Page 1 sur 2 • 1, 2
If you starting running away there'll be no where to hide
Jeu 31 Mar 2016 - 20:29
37 ans • Canadien• Chef de chantier • Emerald Freedom
Doué de curiosité Finn est un homme qui sait apprendre plus qu'il n'en a besoin pour son avenir. Oui, il aime accumuler savoir et surtout savoir faire. Manuel et actif, il doit à cette qualité, car oui, pour lui s'en est une, toute sa carrière. Passé de simple ouvrier à contre maître en l'espace d'une dizaine d'année, c'est parce qu'il a su montrer sa détermination et sa force de caractère. Finn c'est celui qu'on trouve beaucoup trop terre à terre quand on ne le connaît pas. En fait, il paraît froid et ne semble pas facile à approcher. Mais c'est parce qu'il aime donné cette image au final et d'un sourire, il sait mettre à l'aise n'importe qui. Il n'est pas froid, ni méprisant. Il est juste constamment détaché émotionnellement lorsqu'il est seul. Il a ses idées, ses convictions, une façon presque invasif de vous les faire comprendre et parfois même de vous convaincre. Mais il n'empêche en rien son ouverture d'esprit. Si vous savez lui montrer que vous croyez en ce que vous dite, il ne cherchera pas à vous démonter et vous imposer ses idées. Jonglant par force d'habitude avec différent caractère, il sait comment s'adapter et comment choisir ses mots. Sa façon de manager ses équipes sans prendre le risque de froisser ses coéquipiers. Parfois il est pourtant nécessaire d'endosser un rôle qu'il n'aime pas vraiment, mais il ne supporte pas qu'on provoque son autorité ou qu'on défie ses ordres. Il peut se montrer trop intransigeant dans ce genre de moment et d'un homme sympathique et ouvert d'esprit, il devient renfrogner et buté. Il sait montrer qui est le chef et ne se laissera certainement pas marcher sur les pieds. Cela paraît très professionnelle quand on cherche à comprendre le personnage mais il passe beaucoup de temps à celui-ci et sans s'en rendre vraiment compte, a laisser sa carrière prendre la majorité de sa vie active, laissant peu de place pour une vie de couple ou de famille, laissant les loisirs trop souvent de côté, il ne se laisse embarquer que par son frère de temps en temps. Ce n'est pas un grand bringueur, ni un bon dragueur. Il ne montre pas assez d’intérêt pour les gens. Si il aime en apprendre plus sur les cultures occidentales et orientales, sur la différence de mœurs et écouter le récit d'un voyage, il n'éprouve aucun intérêt pour le passé des autres, le banale, le commun, la vie humaine. Que vôtre père vous a abandonné à 5 ans ou que votre chien s'est fait écrasé par une voiture la veille, il s'en branle complètement. Il ne fera pas d'effort pour vous écouter et écourtera très vite la conversation. Les femmes, il les apprécie, mais rare sont celle qui ont su captiver son intérêt. Sauf peut-être celles qui ont su le mettre en valeur et gonfler son égo de manière subtile. Avec le nouvel état des choses. Il donne encore moins d'importance au plaisir, aux loisirs. Prenant ce jeu de survie un peu trop au sérieux, il reste un homme très efficace pour se préserver lui et les autres qui l'entoure. Peut-être perturbé et horrifié au tout début de cette enfer, Finn s'est un peu trop bien adapté à l'état actuel des choses. Remettant au goût du jour, ses qualités de chef de chantier dans un monde qui n'est question que de survie.
La trentaine bien tassée, les rides des années se sont fait un chemin sur son visage depuis plusieurs années maintenant malgré une barbe timide et toujours incomplète par endroit. Des yeux sombres et inquiétants, il est charmant, attirant mais n'éveille pas vraiment réconfort et sécurité. Un sourire carnassier agrémenté de canines un peu trop longue lui donnant des aires de vampires avant Halloween. Ayant toujours travaillé en extérieur, Finn est ce qu'on appelle athlétique et clairement sportif. Une force juste assez nécessaire pour le porter en dehors des situations délicates ou périlleuse. Le beau brun a su attirer l’œil de plus d'une avant de les décevoir par son comportement un peu trop tatillon. Il est grand, large d'épaule, il aime l'idée d'en imposer autant par son caractère que par sa stature. Il ne se voûtera jamais devant quelqu'un et ne courbe pas vraiment l'échine. Ouvrier depuis sa jeunesse, il a la peau halé, voir bronzé par endroit, pas vraiment d'une teinte uniforme et clair comme on pourrait le penser venant d'un pays au nord du continent. Le canadien prouve son ancien labeur et sa vie d'homme de terrain par des mains larges et calleuses, loin de l'idée agréable qu'on pourrait s'en faire, il se ronge les ongles de manières chroniques et a donné à la longue une forme peu naturel à ses ongles qui diminue en surface au fil des années. Quelques cicatrices ici et là comme tout le monde en a, l'appendicite quand il était petit, des chutes multiples d'un gamin très actif, mais il reste marqué par celle qui l'empêchera d'oublier un fait marquant de sa vie, son accident de voiture. Une marque en arc de cercle partant de ses côtes et remontant jusqu'au milieu de son dos.
L'habitué des bleus de travail n'a guère de considération pour son allure vestimentaire quand il se rendait à son travail ou pour faire ses courses. Des chemises rarement repassé, il détestait assez les tâches ménagères pour garder une bonne tonnes de vêtements sales dans un coin et en racheter d'autre quand besoin s'en faisait sentir.
Finn est arrivé au camp avec peu de chose, ce qu'il avait sur le dos, un sac à dos, un multi outils qu'il trimbale absolument partout, son porte-feuille dont il n'arrive pas à se séparer malgré son inutilité, un sac de couchage et quelques vêtements. Autrement, il est peu équipé. Il sait chasser au fusil mais se voyait mal venir dans un camp de réfugié avec.
L'habitué des bleus de travail n'a guère de considération pour son allure vestimentaire quand il se rendait à son travail ou pour faire ses courses. Des chemises rarement repassé, il détestait assez les tâches ménagères pour garder une bonne tonnes de vêtements sales dans un coin et en racheter d'autre quand besoin s'en faisait sentir.
Finn est arrivé au camp avec peu de chose, ce qu'il avait sur le dos, un sac à dos, un multi outils qu'il trimbale absolument partout, son porte-feuille dont il n'arrive pas à se séparer malgré son inutilité, un sac de couchage et quelques vêtements. Autrement, il est peu équipé. Il sait chasser au fusil mais se voyait mal venir dans un camp de réfugié avec.
Derek se penche sur un drôle de lit, ses parents appelle ça un couffin, mais pourquoi ? Ses yeux tombent sur le petit être, agitant bras et jambes sans aucune synchronisation, gazouillant d'un air abruti, le sourire idiot. Il n'a que 4 ans, mais déjà il s'inquiète, oui il s'inquiète de la présence de ce soit disant petit frère qu'on venait de lui présenter. Finn. Comme son grand père. Derek est jaloux, il se demande si on va le laisser de côté maintenant que ses parents ont un enfant à eux. Parce que Derek, il sait d'où il vient et il sait qu'il ne vient pas du ventre de sa maman. Elle lui avait déjà expliqué pourquoi il n'y avait pas de photo d'elle enceinte de lui, ni même pourquoi il n'existe pas de photo de nouveau né de lui, chez eux. Parce que Derek, est arrivé à l'âge de un an, dans les bras d'une autre personne, on lui a expliqué, avec des mots qu'il comprenait, qu'il ne venait pas de sa maman mais qu'elle l'aimait très fort et qu'il était son fils, quoi qu'il arrive, ils ont utilisé un mot étrange pour Derek, adopté, c'est ça qu'ils ont dit. Adopté et ils l'aimaient énormément. Mais ça, elle le disait avant d'accoucher, depuis, elle est fatiguée tout le temps et son père ne fait que de s'occuper de Finn la nuit, parce qu'il pleure, beaucoup, vraiment beaucoup, ça l'empêche aussi de dormir et il se met à pleurer parfois, oh juste pour qu'on vienne s'en occuper de temps en temps. Mais non, son père le réprimande et l'ordonne de retourner se coucher et de ne plus faire de caprice... Derek, il n'aime pas l'arrivée de ce bébé de malheur, il va tout changer chez eux, ça ne sera plus comme avant. Finn allait lui voler ses parents et qui viendra le border après lui avoir lu une histoire maintenant ?
****
-Finn mais qu'est-ce que tu as à l'oeil ? Tu t'es encore battu ?
La jeune garçon se gratte la tête avant de croiser les bras, il tourne la tête pour que sa mère arrête de fixer son visage cerné d'un jolie coquard.
-C'est eux qui l'ont provoqué, j'y peux rien !
-Mais bon sang ! A huit ans tu devrais t'amuser à la récréation, pas jouer au caïd ! Ta maîtresse va encore me convoquer Finn, tu comprends ce qui va arrivé si tu continues ?
-Mais ils arrêtent pas de dire des choses méchantes sur toi et papa et sur Derek ! Hurla d'injustice le petit Finn, fou de rage en se remémorant les ragots qui tournaient dans son école.
L'expression de Jane change alors, de la colère à la compréhension. Jane n'est pas idiote, elle sait ce qui se dit dans son dos, elle sait ce que les autres mamans se racontent entre elles sans faire attention à ce que leurs enfants écoutent. Quand ils insinuent pas qu'elle a trompé son mari, c'est pour insinuer qu'elle avait adopté son aîné dans un marché noir. Parce qu'il a beau s'appeler Derek Wilson, son visage et ses traits ne trompent personne. Sa peau mate et ses cheveux noirs, contraste avec le teint pâle de son père et de Finn. Il n'a pas vécu assez longtemps au Guatemala pour comprendre un mot d'espagnol, ni même avoir l'accent, mais ça suffit pour balancer des rumeurs gratuite sur Jane et son mari. C'est vrai ça, ils sont si discret, si silencieux, ne se mélangent jamais avec le groupe et ne cherche pas à se faire connaître, c'était forcément qu'ils cachaient quelque chose. Jane trouvait la vie en banlieue bien difficile et la forêt dans laquelle elle avait grandi lui manquait, les gens étaient beaucoup plus gentils, moins curieux, peut-être un peu méfiant avec les étrangers, mais extrêmement serviable et amicaux. Il fallait vraiment que cette situation ne soit que temporaire, sinon, elle n'allait pas pouvoir en supporter d'avantage.
****
Finn sursaute quand une main vient le taper soudainement derrière la tête. L'adolescent se retourne, le visage rancunier. « Hey ! C'était pourquoi ça ? » Derek rigole et tends ses doigts dans sa direction.
« Fais tourner le joint petit con, t'es en train de t'endormir dessus. Et si maman savait ça, elle me tuerait que je te laisse faire toute mes conneries. »
Finn lui laisse le joint en expirant la fumée épaisse par le nez et fini par s'étouffer et tousser. Derek s'en délecte et se met à rire de plus belle. « T'es vraiment qu'un gamin ! »
« Je suis pas un gamin, j'ai 14 ans et je t'emmerde. »
« Ouai c'est ce que je dis, t'es un gamin ! T'as intérêt à respecter ta part du marché, je te laisse rester et fumer avec moi ce soir, mais c'est toi qui t'occuper de couper le bois demain matin. »
Le jeune adolescent grogne et grimace. Il le fera, mais pas de gaieté de cœur. Quel idée d'avoir troquer le confort d'un quartier tout équiper pour une vieille bicoque perdu dans la verdure. Tout était à entretenir, et le chauffage à bois, donnait bien des soucis aux deux adolescents qui avait l'obligation de participer aux tâches de la maison. Au moins, il y avait un truc que Finn aimait bien et ce depuis qu'il avait atteint l'âge correcte aux yeux de son père, la chasse. Se lever tôt avant le levée du soleil était une torture, mais tenir le fusil et tirer sur les bestioles étaient un sacré sentiment de puissance pour lui. Le droit de vie ou de mort, sur les animaux qui l'entourait. Vider les tripes et dépecer ses victimes en revanche, était moins amusant qu'il ne le pensait. Voir horrifiant. Son premier gibier, il en a vomis sur ses chaussures...
****
Premier jour sur le chantier, Finn est un jeune homme motivé. Il n'a pas plus de 19 ans et son air de jeune premier en fait déjà rire beaucoup. La plupart ont des allures de bûcherons et si le travail manuel ne lui fait pas peur, il commence à comprendre au fil des jours, qu'il est à des années lumières de la mentalité commune. Il n'aime pas les cours parce qu'il doit rester assis sur son cul toute la journée, attendant sagement les jours d'atelier pour enfin se libérer. Étudiant moyen, il déconcertait ses professeurs par sa culture générale fournis contrastant avec ses lacunes dans certaines matières. Finn ne se plaît pas enfermé et il a une idée très précise de ce qu'il veut faire dans sa vie à l'adolescence. Le ramenant ici, à un si jeune âge, loin des facultés que son frère à fréquenté, les mains déjà battis pour ce métier.
La pioche à la main, il vient aider un autre de ses collègues tenant le marteau piqueur toute la journée. Pas une seule fois il s'est plaint et s'est contenté de ses trente minutes de pauses. Jour après jour, il retourne sur le terrain. Au bout de quelques jours, on lui apprend à se servir des outils mécaniques à disposition, des techniques de maçonneries. Puis on l’envoi apprendre en formation pour conduire certains engin comme les pelleteuses, les trancheuses ou encore les tractopelles. Il ne faudra pas plus de trois ans pour Finn de passer de simple manutentionnaire à un ouvrier à part entière et montrer à ses collègues et ses chefs qu'il est très impliqué à la tâche.
****
Les rires se sont effacés, les visages se sont décomposées. Le jeune stewart sent son sol s'ouvrir sous ses pieds, en état de choc, l'instant d'avant il était en train d'éclater de rire en déambulant dans les rues, complètement ivre. Ce qu'il a devant les yeux, il n'arrive pas à l'imprimer. Du sang partout, il entend même une nana pleurer. Putain, qu'est-ce qui lui arrive, enfin qu'est-ce qui se passe. Sa voix se brise.
-Finn ?
Mais son jeune frère ne réponds pas, son corps se réagit pas. Derek commence à réaliser. Finn venait de se faire renverser par une voiture folle, et ses genoux l'abandonnent, le font s'écrouler. Il ne calcule plus son entourage, il tient fermement la main de son frère, tente vainement d'empêcher le sang de s'écouler de ses blessures, mais il y en a tellement. Il le supplie à voix basse de tenir bon, il le supplie de plus en plus fort et il a l'impression que Finn va réellement y passer. Quand les secours arrivent, ils leur faut beaucoup de patience pour les décrocher avant de faire comprendre à Derek qu'il devait s'écarter et les laisser faire le nécessaire.
Il se passe presque une semaine sans que Finn n'ouvre les yeux après son opération. D'une hémorragie interne, c'est le choc de sa tête qui inquiète le plus les médecins et l'hôpital de Vancouver fait tout son possible pour le soigner. Mais si son état est stable et s'améliore, il n'en dépend qu'au jeune homme de se réveiller.
Et il se réveillera, une semaine plus tard.
****
-Je t'ai déjà dit que je détestais la gym ? Grogna Finn en fusillant du regard l'infirmier.
-Encore quelques pas et tu sera arrivés jusqu'au bout.
Il force sur ses bras pour ne pas s'écrouler, ça lui coûte toute sa force pour bouger ses cuisses, poser les pieds, tenir sur ses bras. Il tombe à bout de force et Malik se jette sur lui pour le relever. Finn le repousse fortement excéder et lui hurle dessus.
« Dégage ! Me touche pas ! »
C'est toujours la même chose, depuis les premiers jours, Finn est récalcitrant, d'une humeur massacrante et invivable. Il a déjà dit des belles horreurs à ses parents et même son frère. Ce qui l'énerve encore plus, c'est qu'ils ne lui en veulent pas, qu'ils lui pardonnent tout et reste neutre. Putain que ça l'énerve d'être pris en pitié. Mais au fond, c'est tout son monde qui s'effrite, promis à avenir brillant dans le bâtiment, il se voyait déjà le plus jeune chef de l'entreprise. Sans sa force, sans ses capacités physique, il n'est rien.
L'épreuve est difficile et il s'enfonce de plus en plus malgré le soutien dont sa famille fait preuve.
C'est un de ses anciens collègues et mentor qui arrivera à lui redonner le boost dont il avait besoin. Au lieu de s’apitoyer et de compatir sur le sort du pauvre Finn, c'est une véritable gifle que ce dernier lui offre.
-T'es sérieux là ? Tu m'envoie chier ? Mais regarde toi dans un miroir Finn. T'es devenu aigri et en plus faible. Mets pas ça sur le coup de l'accident. Une épreuve et tu baisses les bras. Putain je t'ai former mieux que ça, tu comptes réellement que sur tes muscles pour arriver dans la vie ? T'es quoi ? T'es né con ou tu l'es devenu, parce que là ça m'échappe.
Le discours est si singulier, que le jeune Finn habitué depuis des jours à se montrer infecte avec les gens qui l'entoure, reste silencieux, la bouche bée.
-T'es vraiment qu'une petite fiotte en faite, même pas capable d'aller à ses séances de rééducation, juste parce que c'est trop dur ? Bordel, mais tu voulais grimper les échelons à la boite avec ça ? Mais réveille toi sale con, t'es loin d'être à la hauteur, reste dans ton putain de lit d'hôpital à détester la terre entière, la relève s'occupera bien de te remplacer va, t'es pas indispensable. Descend de ton nuage et revient à la réalité. Si tu fourni aucun effort, t'es juste un mec banal, dont tout le monde s'en fout et c'est pas les autres qui en seront responsable, mais que toi.
Mais si la silhouette d'un homme qu'il estime s'éloigne de la chambre et le laisse pantois, c'était certainement ce dont il avait le plus besoin pour retrouver sa motivation d'avant, son courage d'antan.
******
Ça ne s'est pas fait en un jour et il en a fallu du temps à Finn pour récupérer toute ses fonctions motrices et cognitives. Encore aujourd'hui, sa concentration semble ailleurs et ses maux de tête sont persistants, mais ce n'est plus le même homme. Peut-être le même fond, Finn est plus déterminé que jamais.
Sur le plan social, on constate des relations sérieuses finissant toujours par un échec, quelque chose qui l'ébranle quelques semaines et lui redonne encore plus d'excuses de se fondre sous la masse de travail. A 36 ans, il a atteint son objectif de passer chef de chantier et il ne compte pas s'arrêter là. Il compte prouver à cet ancien collègue, aujourd'hui à la retraite, qu'il arrivera à passer contre-maître un jour, et ceux, même sans avoir fait d'études.
Au final, quand on demande à quelque qui le connaît, ce qu'on en retient en le connaissant, c'est toujours la même chose. « C'est un acharné de travail, mais à force, il va finir par passer à côté du plus important non ? Il ferait mieux de fonder une famille. » Mais pour d'autre, il force l'admiration ou suscite la jalousie. Car on ne peut jamais plaire à tout le monde.
****
-Finn mais qu'est-ce que tu as à l'oeil ? Tu t'es encore battu ?
La jeune garçon se gratte la tête avant de croiser les bras, il tourne la tête pour que sa mère arrête de fixer son visage cerné d'un jolie coquard.
-C'est eux qui l'ont provoqué, j'y peux rien !
-Mais bon sang ! A huit ans tu devrais t'amuser à la récréation, pas jouer au caïd ! Ta maîtresse va encore me convoquer Finn, tu comprends ce qui va arrivé si tu continues ?
-Mais ils arrêtent pas de dire des choses méchantes sur toi et papa et sur Derek ! Hurla d'injustice le petit Finn, fou de rage en se remémorant les ragots qui tournaient dans son école.
L'expression de Jane change alors, de la colère à la compréhension. Jane n'est pas idiote, elle sait ce qui se dit dans son dos, elle sait ce que les autres mamans se racontent entre elles sans faire attention à ce que leurs enfants écoutent. Quand ils insinuent pas qu'elle a trompé son mari, c'est pour insinuer qu'elle avait adopté son aîné dans un marché noir. Parce qu'il a beau s'appeler Derek Wilson, son visage et ses traits ne trompent personne. Sa peau mate et ses cheveux noirs, contraste avec le teint pâle de son père et de Finn. Il n'a pas vécu assez longtemps au Guatemala pour comprendre un mot d'espagnol, ni même avoir l'accent, mais ça suffit pour balancer des rumeurs gratuite sur Jane et son mari. C'est vrai ça, ils sont si discret, si silencieux, ne se mélangent jamais avec le groupe et ne cherche pas à se faire connaître, c'était forcément qu'ils cachaient quelque chose. Jane trouvait la vie en banlieue bien difficile et la forêt dans laquelle elle avait grandi lui manquait, les gens étaient beaucoup plus gentils, moins curieux, peut-être un peu méfiant avec les étrangers, mais extrêmement serviable et amicaux. Il fallait vraiment que cette situation ne soit que temporaire, sinon, elle n'allait pas pouvoir en supporter d'avantage.
****
Finn sursaute quand une main vient le taper soudainement derrière la tête. L'adolescent se retourne, le visage rancunier. « Hey ! C'était pourquoi ça ? » Derek rigole et tends ses doigts dans sa direction.
« Fais tourner le joint petit con, t'es en train de t'endormir dessus. Et si maman savait ça, elle me tuerait que je te laisse faire toute mes conneries. »
Finn lui laisse le joint en expirant la fumée épaisse par le nez et fini par s'étouffer et tousser. Derek s'en délecte et se met à rire de plus belle. « T'es vraiment qu'un gamin ! »
« Je suis pas un gamin, j'ai 14 ans et je t'emmerde. »
« Ouai c'est ce que je dis, t'es un gamin ! T'as intérêt à respecter ta part du marché, je te laisse rester et fumer avec moi ce soir, mais c'est toi qui t'occuper de couper le bois demain matin. »
Le jeune adolescent grogne et grimace. Il le fera, mais pas de gaieté de cœur. Quel idée d'avoir troquer le confort d'un quartier tout équiper pour une vieille bicoque perdu dans la verdure. Tout était à entretenir, et le chauffage à bois, donnait bien des soucis aux deux adolescents qui avait l'obligation de participer aux tâches de la maison. Au moins, il y avait un truc que Finn aimait bien et ce depuis qu'il avait atteint l'âge correcte aux yeux de son père, la chasse. Se lever tôt avant le levée du soleil était une torture, mais tenir le fusil et tirer sur les bestioles étaient un sacré sentiment de puissance pour lui. Le droit de vie ou de mort, sur les animaux qui l'entourait. Vider les tripes et dépecer ses victimes en revanche, était moins amusant qu'il ne le pensait. Voir horrifiant. Son premier gibier, il en a vomis sur ses chaussures...
****
Premier jour sur le chantier, Finn est un jeune homme motivé. Il n'a pas plus de 19 ans et son air de jeune premier en fait déjà rire beaucoup. La plupart ont des allures de bûcherons et si le travail manuel ne lui fait pas peur, il commence à comprendre au fil des jours, qu'il est à des années lumières de la mentalité commune. Il n'aime pas les cours parce qu'il doit rester assis sur son cul toute la journée, attendant sagement les jours d'atelier pour enfin se libérer. Étudiant moyen, il déconcertait ses professeurs par sa culture générale fournis contrastant avec ses lacunes dans certaines matières. Finn ne se plaît pas enfermé et il a une idée très précise de ce qu'il veut faire dans sa vie à l'adolescence. Le ramenant ici, à un si jeune âge, loin des facultés que son frère à fréquenté, les mains déjà battis pour ce métier.
La pioche à la main, il vient aider un autre de ses collègues tenant le marteau piqueur toute la journée. Pas une seule fois il s'est plaint et s'est contenté de ses trente minutes de pauses. Jour après jour, il retourne sur le terrain. Au bout de quelques jours, on lui apprend à se servir des outils mécaniques à disposition, des techniques de maçonneries. Puis on l’envoi apprendre en formation pour conduire certains engin comme les pelleteuses, les trancheuses ou encore les tractopelles. Il ne faudra pas plus de trois ans pour Finn de passer de simple manutentionnaire à un ouvrier à part entière et montrer à ses collègues et ses chefs qu'il est très impliqué à la tâche.
****
Les rires se sont effacés, les visages se sont décomposées. Le jeune stewart sent son sol s'ouvrir sous ses pieds, en état de choc, l'instant d'avant il était en train d'éclater de rire en déambulant dans les rues, complètement ivre. Ce qu'il a devant les yeux, il n'arrive pas à l'imprimer. Du sang partout, il entend même une nana pleurer. Putain, qu'est-ce qui lui arrive, enfin qu'est-ce qui se passe. Sa voix se brise.
-Finn ?
Mais son jeune frère ne réponds pas, son corps se réagit pas. Derek commence à réaliser. Finn venait de se faire renverser par une voiture folle, et ses genoux l'abandonnent, le font s'écrouler. Il ne calcule plus son entourage, il tient fermement la main de son frère, tente vainement d'empêcher le sang de s'écouler de ses blessures, mais il y en a tellement. Il le supplie à voix basse de tenir bon, il le supplie de plus en plus fort et il a l'impression que Finn va réellement y passer. Quand les secours arrivent, ils leur faut beaucoup de patience pour les décrocher avant de faire comprendre à Derek qu'il devait s'écarter et les laisser faire le nécessaire.
Il se passe presque une semaine sans que Finn n'ouvre les yeux après son opération. D'une hémorragie interne, c'est le choc de sa tête qui inquiète le plus les médecins et l'hôpital de Vancouver fait tout son possible pour le soigner. Mais si son état est stable et s'améliore, il n'en dépend qu'au jeune homme de se réveiller.
Et il se réveillera, une semaine plus tard.
****
-Je t'ai déjà dit que je détestais la gym ? Grogna Finn en fusillant du regard l'infirmier.
-Encore quelques pas et tu sera arrivés jusqu'au bout.
Il force sur ses bras pour ne pas s'écrouler, ça lui coûte toute sa force pour bouger ses cuisses, poser les pieds, tenir sur ses bras. Il tombe à bout de force et Malik se jette sur lui pour le relever. Finn le repousse fortement excéder et lui hurle dessus.
« Dégage ! Me touche pas ! »
C'est toujours la même chose, depuis les premiers jours, Finn est récalcitrant, d'une humeur massacrante et invivable. Il a déjà dit des belles horreurs à ses parents et même son frère. Ce qui l'énerve encore plus, c'est qu'ils ne lui en veulent pas, qu'ils lui pardonnent tout et reste neutre. Putain que ça l'énerve d'être pris en pitié. Mais au fond, c'est tout son monde qui s'effrite, promis à avenir brillant dans le bâtiment, il se voyait déjà le plus jeune chef de l'entreprise. Sans sa force, sans ses capacités physique, il n'est rien.
L'épreuve est difficile et il s'enfonce de plus en plus malgré le soutien dont sa famille fait preuve.
C'est un de ses anciens collègues et mentor qui arrivera à lui redonner le boost dont il avait besoin. Au lieu de s’apitoyer et de compatir sur le sort du pauvre Finn, c'est une véritable gifle que ce dernier lui offre.
-T'es sérieux là ? Tu m'envoie chier ? Mais regarde toi dans un miroir Finn. T'es devenu aigri et en plus faible. Mets pas ça sur le coup de l'accident. Une épreuve et tu baisses les bras. Putain je t'ai former mieux que ça, tu comptes réellement que sur tes muscles pour arriver dans la vie ? T'es quoi ? T'es né con ou tu l'es devenu, parce que là ça m'échappe.
Le discours est si singulier, que le jeune Finn habitué depuis des jours à se montrer infecte avec les gens qui l'entoure, reste silencieux, la bouche bée.
-T'es vraiment qu'une petite fiotte en faite, même pas capable d'aller à ses séances de rééducation, juste parce que c'est trop dur ? Bordel, mais tu voulais grimper les échelons à la boite avec ça ? Mais réveille toi sale con, t'es loin d'être à la hauteur, reste dans ton putain de lit d'hôpital à détester la terre entière, la relève s'occupera bien de te remplacer va, t'es pas indispensable. Descend de ton nuage et revient à la réalité. Si tu fourni aucun effort, t'es juste un mec banal, dont tout le monde s'en fout et c'est pas les autres qui en seront responsable, mais que toi.
Mais si la silhouette d'un homme qu'il estime s'éloigne de la chambre et le laisse pantois, c'était certainement ce dont il avait le plus besoin pour retrouver sa motivation d'avant, son courage d'antan.
******
Ça ne s'est pas fait en un jour et il en a fallu du temps à Finn pour récupérer toute ses fonctions motrices et cognitives. Encore aujourd'hui, sa concentration semble ailleurs et ses maux de tête sont persistants, mais ce n'est plus le même homme. Peut-être le même fond, Finn est plus déterminé que jamais.
Sur le plan social, on constate des relations sérieuses finissant toujours par un échec, quelque chose qui l'ébranle quelques semaines et lui redonne encore plus d'excuses de se fondre sous la masse de travail. A 36 ans, il a atteint son objectif de passer chef de chantier et il ne compte pas s'arrêter là. Il compte prouver à cet ancien collègue, aujourd'hui à la retraite, qu'il arrivera à passer contre-maître un jour, et ceux, même sans avoir fait d'études.
Au final, quand on demande à quelque qui le connaît, ce qu'on en retient en le connaissant, c'est toujours la même chose. « C'est un acharné de travail, mais à force, il va finir par passer à côté du plus important non ? Il ferait mieux de fonder une famille. » Mais pour d'autre, il force l'admiration ou suscite la jalousie. Car on ne peut jamais plaire à tout le monde.
Finn est arrivé à Seattle quelques mois avant les premières agressions qui ont agitées la ville. Promu sur un gros projet de centre commerciale, le temps initial de sa mission n'aurait dû durer que 6 mois. Enfin, ça, c'était sur le papier. Par la suite, les premiers pas de fondations ont pris beaucoup plus de retard que prévu, des imprévus géologiques et le plus agaçant pour Finn, météorologique. Le canadien est certes habitués aux temps glaciales et neigeux, mais Vancouver et ses alentours étaient, eux, équipés pour ce genre de situation. Seattle, visiblement beaucoup moins. De 6 mois, le projet s'est donnés un an pour rendre le bâtiment près à l'habillage et la décoration.
Les premiers mois, il vit à l'hôtel, pensant pouvoir s'en satisfaire, l'habitué des extérieurs se sent à l'étroit et le temps durant un peu trop, il décide que quitte à rester une année, trouver un réel foyer, même provisoire lui serait plus bénéfiques. Il ne se sent pas encore trop concerné par les infos locales, bien qu'il les suit et font sujet de ses conversations téléphoniques avec ses parents ou son frère. Pour lui, c'est les conséquences directes d'une ville typiquement américaines, dans toute son imperfection.
Les réelles soucis arrivent quand l'un de ses employés lui fait faux bon sans prévenir. Au départ très en colère contre son subalterne, il change vite de couleur lorsque l'hôpital répond au téléphone qu'il essaye de joindre depuis des heures, pour le plaisir de lui remonter les bretelles. Mort. C'était bien la première fois qu'il avait affaire à ce genre de situation et un profond regret l'avait envahi. Puis la tristesse, touché certainement plus par la réaction des autres personnages de l'équipe dont certains étaient son ami. Le chantier prendra alors encore 2 jours de retard pour laisser ses collaborateurs faire leurs deuils. Finn finit par s'intéresser un peu plus aux infos, agressions en augmentation constante, première rumeurs d'une maladie contagieuse. La situation en ville s'aggrave et il ressent le besoin d'annulé son week-end en ville avec Derek. Le steward était censé venir pendant ses congés, passer un moment avec son frère, mais Finn refuse catégoriquement qu'il foute les pieds dans une ville qui part en couille. Comme beaucoup de gens à ce moment là, Finn a du mal à croire ce qu'il se passe, la présence renforcé des forces de l'ordre dans le centre ville, les informations télévisés relatant de plus en plus d'histoire d'agressions sauvages, similaires. Le chantier est vite fermé pour une durée indéterminés. Un choix passé entre le gérant de la société, le contre-maître et l'ingénieur.
Le premier réflexe de Finn lorsqu'il comprend qu'il ne reprendrait pas le travail avant un bon moment est de quitter Seattle. Pourquoi serait-il resté après tout ? Il n'a aucune attache en ville, ayant rompu avec sa dernière petite amies, des semaines auparavant. Mais c'était sans compter sur l'annulation des vols en dehors du pays et la fermeture des frontières. Bloqué dans cette ville, qu'il n'apprécie pas forcément, il voit jour après jour, la situation se dégradée, il ne sort plus, se sent étouffé, appelle ses parents tout les jours, quand il arrive à les avoir ,pour les rassurer et se rassurer lui-même, comprenant que la tournure de Seattle n'était pas vraiment un cas isolé.
Assez de ce confinement, il fait parti des nombreuses personnes décidant de fuir la ville en voiture. Bloqué avant même d'atteindre les grandes artères autoroutier, il reste avec plusieurs centaines d'automobilistes coincés sur la route. Il avance quasiment pas, attends des heures. Il finit par s’agacer et prends son sac à dos. Au grand maux, les grands remèdes, il abandonne sa voiture derrière lui et préfère continuer à pied, les klaxons fusent et lui casse les oreilles, pour un mec de chantier, il n'a jamais entendu autant de bruit aussi désagréable. A plusieurs centaines de mètre, des coups de feu jaillit puis des cris. Il essaye d’apercevoir ce qu'il se passe, mais il ne voit que des gens fuyant dans sa direction, il ne comprend pas vraiment. Et c'est là qu'il les voit réellement pour la première fois. S'avançant comme un imbécile vers ce que tout le monde fuit, mue par la curiosité qui le distingue, il cherche à comprendre ce qu'il croit voir. Car si il aperçoit une agression comme toutes celles dont ils ont parlé à la télé, il n'arrive pas à croire ce qu'il voit. Le sang, tout ce sang, ça lui rappelle les animaux qu'il vidait de ses entrailles après la chasse avec son père. Une femme penchée sur un corps inanimé, mangeant ses entrailles, la vision, cette vision le rend nauséeux et il comprend ce que tout le monde fuit. Deux autres personnes arrivent à sa rencontre à une allure plus molles que les autres fuyards. Ils ont le regard vide, le fixe comme s'ils voulaient le bouffer, se dirige sur lui. Il se souvient de l'infection mais sa raison est plus forte que tout et leur demande poliment de rester à l'écart, mais ils avancent encore. Il l'ordonne. Ils sont à une portée de bras avant qu'un jeune homme le tire par le col en arrière. « Mais t'es complètement con ou quoi ! Dégage de là, ils sont totalement foutus ! » Dans sa désorientation, un des malades lui attrape le bras, avec la furieuse envie de goûter sa chair. La poigne est forte pour un être aussi lent et dans la frayeur et l'adrénaline il s'en défait après l'avoir repousser violemment contre une autre voiture. « Dé... désolé » Balbutie-t-il bêtement avant de se mettre à courir dans le sens inverse où il allait au départ.
Les problèmes s’enchaînent sur la route, ils y a des gens blessés, peut-être même des mordus parmi eux. Tout dégénère très vite, la parano s'installe parmi la foule et Finn se retrouve au beau milieu de ce merdier.
Obligé, contraint de se replier en ville, il reste en compagnie du jeune homme qui l'a aidé plus tôt. Troy. De Troy, Finn apprend beaucoup de chose qu'il avait voulu dénier l'existence, les symptômes de la maladie, les conséquences. Troy affirme qu'ils sont comme mort, impossible à tuer. Il évoque cette fois-là où un militaire a descendu un des contaminés devant ses yeux d'une balle dans la tête. Et qu'il ne s'était pas relever après ça. Finn décide de rejoindre un camp de réfugier dont il avait entendu parler avant son départ. Au départ déterminé à rejoindre son pays d'origine, il se retrouve bien contraint à trouver un terrain d'asile en attendant l'amélioration de la situation.
Examinés, auscultés, contrôlés, Finn et Troy rejoigne le camp d'Emerald ainsi que plusieurs personnes en quête de refuge. Finn n'avait pas vu de matériel militaire et force armés aussi importante devant ses yeux de sa vie. Déjà trop présente dans les rues peu avant sa tentative d'échapper à la ville, il ne peut poser ses yeux sur un endroit sans tomber sur un de ces petits gars en uniformes. Emerald est loin d'être l'abri tant espérer. Interdit de sortir en dehors des limites fixés par l'armé qui dirige l'endroit, l'impression d'étouffement échauffe plus d'un esprit. Finn en particulier. Il s'engueule à plusieurs reprise avec des soldats et son comportement agace de plus en plus. Mais si ce n'était que ça, il aurait encore pu mettre de l'eau dans son vin. Les injustices dont il est témoin le révulse de plus en plus. L'un des militaires excédés par son manque de respect et son arrogance l'oblige à se mettre à genou, les mains derrière la tête, la pointe de son fusil sur le front. Le soldat est clair, à la prochaine altercation, il s'occuperait personnellement de lui.
Le soulèvement des survivants, il en a fait clairement parti. Il n'a jamais senti une colère assez forte pour s'allier à un groupe ressentant la même chose que lui. Mais si Finn s'en sort quasiment indemne, il découvre avec horreur le sort que le destin avait réservé à Troy et le reste des gens qui comme lui n'avait pas pris les armes. L'amertume est intense et Finn est complètement bouleversé parce qu'il venait de traverser. En l'espace de si peu de temps, il venait de tuer des hommes pour la première fois de sa vie et survivre à un vrai massacre. L'équilibre sociale dans lequel il vivait était qu'un vague souvenir fait de fumée et il ne sait plus quoi penser de l'avenir.
Aujourd'hui, tout est sombre pour lui, il ne sait pas où est son frère, ni ses parents, il en fait des insomnies et des cauchemars en réalisant qu'ils pouvaient vivre la même chose que lui, il a du mal à retrouver le sourire pour le moment, profondément anéantis parce ce qu'il venait de vivre à Emerald. Survivre à une épidémie est une chose, aussi violente et horrible soit-elle. Il n'avait pas conscience que la cruauté humaine frapperait juste au pas de sa porte juste après...
Les premiers mois, il vit à l'hôtel, pensant pouvoir s'en satisfaire, l'habitué des extérieurs se sent à l'étroit et le temps durant un peu trop, il décide que quitte à rester une année, trouver un réel foyer, même provisoire lui serait plus bénéfiques. Il ne se sent pas encore trop concerné par les infos locales, bien qu'il les suit et font sujet de ses conversations téléphoniques avec ses parents ou son frère. Pour lui, c'est les conséquences directes d'une ville typiquement américaines, dans toute son imperfection.
Les réelles soucis arrivent quand l'un de ses employés lui fait faux bon sans prévenir. Au départ très en colère contre son subalterne, il change vite de couleur lorsque l'hôpital répond au téléphone qu'il essaye de joindre depuis des heures, pour le plaisir de lui remonter les bretelles. Mort. C'était bien la première fois qu'il avait affaire à ce genre de situation et un profond regret l'avait envahi. Puis la tristesse, touché certainement plus par la réaction des autres personnages de l'équipe dont certains étaient son ami. Le chantier prendra alors encore 2 jours de retard pour laisser ses collaborateurs faire leurs deuils. Finn finit par s'intéresser un peu plus aux infos, agressions en augmentation constante, première rumeurs d'une maladie contagieuse. La situation en ville s'aggrave et il ressent le besoin d'annulé son week-end en ville avec Derek. Le steward était censé venir pendant ses congés, passer un moment avec son frère, mais Finn refuse catégoriquement qu'il foute les pieds dans une ville qui part en couille. Comme beaucoup de gens à ce moment là, Finn a du mal à croire ce qu'il se passe, la présence renforcé des forces de l'ordre dans le centre ville, les informations télévisés relatant de plus en plus d'histoire d'agressions sauvages, similaires. Le chantier est vite fermé pour une durée indéterminés. Un choix passé entre le gérant de la société, le contre-maître et l'ingénieur.
Le premier réflexe de Finn lorsqu'il comprend qu'il ne reprendrait pas le travail avant un bon moment est de quitter Seattle. Pourquoi serait-il resté après tout ? Il n'a aucune attache en ville, ayant rompu avec sa dernière petite amies, des semaines auparavant. Mais c'était sans compter sur l'annulation des vols en dehors du pays et la fermeture des frontières. Bloqué dans cette ville, qu'il n'apprécie pas forcément, il voit jour après jour, la situation se dégradée, il ne sort plus, se sent étouffé, appelle ses parents tout les jours, quand il arrive à les avoir ,pour les rassurer et se rassurer lui-même, comprenant que la tournure de Seattle n'était pas vraiment un cas isolé.
Assez de ce confinement, il fait parti des nombreuses personnes décidant de fuir la ville en voiture. Bloqué avant même d'atteindre les grandes artères autoroutier, il reste avec plusieurs centaines d'automobilistes coincés sur la route. Il avance quasiment pas, attends des heures. Il finit par s’agacer et prends son sac à dos. Au grand maux, les grands remèdes, il abandonne sa voiture derrière lui et préfère continuer à pied, les klaxons fusent et lui casse les oreilles, pour un mec de chantier, il n'a jamais entendu autant de bruit aussi désagréable. A plusieurs centaines de mètre, des coups de feu jaillit puis des cris. Il essaye d’apercevoir ce qu'il se passe, mais il ne voit que des gens fuyant dans sa direction, il ne comprend pas vraiment. Et c'est là qu'il les voit réellement pour la première fois. S'avançant comme un imbécile vers ce que tout le monde fuit, mue par la curiosité qui le distingue, il cherche à comprendre ce qu'il croit voir. Car si il aperçoit une agression comme toutes celles dont ils ont parlé à la télé, il n'arrive pas à croire ce qu'il voit. Le sang, tout ce sang, ça lui rappelle les animaux qu'il vidait de ses entrailles après la chasse avec son père. Une femme penchée sur un corps inanimé, mangeant ses entrailles, la vision, cette vision le rend nauséeux et il comprend ce que tout le monde fuit. Deux autres personnes arrivent à sa rencontre à une allure plus molles que les autres fuyards. Ils ont le regard vide, le fixe comme s'ils voulaient le bouffer, se dirige sur lui. Il se souvient de l'infection mais sa raison est plus forte que tout et leur demande poliment de rester à l'écart, mais ils avancent encore. Il l'ordonne. Ils sont à une portée de bras avant qu'un jeune homme le tire par le col en arrière. « Mais t'es complètement con ou quoi ! Dégage de là, ils sont totalement foutus ! » Dans sa désorientation, un des malades lui attrape le bras, avec la furieuse envie de goûter sa chair. La poigne est forte pour un être aussi lent et dans la frayeur et l'adrénaline il s'en défait après l'avoir repousser violemment contre une autre voiture. « Dé... désolé » Balbutie-t-il bêtement avant de se mettre à courir dans le sens inverse où il allait au départ.
Les problèmes s’enchaînent sur la route, ils y a des gens blessés, peut-être même des mordus parmi eux. Tout dégénère très vite, la parano s'installe parmi la foule et Finn se retrouve au beau milieu de ce merdier.
Obligé, contraint de se replier en ville, il reste en compagnie du jeune homme qui l'a aidé plus tôt. Troy. De Troy, Finn apprend beaucoup de chose qu'il avait voulu dénier l'existence, les symptômes de la maladie, les conséquences. Troy affirme qu'ils sont comme mort, impossible à tuer. Il évoque cette fois-là où un militaire a descendu un des contaminés devant ses yeux d'une balle dans la tête. Et qu'il ne s'était pas relever après ça. Finn décide de rejoindre un camp de réfugier dont il avait entendu parler avant son départ. Au départ déterminé à rejoindre son pays d'origine, il se retrouve bien contraint à trouver un terrain d'asile en attendant l'amélioration de la situation.
Examinés, auscultés, contrôlés, Finn et Troy rejoigne le camp d'Emerald ainsi que plusieurs personnes en quête de refuge. Finn n'avait pas vu de matériel militaire et force armés aussi importante devant ses yeux de sa vie. Déjà trop présente dans les rues peu avant sa tentative d'échapper à la ville, il ne peut poser ses yeux sur un endroit sans tomber sur un de ces petits gars en uniformes. Emerald est loin d'être l'abri tant espérer. Interdit de sortir en dehors des limites fixés par l'armé qui dirige l'endroit, l'impression d'étouffement échauffe plus d'un esprit. Finn en particulier. Il s'engueule à plusieurs reprise avec des soldats et son comportement agace de plus en plus. Mais si ce n'était que ça, il aurait encore pu mettre de l'eau dans son vin. Les injustices dont il est témoin le révulse de plus en plus. L'un des militaires excédés par son manque de respect et son arrogance l'oblige à se mettre à genou, les mains derrière la tête, la pointe de son fusil sur le front. Le soldat est clair, à la prochaine altercation, il s'occuperait personnellement de lui.
Le soulèvement des survivants, il en a fait clairement parti. Il n'a jamais senti une colère assez forte pour s'allier à un groupe ressentant la même chose que lui. Mais si Finn s'en sort quasiment indemne, il découvre avec horreur le sort que le destin avait réservé à Troy et le reste des gens qui comme lui n'avait pas pris les armes. L'amertume est intense et Finn est complètement bouleversé parce qu'il venait de traverser. En l'espace de si peu de temps, il venait de tuer des hommes pour la première fois de sa vie et survivre à un vrai massacre. L'équilibre sociale dans lequel il vivait était qu'un vague souvenir fait de fumée et il ne sait plus quoi penser de l'avenir.
Aujourd'hui, tout est sombre pour lui, il ne sait pas où est son frère, ni ses parents, il en fait des insomnies et des cauchemars en réalisant qu'ils pouvaient vivre la même chose que lui, il a du mal à retrouver le sourire pour le moment, profondément anéantis parce ce qu'il venait de vivre à Emerald. Survivre à une épidémie est une chose, aussi violente et horrible soit-elle. Il n'avait pas conscience que la cruauté humaine frapperait juste au pas de sa porte juste après...
passeport :♦ recensement de l'avatar. - Code:
Luke Evans♦ <bott>Finn Wilson</bott>
♦ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
♦ Finn
♦ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
♦ Wilson
♦ recensement du métier. - Code:
♦ Chef de chantier
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: If you starting running away there'll be no where to hide
Jeu 31 Mar 2016 - 21:22
Oh ce tc de fou, et ce choix d'avatar (évidemment).
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: If you starting running away there'll be no where to hide
Lun 4 Avr 2016 - 2:49
Hello you
Bienvenue à Emerald !
Bienvenue à Emerald !
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: If you starting running away there'll be no where to hide
Mer 6 Avr 2016 - 2:07
Merci mes poussins <3
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
- Contenu sponsorisé
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Page 1 sur 2 • 1, 2
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum