Pan. Pan. Une créature de plus au sol. Pan. Pan. Pan. Merde ! La suivante refuse tout bonnement de suivre son collègue. Pas d'bol, Ed était du genre tenace. Au dessus d'une caisse, comme l'avait été Tam, il tira une énième balle et cette fois la chose s'écroula. Retentirent ensuite des coups de feu non loin de lui. C'est d'abord une femme blonde qui le rejoint et lui faisait un rapide topo sur ce qui se déroulait un peu plus bas, une fille se faisait couper le bras. Merde. Est-ce qu'il connaissait cette personne ? Les doigts d'Edwin se crispèrent autour de la crosse de son arme. Putain ! Pourtant, la femme, vite rejoint par Arthur, avait raison. Le temps manquait et il fallait se tirer, rester groupé. Une question se posait cependant.

- Ok, on prend la caisse on se casse mais qui nous couvre ?!

Le sergent lui fit un bref mouvement de tête pour montrer au fauconnier qu'ils étaient surveillés. Ce dernier hocha la tête et au signal, il souleva l'énorme boîte avec ces deux compagnons. La femme arrivait-elle a soulever le paquet ? Si elle trouvait cela compliqué, elle ne le montrait pas, au contraire, elle se donnait à fond et on pouvait clairement le voir à son regard sérieux. Un regard trahissant le sérieux qu'elle mettait dans cette lourde tâche ? Dans tous les cas, Ed donnait aussi le reste de ses forces pour trimbaler le truc du point A au point B. Arrivés aux camions, l'homme se plia en deux et respirait fortement. Plus le temps passait, plus ses bras lui faisait mal. Encore un peu et il ne pouvait tout bonnement plus les soulever mais qu'importe. Se redressant, alors qu'Arthur et Tam  étaient l'un près de l'autre, le fauconnier vint se poster face à eux.

- On est d'accord sur le fait qu'on a plus le temps ? Faut des conducteurs. Débrouillez vous comme vous pouvez. Je vais demander aux gens non-armés de monter dans les camions. Ceux qui on les flingues on va rester pour couvrir les chauffeurs et une fois qu'ils sont installés, on s'tire.

A nouveau, Ed avait donné une idée mais cette fois il n'attendit pas que lui donne l'approbation. Chaque seconde était précieuse, plus que jamais il fallait se bouger le cul. Faisant le tour du périmètre, il s'arrêta auprès de chaque personne qui défendait les camions, leur intimant l'ordre de se rapprocher car bientôt ils partaient. Aussi, il aida à charger les derniers matériaux puis donna un coup de main pour faire monter les civils restants et non combattants. Si un jour on lui avait dit qu'il aurait été aussi sérieux et combatif, il n'y aurait pas cru. Donner des ordres, à part à ses oiseaux, il ne le faisait jamais. Lui se contentait d'exécuter ou de donner une idée.

Arrivant à la hauteur du petit groupe des amis de la femme tatouée, Edwin se stoppa un instant en voyant le sang, les larmes, la hache. C'était donc ici que tout s'était passé... En posant son regard sur June sans doute dans les vapes, il comprit bien vite que c'était sans doute quitte ou double. Elle vivait ou mourrait. Voyant le membre découpé sur le côté, l'ancien boulanger retint difficilement un haut-le-coeur avant de les rejoindre en hâte.

- Faut qu'on y aille ! Vite !

Regardant chacun des gens, il fallait prendre une décision et vite. Ne pas laisser tomber le dernier grain du sabler de la Mort. Il ne fallait pas laisser à la Faucheuse le plaisir de prendre leur vie. Réagir. Vite. Des idées. Non, des ordres.

- Alan, c'est bien ça ? Assure toi qu'aucun civil sans armes traine hors des camions. Les filles, debout ! Levez-vous, direction la sortie, allez. On a pas de temps à perdre ! Mon pote, va falloir que t'assure mes arrières. Je vais porter votre amie jusqu'à notre seul et unique porte de secours. Allez, go, go, go !

A la fin de sa phrase, sans attendre, il se pencha sur l'inconsciente pour pouvoir mettre à exécution ses paroles. S'il n'était pas en plein état second, sans doute qu'il aurait sorti une plaisanterie, du genre, "post-ilt : Connaitre les noms des gens" ou même le "Go" d'Arthur qui lui était entré en tête. Mais ce n'était pas le bon moment. Son esprit se concentrait surtout sur la femme dans ses bras. Pourvue qu'elle survive. Pourvue qu'elle survive ! Il le fallait ! S'il avait vu Julia disparaitre dans la foule de monstres, il ne permettrait pas que cette personne lui clamse entre les doigts. Non...

Approchant enfin du camion, il attendit qu'on l'aide à soulever la victime avant de crier.

- Montez ! Vite !

A peine arrivés, qu’Alan était furieux de les voir arriver avec une June qui venait de subir une morsure et il ne devait pas être le seul, ce que le canadien comprenait vu le potentiel risque que cela représenté. Les réfugiés ne savaient pas combien de temps était nécessaire pour transformer un humain en l’une de ces créatures, mais n’auraient-ils tous pas fait la même chose si à la place de la brune il s’agissait d’un de leur proche ? Dante préféra ignorer la remarque faite, il était inutile du perdre du temps.

Aucune personne du corps médical n’arrivait, en revanche, Dante constatait l’inquiétude dans le regard des personnes présentes, puis Alan revint, mais ce coup-ci munit d’une hache. Il leur expliqua la situation et June était d’accord pour se faire amputer. La jeune femme avait toute l’admiration du brun, ce n’était pas une décision forcément évidente et rien ne garantissait qu’elle pourrait réellement s’en sortir.

Dante adressa un énième encouragement « Ça ira après t’en fais pas. » puis il devait à présent contrôler les alentours afin de s’assurer qu’aucune créature ne représentait un danger, mais les hurlements en attirèrent. Il rechargea son arme rapidement et commença à tirer sur ces rôdeurs. Plusieurs tombèrent, quatre, cinq ou six, il ne savait pas, mais il se retrouvait une nouvelle fois sans munitions. Il prît son dernier chargeur en espérant ne pas avoir à s'en servir, il devait économiser au maximum ses munitions

Il ne pût s’empêcher de regarder Kassandra et June, tout comme le moment où la hache trancha le bras de la pauvre jeune femme. Le coup était net, précis même si l’on peut dire, mais la méthode n’en était pas moins barbare ou viking vu la nationalité d’Alan.
L’amputée semblait s’être évanouie juste après l’acte, il fallait la surveiller et s’assurer qu’il s’agissait bien de ça, qu’elle arrive à survivre et surtout, ne pas se transformer. Dante prît l’alcool situé à côté du suédois et en versa sur la plaie afin de désinfecter au mieux avant qu’elle soit emmenée.

Ils se dirigèrent vers l’un des camions et June fut portée jusqu’à celui-ci, pendant que Dante contrôlait les arrières à la demande du fauconnier. Le canadien aida ensuite Kassandra à rester auprès de son amie, mais lui ne monta pas tout de suite dans le véhicule. Il fallait attendre que toutes les personnes non-armées soient elles aussi en sécurité à bord avant d’y grimper à son tour et de pouvoir tous partir de ce maudit stade. Pour le moment, aucune créatures ne s'approchaient.

Ethan était en train de frayer un chemin à sa famille à travers la cohue, tâchant de ne perdre personne entre les fuyards qui couraient en tout sens, et les infectés qui inondaient progressivement le stade. Réfléchir n'était pas facile tout en veillant à la sécurité de tous, et en tenant les chiens qui étaient entre rage et panique. Il aperçut toutefois des réfugiés qui étaient en train de s'organiser près de camions délaissés par l'armée. Les infectés n'étaient pas loin, mais c'était une opportunité de fuir qu'il était impossible de refuser. Il ne lui fallut pas longtemps pour prendre une décision. Jetant un regard vers sa famille, il leur désigna les camions.

« Là. C'est par là qu'il faut qu'on aille. C'est la meilleure solution pour sortir d'ici, tout le monde part dans tous les sens.

Sa mère acquiesça en croisant son regard, tenant contre elle Nolan qui pleurait à s'en rompre les cordes vocales, le visage rouge, apeuré par toute cette agitation. Dans les faits, il y avait un tel boucan ambiant que cela ne faisait pas une grande différence. L'agent fédéral ouvrit la voie à travers la portion de stade restante, observant régulièrement les silhouettes qui s'affairaient près des camions. Apparemment, ces gens étaient occupés à charger du matériel militaire délaissé. Bonne idée. Il leur donnerait un coup de main, en échange de leur aide pour évacuer. Il connaissait un peu les accès, pour avoir coopéré avec les militaires, cela serait peut-être utile. Tâchant de ne pas imaginer ce qui se passerait si ces inconnus se révélaient hostiles, puisque après tout la panique faisait changer les gens, il accéléra le pas.
Alors qu'ils parvenaient dans les derniers mètres à parcourir, un infecté se rua sur leur groupe, mâchoire pendante et écume aux lèvres. Ses yeux laiteux avaient un air fou et affamé. Le jeune homme s'interposa entre la chose et la mère de Brooke qui était visée, mais alors qu'il s'apprêtait à tirer, Strife bondit sur l'infecté avec un hurlement de rage. Son maître fut déstabilisé par l'à-coup donné à la laisse, et ne put tirer. La créature tomba mais tenta d'attraper le chien-loup. Elle ne réussit qu'à refermer ses mains avides sur la patte arrière de l'animal et la tordre pour l'attirer à elle. Strife poussa un glapissement de douleur en se tordant pour se dégager, et Ethan abattit la chose d'une balle entre les deux yeux avant que plus de mal ne soit fait. Ne prenant pas le temps de s'attarder sur la sensation que cela lui laissa, il entraîna les siens jusqu'au camion, en glissant un simple « Vite » qui ne souffrait pas de refus. Son chien boitait clairement, mais il n'avait heureusement pas été mordu ou blessé plus violemment. Il s'en remettrait. Parvenant enfin près des camions, il s'adressa à ceux qui se trouvaient à proximité.

- On aurait besoin de votre aide. On a des enfants avec nous, dont un bébé. Et je crois que ces camions sont un des meilleurs moyens pour sortir d'ici. Je connais des accès.

Sans vraiment attendre longuement une réponse, il se dirigea vers l'un des camions. Il vit qu'une personne blessée s'y trouvait, et dans le doute, préféra faire monter les siens dans le second véhicule. Il aida sa mère et celle de Brooke à y prendre place, chacune tenant dans ses bras l'un des petits, un sac sanglé sur le dos. Puis, il porta Strife puis Gaia à l'intérieur, leur intimant de se coucher sans plus bouger. Même agités, les chiens se tinrent tranquilles, le chien-loup se mettant à lécher sa patte arrière tordue. Le jeune homme se tourna alors vers sa femme et son beau-père, qui étaient à même de se défendre.

- Montez dans le camion. Il va falloir partir bientôt. Je vais aider ces gens à charger ces caisses, puis je vous rejoins. »

Il se détourna, à temps pour voir un infecté qui s'approchait des camions. Il visa avec tout le naturel que conférait un métier des armes, puis tira. Sa première balle toucha l'infecté au cou, un peu trop bas en raison de la distance. La seconde lui fit sauter le caisson dans une gerbe de matières organiques. Il s'approcha alors de ceux qui s'occupaient encore des caisses, sachant que plus tôt ils partiraient, mieux ce serait. Ils allaient finir par être submergés, tôt ou tard.

    Laissant Dante nettoyer la plaie de June, je déposais la hache à côté de moi et posa mes doigts sur le cou de la jeune femme ; son pouls était faible mais toujours là, il ne restait plus qu'à espérer qu'elle s'en sorte. Je ne me posais toujours pas une quelconque question concernant la culpabilité que je pouvais ressentir à faire tout cela, la situation était encore bien trop critique pour ne serait-ce qu'y penser. Relevant la tête j'aperçus la femme qui nous avait parlé avant que tout s'aggrave à ce point, celle qui parlait justement de suivi psychologique ; elle proposa d'aller chercher Rose. J'avais hoché la tête, encore un peu dans le vague, me disant par la même occasion que je n'avais pas revu la chirurgienne depuis qu'elle s'était affairée à apaiser les souffrances du jeune Eliott. Me relevant, une inquiétude de plus au coin de mon esprit, j'aperçus Edwin qui s'avançait vers nous d'un pas rapide. Il s'adressa à moi, me demandant de veiller aux arrières des civils en les mettant dans les camions afin que nous puissions partir d'ici, puis il aida le petit groupe a emmener June jusqu'aux véhicules.

    Glissant ma hache dans l'étui prévu à cet effet qui était accroché en travers de mon dos, je pris ma carabine afin de garder plus de distance avec les Coyotes qui se faisaient toujours de plus en plus nombreux. Un premier vint vers moi et, me concentrant tant bien que mal sur ma tâche, il me fallut deux balles pour l'abattre. Aller, encore un peu de courage, d'ici peu nous seront tous dans ces véhicules et nous pourront quitter toute cette horreur ; il fallait juste que je prennes sur moi encore un peu. Faisant rapidement le tour des camions, je signalais aux dernières personnes encore dehors qu'il était grand temps pour nous de partir ; dans la précipitation je ne prêta même pas attention à qui était encore dehors ou nous, le principale au final c'est que nous devions tous être à l'intérieur des camions. Dans la foulée, deux autres macchabées avaient rejoint la triste liste qu'aucun de nous n'avait eu le choix d'établir. De nombreuses caisses avaient été apportées et mises dans les camions, ce ne serait peut-être pas suffisant pour tout le monde et il valait mieux essayer d'apporter les trois restantes pour être sûrs d'avoir ce qu'il fallait. Le nombre de Coyotes était grandissant et je dû à nouveau en abattre un. Me précipitant vers l'une des caisses déjà entourée de trois personnes, deux hommes que je ne connaissais que de vue et une femme, je leur aidais et, jetant un regards alentours, je remarquais que d'autres civils s'étaient également attelés à porter les caisses restantes. Une fois ces trois dernières apportées et mises à l'arrière des deux camions où de nombreux civils se tenaient déjà, je me décidais à faire une nouvelle fois le tour des véhicules, vérifiant que nos deux conducteurs arrivaient aux volants sains et saufs.

    Après m'être assuré que personne d'autre ne traînait encore dans le coin -du moins pas dans ma visibilité-, je me dirigeais vers l'arrière du camion où se trouvaient les miens. J'avais hâte de les retrouver, de pouvoir rester à leurs côtés et oublier un peu tout ça ; mais pris dans ma réflexion et également un peu affaibli par la fatigue, je ne remarquais le dernier Coyote qu'au moment où il m'agrippa la manche de ma chemise. Le repoussant prestement, je lui mis trois balles en plein crâne ; elles étaient toutes bien placées, mais l'angoisse m'avait apparemment fait perdre une partie du contrôle. Lorsque les conducteurs démarrèrent les véhicules, je sautais à l'arrière et chercha des yeux ma femme et mon fils. Ils étaient assis dans un coin du camion, près d'une caisse et, malgré l'obscurité, je ne remarquais que trop bien le regard apeuré qu'ils m'avaient adressé alors que je m'approchais d'eux. M'asseyant juste à côté d'eux, je fermais les yeux pour effacer l'horreur que je semblais éveiller chez ceux deux personnes qui étaient les plus importantes à mes yeux. Je ne savais pas quoi faire, devais-je leur montrer qu'ils n'avaient plus à avoir peur et que tout cela n'était qu'un mauvais rêve ? Je n'en étais pas sûr moi-même. Prenant mon visage dans mes mains, je murmurais à la fois pour eux et pour moi :

« C'est finit. Tout va bien maintenant, c'est terminé. »

note:

 

EVENT DE JANVIER | Nara & Buzz

Nara entendait tout en écho. Ce qu’elle entendait, c’était le battement de son cœur qui semblait sur le point de bondir hors de sa poitrine. Il lui faisait mal. Peut-être était-elle en train de faire une crise cardiaque ? Non, elle était simplement sous le choc de ce qui venait de se produire. La blonde qui était aux côtés de Buzz et d’Edwin minimisa ce qui venait de se produire en plaisantant sur la performance de Nara. Cette dernière n’était pas la pro des armes à feu. Elle préférait serrer contre elle sa lance, un objet dont elle arrivait à se servir. Buzz lui avait reprit le fusil militaire et l’accompagnait doucement vers le camion dans lequel Christina et Sven se trouvaient déjà. Une jolie blonde les avait rejoint. Elle semblait être proche de l’ancien sergent machin-chose qui avait fait lever les yeux de Buzz au ciel. Néanmoins, on ne pouvait nier qu’il gérait la situation, sa logique militaire alliée aux multiples bras alliés permettraient à tous de s’en sortir.

« Nara. Oh ! Elle peut pas la fermer la manchot ! Bon. Nara ! Ecoute ! On va s’barrer d’ici okay ? T’as fait un super boulot mais t’es nulle avec une arme. » Buzz essayait de couvrir l’espèce de cri affreux qu’avait poussé June alors que Alan s’occupait de sa main. Nara reprit alors ses esprits en fronçant les sourcils en entendant ce bruit affreux. Elle plaqua ses deux mains sur le torse de Buzz en lui plaquant son arme pour qu’il la prenne. « Ouais bon. Grimpe sur ce putain de camion et tire dans l’tas. Et quand tout l’monde est okay tu grimpes à l’intérieur. » Buzz retrouva un sourire sûr de lui et hochant la tête avant de se contorsionner étrangement avant de grimper sur le camion. « VOUS ÊTES PRÊTES LES POULETTES ? » Beugla Buzz avant de viser la foule d’infectés et de cadavres devant lui, qui se mélangeaient en un pêle-mêle presque poétique. Il élimina plusieurs infectés, Nara ne pouvait pas vraiment savoir combien, mais à chaque « YOUHOU ! » que Buzz criait, on pouvait supposer qu’une nouvelle victime rejoignait enfin le Royaume des Morts.

Nara vérifia le tranchant de son silex, hocha la tête et aida les autres à transporter les caisses restantes. Elle ne s’éloignait pas du camion mais aidait Christina à les stocker à l’intérieur de ce camion, qui contiendrait quelques minutes plus tard comme l’espérait Nara, leurs fesses pour partir d’ici. Au cinquième « Youhou ! » Alan passa devant Nara et monta à l’intérieur du camion auprès de sa femme et de son fils. Nara se dirigea vers Tam en plantant sa lance dans le sol. « Tam. » Elle lui prit la manche et l’emmena à l’écart, jetant un coup d’œil assez anxieux à June qui était en train d’être transporté à l’arrière d’un camion. « Quelques soient les groupes, on se suit. Faut qu’on reste tous ensemble. Je… » Nara déglutit et tenta un sourire en coin vraiment pas le bienvenu dans cette situation. « Je suis désolée pour ton amie… Mais il faut pas vous mettre en danger, même pour elle. On grimpe dans ces machins et on se casse. » Nara reprit sa lance et entendit une dernière exclamation de Buzz, puis un bruit sonore qui signifiait qu’il descendait du camion.

« Vous êtes mignon mais on va pas moisir ici. J’ai plus de munitions et ils vont se multiplier comme des mouches à merde. Alors on démarre les lapins !! » Annonça-t-il en se dirigeant vers Nara et Tam et en les encourageant à se diriger à l’intérieur de l’un de ses camions. « Putain de mouches à merde… » Commenta Nara en soupirant, à bout de force. Tout ce qu’elle voulait c’était poser ses fesses dans un camion et se tirer d’ici. De préférence en vie avec sa petite bande de joyeux lurons.

Protéger les caisses des rodeurs, quelle connerie mettait passé dans la tête à ce moment-là ? Je vous demande bien. Je regrettais mon choix chacune des secondes ou j’étais seule au milieu de ses horreurs j’avais toujours mon flingue dans les mains et je vidais consciencieusement mon chargeur sur les mobs qui s’approchaient un peu trop près de moi. Il tombait comme des mouches, enfin je ne m’appelais pas Tom Pouce, pour les 7 d’un coup il faudrait repasser dans 10 ans et encore je ne suis pas sûre que je serais capable d’y arriver avec autant d’entrainement.

Comme toujours lorsque j’étais en plein combo de hit, mon esprit est embrumé par l’adrénaline qui montait en moi. Je regardais un instant à mes pieds, il y avait déjà un corps sans vie étendu plus loin sur l’herbe, il était vite remplacé par deux autres bien vivants. Je visais la tête, d’un second, un tir, un mort. C’était un ratio plutôt satisfaisant. Je devais jouer la girouette, ils venaient de tous les sens. Je n’avais plus vraiment le temps de viser. Heureusement, certains survivants tirés en ma direction. Je pouvais dire un grand merci à Arthur. Je me surpris à murmurer quelques mots.

- J’y serais passé sans toi. Je te dois la vie…

Il avait abattu un rodeur qui m’avait griffé le bras. Je ne savais pas si cela impliquerait quelques choses, mais pour le moment ce n’était pas très important, j’avais mieux à gérer. Je lui fis un signe du bras pour qu’il comprenne le merci. Il venait de me sauver la peau, finalement après avoir mis à terre quatre autres trucs à terre l’arme que j’avais trouvée ne voulait plus tirer, le chargeur était assurément vide. Je la jetais sur la tête d’une mob non loin, ça ne changeait pas grand-chose, mais j’étais contente de moi. Oui, je sais, il ne faut pas grand-chose, comme on dit, il en faut peu pour être heureux.

Les caisses trois et quatre avaient été envoyées, le soutien pour les caisses cinq et six finis par arrivée après un moment qui me parut interminable. J'étais content de voir Becca et les autres venir en soutien. Il fallait que je retourne au camion, pour une raison que j’ignorais. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre. Dante avait été retrouvé avec Kassandra et June et… OH MON DIEU ! June avait un bras en moins. J’en avais loupé des choses visiblement. J’avais vu la scène de loin pendant que j’étais en train de ramener ses caisses, mais c’était tout simplement horrible. J’en avais froid dans le dos, je préférais me concentrer sur les caisses et de mettre ça dans un coin de ma tête.

- Allez un dernier effort, on y est presque. Alan, le cœur y est, mais je dois m’installer au volant de l’engin.

Alors que j’aidais à monter les caisses, Alan parti à la conquête des trois autres avec un bon groupe d’aventurier qui n’avait pas froid aux yeux, c’en était déjà trop pour moi. Je devais parler aux autres, aider et surtout me rappeler comment on conduisait un camion. Je me dirigeais vers Dante qui n’était pas loin de là. Il fallait que je l’inspecte pour vérifier qu’il ne lui manquait pas un bout. Je ne voulais pas d’un ami en kit, je le voulais en entier et de préférence avec autant de chair que quand je l’avais laissé la première fois.

- Heureusement tu n’as rien. Je m’en serais voulu

Je savais que j’étais dans un état pitoyable entre la saleté que j’avais sur moi, la sueur qui collait mes cheveux accompagnés du sang de ses choses qui avait une odeur répugnante. J’en avais partout et j’étais très certainement dans un état pas très agréable pour les autres que ce soit vis-à-vis de l’odeur ou même de mon apparence physique. J’avais l’impression d’être sale de la tête au pied. J’aurais voulu me prendre une bonne douche pour me nettoyer, mais j’allais certainement devoir attendre un long moment. Je lançais un regard de biche à mon meilleur ami avant de lui poser la question fatidique.

-Tu viendras avec moi devant dit ? Tu me raconteras tout ce qui vous est arrivé…

J’eu à peine le temps de finir ma phrase qu’une main m’attraper le bras. Je ne pus retenir une grimace d’horreur en sentant la pression à l’endroit où le rodeur m’avait attrapé plus tôt. J’aurais certainement un beau bleu quand j’aurais l’occasion de regarder. Bon j’aurais certainement des marques de contusion ailleurs sur le corps alors je n’allais pas pleurer pour si peu. La main appartenait à Nara qui voulait me parler, visiblement en privé puisqu’elle me tira alors un peu à l’écart. Elle voulait me parler d’un de mon ami. Je comprenais bien qu’il s’agissait de June.

- Écoute, pour le moment, elle est toujours en vie, alors on peut la garder avec nous. Je pense que si elle venait à mourir, Kassandra sera capable de faire le bon choix ou quelqu’un l’aidera. Alors, ne t’en fais pas. Je vais monter dans le camion, suivre Arthur et on finira tous sains et saufs.

Je lui posais une main sur l’épaule pour la rassurer. Je devais esquiver les mobs et prendre ma place aux commandes de l’engin. Je grimpais rapidement dans l’habitacle et j’installais mes affaires que j’avais déjà catapultées à l’intérieur. J’attendais l’arrivée de Dante et de n’importe qui d’autre qui le voudrait bien. Je mis le contact au camion et réglait correctement le fauteuil et les différents rétros. J’étais prête à partir, me manquait plus que le feu vert. J’avais décidé de laisser Arthur ouvrir la marche.