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JONAH ☣ I would like it snow some shit

Lun 28 Mar 2016 - 22:24


Jonah Grant Parks
34 ans • Américain (originaire de New York) • Publicitaire • Travelers

i've got a war in my mind

Quand on était gosse, on a tous déjà rêvé d’être un super-héros, avouons-le. Avoir des superpouvoirs, combattre le crime, être adoré par tous, tout ça… Pas moi. Moi, j’avais un rêve tout autre. J’ai toujours rêvé d’être le méchant. Ouais le méchant, celui qui n’a de respect pour personne, qui tente de conquérir le monde, qui roule en voiture de course noire et qui fait des trucs méga classes et méchants… Vous trouvez pas ça carrément plus kiffant qu’être une putain de tapette en slip qui sait voler ?! Moi si. J’ai toujours rêvé d’être méchant, et j’ai accompli mon rêve. Bien sûr, vous connaissez les principes de bases : la cruauté et, bien sûr, est une évidence, mais pour être un véritable méchant, il faut bosser son intelligence, son talent vicieux de stratège et surtout son charisme. Je mise beaucoup sur le charisme : un méchant n'est rien sans ses punchlines balancées avant de tuer un homme de sang froid. Il n'a plus d'intérêt, vous voyez ? Il me faut donc de l'intérêt si je veux accomplir mon rêve de salaud. Un homme n'existe pas si le principe même de son existence ne surgit pas au grand jour. Mon principe, c'est le mal. Je me fous royalement de la morale, des bonnes manières, ces petites choses bien trop superficielles. Bien sûr, je parle là du mal beaucoup moins “minime” que celui dont je faisais preuve autrefois… Honnêtement, sans forcément être un tueur ou un criminel on peut être mauvais. En soi, les sept péchés capitaux ne sont pas des crimes à proprement parler… Le mal n'est donc pas seulement l'oeuvre des publicitaires, je parle cette fois d'un mal plus important, présent en chacun de nous, mais plus ou moins nié cependant. Je parle bien de la nature humaine. L'homme fait le mal, il en est même tout simplement le créateur. De tout temps, des hommes qui tuent et qui violent ont pus être considérés comme “héros”... Voyez-vous, un homme qui fait le mal quelque part n'est pas forcément un “méchant”, il n'est qu'un homme. Il a même parfois le droit d'être considéré comme un héros !

C'est là que les choses s'écartent de mon cas. Un homme ayant compris la nature sale de ce son espèce ne peut en aucun cas être un héros, car s'il sait qui il est, il ne parviendra pas à renier le mal qui l'habite… J'ai compris ce qu'était véritablement la nature humaine, alors me voilà, moi, le véritable méchant qui s'accepte. J'ai vu la face sale et cachée de la vie pour en devenir une parodie. Sarcastique, je me ris cyniquement de tout les malheurs d'autrui. Je me détend au milieu d'un cataclysme. Je ris au nez de tout ces connards qui ne comprennent rien. Ma haine habilement dissimulée des autres hommes, mais aussi mon amour pour la bonne chair, la luxure, l’avarice, la vanité et tous les autres péchés capitaux, la passion de la drogue et des vices ou encore la vulgarité hors-norme et le je-m’en-foutisme implacable doublé d’un calme et d’une décontraction déconcertante font de moi le parfait méchant qui trône en haut de ce gros tas de merde qu'est le monde. J'emmerde la terre entière, je me fais un malin plaisir à la manipuler et je lui crache irrespectueusement à la gueule. Putain d'humanité.

Mais je ne suis qu’un publicitaire. Un simple petit publicitaire… Le méchant du monde réel. Celui qui entre dans votre tête et vous ordonne de faire tout ce qu’il a envie que vous fassiez. La mode, c’est moi qui la fait et vous, c’est la mode qui vous fait, alors qui suis-je ? Le maître du monde, immanquablement. Je suis Jonah Parks, publicitaire, super-méchant du monde réel et occasionnellement maître du monde.


and blood on my hands

Jonah n'a pas toujours été un homme aussi physiquement appréciable qu'aujourd'hui. Bien qu'ayant acquit très tôt de bonnes capacités physiques, le publicitaire a, durant son adolescence, subi comme beaucoup de jeunes les ravages de l'acné. Complété par un style vestimentaire et capilaire à l'époque très peu soigné ainsi que par son caractère déjà terriblement désagréable, son physique - qui aurait pourtant pu être potable sans cette face de calculatrice et une coiffure moins atroce - fut objet de nombreuses moqueries.

En quelques années seulement, il a considérablement changé, et dans le bon sens. Il est maintenant un bel homme bien bâti et qui, du haut de son 1m88, a tous les bons attributs pour plaire à la gente féminine. Blond aux yeux bleus, il se laisse peu souvent pousser les cheveux, arbore au contraire régulièrement une légère barbe de quelques jours et entretient avec acharnement sa forme physique. Jonah ayant compris les erreurs “stylistiques” de son passé s'est bien décidé à changer considérablement de son apparence une fois que son acné été passé. Il porte aujourd'hui un tatouage autour du bras droit représentant une chaîne scellée par un cadenas orné d'un code barre (représentant le pouvoir que la société de consommation a sur nous) ainsi qu'un drapeau américain sur le biceps gauche et un billet de 100 dollar sur le cœur, rappelant son ancien caractère vénal. Il s’habillait autrefois toujours avec classe, chemises propres, costumes de marques et chaussures de riches mais a maintenant adopté un look un peu plus simple. Essayant tout de même de garder sa classe habituelle qui lui était chère, il se laisse cependant aller en ce qui concerne les vêtements plus simples et plus pratiques à sa survie.
Même s'il n'a pour l'instant pas eu l'occasion de piquer des trucs vraiment "cool", Jonah a quand même réussi à se fabriquer une assez bonne petite panoplie : Son frère Malcolm, armurier, lui a permit d'acquérir un Colt Python. Il sait d'ailleurs correctement s'en servir, ça sert d'avoir un frangin qui s'y connait en flingue. Enfin, il est parvenu à piquer une batte de baseball à un jeune émeutier qu'il a dû descendre, et se rend de plus en plus compte que les armes de corps à corps peuvent parfois être bien plus utiles que les balles…

a storm is coming




4 juillet 1980, New York, c'est là-bas que le lardon de l'"Independance Day" que j'étais a vu le jour. Ma mère, Meredith, est crevée. Pas étonnant quand un truc pareil vous sort de... Enfin vous m'avez compris quoi. Mais regardez les tous en train de me reluquer avec leur têtes de gosses de onze ans qui découvrent les joie de la masturbation !... "Oh qu'il est mignon !", "Le beau petit bout de chou !", "La joli petit bébé que voilà !" et j'en passe. Mais bordel, vous avez vu de quoi vous parlez bande de bisounours ?! Un putain de petit truc rougeâtre et fripé qui hurle déjà à la mort à peine sorti du ventre de sa mère ! Aaah quelle bande de cons. Ils verront ce qu'ils vont subir quand j'aurais atteint l'adolescence tiens...
Voilà ce que je pense qu'un gosse comme moi penserait à la naissance s'il en avait les capacités... Enfin, vous me direz, peu de gosses ont été comme moi... Ouais, j'suis unique en mon genre.

Comment vous allez l’appeler ? demande ma grand-mère à mon père d’un air ahurie.

Jonah, comme le père de sa mère ! Et son deuxième prénom sera Grant, comme mon père.

Jonah. Jonah Grant Parks. C’est quoi ces conneries de reprendre les prénoms de nos vieux pour les refiler à nos gosses ?! C’est une tradition conne ou juste un manque total d’imagination ?! Mon grand-frère est là lui aussi. Il avait quinze ans à cette époque. Lui aussi a eu droit à cette coutume à la con : il s’appelle Malcolm, comme son père, sauf qu’ils ont juste rajouté « Junior » derrière… Quelle originalité. Putain, j’ai envie de retourner dans le ventre de ma mère rien qu’en voyant ça… Tu m’étonnes que je chiale !

Midwood Highschool, New York City, 1996

Courant dans les escaliers du lycée, je me croche subitement les pieds dans mes lacets défaits, m’étalant de tout mon long sur le sol dur du couloir. Le petit loser est dans la place. Difficilement, je me met à genoux en me tenant d'une main le visage, qui venait de heurter violemment le sol. Mes feuilles et mes cahiers sont étalés sur le sol. Eux, les autres, n’ont aucune pitié. Ils arrivent tous en bande et se réunissent autour de moi en riant aux éclats tout en piétinant mes affaire sans la moindre once de respect. J'ai pourtant un physique qui me permettrait de me défendre… mais non. Quel con, on dirait un masochiste. Travis, le caïd du lycée, se fout ouvertement de ma gueule.

Tiens, mon paillasson préféré !

Stacy, une bimbo sans cervelle, lui emboite le pas et accentue son rire de poufiasse pour me mettre encore plus mal-à-l’aise.

On disait qu'il te fallait des lunettes... Mais finalement c'est pas ça qu’il te faut, mec… C’est des phares ! Hahaha !

Oh mais regardez qui voilà. Monsieur Shelmer, le principal. Un gros bonhomme afro-américain toujours sérieux. Un type sympa, sans plus, au moins lui, il s’amuse pas à me cogner jusqu’à ce que je dégueule.

ECARTEZ VOUS ! ECARTEZ VOUS ! Qui l’a poussé ?!

Personne la poussé monsieur ! répond Travis avec son éternel petit air de connard. Il sait pas marcher ! On le retrouvera crevé au fond d’une bouche d’égout… en empalé sur une banane !

Épargnez-moi vos remarques, Travis. Vu les résultats de votre équipe, je ne la ramènerai pas trop, à votre place. Je suis certain que Jonah pourrait faire un bien meilleur résultat que vous !

Il se tourne vers moi d’un air de dire que je lui fais pitié.

Ca va aller, jeune homme ?

Mer… Merci, ça va aller.

Regardez un peu où vous mettez les pieds, Jonah !

Où je mettais les pieds. Ouais, il aurait bien fallu à cette époque. J’ai toujours été un parfait loser boutonneux, toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Le mec poissard à mourir et qui se dit constamment qu’il n'a aucun avenir… Alors je me vengeais comme je pouvais. J'aurais pu le faire avec les poings, mes capacités physiques me l'auraient permit, mais je n'osais jamais frapper à l'époque. Je me laissais plutôt me faire frapper... Alors je faisais le petit con. Comme tout le monde à cet âge me direz-vous… mais en pire. Je vannais ouvertement et le plus méchamment possible mes profs, les autres élèves… Ca m’a coûté d’être viré de Midwood. J’avais insulté le principal, sans aucune raison, juste parce qu’il trouvait que j’avais des mots bien durs pour un garçon aussi jeune… Je lui ai répondu tout naturellement « vous avez un bien petit fauteuil pour un cul de cette taille ». Viré. Emballez c’est pesé, on en parle plus. Le problème, c’est que ça ne fut pas la première fois. La deuxième fois, j’ai été viré pour avoir insulté mes profs et l’infirmière du lycée, qui me disait gentiment que mon acné passerait, qu’elle en avait eu et que les boutons avaient tous disparus… Je lui ai répondu « Pour l’allure de grosse vache et l’odeur d’aisselle, ça n’a rien donné ? » Boum, viré. Encore une fois. Et puis ça a continué, la troisième fois, j’avais carrément expliqué à mon prof de sport comment il devrait se suicider… Chaque année de ma vie de lycéens, je dus changer d’établissement à cause de mon comportement.



Et puis vint l’université.
C’était enfin fini. L’acné est parti, comme me l’avait dit la grosse vache. J’ai grandi, je me suis musclé, j'ai enfin compris que mon style était catastrophique et j'ai tout fait pour changer, particulièrement physiquement. Je suis devenu une vraie star auprès des filles ! Comme quoi, le physique a quand même une importance capitale en ce qui concerne le charisme... Plusieurs fois, j’ai été nommé de quarterback de l’équipe de mon université. Le petit loser qu'était le Jonah Parks lycéen avait troqué sa tronche de débile contre celle d'un beau gosse idolâtré par tous. Ma vie été devenue belle, mais je n'oubliais pas ce que j'avais vécu, et ma haine pour les autres gens était toujours présente en moi, bien que je me contentai plus d'un caractère purement hypocrite que de celui du type franc et glacial que j'étais à l'époque.
C'est à l'université que j'ai rencontré mon meilleur ami et celui qui allait devenir mon "directeur artistique" : Nick Woods. Un mec comme moi, les mêmes. Avec lui, j'ai testé la drogue pour la première fois, mais on en consommait pas des masses, de peur que ça ait trop de répercussions sur notre santé.
Je crois bien que mes années universitaires figurent dans ma liste des meilleurs années de ma vie... Mais ce n'était pas encore les meilleures.

La meilleur période de ma vie fut celle de ma carrière professionnelle. Avec mes diplômes, j'étais devenu publicitaire. Déjà des mes premiers tours au cinéma, ce qui me fascinait le plus n'était pas forcément le film, mais bien les publicités interminables qui le précédent. La publicité n'est pas simplement ce qui fait consommer, c'est un art : cet aspect mythifiant qui écarte la vision du publicitaire vis à vis du produit dont il vente les mérites de celle du consommateur se rapproche de l'écart que peut former un poète entre sa vision des choses, unique, magnifique, et celle d'un homme normal… La publicité est simplement une forme plus mesquine de la poésie. Publicitaire était donc un emploi parfait pour un méchant artiste comme moi !  Mais qu'est-ce qu'un publicitaire au juste ? C'est le mec qui créé la mode à sa guise. Celui qui modèle la société de consommation, qui se sert d'elle pour modifier la face du monde, contrôler le cerveau humain... le métier du diable sous sa forme la plus artistique. J'adorais ça. Sans même s'en rendre compte, les gens nous obéissaient au doigt et à l’œil, à nous, les publicitaires. On formait une équipe merveilleuse avec Nick. On est devenu riches grâce à notre odieux talent, on a pourri la vie des milliers de personne en les faisant se ruiner dans des produits ménagers à la con, des plats préparés dégueulasses, des jouets de merde made in China... On faisait la fête tous les soirs sans oublier nos pilules d’ecstasie et nos rails de coke quotidiens, on se tapait douze nanas par semaines et on menait une putain de vie de rêve.

Le monde de la pub était une putain de jungle. Il fallait être au top en toute circonstance ou sinon, t'étais juste foutu. On doit tous s'habiller bien mais tout en restant cool. Mais pas trop quand même. Tout les gens que l'on pouvait trouver autour des tables de réunions étaient tous de vrais vautours, des types odieux, des rapaces sans pitié. Le moindre stagiaire était toujours le bouc émissaire, les employés en CDD terminaient leur contrat au bout de deux semaines... Une jungle vous dis-je. On adorait ça tout les deux, c'est pourquoi on a continué. A cette époque, on ne vivait que pour sept choses : l'orgueil, l'avarice, la luxure, la colère, l'envie, l gourmandise et la paresse. Les sept péchés capitaux étaient devenus nos tables de la loi.

on the highway to hell



14 Octobre 2015, Seattle, Dragon Gate Chinese Restaurant

Une légère brise soulève la jupe de ma voisine. Le tissu s’envole de sa cuisse comme les papillons se séparent des fleurs. A ma droite, une famille goûte aux pitreries du petit dernier. Les baguettes chinoises dans sa bouche lui donnent de faux airs de vampire. Devant moi, deux tourtereaux s’étonnent d’un baiser volé avant d’envisager une balade ensoleillée.
Début d'un mois de octobre assez beau, le soleil est toujours là malgré l'automne, les enfants s'amusent, on rit…
Tout ce que je déteste.
J’aimerais qu’il neige de la merde… Que le gosse se perfore la trachée avec ses baguettes, que la petite brune dégueule son canard laqué pendant que l’autre lui lèche les incisives… J’aimerais qu’un camion-citerne loupe son virage et percute le tout. Les vieux devant s’y mettent aussi… Achevez-moi.

Grimaçant, je regarde le font de mon bol encore à moitié plein. Finalement, c’est moi qui vais dégueuler.
Un autre gosse s’approche en courant à toute allure de la table de la famille.

Maman ! Maman ! Tu devineras jamais ce que…

Hop hop hop, pas si vite mon petit bonhomme. Brusquement, je tends ma jambe en travers de son passage. Zou. Voilà, c’est déjà mieux… Un peu de sang, des larmes, des cris… Et avec un peu de chance, si maman est une abrutie…

Tu ne peux pas regarder où tu marches ?! crie-t-elle en giflant son gamin.

Bingo. L’appétit revient. Peut-être pas une si mauvaise journée… Je regarde ma montre. Déjà l’heure ? Le temps passe vite quand on s’éclate.

Sans rien dire, je dépose mes billets sur la table avant de partir de ce restaurant à la con. C’était cher cette merde.

Ca fait maintenant plusieurs jours que je suis là, à Seattle. J’ai rien à foutre là. A la base j’avais simplement une réunion. Une putain de réunion, le 13 octobre, à Seattle, et rien d’autre. Ca concernait la création d’une pub pour un paquet de céréales tout nouveau. Un machin à la con censé plaire aux gosses. J’étais censé retrouver Nick là-bas. Autant vous dire que c’était une réunion comme les autres, mis à part le fait qu’elle se déroulait à la cité émeraude et pas à la Big Apple. Mes supérieurs m’adoraient, comme toujours, mon duo avec Nick était toujours aussi excellent et notre projet avait été retenu. C’était une pub télévisée débile avec un gentil panda qui prend son p’tit dej’ avec des gamins. Je vous passe les détails, c’est une pub pour des céréales, tout ce qu’il y a de plus bête quoi. Avec Nick, on a réussi à se trouver un motel minable mais pas cher où passer la nuit pour repartir à New York le lendemain, le temps du tournage de la pub et tout le bordel qui va avec. Sauf que le lendemain, c’était gel aérien.

Un gel aérien ouais. Parce que c’est la merde. Ils disent que c’est un « trouble temporaire », que ça sera vite réglé, mais plus ça va, moins ça se règle. Au début, j’y croyais. Je me disais « mais non, c’est des conneries, juste de pauvres rumeurs, des canulars, rien qui pourra m’empêcher de rentrer… » Maintenant j’y crois plus. C’est plus un putain de problème temporaire. Y a pas de solution. C’est la merde. Hier c’était juste des videos, maintenant c’est des militaires dans les rues et des gens qui ne sortent plus de chez eux. Ces pauvres cons que j’observais sur la terrasse du restau… c’était les seuls clients. Hier, ils étaient au moins trente. Un petit trio de soldats passent devant moi… ils ont peur. Ils savent ce qui se passe. Ils pensent comme moi dans le fond. C’est la merde. Ils chialent intérieurement. Le plus vieux a un petit rictus au semblant fier, mais en réalité stressé. Il mène la marche, fier de son grade, et prie pour que ça dure, même s’il sait que ce ne sera pas le cas. Le jeune derrière fait des mouvements de mâchoire, stressé. Ils essayent de paraitre doué, droit, obéissant. Il repense à la pipe que sa copine lui a taillé ce matin et espère que ce ne sera pas la dernière. L’autre reste droit, flegmatique. Celui là veut faire son boulot jusqu’au bout. Il croit à la solution de ce problème. Il y croit dur comme fer et il veut faire correctement son boulot jusqu’à la fin. Il se dit qu’il deviendra peut être un héros, plus tard. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il va mourir. Parce que dans n’importe lequel des cas, le gentil bonhomme trop sûr de lui et téméraire… il finit par dérouiller. C’est la merde. Vous le savez, soldats. Alors repos, bordel.

Dès que je fus rentré dans notre chambre pour rejoindre Nick, je jetai le sac de sport qui me servait de valise sur une commode avant de m’avachir sur le lit pour allumer la télé de la chambre. Plus de films. Plus d’émission populaire à la con. Plus de pubs. Plus MES pubs. Juste ce même message chiant, en boucle, rabâché constamment par ces malades de journalistes : « STAY CLOSE, STAY SAFE ». Mais fermez donc vos gueules. Si j’ai envie de bouffer Chinois quand tout va mal, je mange Chinois quand tout va mal. Merde.



15 Octobre 2015, Seattle, Dragon Gate Chinese Restaurant

C’est une mauvaise idée je te dis. C’est trop risqué.

Tu dis tout le temps ça, que c’est trop risqué ! La même chose à chaque fois : « c’est trop risqué, mauvaise idée », mais putain tu vois ce qui se passe ?!

Ouais je sais, j’le dis tout le temps mais bordel, c’est vrai ! Tu crois qu’on peut faire ce qu’on veut mais…

Mais quoi ?! T’as peur de te faire descendre ? Tu crois que ca va durer longtemps comme ça ? Je donne même pas deux jours aux flics pour commencer à déserter leurs postes !

Mais nan putain, j’ai pas peur de me faire buter, je dis juste que c’est n’importe quoi, si jamais les militaires…

Y aura plus de militaire, bordel de cul !

Laisse-moi finir, merde ! J’ai le droit de supposer !... Imagine, si les militaires arrivent à reprendre les choses en main… On sera quoi nous ? Hein ?

Ils reprendront pas les choses en main putain ! Tu sais ce qui ce passe, là ?!

Ouais je sais ce qui se passe.

Alors pourquoi tu le montre pas putain, tu crois vraiment que ca va s’arranger ?!

Raah mais y a toujours des chances que ça s’arrange Jo, arrête un peu de faire ton pessimiste !

Je suis pas pessimiste, au contraire, je suis l’homme le plus heureux et serein du monde !  Tu sais ce qui se passe, alors dis le : C’EST LA FIN DU MONDE MON POTE !

Nick assit face à moi arbore soudainement une large grimace angoissée alors qu’il me fait signe de parler moins fort.

Putain, parles moins fort, merde !

Quoi ? Pourquoi ? T’as vu le monde qu’il y a dans ce restau putain ?! On est tout seul avec le gérant bordel, même les serveurs se sont barrés ! Je pourrais gueuler comme un âne, personne n'en aurait rien à foutre ! C’est encore pire qu’hier, même les rouleaux de printemps ont décidé d’être encore plus dégueu qu'avant !

Nick soupire en se relâchant sur son fauteuil. Il a peine touché à ses nems-crevettes. Dommage, c’est sans doute le seul truc bon de ce restau.

Nom de Dieu, rend toi à l’évidence Nick… T’as vu ce qui se passe depuis quelques jours… Tu trouves que la situation s’est améliorée ? Sincèrement, tu crois que ça va s’améliorer ? Rien ne va s’améliorer putain, en trois jours, la situation est passée de suspecte à carrément catastrophique ! Je sais pas si tu te rend bien compte, mais y a des malades cannibales dans nos rues, et ces petites vermines se reproduisent comme des lapins…

Mais y a les militaires…

PUTAIN MAIS VA CHIER AVEC TES MILITAIRES ! C’est juste des pauvres cons avec des flingues, moi aussi je peux faire ça, je demande un équipement à Malcolm et on est parti ! Putain me dit pas que tu crois que cette bande d’abrutis va changer la donne ?! Ils vont juste se faire massacrer, comme tous les autres cons qui pensent qu’il peut encore y avoir de l’ordre ! Tu sais, je crois pas en Dieu pour le moins du monde, mais là je veux bien dire que ce vieux con est en train de nous balancer son jugement dernier à la gueule !

Mais tu crois vraiment que la fin du monde va arriver en aussi peu de temps ?!

Pourquoi pas ? Dieu a bien fait le monde en une semaine et l’homme en un jour, je vois pas en quoi ce serait difficile de le détruire aussi vite.

Nick haussa un sourcil, étonné.

Tu t’intéresses à l’ancien testament toi maintenant ?

Ca me fait marrer de voir tout ce que croient ces tarés d’intégristes. C'est comme un livre de blagues tu vois.

Ouais, ‘fin on s’éloigne du sujet.

C’est vrai. On en était où ?

Tu disais que c’était la fin du monde.

Et tu me crois ?

Je suis bien obligé de te croire, t’es têtu comme un âne !

Bien. Je reviens donc à notre question originelle : qu’est-ce que tu ferais, si c’était la fin du monde ?

Heu… Je sais pas… J’irais me taper un max de putes, je me ferais des folies…

Ouais bon, imaginons que les putes se sont barrées…

Baah… Je me suicide ! Un monde sans pute c’est de la merde !

Il se marre, je me marre. On continue.

Nan sérieusement… je pense que… je ferais tout ce qui me passe par la tête.

Genre… un casse ?

Putain mais t’es sérieux là ?! Je t’ai dis que c’était trop risqué !

Mais meeeeerde c’est la FIN DU MONDE ! Y a plus d’ordre, plus de police, plus rien ! Si tu profites pas de tes « peut-être » derniers jours pour t’éclater pour de vrai, tu vas finir comment ? Tu vas crever comme un CON qui n’aura même pas eu le cran de faire ce qu’il a toujours rêvé de faire : l’interdit.

Mon compagnon de table se tait. Il réflechit. Je crois que ça commence à rentrer, là haut.

Je sais que t’as les mêmes envies que moi Nick, t’es mon pote, je te connais. Je sais que tu veux faire des folies, et je sais que tu veux survivre… mais par-dessus tout, je sais que tu veux t’éclater tout les jours du reste de ta vie, parce que tu sais qu’à partir de maintenant, elle risque bien d’être courte.

Il ne dit toujours rien. Il se gratte le menton.

T’as des armes ?

Bingo. Il a comprit.

Toujours. Malcolm m’a filé un flingue hier. Je m’arrangerai pour qu’il nous file d’autres armes, et qu’il nous rejoigne. Alors t’es partant ? répondis-je avec un sourire carnassier.

Ouais. On commence par où ?

Le premier endroit qu’on trouve chéri, y a du grabuge partout en ce moment ! LET’S THE PARTY BEGIN !

Et c’est comme ça qu’on a commencé nos vilaines petites affaires. On braquait tout ce qu’on trouvait, dès qu’on trouvait une émeute, on se jetait dedans pour nous en mettre plein les poches, histoire de survivre un peu plus longtemps. Malcolm, qui était parti vivre de à Portland avec sa femme et avait ouvert son armurerie ici, nous a rejoints et on a pillé encore plus. On s’en fout des safe zone, on s’en fout des militaires, nous on survit comme on veut, et on s’éclate.

J’ai tué. C'était dans une émeute, dans un super marché. Les gens ont bien pigé le truc, ils se précipitent sur les vivres. C'était un gamin. Non, pas un gamin, 'fin si un peu quand même, je veux dire, il avait la vingtaine quoi... Un simple type effrayé. Il a essayer de me voler un truc que je venais moi même de voler. Il voulait vivre, comme tout le monde. Mais non. Je l'ai tué. Parce que c'est comme ça que le monde marchera maintenant. Le chaos va régner. En dans un monde chaotique, il y a une règle : tu es le tueur, ou le tué. Je l'ai tué. De sang froid. J'ai pris ses affaires. Et puis on s'est barré.



29 octobre 2015, Seattle

Je suis sur les nerfs. Je tremble. Je sue comme un putain de gros porc. Nerveusement, je me frotte le nez avant de renifler sèchement : les tics du camé en manque. Deux semaines que j'ai rien touché. Malcolm, qui ne touchait pas à la drogue, est épargné, mais Nick est dans le même cas que moi… On ne pensait pas être aussi accro, on en prenait pourtant pas si souvent… enfin, d'après moi. Oh et puis je m'en fous que ce soit souvent ou pas, j'ai besoin de ma poudre, putain de merde.

Je saigne du nez depuis un quart d'heure. Non, je vous rassure, c'est pas un effet du manque… Enfin si, mais indirectement. Vous savez, quand on est en manque, on perd complètement la boule, un coup on est agressif, un coup anxieux, un coup dépressif... c'est une horreur. J'ai fini par devenir offensif d'un seul coup et, dans un délire paranoïaque, j'ai accusé Malcolm d'avoir de la coke sur lui et de ne pas vouloir m'en passer, et je l'ai mordu. Autant vous dire que mon frangin m'a directement répondu avec son poing dans ma gueule. Je me suis évanoui, et quand je me suis réveillé, j'ai pleuré comme un bébé en m'excusant de l'avoir agressé, et puis j'ai recommencé à insulter mon propre frère… Rassurez-vous, je ne suis pas toujours comme ça, c'est juste l'effet du sevrage… Ça ne m'était encore jamais arrivé d'être autant en manque.

A part ça, les rues se sont désertées en quelques semaines. On continue tout de même de croiser quelque survivants quand même, mais plus ça va, moins on en voit… On a élaboré un petit plan avec Malcolm et Nick pour pouvoir survivre… on migre constamment dans la ville en évitant le centre, et dès qu'on tombe sur un groupe de survivant en sous effectif par rapport au nôtre ou en situation de faiblesse, on l'attaque, sinon on reste planqué. Ça fait un peu Vietcong comme technique, mais ça marche.

On a du mal à tuer. Supprimer une vie est une chose beaucoup plus difficile que ce que l'on croit, y comprit quand on est un salaud comme moi. Je n'ai tué qu'un seul type : celui à qui j'ai volé la batte. J'étais surexcité ce jour là. C'était une émeute, c'est limite si j'ai pu voir le visage du pauvre mec que j'ai flingué… Du coup, aujourd'hui, on se sert principalement de la menace. Ça nous arrive, parfois, d'en venir à la violence, voir même avec une brutalité conséquente, mais jamais jusqu'à tuer. La dernière étape consiste à répartir tranquillement en laissant nos victimes en plan et en faisant en sorte qu'elles ne nous suivent pas.

Notre démarche est odieuse, oui oui, on peut le dire, mais après tout, on a tous déjà été odieux, d'une façon ou d'une autre. On ne fait que respecter notre condition d'humains. L'homme est un loup pour l'homme.

23 décembre 2015, Seattle

Le mois de novembre fut rude et la faim commença très rapidement à se faire sentir, d'autant plus que nous étions trop peu nombreux pour pouvoir attaquer tout les survivants qui passaient… Mais notre technique a tout de même marché, au minimum de nos espérances, et nous sommes donc toujours en vie.

Quand mon sevrage était encore en cours, je me suis trouvé un bouquin d'aide psychologique pour la desintoxe. Jamais j'aurais pensé lire ce genre de truc mais j'avoue que ça m'a bien aidé,  et Nick aussi.

Pour échapper au froid qui commence lui aussi à nous faire chier, nous nous sommes installé dans un immeuble administratif relativement petit de la périphérie de Seattle. L'endroit est constitué de grands open spaces ou de bureaux souvent vitrés, ce qui en fait un endroit assez facile à surveiller de en ce qui concerne l’intérieur. De plus, les nombreux bureaux peuvent nous servir de barricade. On s'en est plus récemment servi pour faire un feu de camp, à l'intérieur même du bâtiment. En effet, bien que les open spaces permettent un bon champs de vision, la  pièce est très grande, et le chauffage qui ne marche plus nous force à vivre dans le froid, bien que le bâtiment nous permette d'éviter la neige et le vent.

Nos conditions de vie sont de plus en plus rudes au fil de l'hiver : nous sortons moins à l'extérieur et les survivants se font rares. Ce mois ci, nous nous ravitaillons plus principalement dans les maisons, appartements et magasins abandonnées. C'est moins drôle que de voler des abrutis, mais au moins on subsiste. Petit à petit, on se fait à cette vie à la dure.



1 janvier 2016, Seattle

Happy New Year, America.


Les rues sont désertes. Les seuls habitants qui les parcourent sont maintenant ceux qu’avec Malcolm et Nick on a décidé d'appeler les “voraces”. L'éclate des premiers jours d'apocalypse à rapidement tournée au vinaigre quand les voraces ont prit le dessus sur les hommes au niveau démographiques. Les gens sont passés dans les magasins, les armureries, les pharmacies… tout à disparu. Eux avec. La fête à l'air d'être finie… espérons que non.

C'est bien la première fois que je fête un nouvel an tout seul. Si seulement j'avais un peu d'alcool, je pourrais avoir ne serait-ce qu'une once d'impression d'être en plein milieu d'une putain de soirée de folie… mais non. Même les bouteilles d’alcools ont été volés. Remarque, Malcolm fait partie de ces voleurs là, il en a piqué trois…
Putain de merde. En plus je me pèle les miches.

J'ai été séparé de Malcolm et Nick lors d'une attaque de voraces sur le bâtiment où on s'était réfugié, un truc vachement grand, facile de s'y perdre… Alors que les voraces avaient réussis à entrer, dans la panique, on s'est séparé… je ne les ai pas revus. Je ne pense pas qu'ils soient morts, ce n'est pas ça qui m'effraie… J'ai juste peur de… plus pouvoir me marrer comme avant, tout seul. Espérons que je trouve du monde avec qui je pourrais m'éclater à nouveau…

D'une façon ou d'une autre.



Fevrier 2016, Seattle

La survie sans Malcolm et Nick est encore plus difficile que quand nous étions tout les trois. Je ne peux m’attaquer qu’à des individus seuls ou au maximum en trio, si je suis vraiment doué. Les ressources se font rares. Je me retrouve dans la même situation que la plupart des gens qui vivent aussi dehors, finalement… perdu et luttant à chaque seconde pour ne pas tomber à genoux. En effet, tomber à genoux n’est pas dans mon programme. Même seul, ce sont eux qui tomberont à genoux devant moi. Ce sont eux qui me feront survivre, au dépend de leur propre survie, puisque je me fous ouvertement de leur misérables vies. Depuis que tout cela à commencé, c’est chacun pour soi.

Nous sommes fin Février, et je loge désormais dans des endroits différents quasiment chaque soir, principalement des pavillons abandonnés, en périphérie de Seattle. Le froid se fait toujours sentir, mais je suis parvenu à me dégoter des vêtements chauds.
Aujourd’hui, je pars chercher de la nourriture, comme chaque jour, en essayant de plus de trouver un type à dépouiller sur la route.
Mais quand on est seul, nous ne sommes plus le danger. Le danger est face à nous. Je me suis fait agressé par un pauvre type avec un couteau, par derrière, alors que je venais de trouver de la bouffe. Le gars m’a planté au niveau de la cuisse et a réussi à m’arracher ma batte et mon colt avant que je puisse m’en servir, puis m’a sonné en m'assenant un coup de crosse de mon propre colt. Il me dépouilla rapidement et, avant de partir, m’adressa un bref “navré mec”, qui me permit de prendre le temps de mémoriser son visage.

Mon pauvre petit enculé. Tu m’as planté comme un fourbe, tu m’as dépouillé de ma bouffe et de mes armes, tu m’as laissé à la merci des voraces avec une jambe blessée… Mais je connais ta sale petite gueule. Je ne sais pas où tu es, mais je vais te traquer, et je vais te tuer. Purement et simplement.

Le temps de pouvoir remarcher en boitant un peu moins, je me reposai pour la nuit dans un immeuble proche où je pus trouver quelques désinfectants et bandages, et dus repartir le plus vite que possible dès le lendemain. Ma blessure me faisait souffrir, j’avais du mal à marcher et je me mettais en situation en grand danger, mais il fallait que je le fasse. Il fallait que je trouve, d’une façon ou d’une autre, cet enfoiré qui m’avait dépouillé. Au moins, ce salaud m’a fait comprendre que je n’étais pas seul à faire ça...

Par chance, le soir venu, je pus constater une présence humaine par le scintillement d’une lumière à la fenêtre d’un immeuble, quelques rues plus loin. Si jamais ce n’était pas lui, dans tout les cas, j’aurais sûrement quelqu’un à dépouiller… ou avec qui m’allier, au moins temporairement, parce que vu ma situation, mieux vaut ne pas prendre trop de risques.
Discrètement, je me rendis dans l’immeuble en question et me dirigeai vers l’appartement d’où j’avais aperçu la lumière : sans doute la lumière de plusieurs bougies. La lueur sous la porte m’indiqua où se trouvait mon cher ami exactement… D’un geste brutal, j’enfonçai la porte avant même de regarder si elle était verrouillée ou non, et bondis sur le gars qui se trouvait là, le fameux voleur, surprit par mon attaque subite. Une lutte s’ensuivit entre nous deux, et je terminais avec quelques bleus par l'assommer en lui cognant la tête le long d’un mur. Je récuperai alors mon petit arsenal ainsi que celui qu’avait déjà récupéré le bonhomme : seulement un peu de nourriture et un couteau Bowie, accompagné d’un walkman et une collection de cassettes.

J’aurais pu laisser le type là et partir avec mes affaires et les siennes, j’aurais pu l’achever d’un coup de couteau derrière le crâne sans attendre qu’il se réveille, même, mais j’ai décidé de faire autrement. J’ai attendu, assit sur un fauteuil de l’appartement, tapis dans la pénombre, que le type se réveille. Je l’avais ligoté avec du gros scotch trouvé sur les lieux. Il ne pouvait absolument rien faire.

Qu… Qu’est ce que vous faites ? Pourquoi vous n’êtes pas juste parti avec ce que vous vouliez ? Qu’est ce que vous voulez me faire ?!

Le petit bonhomme avait peur que je lui fasse mal pour ce qu’il avait fait. Il faisait bien.

Comment tu t’appelles, dis moi ?

D… D… David…

Bien, D-D-David, moi c’est Jonah, mais tu peux m’appeler Jo. On est entre amis ici après tout, pas vrai ?

Hum… Je…

C’est vrai David, on a les mêmes centres d’intérêts toi et moi, tu vois ! On vole les autres pour survivre ! Je trouve ça tout à fait normal, tu sais. C’est dans la nature de l’homme de tout faire pour son propre bonheur, on y peut rien, David ! C’est pour ça que je fais comme toi ! Tu vois, vieux, on a tout les deux compris quelle était la meilleure façon de survivre dans ce monde de merde…

Vous… Est-ce que vous allez me faire du mal ?

Du mal ? Pourquoi je te ferais du mal, David ? On survit de la même façon tout les deux !

Est-ce que… Est-ce que ça veut dire que je peux partir ?

Bien sûr David. Mais seulement si tu arrives à retirer tes liens.

Quoi ?! Non… S’il vous plait…On peut faire équipe ! Vous l’avez dit vous même, on survit de la même façon tout les deux !

Calmement, je me lève et pose ma main sur ma batte, elle même posée sur la table, et fait danser mes doigts sur celle-ci comme les jambes d’un petit bonhomme.

Bordel David, tu fais ça comme un putain de champion !

Q… Quoi ?

Me supplier. Fils de pute.

Brusquement, j’empoigne ma batte et assène un violent coup à la tête de David, faisant tomber celui-ci sur le côté, gémissant de douleur, le sang coulant sur son visage.

J’attendais simplement que tu me supplies.

Aussi violemment que la première fois, je donne un violent coup de batte à David, mais cette fois ci en plein visage. Son nez se brise violemment sous le choc et le sang recouvre peu à peu sa pauvre face d’homme à l’agonie. Un deuxième coup. Sa mâchoire explose, sa pommette aussi. Troisième coup. Je sens le crâne de David se rompre sous ma batte. Mon visage est déchiré d’un horrible rictus sauvage. Encore un coup. Encore un. Encore un. Ce que je fais m'horrifie et me fait un bien fou en même temps. J'avais tué un seul homme jusqu'à lors, un homme dont je ne me rappelais même pas du visage, d'une simple balle. Cet homme là, ce David, je lui ai littéralement explosé le crâne, sans pitié, dans un accès de rage. Je ne me suis pas contrôlé à cet instant, mais je ne me suis pas non plus retenu. Ma haine prenait le contrôle.
Quand je finis par m’arrêter, la tête du pauvre David est littéralement éclatée sur le sol de l’appartement, sa cervelle rependue sur le tapis. Mes pieds trempent dans le sang et mon regard plein de sauvagerie est encore fixé sur celui que je viens de massacrer. Alors je me met à rire. Je suis un monstre. Un putain de monstre. Mais je suis né comme ça : monstre. Nous sommes tous né comme ça, cependant, moi, je l’ai compris. Alors quitte à être monstrueux, autant l’accepter. Prenons ça pour une grosse blague.

J’ai enfin trouvé le moyen de m’amuser à nouveau avec quelqu’un. Merci David.

Les mois suivant, je continuai à survire péniblement en gardant un mouvement constant et en espérant chaque jour tomber sur Malcolm ou Nick, ou même sur les deux à la fois. Chaque jour, j’espérais aussi trouver n’importe qui que je puisse détrousser, dans la violence ou non. Chaque individu considère sa survie comme la plus importante, consciemment ou non. Je ne suis pas une exception. Ma survie est le seul moyen que j’ai de pouvoir encore m’amuser de ce monde à la con, alors elle est plus important que la vôtre, vous, putain de bordel de sale petit tas de merde tout juste sorti du cul de ce putain monde aussi merdeux que vous.
J’emmerde l’humanité. De toute façon, ça va faire 6 mois qu’elle est vaincue. Le monde appartient désormais au chaos : acceptez-le et vous vivrez heureux. Comme moi.

time to meet the devil

• Pseudo › Jodec
• âge › 17 balais

• comment as-tu découvert le forum ? › Sans doute google... Y a un bout de temps.
• Ton ancien personnage ?  › Douglas Cartwright, Graham Woodchurch... et Jonah Parks.
• et tu le trouves comment ? › A chier. C'est pour ça que je reviens.
• présence › Le plus souvent que possible ?  

• code du règlement › Ok - Jay
• crédit › giphy
passeport :

fiche (c) elephant song.
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Re: JONAH ☣ I would like it snow some shit

Lun 28 Mar 2016 - 23:11

Hey hey ! Re-bienvenue !
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Re: JONAH ☣ I would like it snow some shit

Mar 29 Mar 2016 - 9:55

Y a des bouilles ça fait plaisir de les revoir o/
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Re: JONAH ☣ I would like it snow some shit

Mar 29 Mar 2016 - 10:38

Bon retour parmi nous! Smile
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Re: JONAH ☣ I would like it snow some shit

Mar 29 Mar 2016 - 13:11

Je ne doutais pas de ton retour un jour. Re'bienvenue par ici, content de voir ta tronche ! Et bonne validation Wink
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Re: JONAH ☣ I would like it snow some shit

Mar 29 Mar 2016 - 20:30

Re-bienvenue ! Elle est vide ta page fb en ce moment dis donc Razz
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Re: JONAH ☣ I would like it snow some shit

Mar 29 Mar 2016 - 20:37

Oh my gooood Gosling ! Trop bon choix d'avatar **

Bienvenue à toi !!
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Re: JONAH ☣ I would like it snow some shit

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