Attrapant la main d’Arthur, Izzy se mit à le suivre, la peur au ventre. Elle se laissa guider, scrutant les alentours et sursautant à maintes reprises. Des cris s’élevaient de toutes parts, des cris apeurés, des hurlements de douleur… Puis vinrent des tirs, des coups de feu. Elle ne lâcherait pas sa main, non. Ils devaient rester ensemble, hors de question d’être séparés une fois de plus. Arthur la mena jusqu’à la tente d’Elyse, malheureusement, sa tente était vide. Où pouvait être sa belle-sœur ? Elle eut de réflexe de regarder autour d’elle, espérant apercevoir un visage familier. Mais, elle ne vit que des inconnus… Et… Elle n’eut pas le temps de s’y attarder plus que ça. Arthur attrapa ses épaules, la tirant de ses pensées, de ces visions d’horreur. Elle pout alors constater l’inquiétude naissante qui le tourmentait. Ils devaient la retrouver… Mais, il fallait aussi le rassurer. Isabel, ne semblait pas se souvenir de l’avoir déjà vu dans un état pareil. Alors elle prit son visage entre ses mains avant de lui prononcer quelques mots pour apaiser ses craintes. « Je suis sûre qu’elle est en sécurité, d’accord ? Elle ne doit pas être loin ! »

Elle n’eut pas le temps d’en dire plus. Ils devaient partir. Elle se remit à le suivre, le cœur battant. Elle se concentra sur lui. Arthur se retourna un bref instant vers elle. Il sourit. Elle lui répondit de la même façon… Pour le rassurer. Elle allait bien pour l’instant… Rester près de lui, rester tous les deux, retrouver Elyse, fuir… Oui, c’était ce qu’ils devaient faire.

« Arthur ! Attends ! C’est pas elle là-bas ? » La blonde pointa son doigt vers l’endroit où elle semblait avoir aperçu sa belle-sœur. Sans grande certitude. « Je suis pas sûre… Je la vois plus… »

Un coup de feu retentit, puis un autre et encore un autre. Il pensa dans un premier temps que les militaires avaient repris la situation en main mais quelle ne fut pas sa surprise quand il vit plusieurs civils être les auteurs de ces tirs. La plupart avait tous des Beretta 92, sûrement les militaires qui les  leurs avaient donnés. Lui-même en n’aurait pas dit non à ce que l’on lui en confie un, d’ailleurs il y avait des chances que le sien se trouve dans la main d’un autre. Le jeune homme n’aimait pas vraiment prêter ses affaires, surtout des objets comme ceux-là, le nouvel outil de survie. Peu importe se disait-il il savait qu’il n’avait pas besoin d’une arme à feu pour s’en sortir même s’il fallait avouer que c’était plutôt appréciable de temps en temps.

Bref c’était pas tout ça mais il avait une de ces créatures encore à ses trousses non loin d’ici. Si les autres civils avaient trouvé le courage de les affronter alors lui aussi le pouvait, il s’était juré de tout faire pour rester en vie, tous les sacrifices. C’est alors que l’ancien strip-teaser se releva déterminé et saisit le piquet d’une toile de tente et l’arracha de la terre d’une traite. Tel Arthur qui venait de dégainer Excalibur il avait trouvé l’arme parfaite pour la situation. Là il ne tarda pas à croiser le regard d’un autre infecté, pas celui qui l’avait traqué mais une femme cette fois-ci. Il avait beau chercher il ne se souvenait même l’avoir déjà croisée à l’intérieur du camp. Il la laissait s’approcher de lui histoire de pouvoir admirer son regard livide la mâchoire grande ouverte. Une fois assez proche il fit un croche-pied sec et brutal la faisant chuter violement au sol. Sans surprise elle tenta de se relever aussitôt mais c’était sans compter Kurtis qui planta de toutes ses forces le piquet dans la poitrine de la petite et frêle jeune femme. Visiblement ce qu’ils disaient à la télé s’étaient révélé exacte, il était pourtant sûr d’avoir touché le cœur mais rien à faire elle continuait à se débattre comme si de rien n’était. Trop risqué de le retirer il s’empressa d’en retirer un second de la terre, décolla un coup de pied dans la tête de la victime toujours à terre et lui planta dans l’œil, soit l’endroit le plus mou et le plus facile permettant de toucher la tête. Encore une fois les infos n’avaient pas menti, viser le cerveau était le seul moyen de les tuer définitivement.

Il resta quelques secondes à contempler le cadavre enfin inerte de sa victime puis retira d’un grand coup le piquet qu’il essuya dans la terre avant d’en prendre d’autres à la main. C’était la première fois qu’il tuait quelqu’un et bizarrement ça ne le choquait pas autant qu’il l’aurait cru. Bien sûr il n’était pas totalement à l’aise face à la situation mais il s’y était déjà préparé et surtout il savait que ça ne serait pas la dernière fois.

Il scruta les environs à la recherche d’autres survivants. D’autres coups de feu retentirent dans la direction face à lui, les autres devaient sûrement s’y trouver. Même si ça ne l’enchantait guère plus, Kurtis n’était pas assez borné et stupide pour se dire qu’il pouvait s’en sortir seul dans une telle situation. Il marcha suffisamment vite mais pas trop dans l’espoir d’atteindre son objectif sans trop faire de bruit même s’il se doutait que les coups de feu en rameuteraient davantage. Il leva les yeux pour voir si certains avaient eu l’idée de montrer dans les gradins, la hauteur étant le meilleur moyen d’avoir la vision complète sur la situation. Visiblement personne n’y avait pensé…

Il se rapprochait de plus en plus de la source des tirs. Le jeune blond qu’il avait aperçu un peu plus tôt était en train de jouer les super héros, Kurtis sourit en voyant qu’il avait survécu et continua son chemin sans croiser un autre mort-vivant. Enfin, des bribes de conversation commencèrent à se faire entendre. Kurtis prit soin de lever légèrement les bras au cas où un civil un brin fou de la gâchette ne le prenne pour un infecté. Ça serait la pire des morts les plus connes, se faire tuer par erreur.


« Visiblement, les militaires ont du mal à tout gérer, certains civils ont même une arme… Vous croyez qu’on va récupérer les nôtres un jour ?

- Moi j’avais des armes mais on m’a tout confisqué. L’idéal contre les infectés, ce sont les armes blanches comme les katanas, machettes ou battes. J’ai passé plusieurs mois dehors donc je sais comment neutraliser ces choses. lui répondit un ado.


Il eut un léger sourire en voyant un jeune garçon sûrement un adolescent proposer son aide. Comment un gosse avait pu passer du temps dehors avec ces choses ? Bref, l'heure n'était pas aux questions mais aux actions.


- Je ne compterais pas trop là-dessus si j’étais toi... dit-il en entrant dans le cercle de réfugiés.


Certaines têtes ne lui étaient pas inconnues il les avait déjà croisées depuis son arrivée au camp. Il ne connaissait pour autant personne ici, le but était alors de faire une entrée positive dans l’espoir de se trouver des partenaires de survies utiles. Ses yeux se tournèrent vers l’enfant étalé au sol gémissant ainsi que la jeune doctoresse tentant désespérément de stopper le sang de couler. Il eut un léger sourire en voyant un jeune garçon sûrement un adolescent proposer son aide. Comment un gosse avait pu passer du temps dehors avec ces choses ? Bref, l'heure n'était pas aux questions mais aux actions. Doué pour décrypter les visages depuis toujours, Kurtis voyait dans le regard de la jeune médecin la détermination à porter secours mais aussi paradoxalement la conscience que ses efforts étaient vains… Kurtis n’allait pas en rajouter une couche surtout qu’une jeune s’en était déjà chargée, il se contenta alors de baisser la tête pour ensuite à nouveau faire face à la femme arborant de multiples tatouages.


- Si certains d’entre vous cherchent quelque chose pour se défendre certains des piquets de tente peuvent faire l’affaire. dit-il en lui en tendant un avant d’ajouter : Et euh… vous pensez que ça serait une bonne idée d’aller se réfugier en hauteur ? On aurait une meilleure vue sur le stade et d’autres potentiels survivants nous repèreraient plus facilement et ces créatures auraient plus de mal à nous atteindre, non ? »

Lorsque le mari de Brooke vient lui annoncer son choix final. L’idée de se séparer ne plaît pas spécialement à Brooke mais, elle le connaît bien pour savoir que cette fois il ne changera pas d’idée. Brooke ne laisse cependant pas paraître son inquiétude. La mère de famille dit un simple : « D’accord » à son époux et lorsque celui-ci part quitte le couloir menant à la loge, Brooke ferme la porte derrière lui en ne fait pas le moindre bruit. Brooke fit signe à Strife, le chien-loup de se poster devant la porte.

« Mettez-vous avec les enfants au fond de la pièce, papa reste avec moi. » murmura Brooke aux membres de sa famille.

Sa priorité fut de protéger sa petite famille. Sa mère et Abigail ayant les enfants en charge, Brooke n’a aucune envie qu’il y est le moindre souci avec eux, si jamais, des infectés viendrait à pénétrer dans la petite loge. Les femmes s’exécutèrent sur le champ sans chercher à poser la moindre question. L’arme à la main, Brooke réfléchit un petit moment à ce qu’elle devrait faire si la situation vient à se détériorer dans la loge. Elle sait exactement combien le chargeur à des balles mais, elle n’a aucune idée si cela serait suffisant. Il ne vaut mieux pas que celle-ci pense au pire mais à ce moment ce n’est pas vraiment facile. Brooke garda son calme mais, lorsqu’elle entendit la voix de son père dans un léger murmure, lui demander si ça va aller. Brooke posa son regard sur lui.

« Ça va aller. Tu es sur que l’arme que tu as fabriquée va tenir ? » Murmura Brooke.
« Normalement ça devrait aller mais, c’est un bout de tuyau que j’ai un peu amélioré. »
« Écoute, si ça dégénère ici… L’important est de protéger notre famille. Ethan nous retrouvera si nous devons partir… »
« Tu es sûre de toi . »
« À cette heure je ne suis pu sûre de rien papa… »

Le silence s’installa à nouveau dans la pièce. Brooke avait la main tremblante mais, elle ferma les yeux pour ce calmé. Les femmes n’ont aucune idée des projets de Brooke et de son père, leur conversation avait été inaudible pour les deux femmes. Et c’est mieux ainsi.

Visiblement, nous ne resterons pas légèrement à l’écart bien longtemps. Le monde avait décidé de venir nous embêter. Je trouvais ça cool qu’on se rassemble se serait plus facile pour se défendre. Je pouvais comprendre que les gens avaient besoin de compter les uns sur les autres, mais j’étais occupé à donner une consistance humaine à Kass. J’aurais bien sorti ma trousse de maquillage pour lui mettre un peu de fond de teint et lui maquiller les yeux correctement pour lui donner un magnifique regard de biche, mais je doutais que ce soit le bon moment.

Le toutou de la snob venait alors nous parler. Je n’avais pas vraiment compris pourquoi il venait vers nous. Peut-être qu’il voulait défendre la femme qui l’avait mis au monde. Pour moi, il ressemblait à un ado de 18 ans. On pouvait à peine deviner un duvet naissant sur ses joues. Il devait être un peu plus grand que moi ce qui ne m’empêchait pas de le regarder avec dédain. Je le dévisageais des pieds à la tête. Je n’aimais pas trop les inconnues surtout quand il était dans le camp depuis uniquement quelques jours et qu’en plus il se prenait pour le premier de la classe.

- C’est vrai! C’est toi le fils de Guilia, j’avoue que j’ai un peu de mal avec ta mère. Elle prend trop les gens de haut et je n’aime pas ça.

Il était en train de nous expliquer pendant vingt ans quelles armes étaient les plus adaptées avec les rodeurs. C’est bien, mais je ne comprenais pas son choix de la batte de baseball. Celle en bois me semblait bien trop fragile pour exploser un crâne humain aussi facilement. Je l’écoutais d’une oreille distraite avant de finalement le regarder avec un grand sourire. Je passai une main dans mes cheveux et remis en place mes lunettes.

- Tu as vécu dehors pendant quelques mois c’est bien. Tu sais, moi aussi j’ai affronté les rodeurs, j’en ai tué. J’ai failli mourir à plusieurs reprise alors je suis au courant de tout ce que tu me dis.

Visiblement, il était comme l’autre à prendre les gens de haut. C’était visiblement une histoire de famille ou du moins de proximité. M’enfin, il était moins chiant que l’autre alors je préférais me concentrer ailleurs que sur lui. Je regardais alors un homme venir en notre direction. J’avais entendu parler de lui de loin. Je crois que June voulait se le taper. J’avais tout de même retenu son prénom. Il tendait alors un piquet de tente en ma direction avec un sourire amical.

- Merci, Kurtis, c’est bien ça ? Je le prends volontiers. C’est toujours ça, tant qu’on ne récupère pas nos armes. Moi c’est Tamriel, elle c’est Kassandra et lui Dante.

J’avais remarqué qu’il avait un sac sur le dos également. Comme nous, il avait prévu le point de non-retour. On ne savait pas trop ce qui nous attendait dans les prochaines minutes, mais il faudrait prévoir le pire. J’affichais un petit sourire amical avant de lui répondre.

- La hauteur, c’est une bonne idée. Mais, le problème c’est que si on doit s’enfuir ça sera problématique.

Je n’étais pas monté au sommet du stade et je ne connaissais pas bien le terrain. Je me sentais plus en sécurité ici. Enfin sécurité c’était un bien grand mot vu le nombre de zombies qui les entourait. Il était toujours plus nombreux. J’avais peur, mais je devais rester forte pour mes deux compagnons.

Adam releva le nez sur une scène fort étrange. Celle d'un militaire confiant son arme de poing à Michaela. Michaela donc. Avec une arme. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez ce type très exactement ? Immanquablement, la brune ne se fit pas prier pour réagir avec la douceur qui la caractérisait si bien. Aaah dieu qu'il aimait cette femme et son caractère haut en couleur. Oh bien sûr, ce n'était pas aux goûts de tout le monde. Tout ces gens-là, ces biens pensants, attachés aux valeurs d'un monde en perdition. Comme ceux-là là, qui se précipitaient dans la fosse pour sauver veuves et orphelins. N'avaient-ils donc aucun instinct de conservation ?

Croiser le regard de son associée ne lui confirma qu'une chose, une chose qu'il savait déjà. Non, ils n'iraient pas se sacrifier pour ces personnes enfermées dans leur bulle, celles qui se répétaient jour après jour après jour que les choses finiraient bien par s'arranger. Ils iraient encore moins perdre bêtement leur vie pour se battre aux côtés de ceux qui, quelques semaines plus tôt, n'avaient pas hésité à jeter la pierre à Michaela pour avoir osé penser différemment. Ils ne le feraient pas non. Cette arme qu'on lui avait donné et qu'elle n'avait pas hésité à coller dans ses mains à lui, elle protégerait leurs vies et pas celle de quelqu'un d'autre.

Chacun pour soi et Dieu pour tous. N'était-ce pas cela qu'on disait dans ce genre de situation ?

Shepherd aurait pu trouver étrange de sentir le poids de l'arme dans sa main. Cela faisait des années qu'il n'en avait pas tenu. Littéralement. La dernière fois remontait à cette période où il s'ennuyait particulièrement et avait décidé d'aller au stand de tir pour « voir ce que ça faisait ». Comme d'autres choses, ça avait fini par lui passer. De toute façon, il n'avait pas le temps de réfléchir à la sensation que ça lui procurait, si tant est qu'il en ait une et qu'il ne soit pas, comme souvent, complètement indifférent. Personne n'avait le temps de toute façon. Pas là, pas maintenant, alors que des cadavres déambulaient dans leur lieu de vie. Se souvenir des principes de base par contre c'était bien. C'était même préférable. Enlever la sécurité. Ne pas garder le doigt sur la gâchette pour éviter de se tirer une balle dans le pied, ou ailleurs. Pointer le canon en face de soi, sauf tendance suicidaire. Appuyer sur la gâchette. Ne pas fermer les yeux en le faisant. Viser, accessoirement. Et pas n'importe quoi.

La tête, avait dit le militaire à Michaela. Ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. En soi, c'était logique. Sans cervelle, pas de fonctions motrices. Pas de fonctions motrices, pas de risques de devenir le steak tartare des infectés. L'arme en main, son sac toujours balancé sur le dos, il se remit en route lorsqu'un type proposa à voix haute de se réfugier en hauteur. Va, va, si ça te chante. Adam avait d'autres plan en tête pour lui et Michaela. Comme par exemple longer les gradins et s'éloigner le plus possible de tout ce qui avait des dents et des furieuses envies de cannibalisme. Rester en vie ce genre de trucs.