Au moment où Tam sortit de sa torpeur et leur attrapait la main, la blonde en fit de même avec la main de June à qui elle adressait un regard.

« Un véhicule ? Mais faut redescendre ?! » Clama June en suivant des yeux l'homme qui tentait certainement de retrouver quelqu'un dans la foule qui hurlait.

Ils auraient sûrement le temps de prendre un véhicule et d'aller à la porte nord, mais que verrait-il de l'autre coté ? Avait-elle réellement envie d'emprunter ce parcours plutôt que les escaliers de secours ? Lequel était le plus judicieux ? Se retrouveraient-ils bloqués ensemble avec le petit groupe à l'entrée ? Devait-il écouter ces nouveaux ordres ? Kassandra était dans la floue et elle ne sut trop quoi répondre à June qui tenait fermement son sac sur ses épaules. Elle avait eu le temps elle, de faire ses affaires.

« Faut qu'on descende vraiment ? Et la marée là-bas... » Elle pointait du doigt les zombies qui commençaient à se rapprocher du centre du stade.
« J'en... J'en sais rien. » Un regard en direction du petit groupe, notamment des nouveaux arrivants, elle ne savait vraiment pas quoi faire. Elle les sollicitait du regard avant de marmonner après avoir vu l'homme disparaitre dans la foule furieuse. Le monde était en train de s'effondrer. Les morts étaient proches, trop proche.

« Tam, qu'est-ce qu'on faiit ? » Parce qu'elle saurait peut être quoi faire.

« Vous êtes taré, j'descend pas dans ce merdier moi. J'prends les vestiaires ! » Clama la brune en lâchant brusquement la main de Kassandra. Non c'était pas possible, June était vraiment en train de prendre les jambes à son cou. Elle montait les marches une par une en suivant une petite foule qui s'amassait dans les sorties arrières. Pourquoi tout à coup eut-elle peur et courra t-elle sans réfléchir ? C'était peut être parce que c'était son amie, et qu'elle n'avait aucune envie de la laisser tomber.

« JUNE ATTENDS ! » Elle n'irait pas sur le stade, impossible. Il fallait qu'elle rattrape June qui avait pris de la distance et jouait des coudes dans la foule. C'était pas possible...

Courir. Rester en vie. Éviter les morts. Des principes simples qui pourtant se compliquaient à chaque seconde qui s'écoulait. Surtout lorsque la Mort elle-même se décidait à vous contempler de son regard vitreux. Son visage était pâle, dénué de la moindre étincelle de vie, et de sa gorge s'échappaient des râles semblant provenir des limbes. Cela aurait pu lui glacer le sang si la cacophonie ambiante ne les avait pas couvert. "J'ai faim" semblait-il dire, alors que la créature avançait vers eux, bouche ouverte, comme un oisillon prêt à recevoir sa becquée. Comme s'ils allaient se laisser faire. Les pieds solidement ancrés dans le sol, Adam pointa le M9 en direction de l'infecté. Malgré l'effort de la course, il ne trembla pas lorsqu'il ajusta la tête de l'autre, pas plus lorsqu'il appuya sur la gâchette. Trembler signifiait rater sa cible. Rater sa cible signifiait mourir. Et Shepherd était bien trop accroché à la vie pour ça. La course reprit, jusqu'à ce que Michaela attire son attention sur la masse de gens tentant de faire céder les portes de l'armurerie. Aaaah douce Michaela, qu'aurait-il fait sans toi ? Des armes. Voilà ce qu'il leur fallait. Sans perdre une seule seconde de plus, il lui emboîta le pas.

La cohue qui régnait dans la pièce était indescriptible. De toute façon, vu la situation, il fallait se douter que les gens ne se mettraient pas en rang, bien alignés, deux par deux, pour aller chercher leur dû. Toutes traces de civisme avaient disparu, ce qui prouvait bien au final que l'Homme n'était qu'un animal comme les autres. Et dans cette cohue... Adam lâcha la main de son associée. Il s'était pourtant juré de ne pas lâcher mais non. Il avait fallu qu'un pauvre branque le bouscule, puis un autre et Michaela n'était plus qu'un visage dans la foule. Sur la pointe des pieds, le financier n'eut le temps de la chercher des yeux que quelques secondes, jusqu'à ce qu'un autre gros malin ne tente de lui piquer son sac de voyage. Oh que non. C'était ses affaires. Les siennes. À lui. Le coup de poing que lui envoya l'autre type pour le faire lâcher prise manquait de force, mais pas celui du magnat de la finance. Si tout les exercices qu'il pratiquait presque chaque matin avant que le monde ne devienne un grand foutoir devaient servir à quelque chose, c'était bien à ça. Le coup qu'il asséna à l'autre ne le mit pas ko mais il lui permit de gagner quelques précieuses secondes pour se barrer.

Car si Shepherd savait une chose, c'était que s'il ne sortait de cette pièce rapidement, il allait mourir ici. Agglutinés comme ils étaient, le risque était beaucoup trop grand. Les mouvements de foule, ce n'était jamais bon et quand on faisait rentrer des infectés dans l'équation, l'analyste se doutait bien que ça n'améliorerait en rien les chances. Il attrapa une arme au vol, la première qui dépassait, la première qui lui tomba sous la main, sans réellement y prêter attention. Tant que ça tirait du plomb, ça lui allait. Après avoir enclenché la sécurité, Adam cala le M9 que lui avait refilé Michaela à sa ceinture et joua des coudes, des mains et de la crosse de son nouveau joujou pour sortir.

Où était-elle ? Où était-elle ?  À gauche, non personne. Enfin si, mais pas elle. À droite, idem. S'il était resté "relativement" calme jusqu'à présent, le trentenaire fut pris de panique. Non non non. Il ne pouvait la perdre. Il ne devait pas la perdre. Un son lui parvint aux oreilles. Un son, deux syllabes, qu'il entendit aussi distinctement que s'il venait de briser un silence de mort. Adam. Il se retourna et il la vit. Il aurait reconnu sa silhouette entre mille. Elle était là, près de l'entrée de l'armurerie. Il avait dû passer à moins de deux mètres d'elle. Sans lui laisser la moindre chance de se débattre, Shepherd enroula son bras autour de sa taille et la tira à l'extérieur de la pièce sans ménagement. Il aurait voulu la serrer dans ses bras, le cœur soulagé de l'avoir retrouvé mais le moment était mal choisi. Un simple regard, un petit hochement de tête, un maigre sourire et il attrapait de nouveau sa main avant de se remettre en marche. Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il jeta enfin un œil à sa trouvaille. Oh pas besoin de s'y connaître en arme pour reconnaître un Mossberg 500. Le fusil à pompe le plus vendu de l'histoire, le seul à avoir passé le test il-ne-savait-plus-combien pour une utilisation militaire. Bref, une véritable success story. Comme tout les produits à succès, Adam s'y était nécessairement intéressé. L'armement était, après tout, un secteur comme un autre dans lequel investir. Celui-ci avait une crosse tactique et une demie douzaine de cartouches coincées dans des encoches prévues à cet effet. Avec ce truc, il suffisait d'avoir quelque chose en face de soi et d'appuyer sur la gâchette pour régler le problème. Par-fait !

Dehors, la situation avait complètement dégénéré. Une légion de rôdeurs avaient envahi la pelouse. Les militaires n'étaient plus dépassés, c'était au delà de ça. Se dire qu'ils avaient des chances de rester ici n'était plus illusoire, c'était confirmé. Partir était donc devenu le maître mot. Avant tout ça, partir impliquait avoir une destination. Là, dans le cas présent, il s'en foutait. Peu importe le lieu, tant que ce n'était pas ici. Pourtant, le duo ne pouvait pas pour autant partir les mains vides. Sans nourritures et sans eau, ils n'iraient pas bien loin. Et pour avoir longuement observé le ballet des militaires, Adam savait parfaitement où trouver tout ça.

- Viens, lança-t-il en entraînant de nouveau Michaela avec lui.

Dans leur dos, le type qui avait pris la tête d'un groupe de civils leur scandait la même chose. Pourquoi lui et pas un autre n'était pas très important. La grande question était : Comment diable un mec comme ça avait-il pu lever une nana aussi raffinée que Rose ? Faut dire que le gars avait clairement plus la gueule d'Hercule le poivrot que celle, plus soignée, d'Hercule Poirot. Peut-être était-il extrêmement drôle. C'était soit ça soit il avait... Non. Il devait être très drôle.

Adam accéléra le pas. Si toute la clique devait aussi se servir, autant arriver les premiers et dégager avant que ça soit autant le foutoir que dans l'armurerie.

Il était très rare que Michaela laisse ses émotions la submerger, mais là, perdue au milieu d'une foule qui commençait à se battre pour récupérer le plus d'armes possible, elle n'arrivait pas à se contrôler. Il lui tenait la main quelques secondes plus tôt, c'était impossible qu'il l'ait abandonné ici. Non, il ne pouvait pas. Le visage de l'analyste se déforma progressivement, envahie par la panique. Puis tout fila extrêmement vite dans sa tête. Si elle devait s'en sortir seule, que devrait elle faire ? L'arme toujours dans la main, elle fut incapable d'y réfléchir. Il fallait qu'il revienne, qu'elle continue de hurler pour qu'il la retrouve. « ADAM. » Si au départ ses cris étaient forts là, ils devenaient aigus et suppliants.

Son cœur s'arrêta lorsqu'il apparut enfin et qu'il l'attrapa par la taille. Elle aurait pu l'embrasser, là tout de suite, s'ils n'étaient pas pressés de quitter ce putain d'endroit maudit. La situation redevenait normale.Enfin, ils étaient à nouveau tous les deux et depuis des années, Michaela savait très bien qu'à eux seuls, ils pouvaient conquérir le monde. Alors, le conquérir ou y survivre, ce n'était pas vraiment différent après tout. Ils devraient mettre la même rage, la même férocité et ne jamais se séparer. « Viens » lui disait il. La main serrée autour de la sienne, ils s'engouffraient dans un autre couloir, slalomant entre les autres civils qui venaient en sens inverse, les bras chargés de nourriture.

C'était donc ça, l'idée d'Adam. Leur prochain arrêt se trouvait à la réserve. Si les armes étaient pratiques pour survivre, elles ne comblaient pas la faim ou n'étanchaient pas la soif. Mourir de faim était sans aucun doute bien pire que de mourir mordu par l'une de ces choses. Quoi que. Michaela douta de sa propre pensée en croisant un militaire complètement éventré, ses viscères dégoulinant à côté de son corps. Un haut le cœur la submergea, mais elle n'eut pas le temps de s'y attarder. La main d'Adam atrocement serrée autour de la sienne la tirait sans cesse en lui écrasant toujours un peu plus les doigts. Elle ne serait pas surprise de se retrouver avec plusieurs doigts cassés en sortant de là. C'était sans doute parce qu'elle avait baissé la tête sur le corps qu'elle n'avait pas vu l'homme arriver en face d'elle. Ou alors c'était parce qu'il avait les bras bien trop chargés de vivre pour voir qu'elle se trouvait sur son chemin. Que ça soit l'un ou l'autre n'y changeait rien, sauf qu'ils se percutèrent de plein fouet.

A cause de la force de leur collision, sa main quitta celle d'Adam encore une fois. L'inconnu s'était littéralement couché sur elle, éparpillant ses réserves autour d'eux, laissant les passants se servir sans aucun remord.« Pardon je ..pardon ! » Elle ne lui répondit même pas, elle le repoussa rapidement et se redressa tant bien que mal pour reprendre la main de son associé qui s'était avancé vers elle pour l'aider. La colère commençait à lui brûler les entrailles. « Continue ! » Brailla-elle à Adam pour qu'ils reprennent leur course. La réserve ne se trouvait plus très loin, il ne restait que quelques enjambées pour atteindre la porte. D'un revers de manche, sans s'arrêter de courir pour autant, la brune essuya grossièrement le filet de sang qu'elle sentait s'écouler de sa bouche.

La réserve était bondée, encore plus que l'était l'armurerie. D'un coup d’œil et en quelques secondes, Michaela analysa la situation. « Reste là. J'y vais. » C'était le plus logique. Au moins, à l'intérieur, Michaela avait plus de chance que lui de se faufiler entre les gens. Mais aussi, quand elle sortirait, elle saurait exactement où trouver Adam et ils ne se retrouveraient pas séparés comme devant l'armurerie. Elle ne voulait absolument pas retenter l'expérience, une fois c'était bien suffisant. La brune vida le sac qu'elle avait récupéré dans l'armurerie, enfonçant l'arme, les chargeurs et le couteau dans son propre sac à dos pour libérer celui qui servirait à faire les courses.

Elle se faufila entre les habitants du stade qui, à l'identique de l'armurerie, se battaient presque pour une boite de conserve. Il ne restait plus grand chose sur les étagères, des caisses en plastiques renfermaient pas mal de vivres mais elles seraient bien trop lourdes à transporter. Sans même regarder ce qu'elle prenait, Michaela remplit son sac, les poches de sa veste, de son jean, tout ce qu'elle pouvait jusqu'à ce qu'elle n'ait plus aucune place. Le sac fermement collé contre sa poitrine, elle s'extirpa de la réserve comme on pouvait fuir un magasin le premier jour des soldes. Adam était là, encore une fois et pour une obscure raison elle fut contente de voir qu'il ne s'était pas barré sans elle. Il avait pourtant prouvé qu'il n'était pas prêt à le faire, seulement, il aurait pu y être forcé. Elle s'arrêta une seconde pour balancer le sac plein sur son dos et enfiler celui qu'elle avait déjà au départ. Chargée comme un mulet, elle glissa ses doigts dans la main d'Adam. Elle était prête, il fallait partir maintenant.

Mais pour sortir, il fallait trouver une issue qui ne dégueulait pas des rôdeurs. Plusieurs tentatives furent vaines, les portes déjà embouteillées par une horde d'infectés. Ils ne savaient pas où aller, faisant plusieurs fois demi tour en voyant que la situation était pire là où se rendaient. Il fallait repartir vers la pelouse, longer à nouveau la coursive pour voir clairement les issues possibles. Adam la tira dans un couloir, se tenir la main devenait compliqué alors elle récupéra ses dix doigts en donnant un coup de menton vers l'avant, elle suivrait, pas la peine qu'il s'inquiète. A gauche, à droite. Pendant les longues heures où Michaela avait erré sans but dans ces couloirs, jamais il ne lui avait semblé que le stade soit un tel labyrinthe. Bifurquant sur la droite, ils tombèrent nez à nez avec trois infectés, plutôt content de voir deux bouts de viande approcher. Demi tour. Mais deux malades ne semblaient pas vouloir abandonné l'idée de les croquer. Voilà que maintenant ils avaient des rôdeurs à leurs trousses. Il fallait s'en dégager et l'opportunité se présenta toute seule. Keith qui courrait vers eux, les bras chargés par son sac qu'il avait du remplir à la réserve peu de temps avant. Michaela connaissait cet homme, elle s'était retrouvée face à lui pour manger à plusieurs reprises, alors ils avaient discuté. Il était visiblement content de voir l'analyste, ou du moins une tête qu'il connaissait un peu plus que toutes les autres.

Cela n'allait pas durer très longtemps. Avec toute la force dont elle disposait, elle l'attrapa par la veste pour le pousser derrière elle, l'offrant ainsi aux deux rôdeurs. Michaela n'avait pas hésité, c'était soit lui, soit eux. Et le choix avait été vite fait. Les cris de douleur ne tardèrent pas à arriver, stoppant la brune. Michaela resta interdite quelques secondes devant ce qu'elle venait de faire, mais la réalité la rattrapa rapidement et après quelques pas d'hésitation, elle eut le courage de s'approcher de lui et de lui voler son sac. Il était mort, enfin presque, condamné c'était sur, bientôt mort très certainement. En passant à côté d'Adam, elle leva les yeux vers lui. Oui, il avait vu ce qu'elle venait de faire. La mine fermée, l'air déterminé, elle se remit en marche sans ajouter un mot.

Infos:

Plus ça allait, plus les gens venaient vers nous de simplement quatre amis, on venait d’être assez nombreux pour dépop Nefarian et ses amis en moins de cinq minutes. J’exagérais certainement, mais j’avais besoin de pensée plus positive. C’est ça ma belle calme toi, repense à des trucs plus positive. Cependant, tu n’as pas beaucoup de temps et il faut que tu t’en sortes. Visiblement, se parler à soi même n’était pas vraiment une bonne chose. Alors, je me remis à penser au mmorpg, je canalisais ainsi ma peur et mon appréhension. J’avais envie de me dire que je pourrais éteindre mon écran et vaguer a une occupation, mais ce n’était visiblement pas le cas.

Je remarquais Alan venir dans ma direction. Je lui fis de grands gestes des bras pour qu’il nous rejoigne. Il avait avec lui sa petite famille. Tout le monde semblait aller bien. Certainement sous le choc comme chacun d’entre nous, mais bien. J’affichais, du moins je l’espère, un sourire rassurant alors que j’étais tout aussi perdu qu’eux. Fuir, c’était bien beau, mais pour aller où ? Nous n’avions aucune idée du chemin de la sortie, ni même d’un endroit où nous réfugier.

Je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit que Gary soulevait la voix. J’en aurais sursauté, s’il n’y avait pas tout ce bruit autour de moi. Il avait de nouveau donné un ordre et c’était une bonne chose, car je ne savais pas comment gérer cette invasion de mobs. Personnellement, j’avais déjà tout ce dont j’avais besoin sur le dos. D’ailleurs mes affaires pesaient de plus en plus lourd, mais je ne voulais pas m’en débarrasser. J’y tenais trop pour les laisser là. Je regardais Kass qui n’avait pas pris le temps de prendre quoi que ce soit. J’avais un peu de peine pour elle.

J’étais estomaqué, c’était un homme de terrain. Je ne sais pas depuis combien de temps, il est ici, mais il sait prendre des décisions et faire les choses bien. Il donnait des instructions à son ami, avant de s’arrêter ensuite à ma haute et m’interpeller. Je me tournai vers lui assez rapidement pour entendre ce qu’il avait à dire. Je hochais la tête comme pour dire oui. Tout en jetant des regards affolés sur les camions en contre bas. Il y avait déjà quelques rodeurs dans le coin, y aller serait certainement risqué, mais on n’avait pas le choix.

- J’y arriverais ! Vous pouvez compter sur moi.

Le visage dur, une expression de défi sur le visage et la voix froide et claire, on venait de lui donner un objectif à atteindre. D’un coup, l’adrénaline était en train de remonter. Je devais remotiver tout le monde et dire à chacun notre nouvel objectif. Je regardais chacun des rescapés autour de moi, il aurait certainement tout un rôle à jouer. Je ne connaissais pas vraiment certains d’entre eux, mais nous formions un groupe à ce moment précis, alors il fallait se serrer les coudes.

- Vous l’avez entendu comme moi ? Il faut qu’on trouve un camion. Et rassemblaient des affaires. Je pense qu’il serait plus judicieux de s’intéresser au plus proche de nous. Il me parait avoir une taille plutôt correcte.

D’ici le camion semblait plutôt petit, mais quelque chose me disait qu’une fois à côté, on aurait l’impression qu’il est trois fois trop grand pour nous. J’observais un peu l’équipement de chacun, tous ceux qui avaient déjà un sac sur le dos ne pouvaient pas transporter grand-chose d’autre. Valait mieux qu’ils viennent avec moi pour dégager la voie.

- Dante, Kassandra, June, Chritina, son fils et vous deux. (Lilou et Edwin) Vous venez avec moi, je pense qu’on ferait mieux de dégager la voie. Les autres essayaient de trouver des vivres, des fringues, des tentes des duvets et surtout des mains supplémentaires pour nous aider. Bref n’importe quoi tant que ça peut être pratique et qu’on peut vite emmener.

Je cherchais du regard Arthur pour qu’il me confirme mes dires. Je ne savais pas si j’avais pris de bonnes décisions. Enfin c’était sans compter June qui péta un câble et décida de partir dans la direction opposée. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. La situation m’inquiétait beaucoup surtout quand Kassandra partit à la suite de la brune.

- Merde ! Revenez !

Je m’en mordais les doigts, je ne pouvais pas leur courir après. Je devais rester là et superviser le bordel. J’avais envie de hurler ma détresse. Alors que je me tournais vers Dante, je le regardais avec un regard plein d’amour et de peur. Je savais qu’il s’inquiéterait aussi pour les filles. Je lui chuchotais à l’oreille en passant à côté de lui. « Vas si tu veux. » Dis-leur de venir, enfin fait n’importe quoi pour me les ramener. Le choix lui appartenait. Une blonde avec les cheveux roses nous rejoint ensuite, elle n’avait pas grand-chose si ce n’est des armes.

- Biensure, tu veux nous aider ? On essaye de prendre le camion là-bas et d’y mettre plein de ressource utile. Soit tu nous aides à dégager les zombies soit tu vas récolter tout autour des choses utiles.

Le camion semblait assez grand, j’espérais qu’il y aurait au moins de l’essence à l’intérieur. Trop d’information me venait en même temps au cerveau. J’avais l’impression que tout le monde voulait me parler et que je devais tout coordonner.