les rues de Bainbridge ? Non pire, c’étaient des gens, comme Ashley.

« Fuuuck ! » Lâchai-je avec emphase. Mon regard croisa rapidement celui de Stanley. On avait certainement la même idée en tête, subitement. Lui avait vécu la grippe du soleil en direct, et moi j’en avais suffisamment entendu parler pour être saoulé. « T’as pas eu la même saloperie qu’Ashley récemment, toi ? » Putain de merde ! Cette soirée dégénérait à une vitesse incroyable. « Je te raccompagne jusqu’à la tour de surveillance. ‘Faut pas que tu restes tout seul et tu peux pas y aller. Qui nous dit que tu vas pas péter un plomb toi aussi une fois sur place ? » Laisser les barricades vides de patrouille m’emmerdait au plus haut point, mais il y avait plus urgent à penser dans l’immédiat. Je repartis au pas de course, mon talkie toujours en main. « Locke à Logan. Va falloir donner l’alerte aux autres postes de garde, Arizona répond pas ! Stanley va te rejoindre, garde un œil sur lui, moi je file aider Yuan. Pas le choix. Terminé. »

La tour de surveillance était sur notre chemin. Je la rejoignis sans mal, laissant Stanley sur place pour continuer au pas de course en direction de la maison indiquée par Yuan plus tôt. J’espérais arriver avant qu’il ne soit trop tard. Et dans le cas contraire… oups ? Peut-être que Zi et Zelda m’en voudraient un peu, même si ce n’était pas une grande perte. Pourquoi je me retrouvais toujours à sauver les miches des personnes que je ne pouvais pas encadrer dans ce camp ?

Spoiler:

Un frisson parcourut son échine. Il avait généralement la tête froide, mais les derniers échanges qui passaient dans son talkie laissaient entendre ce qu’il avait le plus redouté depuis leur retour de ce camp lointain : le mal était ici, entre leurs murs, et ils s’étaient fait avoir comme des bons gros abrutis. Les images de Casey et Esther s’imprimèrent dans son esprit. C’était au-delà du cauchemar pour lui, car si tout ceci était vrai, il était la dernière personne à pouvoir les aider ! A pouvoir aider qui que ce soit, même !

Il pesta fortement, sa main se crispant, alors qu’il tâchait de réfléchir.

- Si c’est ça, y a pas qu’Yuan a aidé. C’est p’t-être même pour ça qu’Ari n’répond pas… souffla-t-il alors que le mécano balançait ses idées et recommandations à travers son talkie. Il pouvait se faire baby sitter par ses compagnons, ce n’était pas ce qui sauverait tous les autres.

Il emboita toutefois le pas de son voisin, incapable de définir sur l’instant une stratégie quelconque. Il avait été exposé à cette maladie en même temps qu’Ashley. Et Luke, Ivy et Nathan. Et Levi, May, Leo, Clayton, Jackson, Jill… bon sang ! Lequel d’entre eux était celui que Logan venait d’éliminer ?

Rapidement, les deux hommes approchèrent de la tour radio et Locklan le laissa là. Pendant que Logan émettait certainement son appel vers les autres postes de garde, Stanley se figea pour se retourner et regarder autour de lui. Dans un mouvement il passa ses lunettes à vision nocturne. Une part de lui n’avait pas envie d’aller s’enfermer avec le SEAL. Ce n’était pas la maladie qui s’exprimait, mais l’homme, lui. Celui qui fonçait toujours tête baissée vers le danger. Sa frustration, mêlée à son inquiétude pour tous ses proches, était sans commune mesure. Il remarqua alors une silhouette – froide - allongée sur le sol un peu plus loin. Le fameux rôdeur vivant, maintenant bel et bien mort. Luke, Ivy, Clayton, Jill…

Il fut tenté de s’approcher, mais se retint. Il refit face à la trappe de la tour et souleva la visière de ses lunettes. Est-ce que Logan allait le laisser entrer ?

Spoiler:

Il écarquille les yeux quand il comprend ce qu’Ashley essaie de faire. De le mordre donc. Dire que la situation le dépasse quelque peu est un euphémisme, mais il arrive tout de même à puiser dans ses ressources pour se sortir de là. Et il fait une roulade sur le côté, alors qu’il entend la voix de Logan crachoter dans le talkie. Sortir d’ici. Il doit pouvoir le faire. Normalement. Il entend les dents d’Ashley claquer dans le vide, alors qu’il se relève aussi vite qu’il le peut.

Avisant la sortie, c’est d’un bond qu’il s’y précipite, claquant la porte derrière lui comme il peut. Il n’est pas stupide, il sait que la blonde pourra le suivre. Mais s’il arrive à temporiser, même un minimum, il ne dira pas non. Une fois dehors, il lui faut bien quelques secondes pour se remettre les idées en place. Il a toujours la vision trouble suite aux coups pris à la tempe et il a du mal à se repérer clairement. Mais il doit filer en direction de la tour de surveillance donc.

Spoiler:

Stanley arrive. L’porte d’haut d’la cabane est ouverte, mais la p’tiote sursaute quand il entre. « C’rien. C’t’un pote. Lui aussi il est là pour aider. » Que j’dis, sans regarder ni Shea ni Stanley, trop occupé à regarder dans la lunette d’mon foutu fusil. Il s’passe qu’ques secondes, pas beaucoup, l’temps qu’Stanley s’repose un peu et qu’moi j’ai l’temps d’cogiter. Finalement, j’abandonne l’fusil… J’vais pas buter tous les infecter non plus.

« Stan… » Qu’je dis, en m’retournant. « Bro… J’sais pas c’qu’il s’passe mais c’est la merde là, et faut qu’on taf. » J’sais bin’ qu’il veut m’gifler depuis plusieurs jours, mais là, faut bosser. Sinon on risque d’perdre tout l’monde sans même qu’New Eden y soit pour qu’que chose p’tain d’merde. « C’sont les infectés. Ceux qu’ont eu les trucs rouges là. Ils vrillent et attaquent tout l’monde, mais ils restent vivants apparemment… J’sais pas comment, j’sais pas pourquoi… Ash a vrillé, Yuan est dans la merde et… » j’me retourne vers l’église qu’est en train d’cramer façon feu d’camp. « Y a d’gens qu’crèvent à cause d’eux. Et Ivy qu’à besoin d’aide ! » Et p’tain, Ivy, c’comme ma propre cœur merde !

« Faut prévenir tout l’monde, et faut aller les aider. » Voilà, j’pense qu’c’est l’meilleur plan. « Comment qu’tu t’sens ? T’es d’attaque ? » J’veux sa réponse, mais faut pas traîner. Alors j’prends la radio, et j’lance l’alarme. « Tour 3, message général. Tour 3, message général. Code noir, je répète, code noir. Attaque massive d’l’intérieur : c’sont les contaminés d’la grippe rouge qu’vrillent en folie collective. Ils attaquent tout l’monde, mais ils restent vivants. J’répète, ils attaquent, mais restent vivants ! Neutralisez les, et v’nez en aide au dispensaire autant qu’possible ! Les butez pas, ils sont vivants ! »