« Arthur ?! Comment ça fonctionne ce truc ?! » Avait-elle demandé à son mari en découvrant l’arme qu’elle avait récupérée. Un Scar ? Ouais, elle ne savait même pas comment ça s’appelait ce truc, mais visiblement… Arthur n’avait pas l’intention de lui laisser ça entre les mains. Ils échangèrent leurs armes et lui expliqua brièvement comment elle devait s’en servir. Un M4… Ou un truc dans l’genre. Elle écouta avec attention… Mais… Elle ne fut pas certaine d’être capable d’utiliser correctement ce qu’elle avait dans les mains. Néanmoins, comme à son habitude… Arthur se voulut rassurant, lui rappelant qu’il était là s’il y avait un problème…

Ils se remirent à avancer, Izzy se laissant toujours guider par Arthur. A plusieurs reprises, elle crut qu’elle allait trébucher mais elle fit son possible pour ne pas tomber. Plus ils avançaient et plus elle sentait la peur s’immiscer en elle…. L’adrénaline, la respiration haletante, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Allaient-ils s’en sortir ?

Puis Arthur, accéléra brusquement le pas, distançant Isabel de quelques mètres. Elle prit peur, mais elle comprit rapidement quand elle le vit venir en aide à un type un peu plus loin. Ses yeux s’écarquillèrent en voyant son mari cogner sur l’un des monstres… C’était la première fois qu’elle voyait Arthur faire du mal à quelqu’un. Quelqu’un ? Elle ne savait pas trop comment les appeler… Eux… Les infectés… En tout cas, sans l’intervention de son époux, l’homme qu’il venait de secourir n’aurait peut-être pas pu s’en sortir. Chamboulée, elle ne fit pas tellement attention à l’échange bref entre les deux hommes. Encore une fois, il fallut se remettre à courir.

Voilà qu’ils formaient à présent un petit groupe… Isabel suivait, totalement dépassée par la situation. Une voix masculine s’éleva alors au-dessus de la foule. Partir ? Non… La blonde ne le voulait pas… Elle avait à peine eu le temps de prendre ses marques ici et voilà déjà qu’elle allait devoir être obligée de fuir. Encore. Elle y avait cru pourtant… Retrouver Arthur, être en sécurité… Oui, elle s’était dit qu’elle ne vivrait plus ce qu’elle avait vécu à l’extérieur. Malheureusement, il ne semblait plus avoir de lieux sûrs dans ce monde régné par le chaos…

Arthur prit alors les choses en mains, trouvant les mots justes… Des paroles presque rassurantes ? Des paroles d’espoir… Tous s’en sortiraient… C’était le message qu’il voulait faire passer. Isabel l’écouta encore une fois avec attention, elle le regarda parler… Et elle ne put s’empêcher de penser que même au milieu de toute cette horreur… Il était magnifique… Son soldat, à elle… Tout irait bien, puisque lui-même l’affirmait… Elle y croyait dur comme fer…

Mais dans la panique, alors qu’elle suivait les autres vers le camion, elle trébucha et tomba au sol. Non, elle ne le perdrait pas de vue… Pas encore… Elle se releva sans attendre, voulant crier le nom de son mari mais aucun son ne parvint à sortir de sa bouche. La peur reprit possession d’elle. Elle resserra la pression de ses mains sur son arme, elle tenta de se calmer un instant, essayant de se rappeler les explications d’Arthur sur le fonctionnement du truc qu’elle avait dans les mains. Prenant une profonde inspiration, elle fit son possible pour viser correctement. Puis elle tira enfin, vers un des monstres… Mais elle ne put s’empêcher de fermer les yeux… Oui bon… Il allait sûrement lui falloir quelques tirs pour s’y faire…

Maintenant que je m’étais rapproché de l’homme, j’avais l’impression de l’avoir déjà vu. Je ne sais pas, d’où ça venait. Je réfléchissais un instant, je connaissais beaucoup de tatoueur, mais visiblement ça ne coller pas. Je finirais bien par trouver, je savais que je l’avais déjà croisé ici. Cependant, j’ai une très mauvaise mémoire des prénoms. Il avait soutenu mon regard lorsque j’avais commencé à dicter mes ordres et visiblement, il m’approuvait. J’étais soulagé, je ne me sentais pas de diriger autant de personnes. Visiblement, ils étaient tous remotivés par ce qu’ils pouvaient voir et la porte de sortie qu’il s’offrait à nous.

Arthur prit alors la parole, se présentant par la même occasion et d’un coup, j’avais un tilt dans ma tête. Je l’avais déjà entendu chanter ce type. Le nom me parlait un peu, et ça correspondait à l’histoire du militaire, il avait fait une chanson sur ça il me semble, peut-être même plusieurs. En tout cas, je comprenais beaucoup mieux le ressenti que j’avais eu avec lui. L’intuition féminine comme on dit, elle ne se trompe jamais. Je venais de perdre Dante et mes deux pouffiasses préférées alors quand il parlait de perdre des gens ici, j’avais l’impression d’avoir des coups de couteau au cœur. Je me répétais qu’ils reviendraient tous trois saints et saufs.

Alors que le groupe dans lequel j’étais partait en direction du camion, je fis de mon mieux pour arriver à la hauteur d’Arthur. J’avais tellement de choses à lui dire, mais j’arrivais à ne rien articuler. J’avais la langue pâteuse de tous les évènements. Je finis par articuler quelques mots. « Merci, je m’appelle Tamriel. » Oui je continuais à donner ce pseudonyme. Je n’aimais pas mon prénom et je n’avais pas envie qu’on le connaisse. Je ne l’avais révélé à personne pour le moment et tout le monde me renommait Tam alors c’était bien aussi.

J’avais remarqué le regard d’Edwin quand mes amis se détachèrent du groupe. Il ne pouvait rien faire pour eux de toute façon. Il fallait survivre, je l’observais du coin de l’œil avec Lilou, je les trouvais plutôt mignons en fait. J’avais cru entendre qu’il y avait un animal vivant dans son sac à dos. Je lui demanderais des informations complémentaires plus tard. Pour le moment, j’étais concentré, sur les rodeurs qui s’approchaient de plus en plus dangereusement de nous. Je remarquais alors que la blonde qui suivait de près Arthur n’était plus là. Il fallait que je le prévienne.

- Arthur ! On a un problème, la blonde qui était avec toi, bah elle est plus là…

Je ne savais pas comment il allait réagir, mais j’espérais tout de même qu’il trouvait une solution, il avait déjà perdu quelqu’un ici, j’espérais que ce ne soit pas la deuxième. Les zombies étaient partout autour de nous, c’était le chao. J’avais toujours ma dague à la main, mais ça impliquait de me rapprocher bien trop des mobs. Ils étaient de plus en plus autour de nous et j’avais peur.

Je déposais mes affaires dans le camion que j’allais devoir conduire dans les minutes prochaines. J’avais mon permis de conduire, c’était déjà ça, et j’avais passé un test pour conduire un bus il y a longtemps. J’espérais que ce soit relativement la même chose. J’étais à présent libre de mes mouvements. J’attrapais alors les mecs que je croisais par le bras. Il y avait Alan, Edwin et deux autres qui nous avaient aidés.

- J’ai besoin de vous, on doit récupérer les caisses là-bas. Oui je sais, c’est dangereux, mais je pense que ça pourrait être utile. Promis, je vous couvre.

Comme pour les rassurer, je sortais alors mon arc et encochais une première flèche. J’étais tellement heureuse de sentir le bois et la corde se tendre sous la pression de mes doigts. Doucement la première flèche partit dans l’œil d’un rodeur. Je savais que je ne pourrais pas les récupérer si elle ne ressortait pas totalement. Tant pis, ça m’en fera une de moins. Je réalisais alors que j’aurais pu très bien prendre une arme qui trainait au sol qui avait appartenu à un ancien militaire. Je ne sais pas s’il restait beaucoup de balle, mais je préférais ça à gaspiller mes flèches.

- Surtout si vous vous sentez de nous aider, hésitez pas venir filer un coup de main, les caisses sont vital si on veut avoir une chance de s’en sortir. Plus on a de bras, plus on peut en mettre dans les camions.

Je pointais un rôdeur qui s’approchait un peu trop du camion. La première balle fut un échec lamentable, mais la seconde toucha la cible. J’étais plutôt fière de moi. Je le garderais un peu. Je me doutais que le chargeur devait être bien entamé et qu’il ne durerait pas longtemps. Le chemin jusqu’aux caisses allait être long. Des survivants étaient venus nous aider, nous devions être une petite dizaine au total. On pourrait peut-être rapporter deux caisses voire même trois au camion si tous se passent bien.

Je m'étais remis à tirer dans le tas de rodeurs qui nous barrent la route, j’en avais descendu deux autres. Je savais que le chemin du retour serait bien plus compliqué si on ne devait en plus transporter la caisse. On était nombreux et on pouvait certainement y arriver. Il fallait motiver les gens et leur donner l’espoir de continuer.

Qu'était-elle sensée faire pour retrouver la tête brune dans cette foule furieuse alors qu'elle sentait qu'on l'agrippait ? Par pur réflexe, elle manqua de cogner Dante avec son arme. Ce n'était que lui, elle venait de retenir son souffle entre ses respirations saccadés.

« Dante ?! Je n'la trouve pas. J'ne la vois plus. Elle a disparu ! Qu'est-ce que j'peux faire ! C'pas possible... » Murmura t-elle en cherchant une réponse dans son regard. Comme s'il allait la lui ramener là tout de suite rien qu'en clignant des yeux.
« Hors de question que j'la laisse ! On s'est promis... On... On s'est promis de pas s'lâcher... » Elle aurait aimé avoir le temps de lui dire qu'elle était tout bonnement incapable de ne pas regarder derrière elle. June avait flippé mais elle avait toujours été là dans ses pires moments. Parce que même si sa vie avait été bien plus rose que bon nombre de gens ici, June avait répondu présente lorsqu'elle avait cru que le monde s'arrêterait. C'était à peine si elle s'était rendue compte qu'elle pleurait.

Le premier hélicoptère décollait plus loin. « Oh non. Ils se cassent ! Je rêve ! Ils se cassent ! » C'était la débandade, il n'y avait plus rien à faire, il fallait tout plaqué maintenant et s'en aller du mieux qu'ils pouvaient. June. June. Elle avait disparu de son champ de vision, et Dante était venu pour la chercher. Le temps défilait trop vite à son goût, elle n'avait plus le temps de pleurer, de se préparer à combattre. Descendre ? La foule continuait à se presser plus loin, hurlante. Elle avait froid, elle était gelée.

« REJOINS TAM ! RESTE PAS LÀ ! » Claqua t-elle entre ses dents alors qu'elle le poussait sur le coté, le faisant tomber sur l'un des sièges des gradins en relevant l'arme vers son visage. Elle tenait une chose en joug qui se rapprochait dangereusement d'eux. Les deux autres fois, les cibles étaient immobiles. Elle tira à plusieurs reprises, une, deux, peut être trois balles avant que la tête de l'humain mort parte en arrière et tombe lentement dans une gerbe de sang. Elle ne s'y ferait jamais. Jamais. Elle en rêverait la nuit, si elle arrivait à survivre de ce cauchemar, elle y penserait à chaque minutes, chaque secondes.
Et elle ne pouvait pas simplement accepter que Dante vienne risquer sa vie alors qu'elle tenait en vain de trouver sa copine. Un déchirement parmi tant d'autres attira son attention alors qu'un peu plus loin, quelques morts venaient marcher sur la foule qui se bousculait à l'entrée des portes. Les sorties étaient obstruées. Mais, ce qui attira son attention était le visage de son amie qui semblait hurler quelque chose en repoussant la chose qui avait refermer sa mâchoire sur son poignet. Il se teintait de rouge.
Si elle avait pu penser à ce qu'avait clairement dit Gary à propos des mordues, elle aurait peut être essayer d'y réfléchir à deux fois avant de se ruer à nouveau vers son amie. La foule s'était tout à coté disloquer, apeuré par les mordeurs qui venaient se rabattre sur eux. Dante n'aurait jamais dû la suivre. Elle ne lâcherait certainement pas sa copine qu'elle venait de retourner, même mordu, il était toujours possible de... Toujours. Pitié. À peine arriva t-elle à la hauteur de June qui venait de rabattre son arme dans le flanc de la chose qu'elle attrapait son amie par l'épaule. Examiner la blessure ? Fallait faire quoi ? Elle aurait aimé regarder derrière, si Dante était toujours là. Tout le monde partait. Fallait qu'ils descendent. Qu'ils trouvent un camion, quelque chose. Mais elle emmènerait June avec elle. June qui continuait de hurler alors que son poignet pissait le sang.

Petit à petit, d'autres survivants se rapprochaient des camions restant tandis que les militaires se faisaient la malle. Les enculés ! Ils désertaient tout simplement pendant que certains s'évertuaient à sauver les quelques vies qu'il restait. A plusieurs reprises, Edwin s'était vu repoussé les infestés, Les achevant à les uns après les autres d'une à deux balles. Deux de plus à son tableau de chasse... Il était triste de se dire que plus il tuait, plus il s'habituait au recul, au mécanisme, à l'arme. Elle devenait sa main par extension et ça l'effrayait mais il ne pouvait s'en séparer, du moins pas pour le moment. L'un des nombreux survivants qui les aidait à repousser l'assaut des monstruosités lui laissa un long couteau quand Ed fit mention de son chargeur en train de se vider. L'attrapant, il s'approcha rapidement d'un mordeur sur le point de se relever et lui enfonça la lame dans le crâne. P'tain, la sensation différait largement de lorsqu'on avait un flingue ou une casserole... La sensation donnait bien plus froid dans le dos que les autres cas...

Reprenant son souffle, a peine redressé, le fauconnier se faisait déjà attrapé par la tatouée. Tamriel qu'il avait entendu, quelques secondes plutôt. Elle les tenait, lui et un autre homme, qu'il avait vu quelques temps avant. Rapidement il réquisitionna un autre bonhomme par le bras. Il devrait être surpris de se faire ainsi trainer sans qu'on lui demande son avis mais Tam expliquait déjà les choses. Ils récupéraient les caisses, les chargeaient, suivait le chargement humains puis ils se taillaient tous. Soit, c'était noté, restait plus qu'à y arriver, à ces foutus boites ! Non parce que là... La foule de malades ne cessaient d'augmenter et à quelques minutes près, eux aussi se feraient sans doute becquetés ! Mais Ed ne se dégonfla pas. Ouais, fallait faire vite et bien, sauver les autres étaient une priorité, quitte à se sacrifier pour eux. Ouais, il le fallait. Il le fallait !

Toujours le couteau en main, le michiganais s'avançait vert le saint Graal. Tapotant l'épaule de Buzz pour l'encourager à avancer et jetant un regard complice à Alan et un clin d'oeil au dernier compère qui les avait rejoint, Ed s'élança au plus près d'un des cannibale et lui enfonça la lame dans la tempe. Un second, qu'il n'avait pas vu, parvint à lui agripper la veste, près à le mordre. Le brun lança un "Dégage" comme si l'ennemi le lâcherait. Au final, il le repoussa puis le planta comme son collègue. A bout de souffle, le fauconnier prit appuie sur une des boites, à moitié plié.

- Deux secondes, deux secondes, j'suis à bout...

Encore un effort, il fallait encore faire un effort ! Rapidement, il se redressa et prit une des hanses de la caisses, attendant que ses comparses prennent les autres coins. Sa respiration était haletante. L'adrénaline lui faisait oublier qu'il était fatigué, qu'il avait faim, soif et mal. Plus tard, il verrait sans doute pas mal de bleus sur son corps. Toutes les cascades qu'il avait fait seraient le vestige d'une nuit passé dans le domaine de Satan. L'enfer sur terre ? Oui, là, il le voyait clairement. Enfin, son regard se posa sur Tam, l'espace d'un instant, pour s'assurer qu'elle aussi, était en sécurité. Finalement, après s'être hydraté les lèvres en passant le bout de la langue, il souffla.

- A trois les gars ! Un ! Deux ! Trois !

La caisse se souleva tant bien que mal et les quatre zigotos avancèrent jusqu'aux camions. La difficulté résidait dans la perte d'énergie. Étrangement, une partie de son être avait envie de faire une blague genre "Hey, si on en porte tous les jours, on sera aussi musclé qu"un bodybuilder et en très peu de temps !" mais non. C'était vraiment pas le moment.

 

EVENT DE JANVIER | Nara & Buzz

Le temps pressait. Les infectés semblait se multiplier. Nara et Buzz n’avaient jamais vu autant de ces spécimens, d’aussi près. Ils en avaient croisé au tout début de l’épidémie, en se rendant à l’atelier de Jeff, le père de Nara, mais ils avaient fait si vite qu’ils n’avaient pas eu le temps de s’attirer des ennuis. Là, ils étaient en plein dedans. Les infectés grognaient un langage inconnu. Nara se demandait même pourquoi est-ce qu’un son sortait de leur bouche, s’ils étaient dénués de tout sens de la communauté et/ou d’intelligence. Mais ça n’était pas vraiment le moment de comprendre le pourquoi du comment. Ce son qu’ils produisaient bourdonnait dans la tête des survivants. Buzz avait froncé les sourcils plusieurs fois, préférant presque l’acouphène qu’il se produirait à force de tirer. Des munitions, il y en avait par terre ou sur les corps des victimes militaires.
Ces militaires qui avaient abandonné les lieux et les survivants restant.

Nara avait levé la tête comme tous les autres en se demandant pourquoi est-ce qu’ils ne les avaient pas embarqué avec eux. Même suspendue dans le vide au bout d’une corde, elle aurait acceptée de faire partie du voyage ! La chercheuse en paléoanthropologie chassa de sa joue une larme qui tentait de s’échapper, d’un geste de rage. Ca n’était pas vraiment le moment pour ça non plus. À la place, Buzz se précipita vers elle avant de lui donner son arme. « J’ai un couteau, ce sera plus utile. Tu m’le garde, toi t’as ton truc préhistorique. J’vais aider les autres avec les caisses. Occupe toi du camion microbe ! » Il l’embrassa sur le front avant de filer en courant, couteau à la main, prêt à en user pour se débarrasser des infectés. Il planta sa lame dans le crâne de l’un d’entre eux en arrivant à hauteur d’Edwin et des autres. Les autres les couvriraient et ils pourraient ramener au moins l’une de ces caisses.

Nara jeta un œil sur l’arme qu’il lui avait confié. Elle fit la grimace avant de la passer à son épaule, prêt à s’en servir. Elle l’avait vu faire mais imaginait déjà son épaule partir sous le choc de la détonation. Elle préfèrerait ne pas avoir à s’en servir. Malheureusement, et ça, tout le monde l’avait comprit, la vie ne se déroulait pas comme prévue. Tandis qu’elle s’avançait vers le camion en courant, légèrement ralentit par le poids de l’arme, elle sentie quelque chose lui agripper la jambe, si bien qu’elle manqua de tomber. Elle asséna sans réfléchir le bout de sa lance en direction de la menace, la pointe du silex arrivant dans l’œil de cette chose qui avait tenté de porter ses dents à sa cheville. Nara remerciait intérieurement les ancêtres pour avoir inventé les rangers en cuir avant de se dégager la jambe de cette main récemment putride avant de reprendre sa course.

La jeune femme croisa la blonde qui les avait aidé tout à l’heure. Elle lui adressa le groupe que formait Buzz, Edwin et les autres. « Rejoins-les, je vais défendre le camion avec les autres. Fais attention à toi ! » S’exclama Nara avant de se retourner de nouveau pour continuer sa course. La distance entre elle et le camion semblait infinie. Elle fit volte face pour voir si la jolie blonde avait saisit le message. Sur sa route, une autre âme damnée s’avança vers elle. Alors, Nara tenta d’apprendre les réflexes de Buzz en prenant l’arme qu’il lui avait prêté. Elle garda bien les deux yeux ouverts pour ne pas manquer sa cible et tenta de viser la tête. Manquer. Un peu plus et elle touchait Colleen. La deuxième fût la bonne. Un coup de chance. Nara se figea sur place, ses jambes semblaient collées au sol. Elle entendait son cœur bondir dans sa poitrine. Ce dernier semblait avoir envie de faire le tour du propriétaire. Elle fixa la pointe de sa lance qu’elle avait laissé tomber par terre avant de se baisser pour la ramasser. Elle avait réussit à tirer avec cette chose, mais se promettait intérieurement de ne plus avoir à s’en servir.

« Australopithecus afarensis, australopithecus africanus, australopithecus anamensis... » Murmura Nara pour elle-même pour se concentrer de nouveau. Elle secoua la tête avant de froncer les sourcils et de s’élancer vers le camion. Un infecté rampait sur le sol, les jambes en moins, probablement parce qu’il était passé sous des barrières sans se soucier de la difficulté lié à sa propre physique. Les infectés, même démembrés, continuaient leur route. Nara pointa le bout de sa lance pour la lui enfoncer près de l’oreille. Il y en de nouveau ce son dégoûtant provenant de la boîte crânienne vivant ses derniers instants, puis plus de grognements. Nara commençait à fatiguer, mais elle arrivait à hauteur du camion. Elle se positionna vers l’arrière du camion, où ils pouvaient désormais grimper, et cligna à plusieurs reprises des yeux pour se concentrer de nouveau. Un infecté se dirigeait d’un pas lent et mal assuré vers le véhicule et les survivants qui se trouvaient près de Nara. Derrière, Dante et Kassandra qui revenaient avec leur amie en pleure. Nara hocha la tête pour elle-même se dirigea d’un pas pressant vers l’infecté en question. Celui-ci avait déjà commencé à tendre des bras avides de chair fraîche quand elle empoigna le manche de sa lance courte, comme un prolongement de son bras pour enfoncer sans états d’âme le silex dans le visage de l’infecté qui se débattit quelques secondes avant de tombé, comme désactivé.

« Ils commencent à me gonfler ces machins… » Dit-elle pour elle-même en jetant un œil à son arme dont elle pouvait être fière. Elle agita les bras en direction de Dante et de Kassandra en s’exclamant : « DÉPÊCHEZ-VOUS ! » puis elle fit le tour du camion en jetant au passage un coup d’œil aux garçons et Colleens qui se dirigeaient déjà, en sûreté vers le camion, accompagnée de caisses de ravitaillement.