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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase
Jeu 18 Fév 2016 - 10:57
If you fuck with us, we'll fuck you right back
with a cherry on top ! | Pv. Emerald Freedom
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La situation empirait et Daniel savait que ça n’allait pas aller en s’arrangeant. Ils étaient tous vulnérables. Tous, y compris cette personne qui venait de tomber raide morte devant eux, abattue d’une balle dans la tête. Daniel ne faisait plus attention aux corps qui encombraient le sol pour leur permettre de trouver une brèche et sortir d’ici. Il fallait que ces militaires soient anéantis, mais à mesure que le temps passait, malgré les corps casqués à terre, les survivants révoltés additionnaient les pertes. Ils ne savaient même plus pourquoi ils se battaient. Daniel voulait juste que sa famille soit en sécurité. Il ne devait pas prendre la fuite cette fois-ci. Il devait être là pour eux et s’assurer que tout irait bien. Alex poussa un cri en sentant quelque chose lui toucher le bras. Elle s’était fait tirer dessus. Une balle perdue dans la bataille.
« Papa ! » Hurla-t-elle en plissant les yeux. Elle avait les lunettes de travers, les cheveux en bataille et du sang sur ses vêtements. Elle contracta les paupières pour prendre sur elle parce qu’elle ne voulait pas passer pour la fillette sans défense. Elle savait qu’elle devait rester forte et grandir plus vite que prévu, pour pouvoir aider son père et son grand-père. Phil suivait le rythme avec beaucoup de bravoure, se baissant à moitié la plupart du temps, de peur de ne se faire tirer dessus lui aussi. David quant à lui, jetait des regards inquiets derrière lui avant de s’élancer vers Maxine, qui venait de se faire tirer dessus elle aussi.
Même s’ils étaient armés, Daniel et Maxine n’étaient pas supérieurs aux autres membres du groupe qui les accompagnait. Daniel commençait à ressentir l’épuisement, il perdait du sang malgré l’entaille superficielle qu’il avait au flan et essaya de prendre sur lui. Une histoire de famille, cet art de prendre sur soi pour faire face à l’horreur. Lorsqu’ils eu récupéré la belle-mère de Maxine, il y eu un instant de flottement. Daniel poussa un râle de douleur en sentant, là où il avait mis sa main pour s’appuyer contre le mur, un éclat de verre provenant d’on-ne-sait-où. Il lança un juron avant de regarder tout le petit groupe.
« T’as vraiment une sale mine… Il faut qu’on retrouve ton mari Maxine… Qu’on sorte de ce trou ! On a dû ameuter la moitié de la population d’infectés aux alentours du stade avec tout le boucan qu’on fait ! » Il avait parlé en serrant les mâchoires, avant de jeter un œil à la jeune femme. Tout comme lui, elle avait écopé de quelques blessures et avait besoin de soin. Il jeta un œil au bras d’Alex et prit le foulard qu’elle avait autour du cou pour comprimer la plaie. « Voilà ma puce. » En repartant de plus belle, hochant la tête à la directive de Maxine, Daniel trébucha sur un militaire blessé. Celui-ci tendit une main vers lui, le regard et l’expression confus. Daniel laissa les autres avancer de quelques mètres pour lui aséner le coup de grâce. Son bras lui fit mal à cause de la vibration du tir, mais il se pencha vers le militaire pour récupérer son arme.
Elle était toujours chargée. Il la tendit à son père sans lui donner de directive. Il savait ce qu’il devait faire avec ça. Ce dernier hocha la tête, réajusta ses lunettes sur son nez et se plaça à l’opposé de Maxine, pour qu’ils forment une sorte de triangle dans lequel s’insérait le petit groupe, Thalia et les enfants en son centre. « Il y a une entrée là-bas qui mène à des vestiaires. Y a peut-être une sortie de secours ! » Proposa Daniel dans la foulée, avant de faire une nouvelle grimace. C’est là qu’il vit son petit garçon lui tendre le foulard qu’il portait aussi même s'il avait toujours un regard accusateur sur le visage.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase
Jeu 18 Fév 2016 - 17:44
Allez hop ! Débarrassés d'encore deux idiots. Ça prend du temps mais entre deux massacres, l'alliance rebelle arrive à supprimer quelques assaillants. Certains sont encore debout, mais les effectifs sont en baisse. Ça me fait chaud au cœur ça, tout autant que l'arrivée de Ian, suivi de près par son fils et sa rousse. Une silhouette semble vouloir les imiter, mais elle s'effondre aussitôt. Ça ne m'empêche tout de même pas de me réjouir, on va me sauver !
Mais je fronce vite un sourcil en voyant le sale état dans lequel mon sauveur a boitillé jusqu'ici. C'est déjà le deuxième médecin grièvement blessé que je vois passer par là. Ils se sont passé le mot ou quoi ? Nous allons avoir grand besoin d'eux très bientôt pourtant.
Les mains du doc approchent dangereusement de la mienne. « Non ! » je proteste. Elle me faisait un mal de chien, mais à la longue et avec l'adrénaline, on s'y habituait. Maintenant qu'il a les doigts dessus, je ressens à nouveau un million de décharges électriques me parcourir le haut de la main, remonter jusqu'au poignet et me consumer jusqu'à l'épaule. « Lâche-la. Arrête ! MAIS ARRÊTE ! » Je hurle. Je sais que les premiers soins doivent être appliqués mais je ne peux pas m'empêcher de crier ma douleur, ça fait trop mal.
C'est avec un soupir de soulagement que j'accueille la fin du supplice, et je sens à peine Ian s'atteler à faire je ne sais quoi au niveau de ma tête. Ah... C'est vrai... L'oreille. J'angoisse déjà à l'idée de voir le résultat.
Aussitôt que mon bienfaiteur en a terminé, je lui désigne du menton Sally, qui vient tout juste d'arriver, elle aussi ensanglanté. Ça me serre le cœur. Est-ce que tous mes proches ont subi le même traitement ?
« Ça va aller ma belle, assieds-toi ici. Ian va s'occuper de toi, pas vrai Doc ? » Il me répond d'un hochement de tête et ça me rassure un peu. Tout doucement, je récupère l'arme qu'elle a rapporté avec elle. « Ne t'endors pas. »
Et puis, accroupie, je fais quelques pas vers l'extrémité de notre abri, interrompue un instant par la chute d'un autre corps, mais je repars aussitôt. Je veux simplement nous couvrir, plus de tir au pigeon pour moi. La douleur cuisante dans mon avant-bras droit s'estompe à nouveau, celui-ci comme anesthésié. Mais je constate avec inquiétude que c'est tout mon corps qui semble s'engourdir. Je n'ai pas perdu autant de sang que mes compagnons, pourtant les impacts et la douleur semblent avoir un peu plus raison de moi à chaque seconde.
Posant très vivement mon poing gauche, fermé autour du revolver, sur le haut de notre couverture. Je trouve la force de presser la détente trois fois, sur un soldat qui passe par là, visiblement trop occupé à lorgner du côté de Trey pour me remarquer. Un seul projectile l'atteint, ce sera suffisant.
Finalement, je retombe mollement derrière ma couverture, épuisée.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase
Jeu 18 Fév 2016 - 22:38
Dans le gymnase, seuls les pleurs des uns et les cris de souffrance des autres viennent encore briser le silence pesant qui, peu à peu, s'est installé entre ces murs. Au milieu de tout ces corps étalés sur le sol, une question s'impose. Comment oublier ? Comment oublier le sang ? Comment oublier les larmes ? Comment oublier les morts ? La réponse est simple. Vous ne pourrez pas. L'enfer que vous avez vécu restera à jamais gravé dans vos mémoires comme un témoignage marquant de la cruauté de l'Homme. Devez-vous seulement oublier ? Non, car c'est en puisant dans cette douleur ancrée au plus profond de vous que vous trouverez la force de vous relever et d'avancer. Comme un Phénix renaissant de ses cendres. Il le faut. Pour ceux à qui les militaires ont arraché la vie, pour vous-même et pour vos proches partis au combat qui reviennent petit à petit parmi vous, il le faut.
Des atrocités qu'ils ont enduré, ceux ayant attaqué le bâtiment principal ignorent tout. Vous êtes les derniers à revenir, avec l'allure altière des conquérants. Malgré les pertes, malgré les blessures, certains parmi vous affichent même des sourires victorieux. Même Bateson, qui aura finalement rejoint vos rangs au cours de la bataille, s'y met. Seulement la joie est de courte durée. Elle s'envole dès que vous apercevez les portes du gymnase. Lentement, la pensée fait son chemin. Et vous comprenez ce qui s'est passé en votre absence. La lueur dans vos yeux s'éteint. Si tous perdent la force de sourire, il y en a un qui la retrouve. Attaché, dans un piteux état, traîné par le col sans aucune douceur par un Preston fermant la marche, les lèvres de Moore s'étirent.
♦ Il est 20h50, la bataille aura donc duré une quarantaine de minutes.
♦ Ce tour aura lieu dans le gymnase. Pour les combattants, il est temps de rentrer et de découvrir les exactions des militaires. Pour les non combattants, peut-être que le retour de vos proches saura vous redonner le sourire. Dans un cas comme dans l'autre, c'est l'heure des retrouvailles.
♦ Pour l'instant, vous ne pouvez pas interagir avec Moore, laissé à la garde du caporal Fitzgerald hors du gymnase. Vous ne devez pas non plus aller le chercher.
♦ On sait que vous aimez les lancer, mais il n'y a plus de dés pour ce tour-ci.
♦ Voici le lien du flood, n'hésitez pas à aller y faire un saut pour vous organiser. Pour réserver votre tour, c'est ici que ça se passe.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase
Jeu 18 Fév 2016 - 23:47
*Et merde* avait songé Jaden, le visage collé contre le sol froid, en voyant la grenade fumigène ricocher contre le mur du couloir. Plaqué brutalement, Preston n'avait dû sa survie qu'au sacrifice de Kristen. Ça c'était passé trop vite pour qu'il comprenne. Ce ne fut qu'en la sentant s'écrouler sur lui que le trentenaire réalisa le geste de la lieutenant de l'US Air Force. Et ce fut dans un nuage de fumée noirâtre que Moore apparut. S'il semblait avoir médité son entrée pour la rendre des plus théâtrales, ce que Jay vit dans le regard du général ne le trompa pas. Il y avait vu un instinct primaire, présent dans chaque créature terrestre. La peur. La peur de l'échec. La peur de la mort. Et, avant que l'écran de fumée n'emplisse complètement le couloir, il l'avait vu prendre la fuite. Alors c'était donc ça qu'avait prévu le général Moore, l'homme qu'on disait impitoyable, prêt à tout pour accomplir sa mission, ne reculant devant rien ? Voilà qu'il abandonnait. Lui qui avait ordonné à ses aux soldats sous son commandement de battre jusqu'à la mort, voilà qu'il les laissait en pâture aux rebelles. Il pouvait réussir. Pour avoir vu et revu les plans du bâtiment et grâce aux infos dénichés en partie par l'illustrateur, Jay savait pertinemment que les quartiers de Moore, autour desquels il avait organisé le dernier bastion des militaires, se trouvait à quelques mètres d'une sortie de secours. Et c'était exactement pour ça que leur escouade n'était pas passée par là. C'était comme se jeter dans la gueule du loup et ils se seraient fait tailler en pièces. Mais que Moore puisse l'utiliser pour s'enfuir... Ça, l'agent spécial ne l'avait pas vu venir. Qu'il les attendent derrière son bureau, en uniforme, dignement, ça oui mais fuir lâchement... À croire que même le plus vaillant des hommes peut céder face à la peur de mourir.
Preston s'était rapidement ressaisi, enfouissant aussitôt la partie inférieure de son visage sous le pull qu'il portait ce soir-là. Niveau masque à gaz, il y avait mieux, mais toute protection était bonne à prendre. Sans aucune once de remord ou de culpabilité, il rampa jusqu'à se soustraire du poids que la lieutenant agonisante exerçait sur ses jambes. Abandonnant son fusil d'assaut, l'ancien marine attrapa son Five-seveN personnel accroché à sa cuisse droite et s'enfonça plus profondément dans le brouillard. Dès que les premiers appels implorant au cessez-le-feu retentirent, il se redressa pour avancer plus rapidement. De son bras gauche, Jay couvrait ses yeux pour se protéger, du droit, il tâtonnait, cherchant des repères dans l'espace. Le blond dut percuter trois, peut-être quatre militaires qu'il repoussa immédiatement au loin avant de finalement trouver son chemin, comme par miracle, du bout des doigts. Un coin de mur. Un simple coin de mur annonçant un couloir au bout duquel se trouvait l'escalier de secours. Il pressa le pas, se cognant dans un mur puis dans l'autre, jusqu'à percuter les portes coupe-feux.
Ce n'était pas l'air frais qui l'attendait derrière les portes mais Moore, que l'un des derniers tirs avait grièvement touché à la jambe. Se laissant dominer la rage, Preston se jeta littéralement sur lui. L'échange de coups qui suivit ne dura pas plus d'une minute. Oh le blond s'en prit quelques uns aussi. Quand une bête est acculée, elle mord. Le coup de couteau que Jay lui donna dans l'épaule eut raison du quarantenaire. Mettant à contribution l'un des serflex récupéré par Drew, l'agent spécial lui noua les mains. Quelques minutes, plus tard, la dernière poche de résistance armée était vaincue et il passait les portes du bâtiment principal, traînant le captif derrière lui. Un bref coup d'oeil vers le général et Fitzgerald l'alpaguait. Jaden n'avait pas encore remarqué les portes du gymnase.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase
Ven 19 Fév 2016 - 0:44
Elle avait vraiment une sale mine, qu'il disait. Maxine n'osait pas imaginer et de toute façon, elle n'avait pas le temps pour le faire. Elle se doutait bien qu'elle devait faire peur à voir. En baissant simplement le menton, elle put voir que la chemise qu'elle portait était imprégnée de sang, son propre sang. Il en était de même pour ses bras. Entre la coupure qu'elle avait à la paume et l'éraflure de la balle qui lui avait arraché un sillon de chair on ne pouvait plus trop distinguer la couleur grise originale du tissu. C'était douloureux. Elle qui avait passé la majeure partie de sa vie enfermée dans une classe n'avait jamais eu l'occasion de connaître une telle souffrance, et d'après ce qu'il se disait, tout se passait dans la tête.
Et actuellement l'esprit de Maxine était occupé à chercher une solution. Une idée, n'importe quoi, qui pourrait leur permettre de survivre. Lorsque Daniel proposa l'idée d'avancer jusqu'à l'entrée qui menait aux vestiaires, Maxine prit quelques secondes pour réfléchir. Ils allaient devoir progresser, se mettre encore une fois à découvert sans être réellement sûrs qu'ils pourraient être en sécurité une fois à l'intérieur. Pourtant la jeune femme hocha la tête. Tout simplement parce qu'ils n'avaient pas le choix. Ils ne pouvaient pas rester là. Mourir en avançant ou en restant caché, son choix fut rapide. Comme depuis le début, il fallait tout tenter.
Elle se redressa et leva l'arme que lui avait confié Drew avec difficulté avant de donner un coup de menton vers l'avant comme pour leur dire qu'il fallait se préparer à y aller. Elle était prête.« Daniel, passe devant. Je ferme la marche. » Articula l'institutrice entre deux gémissements de douleur. Ils devaient escorter le groupe jusqu'à la porte. Et c'est ce qu'ils allaient faire.« ATTENDS. » Ordonna elle sèchement à Daniel. Les tirs s'espaçaient de plus en plus jusqu'à ce que le bruit soit tellement réduit qu'ils arrivèrent à entendre les derniers gémissements des militaires qui se faisaient descendre. Les yeux ronds, Maxine fixait sa belle mère. Est ce que c'était fini ? Réellement terminé ? Doucement, elle se redressa, vérifiant encore une fois la situation. Il n'y avait plus aucun militaire debout. En osant faire un pas, Maxine ne se rendit même pas compte que l'arme lui glissait des doigts et venait heurter le sol, les yeux rivés sur le gymnase et tous les corps baignant dans des mares de sang. C'était un véritable massacre.
Les muscles tétanisés, ses jambes se dérobèrent sous son poids lorsqu'elle se mit à marcher vers le centre de la pièce, obligeant Anna à la rattraper pour éviter qu'elle tombe. Tout son corps se mit à trembler, les larmes lui embuaient la vue sans vouloir dégringoler ses ses joues sales. Tout se bousculait dans sa tête. Ces gens étaient morts. Jaden était mort. A cette pensée, elle tourna la tête, tremblant toujours de tout son être, vers sa belle mère. Elle la fixa, incapable d'ouvrir la bouche et de prononcer les mots qui lui tournaient dans la tête. Ils étaient déjà bien trop douloureux pour elle.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase
Ven 19 Fév 2016 - 4:52
Jaden s'était tourné vers le caporal qu'il avait appris à considérer comme un ami et se faisant, il avait tourné le dos aux portes du gymnase. Ou plutôt leur absence et le trou béant qui les remplaçaient. Lui qui était d'habitude si observateur, il n'avait pas fait attention à ce détail qu'il aurait pourtant dû voir comme un nez en travers d'une figure. À cet instant précis, il était... Heureux ? Dans un sens, oui. Soulagé ? C'était très probable. Ils avaient mis les militaires en déroute. Ils avaient libéré le camp de la poigne de fer de Moore. Le prix à payer était élevé mais ils avaient tous été prêts à le faire. Et ensemble, ils avaient réussi. Et, pour couronner le tout, il s'en était sorti vivant. Il n'avait qu'une hâte à présent, c'était de retrouver sa femme. Lui dire qu'il avait tenu sa promesse. Retrouver sa mère. Et les serrer l'une et l'autre dans ses bras.
- Osmann ? demanda Clive. Jay jeta un regard vers le bâtiment principal avant de secouer la tête lentement.- Kristen non plus ne s'en est pas tirée, répondit l'homme d'un ton monocorde.
Après avoir capturé le général, Preston était retourné auprès d'elle mais c'était déjà trop tard. Il avait alors respectueusement fermé ses yeux et, comme s'il avait voulu préserver son apparence, il avait glissé sa lame à l'arrière de sa nuque pour l'y enfoncer.
- Pour le gymnase... Je suis désolé... Le temps qu'on comprenne ce qui était en train de se passer, c'était déjà trop tard.
L'agent spécial avait cessé d'écouter après "gymnase". Son visage s'était décomposé à mesure que le bâtiment en question quittait sa vision périphérique pour devenir le centre de son attention. Et là il comprit. Lentement, son emprise sur Moore s'était faite de plus en plus molle avant que ses doigts ne lâchent finalement, laissant le haut gradé s'étaler dans la neige. C'était comme si une main divine s'était posée sur son épaule et lui avait retiré toutes ses forces, toute son énergie. Plantant le général et le sous-officier là, il se dirigea vers le gymnase comme si rien d'autre n'existait sur cette terre. C'était le cas. Dans sa tête à ce moment-là, c'était le cas. La peur guidait ses pas et lui faisait oublier tout le reste. Il ne ressentait plus rien. Ni la fatigue, ni l'engourdissement, ni la douleur dans ses bras, dans ses côtes, sur son visage. Seulement de la peur.
Si il avait eu peur de ce qu'il pourrait voir quelques secondes plus tôt, ce qu'il vit effectivement en pénétrant dans le sanctuaire des non-combattants était pire que ce qu'il pouvait imaginer. Des choses atroces, l'ancien marine en avait déjà vu mais d'un telle ampleur... Peut-être était-ce le fait qu'ils connaissaient ces hommes et ces femmes, ces jeunes et moins jeunes, toutes ces personnes étendues par terre, baignant dans leur propre sang. Ce qu'il avait sous les yeux n'avaient aucun sens. Jamais des militaires n'auraient attaqué des civils désarmés ne représentant aucun menace. De vrais soldats n'auraient jamais commis un tel massacre par pur plaisir. Et pourtant... Le spectacle lui glaçait le sang.
Aussitôt, Jay la chercha des yeux. Maxine. Il voulut appeler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Et il la vit. Les vit. Sa mère était assise par terre, tenant sa belle-fille dans ses bras contre elle. La tête baissée, ses cheveux noirs tombaient épars sur ses épaules et dans le vide, masquant son visage. Et tout ce sang sur ses vêtements. Il sentit le sol se dérober sous ses pieds. Chancelant, Jaden parvint néanmoins à rester debout et à se précipiter vers son épouse.
Tout mais pas ça. Seigneur, tout mais pas ça.
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Re: Event de Février - Sujet Commun - Le gymnase
Ven 19 Fév 2016 - 5:20
Un dernier tir, un dernier souffle. Le calme après la tempête s'abat sur ce gymnase, aux allures de charnier. Quelques secondes de silence, et je sors timidement la tête de cette planque derrière laquelle je m'étais réfugiée, recroquevillée sur moi même sous le feu vengeur des militaires. Un bandage de fortune sur cette cuisse ouverte par la lame que j'ai encore avec moi.
Mes yeux se posent sur ces corps sans vie, tapissant le sol de leur déchéance, baignant dans cette soupe de sangs mêlés.. J'ai la nausée. C'est étrange.. Comme si je ne m'en rendais compte que maintenant, l'adrénaline laissant place à la triste réalité. Je m'effondre au sol.. La réalité.. Megan est morte. Tant d'autres le sont aussi.. Et.. j'ai tué quatre personnes. Des enflures, certes, mais je les ai tués. Le regard fixé dans le néant, mon esprit se vide. Je n'arrive plus à penser, ni à réagir. Je revois chaque scène de mort. Chaque homme et chaque femme que j'ai vu tomber. Les uns après les autres, ils défilent devant mes yeux. Même quand j'arrive enfin à les fermer. A la dernière vision, je fond littéralement en larmes.
L'histoire se répète.. Je m'étais pourtant jurée de ne plus jamais me trouver dans le sillage de la mort. Pas de draps blancs aujourd'hui. Juste des êtres humains, morts comme des bêtes.. Je cache mon visage sous mes mains salies par le sang et la crasse. Je ne veux plus voir ça.. Je n'en peux plus.. Je ne veux pas les avoir tué, mais je n'avais pas le choix. Eux ou moi. Eux ou d'autres. Des violeurs, des monstres, des meurtriers, ou des innocents.. Je n'ai fait que choisir mon camp. Je n'ai fait que le défendre.
Quand j'expire mon dernier sanglot, enfin débarrassée du surplus d'émotions - qui risque fort de me submerger encore -, je me relève pour de bon. Les yeux rouges, les lèvres pincées, j'avance doucement, laissant traîner ma jambe blessée. Je serre les dents sous la douleur, mais je suis debout. J'ai survécu à cette bataille. J'ai pris part à cette bataille.. Jamais je ne m'en serai crue capable.. J'avais d'ailleurs déjà scellé mon destin en tombant avec Megan. Une main m'a aidée à me relever. Il suffit de peu pour sublimer une personne. Voir Maxine risquer sa peau pour moi, pour d'autres, a réveillé cette partie de moi, que je n'osais exprimer qu'à travers les mots, sur les pages d'un livre. L'espace d'un combat, j'ai laissé mon étiquette de trouillarde au vestiaire.. Après tout, c'est tellement faux, je ne suis PAS trouillarde. J'ai juste quelques phobies .. poussées à l'extrême.
Je franchis les derniers pas qui me séparent de celle qui m'a sauvée, et de celle qui m'a soignée. Devant elles, je lâche les armes. Je me mêle à leur étreinte un instant, je n'sais pas pourquoi. Peut être car elles sont, comme moi, envahies par leurs émotions. Peut être pour les aider à mon tour, pour leur donner du courage. J'leur dois au moins ça..
Je m'appuie contre l'une des barricades.
" C'est terminé.. On.. on les a eu. Et j'suis sûre que lui aussi.. J'suis sûre qu'il va revenir. "
Les larmes me reviennent aux yeux, mais je leur offre le sourire le plus sincère, le plus réconfortant qu'il m'est possible de montrer, là, maintenant.
Quelques instants plus tard, je relève la tête, regardant vers la porte, et.. Je le vois. Vous savez quoi ? J'aime avoir raison.
Mes yeux se posent sur ces corps sans vie, tapissant le sol de leur déchéance, baignant dans cette soupe de sangs mêlés.. J'ai la nausée. C'est étrange.. Comme si je ne m'en rendais compte que maintenant, l'adrénaline laissant place à la triste réalité. Je m'effondre au sol.. La réalité.. Megan est morte. Tant d'autres le sont aussi.. Et.. j'ai tué quatre personnes. Des enflures, certes, mais je les ai tués. Le regard fixé dans le néant, mon esprit se vide. Je n'arrive plus à penser, ni à réagir. Je revois chaque scène de mort. Chaque homme et chaque femme que j'ai vu tomber. Les uns après les autres, ils défilent devant mes yeux. Même quand j'arrive enfin à les fermer. A la dernière vision, je fond littéralement en larmes.
L'histoire se répète.. Je m'étais pourtant jurée de ne plus jamais me trouver dans le sillage de la mort. Pas de draps blancs aujourd'hui. Juste des êtres humains, morts comme des bêtes.. Je cache mon visage sous mes mains salies par le sang et la crasse. Je ne veux plus voir ça.. Je n'en peux plus.. Je ne veux pas les avoir tué, mais je n'avais pas le choix. Eux ou moi. Eux ou d'autres. Des violeurs, des monstres, des meurtriers, ou des innocents.. Je n'ai fait que choisir mon camp. Je n'ai fait que le défendre.
Quand j'expire mon dernier sanglot, enfin débarrassée du surplus d'émotions - qui risque fort de me submerger encore -, je me relève pour de bon. Les yeux rouges, les lèvres pincées, j'avance doucement, laissant traîner ma jambe blessée. Je serre les dents sous la douleur, mais je suis debout. J'ai survécu à cette bataille. J'ai pris part à cette bataille.. Jamais je ne m'en serai crue capable.. J'avais d'ailleurs déjà scellé mon destin en tombant avec Megan. Une main m'a aidée à me relever. Il suffit de peu pour sublimer une personne. Voir Maxine risquer sa peau pour moi, pour d'autres, a réveillé cette partie de moi, que je n'osais exprimer qu'à travers les mots, sur les pages d'un livre. L'espace d'un combat, j'ai laissé mon étiquette de trouillarde au vestiaire.. Après tout, c'est tellement faux, je ne suis PAS trouillarde. J'ai juste quelques phobies .. poussées à l'extrême.
Je franchis les derniers pas qui me séparent de celle qui m'a sauvée, et de celle qui m'a soignée. Devant elles, je lâche les armes. Je me mêle à leur étreinte un instant, je n'sais pas pourquoi. Peut être car elles sont, comme moi, envahies par leurs émotions. Peut être pour les aider à mon tour, pour leur donner du courage. J'leur dois au moins ça..
Je m'appuie contre l'une des barricades.
" C'est terminé.. On.. on les a eu. Et j'suis sûre que lui aussi.. J'suis sûre qu'il va revenir. "
Les larmes me reviennent aux yeux, mais je leur offre le sourire le plus sincère, le plus réconfortant qu'il m'est possible de montrer, là, maintenant.
Quelques instants plus tard, je relève la tête, regardant vers la porte, et.. Je le vois. Vous savez quoi ? J'aime avoir raison.
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