Dire que la situation commençait à dégénérer, était aussi stupide que de dire que les camps de concentration étaient un prémisse à Disneyland. Par chance, son mari avait pris les devants en donnant les ordres des militaires, alors qu'elle relevait la tête pour observer la foule autour d'eux se réunir et tenter un semble d'ordre dans ce chaos monumental.
Elle put tout juste croiser le regard de Gary, lui intimant de faire attention alors que Norman restait à ses côtés, et qu'elle tentait de se concentrer pour ne pas perdre la tête tout de suite. Et le petit jeune à côté d'elle qui parlait de sa relation avec une cougar, elle s'en serait bien passée...

C'est super tout ça, mais POUR LE SPEED DATING ON REPASSERA OK ?

S'imaginer au bloc. Au bloc de l'hopital, avec une banale opération à faire, pendant qu'interne numéro 5 et numéro 2 s'occuperaient de la suivre sans oser ouvrir la bouche. Oublier les cris de panique pour imaginer la musique classique qu'elle écoutait en avisant la lame d'un scalpel. Couper sa respiration, expirer doucement.

Sans grands succès. Isoler les mordus, avait dit Gary avant de disparaître aux côtés de Lara, Joey et une petite bande organisée alors que les infectés s'avançaient un peu trop dangereusement. Attrapant le bras de Norman, elle l'incita à rester calme et près d'elle, malgré la panique qui commençait à emporter le camp, jusqu'à ce qu'Hope ne se pointe à ses côtés. Un problème ?
Il n'en fallût pas plus pour que son regard se pose sur la jambe ensanglantée de la blonde, et que son visage ne blêmisse lentement. Attrapant le bras de Hope pour l'attirer à l'écart, elle lui souffla.

Je ne peux rien faire. Une fois mordu, c'est terminé, elle est condamnée, et j'ai pas les moyens pour une opération d'urgence, là, tout de suite. Je -

Sa voix mourrût, alors qu'elle entendait les hurlements augmenter d'un cran. De son endroit, relevant les yeux, elle vit alors l'enfer même, alors que le temps lui donna l'impression de s'arrêter une seconde. La vie, la civilisation. Toutes ces choses qui avaient bercé son existence qui là tout de suite, semblaient voler en éclat alors que les infectés semblaient gagner un peu trop de terrain pour réussir à les contrer.

Une armée de morts.

C'était le mot finalement. Une armée de morts. Il lui sembla bien que Norman tirait sur son bras, alors qu'elle cherchait Gary du regard sans succès.
Puis, le temps reprit ses droits. Oublier l'hopital, la salle d'opération. Oublier le calme pour que son instinct primaire reprenne le dessus.

Hope... Regarde moi. L'attrapant par les bras pour lui faire face, elle rajouta. On peut pas rester là. Il faut qu'on essaie de retrouver Gary, et qu'on sorte de cet enfer, mais si on reste ici sans bouger, on est morts.

Ils devaient partir, avant que les autres ne s'approchent trop d'eux. Attrapant son fils par le bras, récupérant le piquet de tente qui lui avait servi de pseudo arme jusque là.
S'enfuir. Tenter de retrouver les autres. Prier pour que ce cauchemar s'arrête...

Impact. Une déchirure profonde se formait sur le haut du crâne de la masse. Elle avait envi de dégueuler, c'était clair, mais elle venait de parvenir à contrôler ce haut le coeur en entendant les voix près d'elle. Celle d'un homme qui accompagnait l'orateur brun qui avait fait le discours quelques minutes plus tôt. Elle avait essayé de leurs sourires, elle aurait peut être fait une remarque amusée à un autre moment, mais ça ressemblait bien plus à une grimace qu'elle adressa en particulier à l'homme qui tentait de lui donner confiance. Elle baissa son arme en hochant la tête lorsqu'elle percevait les conseils silencieux du meneur. Parce que c'était clairement ce qu'il était, une personne à suivre, qui avait le sens du détail et savait maintenir une cohésion dans un groupe. Le genre d'individu qu'on avait envi de suivre presqu'aveuglément parce qu'on le savait compétent.

Un peu hésitante, elle restait surprise par les mots de l'autre homme qui lui intimait d'abattre la victime. Puis la main de Tamara venait de la sortir de sa torpeur, la chaleur de celle-ci et ses mots presque tremblants lorsqu'elle avait reconnu l'individu dévoré venait de l'aider à reprendre conscience.

Tu le connais ? Vraiment ? C'était pire. Et en sentant la présence de son amie s'éloigner, elle jeta un coup d'oeil à Dante. Elle n'avait pas l'air bien. Comme elle tout à l'heure sûrement... La peur, la panique, le genre de chose impossible à contrôler, le corps qui tremble, qui convulse, l'esprit qui s'affole. Lentement, elle venait de remonter l'arme pour s'approcher de l'homme la gorge ouverte. On comptait pas forcément sur elle, mais il valait mieux pas que l'homme se réveille. Viser la tête... Allez, elle en était capable. Mais ce regard vide tourné vers le ciel et ces lèvres ensanglantées entrouvertes... Elle était blanche, livide, mais elle s'approchait suffisamment près pour achever le deuxième d'une balle dans la tête, pour qu'il ne se réveille plus jamais. Elle avait soufflé lentement pour éviter de trop trembler, comme lui avait indiqué Gary. Sans vraiment s'en rendre compte, elle s'entrainait... Était-ce une bonne chose ou était-elle en train de devenir folle ? Elle dû s'essuyer les mains en sortant de la tente pour rejoindre une Tam qui n'avait pas l'air en forme. June s'était elle aussi approchée de la jeune femme en même temps qu'une jolie blonde qu'elle ne connaissait pas.

« Tam... » Marmonna t-elle alors qu'elle tournait vivement la tête vers le mouvement près de la porte, une horreur, une marée venait s'agglutiner sur le stade, dévorant sur son passage les soldats qui avaient tenté de contenir ce flot de corps sanguinolents.

« Non... Pitié... » Venait-elle de lâcher alors qu'elle regardait impuissante la scène se dérouler devant ses yeux. Un spectacle qui venait de retourner tous ses espoirs. Les cris qui s'élevaient de l'autre coté des gradins, alors que la marée noire venait insuffler un souffle de mort sur ces pauvres gens.

La vie, la vraie, c'est finie.

Ils n'étaient plus en sécurité. Elle glissa ses deux mains sur les épaules de Tam qui tenait le couteau fermement.

« Hey Tam. On doit partir. Écoute ma voix... Laisse pas la panique te submerger. C'pas le moment, on a besoin de toi. » J'ai besoin de toi. Mais elle n'avait aucune envie de faire dans le sentimentalisme et elle n'était pas du genre à le dire ouvertement.
Elle pressait l'épaule de son ami avant de frissonner à son tour et jetait un nouveau regard à Dante et June. On y va, c'est ce qu'elle voulait dire.

« Hé... Pas le temps de réfléchir... Les sorties de secours... Les... Les portes doivent être aussi encombrés que la sud... C'est... »

Elle ne pensait même plus à ses affaires, comme tous ces gens qui criaient, elle avait envie de fuir.

« On se casse... » Elle poussait un peu Tam en demandant de l'aide à ceux qui étaient autour. Ils s'éloigneraient clairement du petit groupe, là où était les familles qu'ils avaient quitté généralement.

Elle n'avait pas envie d'attendre, et la folie générale donnait envie de suivre le mouvement. Fuir était la meilleure option, le piège se refermerait sur eux. Elle ne pensait plus à ses affaires, ça n'avait plus autant d'importance. Depuis quand son si précieux maquillage n'avait plus d'importance... ? Depuis qu'elle s'était rendue compte que sur le moment, c'était plus important ? Elle ne put s'empêcher de regarder la jeune tatouée qui avait l'air encore chamboulé.

June continuait de fixer la foule qui s'amassait dans les rangs plus loin... La panique... Elle tournait la tête en direction des escaliers en béton, il fallait courir, y aller le plus vite possible, en espérant que tout irait pour le mieux sur le chemin. Mais elle ne put s'empêcher de s'avancer avec ceux qui le voulait en tirant le bras de Tam au passage, pour la réveiller. Dante aurait la force de les suivre, et June avait l'air aussi apeuré que déterminé. Et elle, quelle tête elle avait ?

Maintenant, c'était triste de le dire, mais c'était chacun pour soi. Pas question d'attendre et de protéger tout le monde, juste ses amis et ses proches... Et certains avaient déjà compris les nouvelles règles du jeu...

Voir son amie dans un état pareil n'était pas facile pour Dante, il aurait tellement aimé qu'elle ne voit pas cette personne ainsi. Même si lui ne la connaissait pas, il sentait de la tristesse le submerger car il ne put s'empêcher de s'imaginer Tam ou Kassandra subir ce sort. Il serait dévasté, alors il fallait répondre présent, soutenir la brune dans ce moment et mettre fin définitivement à la vie de l'homme se trouvant dans cette fichue tente. Le canadien allait s'y rendre lorsqu'il fut couper dans son élan par la jolie blonde. Il resta un peu à l'écart, mais la regarda se tenant prêt à intervenir au besoin, ce qu'il ne dût pas faire. L'américaine s'était attardée sur le cadavre, le temps semblait comme s'arrêter par cette scène presque surréaliste mélangeant à la fois le morbide à une belle image.

Une fois que le coup de feu se fit entendre, Dante ressortit de la tente soulagé et allait maintenant vers Tam qui s'éloignait. Il tenta à plusieurs reprises de l'interpeller, mais aucune réponse ne lui parvenait. L'espoir qu'il avait eu en récupérant ses armes semblait soudain s'estomper allant jusqu'à pratiquement au fur-et-à-mesure qu'il regardait autour de lui. Les réfugiés en avaient pourtant bien achevés plusieurs, alors pourquoi le canadien avait l'impression d'en voir de plus en plus ? Il eut la réponse en se tournant. Derrière lui des tas de mouvements, des tas de rôdeurs finissaient par réussir à trouver une brèche par la porte sud, quant aux autres ils avait l'air de s'y entasser sans se soucier du fait de se retrouver bloqués.

Dante avait des sueurs froides en voyant cela, impossible pour lui de croire un seul instant que les Hommes présents, civils et militaires, parviendraient à reprendre le dessus « Putain de merde... » lâcha-t-il dépité. Voulant rattraper au plus vite Tam, il l'aperçut revenir sur ses pas. Kassandra était entrain de lui parler, de faire en sorte qu'elle se ressaisisse à son tour, puis elle dit à haute voix ceux que la plus part des personnes présentes ; fuir. Ils étaient tous dépassés par la situation, c'était une évidence, et ils avaient uniquement deux possibilités. La première ressemblait davantage à du suicide qu'autre chose, combattre ces créatures en conservant l'espoir de reprendre le contrôle, mais avec le peu d'expérience en armes à feu que la plus part des gens avaient, le manque de munition et la panique, c'était, pour Dante, peine perdue. La deuxième consistait à fuir, tenter de leur échapper en sortant de ce stade qui allait finir par devenir leur tombeau.

Le brun aida Kassandra à faire avancer Tam, un petit groupe suivait le mouvement, mais Dante n'avait aucune idée vers où il fallait se diriger. On trouvera bien une sortie. se répétait-il, peut-être pour s'en convaincre d'ailleurs, ce qui ne lui paraissait pas être si fou que cela. Dans ce type de bâtiments, en plus des entrées principales empruntées, il y en avait forcément d'autres réservées au personnel, aux sportifs et même des sorties de secours. Il était d'ailleurs certainement préférable d'opter pour l'une d'elles plutôt que de passer par les grandes portes où, dans la logique, la plus part des gens se rendraient. Une nouvelle fois, Kassandra formula l'idée à haute voix et Dante se contenta de hocher la tête en la regardant, en signe d’acquiescement.

Le rythme s’accélérait ou peut-être que la fatigue se faisait ressentir, mais le canadien avait le sentiment de manquer de souffle, il ne fallait pourtant pas ralentir et avancer encore et encore. Il regardait régulièrement sur les côtés et derrière eux afin de s'assurer qu'aucun être indésirable ne les poursuivait ou qu'un des réfugiés ne soit laissé aux proies des créatures. Pourtant, s'il y avait un choix à faire, il n'était pas dit qu'il réussirait à s'arrêter. Malgré ce qu'il avait pu vivre par la passé, c'était bien la première fois qu'il ressentait une telle peur et ça le déstabilisait au plus haut point, il avait l'impression de perdre le contrôle de lui-même. Une fois de plus, Tam et lui devaient fuir.

 

EVENT DE JANVIER | Nara & Buzz

Le groupe de Dante et Tamriel étaient dans le mal. L’amie tatouée que s’était faite Nara semblait plus chamboulée que jamais. Son amie, une jolie blonde avec qui Nara n’avait pas prit la peine de parler, n’avait pas l’air dans un meilleur état. Buzz lança un regard inquiet à sa camarade qui haussa les épaules, ne sachant pas quoi faire pour les secouer. Ils devaient être compréhensifs. Si pour le moment, ils arrivaient à agir sans penser au traumatisme qu’ils étaient en train de vivre, tout le monde ne pouvait pas réagir comme eux. Et peut-être que ce seraient eux qui, plus tard, paieraient les pots cassés à repenser à tous ces morts, toutes ces morsures et tout ce sang. Nara analysa l’endroit où ils se trouvaient et écarquilla les yeux. Buzz fit de même avant de comprendre la même chose qu’elle.

Ils étaient PARTOUT. C’était peine perdue. Ce que Nara avait dit tout à l’heure était en train de se réaliser. Elle avait peur d’avoir perdu la poisse. En fait, le stade était un champ de bataille. Des morts s’entrechoquaient contre les vivants, la Mort elle-même semblait danser un balais frénétique, bousculant le public présent sur la scène. Une scène ouverte au plus grand drame de l’Histoire. Nara secoua la tête. Elle ne voulait pas se déconcentrer. Survivre-survivre-survivre. Il fallait trouver une issue. Elle grimpa sur un gradin et essaya d’observer quelles pouvaient être les brèches. Les brèches, c’est-à-dire les espaces neutres où ils pourraient tous se faufiler pour s’enfuir d’ici. Les militaires ne seraient plus d’aucune utilité. Désormais, ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. La chercheuse pointa sa lance en direction des vestiaires. Peut-être qu’un escalier de service amènerait à un parking, une sortie, quelque chose qui d’ordinaire servait à faire rentrer les célèbres joueurs dans ce terrain en toute discrétion.

Buzz siffla pour interpeler le groupe de Dante. « Vous venez avec nous ? On s’tire d’ici ça craint. » Affirma-t-il d’un ton un peu sec. C’était soit oui, soit non. Nara et son ami ne comptaient pas rester moisir ici plus longtemps. Mais Nara voulait retrouver les autres têtes connues. Alan et sa famille, Rose et Rebecca. Où étaient-ils à présent ? Nara esquissa un petit sourire à l’attention de Dante pour le motiver à prendre la marche avec eux en direction de ces vestiaires qui paraissaient être à des années lumières d’ici. Ils devaient être dans une brèche. Nara n’avait pas repéré d’infectés prêt à leur sauter dessus et rien de bien dangereux au sol : Ils pouvaient accélérer le pas.

« Où sont passés les autres… » Marmonna Nara en faisant trainer le bout de sa lance sur le sol, pour nettoyer la mélasse qui s’était accroché au silex lorsqu’elle avait éliminé cet infecté et sa pauvre victime. Elle fit la grimace et fit volte-face tout en continuant d’avancer pour regarder Tamara. Cette fille, qui avait l’air si décontracté semblait vraiment sous le choc. Heureusement pour elle, elle avait des amis dévoué qui n’hésiteraient pas la porter au besoin. Nara eu un petit sourire en pensant à leur petit groupe. Ils avaient l’air d’avoir vécu bien des choses avant tout ça. Buzz se cogna contre Nara, épaule contre épaule et lui adressa un clin d’œil. Tout irait bien.

Mais la situation était apocalyptique. Les vestiaires n’étaient pas synonyme de sortie. C’était une simple possibilité. Parce que l’une des entrées était envahie d’infectés qui gagnaient du terrain. Ils n’étaient sûrs de rien mais de toutes façons, la Mort risquait de les attendre au bout du terrain. Alors il fallait tenter quelque chose. Partir en groupe était synonyme de survie, ça par contre, tout le monde semblait l’avoir comprit en s’entraidant d’un bout à l’autre de ce terrain.