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La mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités.
Mar 12 Avr 2016 - 22:00
37 • Américaine • Plombier • Evergreen Ridge
Sûrement que la meilleure façon de décrire Daryl , c’est de parler des trois femmes qui ont marqué sa vie.
Sa soeur d’abord, Hope. Ou comment ajouter une charmante touche d’entropie à six années d’une existence parfaitement paisible. Des propos bien aimables, à côté des innombrables vacheries que Daryl était capable de lui sortir ; car pour ça, oui, aucun des deux ne manquait d’imagination. A croire qu’ils sont chacun nés avec un talent particulier pour attaquer l’autre précisément là où ça fait mal. Faut dire que son côté précieuse petite princesse donnait à Daryl des angles d’attaque formidable, et sa cadette se montrait particulièrement réceptive à ses nombreuses pics. Dieu sait qu’il se marrait à la voir serrer les poings et courir en hurlant se réfugier dans sa chambre ; oh oui, il ne s’en lassait pas, car la petite Hope répondait avec une hargne sans pareil. Il l’admettra bien moins, mais lui aussi a claqué de nombreuses portes en vociférant, tant la gamine pouvait se montrer insupportable. En réalité, ce qu’il pouvait lui faire subir, elle le lui rendait très, très bien. Du coup, la tête de con contre la petite garce, c’était des round à n’en plus finir. Des méchancetés propres à l’adolescence, des bagarres typiques de frère et soeur sauf que dans leur cas, ça atteignait du jamais vu. Sans doute que son tempérament s’est en grande partie forgé à cette époque, largement aiguisé par les nombreuses guérillas que les enfants Cooper s’était menés l’un contre l’autre. La différence d’âge y était certainement aussi pour quelque chose.
Au soulagement des parents, qui avaient survécu tant bien que mal aux tirs croisés, les chamailleries devinrent pourtant une marque de complicité. Bien sûr, il y a toujours la provocation, car Daryl est toujours une grande gueule, Hope est toujours cette petite gamine capricieuse, et tout deux ont un mal fou à faire des compromis. Mais quoiqu’on puisse dire, il est son grand frère, et il tient tant à elle qu’il la protègerait quel qu’en soit le coût - sans doute qu’elle s’en serait bien passé, parfois -.
Et puis, il y a eu Sally. La belle, charmante et intelligente Sally. Elle exerçait un magnétisme fascinant sur n'importe quel homme qui posait les yeux sur elle, même le dernier des crédules, et Daryl a fait parti des rares couillons qui s'y sont laissés trompés. Il est un homme simple, vrai ; son amour et sa tendresse sont tout ce qu'il y a de plus authentiques. Il se serait plié en quatre pour elle, capable d'enchaîner les heures supp' avec une volonté de fer pour lui assurer une vie confortable. Ca, elle l'avait bien compris. Lui qui n'est pas en reste pour retourner une situation en sa faveur, n'a pourtant rien pu faire quand leur piteux mariage s'est soldé par un échec cuisant.
Echec à relativiser toutefois, parce que sans Sally, il n'y aurait pas eu Emilie. Sa fille. Comme sa soeur, et plus encore que pour son ex-femme, il ferait n'importe quoi pour elle, fin du monde ou pas. Cela ferait presque chevaleresque, mais Daryl supporterait n'importe quelle souffrance, braverait n'importe quelle danger et surmonterait la plus grande de ses peurs si la vie de la douce petite Emilie en dépendait. Quicquonque se mettrait en travers de son chemin ferait connaissance avec l'une de ses facettes les plus secrètes: s'il peut se montrer doux et aimant, il peut se montrer d'autant plus impitoyable. Sa conscience importe peu, car qu'il arrive quelque chose à sa famille par sa faute serait une blessure pire que la conviction qu'il irait brûler en Enfer.
Sa soeur d’abord, Hope. Ou comment ajouter une charmante touche d’entropie à six années d’une existence parfaitement paisible. Des propos bien aimables, à côté des innombrables vacheries que Daryl était capable de lui sortir ; car pour ça, oui, aucun des deux ne manquait d’imagination. A croire qu’ils sont chacun nés avec un talent particulier pour attaquer l’autre précisément là où ça fait mal. Faut dire que son côté précieuse petite princesse donnait à Daryl des angles d’attaque formidable, et sa cadette se montrait particulièrement réceptive à ses nombreuses pics. Dieu sait qu’il se marrait à la voir serrer les poings et courir en hurlant se réfugier dans sa chambre ; oh oui, il ne s’en lassait pas, car la petite Hope répondait avec une hargne sans pareil. Il l’admettra bien moins, mais lui aussi a claqué de nombreuses portes en vociférant, tant la gamine pouvait se montrer insupportable. En réalité, ce qu’il pouvait lui faire subir, elle le lui rendait très, très bien. Du coup, la tête de con contre la petite garce, c’était des round à n’en plus finir. Des méchancetés propres à l’adolescence, des bagarres typiques de frère et soeur sauf que dans leur cas, ça atteignait du jamais vu. Sans doute que son tempérament s’est en grande partie forgé à cette époque, largement aiguisé par les nombreuses guérillas que les enfants Cooper s’était menés l’un contre l’autre. La différence d’âge y était certainement aussi pour quelque chose.
Au soulagement des parents, qui avaient survécu tant bien que mal aux tirs croisés, les chamailleries devinrent pourtant une marque de complicité. Bien sûr, il y a toujours la provocation, car Daryl est toujours une grande gueule, Hope est toujours cette petite gamine capricieuse, et tout deux ont un mal fou à faire des compromis. Mais quoiqu’on puisse dire, il est son grand frère, et il tient tant à elle qu’il la protègerait quel qu’en soit le coût - sans doute qu’elle s’en serait bien passé, parfois -.
Et puis, il y a eu Sally. La belle, charmante et intelligente Sally. Elle exerçait un magnétisme fascinant sur n'importe quel homme qui posait les yeux sur elle, même le dernier des crédules, et Daryl a fait parti des rares couillons qui s'y sont laissés trompés. Il est un homme simple, vrai ; son amour et sa tendresse sont tout ce qu'il y a de plus authentiques. Il se serait plié en quatre pour elle, capable d'enchaîner les heures supp' avec une volonté de fer pour lui assurer une vie confortable. Ca, elle l'avait bien compris. Lui qui n'est pas en reste pour retourner une situation en sa faveur, n'a pourtant rien pu faire quand leur piteux mariage s'est soldé par un échec cuisant.
Echec à relativiser toutefois, parce que sans Sally, il n'y aurait pas eu Emilie. Sa fille. Comme sa soeur, et plus encore que pour son ex-femme, il ferait n'importe quoi pour elle, fin du monde ou pas. Cela ferait presque chevaleresque, mais Daryl supporterait n'importe quelle souffrance, braverait n'importe quelle danger et surmonterait la plus grande de ses peurs si la vie de la douce petite Emilie en dépendait. Quicquonque se mettrait en travers de son chemin ferait connaissance avec l'une de ses facettes les plus secrètes: s'il peut se montrer doux et aimant, il peut se montrer d'autant plus impitoyable. Sa conscience importe peu, car qu'il arrive quelque chose à sa famille par sa faute serait une blessure pire que la conviction qu'il irait brûler en Enfer.
En vérité, Daryl n’a rien d’un Adonis. Sourcils tombants, long nez, lèvres minces, traits anguleux et lignes grossières...son visage, souvent habillé d'une courte barbe peu entretenue, semble taillé à coups de serpe. Grand et de composition fine, il passerait presque pour un échalas s’il ne compensait pas par une musculature sèche et développée. Rien de chétif dans son apparence: sa force toute masculine se devine au premier regard.
Malgré tout, il fut rarement critiqué pour son physique. Il dégage une sorte d’élégance naturelle, et si beauté chez lui il y a, alors elle serait plutôt dans l’attitude. Caractéristique que même ses vêtements de travail, qui ne payaient pas de mine, ne parvennaient pas à masquer.
Le frangin Cooper passait en effet la plupart de son temps en bleu, parce qu’il passait la plupart de son temps au boulot: une femme, surtout de celles du genre de Sally, nécessitant un entretien conséquent. Sa manière de s’habiller, de toute façon, est loin d’être une priorité à ses yeux, et encore maintenant il privilégie l’utile à l’agréable.
C’est d’autant plus nécessaire qu’il passe ses journées dehors à chercher sa soeur et sa fille, esquivant la mort à chaque instant. Pour ça, il peut compter sur ses deux camarades: Herr 9mm et son acolyte le couteau de cuisine, aiguisé avec soin.
Malgré tout, il fut rarement critiqué pour son physique. Il dégage une sorte d’élégance naturelle, et si beauté chez lui il y a, alors elle serait plutôt dans l’attitude. Caractéristique que même ses vêtements de travail, qui ne payaient pas de mine, ne parvennaient pas à masquer.
Le frangin Cooper passait en effet la plupart de son temps en bleu, parce qu’il passait la plupart de son temps au boulot: une femme, surtout de celles du genre de Sally, nécessitant un entretien conséquent. Sa manière de s’habiller, de toute façon, est loin d’être une priorité à ses yeux, et encore maintenant il privilégie l’utile à l’agréable.
C’est d’autant plus nécessaire qu’il passe ses journées dehors à chercher sa soeur et sa fille, esquivant la mort à chaque instant. Pour ça, il peut compter sur ses deux camarades: Herr 9mm et son acolyte le couteau de cuisine, aiguisé avec soin.
La vie de Daryl commença sur les chapeaux de roue le 10 janvier 1979. Jusqu'à ses trois ans, il mena la vie dure aux vieux Cooper: pas à cause de son tempérament, qui n'était pas encore aussi affirmé, mais parce qu'il était toujours malade. Avec eux, m'sieur et m'dame étaient abonnés au toubib le dimanche soir et le jour de Noël: c'est bien simple, il y a toujours un truc qui n'allait pas, et de préférence au moment le moins opportun pour trouver l'cabinet le plus proche. "C'était une stratégie pour les dégouter des gosses, pas qu'ils en fassent un deuxième. Ca a pas marché malheureusement" qu'il dira à sa soeur des années plus tard.
Soeur née l'année de ses six ans. Si leurs enfances respectives se passa plus ou moins bien et sans trop d'éclats, quand Hope se découvrit elle aussi un caractère de cochon, ce fut une toute autre paire de manche. Si certaines maisons du quartiers résonnaient des cris de disputes conjuguales, chez les Cooper, les murs tremblaient quasi-quotidiennement quand le frère et la soeur se tapaient sur le système. Même les portes s'en souviennent, c'est dire.
A l'école, Daryl ne passait pas inaperçu, et il dut assez tôt jouer des poings, ce qui n'avait rien d'étonnant quand on se plaisait à provoquer le type qu'il fallait pas. Il s'est pris quelques raclés, mais il en a donné au moins tout autant. Ca et ses notes qui ne cassaient pas trois pattes à un canard, les professeurs auraient pu lui mener la vie dure, mais le respect qu'il s'efforçait de leur accorder lui permettait généralement de ne pas s'attirer trop d'ennuis.
Ses victimes préférées étaient ceux qui tournaient un peu trop autour de sa soeur. Ils étaient beaucoup plus jeune que lui, alors souvent, de simples intimidations suffisaient à les faire fuire. Officiellement, c'était pour emmerder Hope, et il s'est marré une bonne paire de fois. Qui plus est, s'il pouvait éviter à un autre malheureux de la supporter comme il doit le faire lui... Officieusement, aucun n'était suffisamment méritant pour approcher sa soeur d'aussi près. Mais ça, chut, faut pas le dire.
Il avait quelques amis, ceux qui avaient suffisamment d'humour ou qui étaient suffisamment peu susceptibles pour le supporter. Parmi eux il y a eu Kate, la meilleure amie de Hope. Sans doute qu’il y aurait pu y avoir un truc entre eux…ou peut-être pas, en fait. Encore maintenant, Daryl avait du mal à comprendre pourquoi il y avait toujours eu cette espèce de barrière qui les séparait, quand ce ne fut carrément pas leurs chemins respectifs qui les sépara.
Daryl est vite sorti du système scolaire: de longues études, ça l’emballait pas des masses. Au lieu de ça, il trouva quelques petits boulots, un temps, avant d’apprendre la plomberie sur le tas. Plombier, sûr que c’est pas très reluisant et que son salaire ne dépasserait jamais les quatre chiffres, mais ça lui convenait très bien. Il ne lui en fallait pas plus pour vivre et le travail ne l’a jamais vraiment effrayé. Une chance d’ailleurs, car quand il rencontra Sally, il dut bien vite enchaîner les heures supplémentaires pour supporter le train de vie qu’elle lui imposait.
Sally, c’est le genre de femme à laquelle il était difficile de dire non. Son charme naturel, l’attraction qu’elle exerçait, Daryl en fit vite les frais: il en tomba amoureux, sans se douter qu’il aurait mieux fait de tomber tout court. C’était bien après qu’il ait quitté le domicile familial, même s’il traînait toujours sur Seattle: un appartement, une petit-ami, il ne manqua pas de faire la moral à Hope qui peinait à quitter son adulescence.
Comme pour bon nombre de relations, la première année qu’il passa avec Sally avait été géniale. Mais après un an d’effort, le masque était finalement tombé, et elle ne prenait même plus la peine de faire semblant: ce qui l’intéressait, c’était l’argent. Daryl en avait conscience, mais il faisait taire cette petite voix qui le mettait sans cesse en garde ; au lieu de ça, il s’acharna comme un forcené au boulot, craignant qu’elle ne le quitte pour un autre plus aisé que lui.
Cela dura deux ans ainsi, dans un amour quasi-unilatéral, car Sally finit quand même par s’attacher un tout petit peu à lui. Suffisamment pour qu’ils aient une fille ensemble, Emilie, mais pas assez pour rester avec lui, car au bout de trois ans, elle quitta Daryl pour un autre. Elle se remaria si vite que ce dernier se demanda même si elle ne fréquentait pas son nouvel époux lorsqu’ils étaient encore ensemble. Un brave type, ce qui le rendait d'autant plus excécrable car Daryl ne pouvait absolument rien dire. Abattu dans un premier temps - et Sally en profita allègrement pour le déplumer - il se ressaisit vite. Pour leur fille. Car même si sa mère s’était bien foutu de Daryl, elle n’avait jamais critiqué ses qualité de père, et si elle batailla ferme pour l’argent, elle se contenta d’une garde équitable d’Emilie.
Et après ça, il trouvait quand même le moyen de faire la morale à sa soeur.
Il perdit d’ailleurs plus ou moins contact avec Hope quand elle partit pour son road-trip - le cinéma que les parents et lui lui avait fait avait été mémorable - et échoua à Chicago avec Kate. Tout au plus se voyaient-ils pour les fêtes de famille où ils ne manquait pas de se chambrer. Et cette petite vie dura quelques années, jusque l’été dernier, en fait.
Daryl fut le premier informé, ce qui rendait la situation encore plus difficile. Comment annoncer à sa fille que ses grand-parents se sont fait aplatir par un poids-lourds ? Et comment annoncer ça à sa soeur, quand on la voit moins de dix jours par an ?
C’est certainement à ce moment que Daryl prit pleinement conscience de l’importance de la famille, et probablement la raison pour laquelle il demanda à Hope de revenir à Seattle. Et elle est revenue. Ca n’était pas facile, ces deux âmes en peine qui se retrouvaient dans de tels circonstances, sans leur deux géniteurs qui s’efforçaient de maintenir un lien entre eux. Mais leur complicité n’était pas totalement éteinte.
La frangine retourna à Chicago chercher ses affaires, au moment même où la Terre arrêta de tourner rond….
Soeur née l'année de ses six ans. Si leurs enfances respectives se passa plus ou moins bien et sans trop d'éclats, quand Hope se découvrit elle aussi un caractère de cochon, ce fut une toute autre paire de manche. Si certaines maisons du quartiers résonnaient des cris de disputes conjuguales, chez les Cooper, les murs tremblaient quasi-quotidiennement quand le frère et la soeur se tapaient sur le système. Même les portes s'en souviennent, c'est dire.
A l'école, Daryl ne passait pas inaperçu, et il dut assez tôt jouer des poings, ce qui n'avait rien d'étonnant quand on se plaisait à provoquer le type qu'il fallait pas. Il s'est pris quelques raclés, mais il en a donné au moins tout autant. Ca et ses notes qui ne cassaient pas trois pattes à un canard, les professeurs auraient pu lui mener la vie dure, mais le respect qu'il s'efforçait de leur accorder lui permettait généralement de ne pas s'attirer trop d'ennuis.
Ses victimes préférées étaient ceux qui tournaient un peu trop autour de sa soeur. Ils étaient beaucoup plus jeune que lui, alors souvent, de simples intimidations suffisaient à les faire fuire. Officiellement, c'était pour emmerder Hope, et il s'est marré une bonne paire de fois. Qui plus est, s'il pouvait éviter à un autre malheureux de la supporter comme il doit le faire lui... Officieusement, aucun n'était suffisamment méritant pour approcher sa soeur d'aussi près. Mais ça, chut, faut pas le dire.
Il avait quelques amis, ceux qui avaient suffisamment d'humour ou qui étaient suffisamment peu susceptibles pour le supporter. Parmi eux il y a eu Kate, la meilleure amie de Hope. Sans doute qu’il y aurait pu y avoir un truc entre eux…ou peut-être pas, en fait. Encore maintenant, Daryl avait du mal à comprendre pourquoi il y avait toujours eu cette espèce de barrière qui les séparait, quand ce ne fut carrément pas leurs chemins respectifs qui les sépara.
Daryl est vite sorti du système scolaire: de longues études, ça l’emballait pas des masses. Au lieu de ça, il trouva quelques petits boulots, un temps, avant d’apprendre la plomberie sur le tas. Plombier, sûr que c’est pas très reluisant et que son salaire ne dépasserait jamais les quatre chiffres, mais ça lui convenait très bien. Il ne lui en fallait pas plus pour vivre et le travail ne l’a jamais vraiment effrayé. Une chance d’ailleurs, car quand il rencontra Sally, il dut bien vite enchaîner les heures supplémentaires pour supporter le train de vie qu’elle lui imposait.
Sally, c’est le genre de femme à laquelle il était difficile de dire non. Son charme naturel, l’attraction qu’elle exerçait, Daryl en fit vite les frais: il en tomba amoureux, sans se douter qu’il aurait mieux fait de tomber tout court. C’était bien après qu’il ait quitté le domicile familial, même s’il traînait toujours sur Seattle: un appartement, une petit-ami, il ne manqua pas de faire la moral à Hope qui peinait à quitter son adulescence.
Comme pour bon nombre de relations, la première année qu’il passa avec Sally avait été géniale. Mais après un an d’effort, le masque était finalement tombé, et elle ne prenait même plus la peine de faire semblant: ce qui l’intéressait, c’était l’argent. Daryl en avait conscience, mais il faisait taire cette petite voix qui le mettait sans cesse en garde ; au lieu de ça, il s’acharna comme un forcené au boulot, craignant qu’elle ne le quitte pour un autre plus aisé que lui.
Cela dura deux ans ainsi, dans un amour quasi-unilatéral, car Sally finit quand même par s’attacher un tout petit peu à lui. Suffisamment pour qu’ils aient une fille ensemble, Emilie, mais pas assez pour rester avec lui, car au bout de trois ans, elle quitta Daryl pour un autre. Elle se remaria si vite que ce dernier se demanda même si elle ne fréquentait pas son nouvel époux lorsqu’ils étaient encore ensemble. Un brave type, ce qui le rendait d'autant plus excécrable car Daryl ne pouvait absolument rien dire. Abattu dans un premier temps - et Sally en profita allègrement pour le déplumer - il se ressaisit vite. Pour leur fille. Car même si sa mère s’était bien foutu de Daryl, elle n’avait jamais critiqué ses qualité de père, et si elle batailla ferme pour l’argent, elle se contenta d’une garde équitable d’Emilie.
Et après ça, il trouvait quand même le moyen de faire la morale à sa soeur.
Il perdit d’ailleurs plus ou moins contact avec Hope quand elle partit pour son road-trip - le cinéma que les parents et lui lui avait fait avait été mémorable - et échoua à Chicago avec Kate. Tout au plus se voyaient-ils pour les fêtes de famille où ils ne manquait pas de se chambrer. Et cette petite vie dura quelques années, jusque l’été dernier, en fait.
Daryl fut le premier informé, ce qui rendait la situation encore plus difficile. Comment annoncer à sa fille que ses grand-parents se sont fait aplatir par un poids-lourds ? Et comment annoncer ça à sa soeur, quand on la voit moins de dix jours par an ?
C’est certainement à ce moment que Daryl prit pleinement conscience de l’importance de la famille, et probablement la raison pour laquelle il demanda à Hope de revenir à Seattle. Et elle est revenue. Ca n’était pas facile, ces deux âmes en peine qui se retrouvaient dans de tels circonstances, sans leur deux géniteurs qui s’efforçaient de maintenir un lien entre eux. Mais leur complicité n’était pas totalement éteinte.
La frangine retourna à Chicago chercher ses affaires, au moment même où la Terre arrêta de tourner rond….
La fin du monde, une partition rondement jouée: quelques notes de peur, une tension qui monte crescendo, un rythme angoissant et un final des plus macabres. Assourdi par cette mélodie glauque, noyé dans la valse d’informations que récitaient en choeur télévisions et radios, Daryl aurait été bien incapable de dire quand exactement ce chant funeste avait échappé à leur contrôle, à eux, les vivants. Il avait simplement perdu le rythme, et dès lors que les murmures s’étaient mué en un requiem terrifiant, une seule évidence s’était imposée à lui: protéger les siens, coûte que coûte.
Pour lui, ça a été une évidence: il ne pouvait faire cavalier seul devant un danger dont il ne savait que ce qu’on avait bien pu dire aux dernières infos du soir.
Alors, il avait couru chercher Emilie et Sally, s’encombrant à sa grande joie de son nouveau mari. La mort n’a pas attendu bien longtemps avant de venir faire leur connaissance, et c’est ce dernier auquel elle serra la main. "Pauvre" de lui: un groupe d’infecté leur était tombé dessus, et Daryl avait vite compris qu’il valait mieux pas traîner. Quand le malheureux a salement trébuché, il a consciemment accéléré, l’idée de lui venir en aide ne lui ayant même pas traversé l’esprit. C’est seulement quand il a entendu ses hurlements, jetant un coup d’oeil en arrière en couvrant les oreilles de sa fille, qu’il a compris quel péril les attendait. Il ignora promptement les éclats glacés de la peur, et mena la petite troupe au Centurylinks Field, arrivant parmi les premiers civils qui investirent le stade.
S'en est suivi un mois particulièrement difficile: Daryl a vite cherché à se rendre utile, participant le plus possible aux obligations induites par la vie dans une si grande communauté. C'était se crever à la tâche, ou tourner en rond comme un ours en cage à se demander si Hope était en sécurité. Sa soeur devait les rejoindre avec Kate, seulement son inquiètude croissait à mesure que les jours passaient sans qu'elles n'arrivent au stade. L'homme était coincé entre sa volonté de veiller sur Emilie et Sally, que la précarité de leur situation rapprochait doucement de lui, et son désir de sortir chercher sa cadette.
A défaut de trancher, il guettait la moindre nouvelle de l'extérieur. "La situation s'arrangera", disait certains, quand d'autres préféraient se taire de consternation. "Si jamais ça dégénère: vise le cerveau" entendait-il également, pas tout à fait sûr de ce qu'il devait faire de cette information. Et Emilie posait elle aussi des questions: quand il avait fallu lui expliquer dans les grandes lignes ce dont son père avait connaissance, la petite fille avait immédiatement compris. Elle était intelligente et faisait preuve d’une maturité toute féminine pour son âge, se doutant qu’il y avait plus que ce qu’on pouvait bien lui dire, mais qu’elle en savait assez. Alors elle s’était contenté de hocher la tête, sans poser de questions. Qu’est-ce qu’il l’aimait, cette gosse.
Et puis enfin, Hope et Kate ont débarqué au stade. Dès lors, Daryl ne poursuivait plus qu'un ojectif: garder sa famille unie.
Situation qui perdurera jusque Janvier, à la chute du camps. Ce jour là fut un bordel sans nom, et sûrement le moment où ils comprirent ce qu'était vraiment l'apocalypse. Daryl, Emilie, Hope, Kate ainsi que des amis rencontrés au stade, Joshua, sa mère, Rose et son fils Norman réussirent tous à fuir: les heureux élus, une partie du faible pourcentage de survivants du plus grand camps de Seattle. Un privilège qui, pour Daryl, eut un prix: la mort de Sally. Mordue, et donc condamnée comme ils avaient finis par s'en rendre compte après tout ces mois, elle se sacrifia pour leur laisser une chance. Une mort atroce pour des vies sauvées. Preuve s'il en fallait qu'il y avait plus en elle qu'une harpie et une profiteuse.
Courte escale dans l'appartement de Rose, avant que le groupe ne choisisse de se rendre à Evergreen Ridge, un refuge dans les montagnes. Décision qui parut censé à Daryl: un endroit avec une densité de population bien moindre que Seattle signifiait probablement moins de morts et donc, moins de danger. Ce dernier viendrait plutôt de la route: et ils le rencontrèrent effectivement, durant le long mois d'expédition qu'ils entamaient.
La neige, d'abord, plus épaisse et plus glaciale à mesure qu'ils prennaient de l'altitude, contrairement aux morts qui se faisaient plus rare alors qu'ils laissaient la banlieue derrière eux. Et puis la fatigue qui amenait avec elle ses tensions, jusqu'à ce que même Daryl et sa grande gueule soient trop crevés pour débiter plus de quelques mots par heure. Sauf qu'il tenait bon, il le fallait ; au moins jusqu'à ce qu'ils soient tous en sécurité.
Ils rencontrèrent une autre survivante, qu'ils embarquèrent avec eux, et le pire se produisit quelques jours plus tard: une attaque de pillards. Personne ne les avait vu venir, et Daryl regrette amèrement de ne pas avoir pu en faire plus. Pour cause, l'agression sépara le groupe en deux, et depuis ce jour, plus aucune trace d'Hope, d'Emilie, de Kate ou de Joshua.
Salement amoché, il réussit tout de même à atteindre le chalet avec Rose et Norman, mais depuis, c'est à peine s'il reste en place. Car tant qu'il n'aura pas retrouvé sa famille, rien ne le retiendra à Evergreen Ridge. Daryl passe donc l'essentiel de ses journées dehors, et cette vie, cette hargne, il s'y habitue plus que bien: un survivant, oui, sans doute l'est-il devenu.
Pour lui, ça a été une évidence: il ne pouvait faire cavalier seul devant un danger dont il ne savait que ce qu’on avait bien pu dire aux dernières infos du soir.
Alors, il avait couru chercher Emilie et Sally, s’encombrant à sa grande joie de son nouveau mari. La mort n’a pas attendu bien longtemps avant de venir faire leur connaissance, et c’est ce dernier auquel elle serra la main. "Pauvre" de lui: un groupe d’infecté leur était tombé dessus, et Daryl avait vite compris qu’il valait mieux pas traîner. Quand le malheureux a salement trébuché, il a consciemment accéléré, l’idée de lui venir en aide ne lui ayant même pas traversé l’esprit. C’est seulement quand il a entendu ses hurlements, jetant un coup d’oeil en arrière en couvrant les oreilles de sa fille, qu’il a compris quel péril les attendait. Il ignora promptement les éclats glacés de la peur, et mena la petite troupe au Centurylinks Field, arrivant parmi les premiers civils qui investirent le stade.
S'en est suivi un mois particulièrement difficile: Daryl a vite cherché à se rendre utile, participant le plus possible aux obligations induites par la vie dans une si grande communauté. C'était se crever à la tâche, ou tourner en rond comme un ours en cage à se demander si Hope était en sécurité. Sa soeur devait les rejoindre avec Kate, seulement son inquiètude croissait à mesure que les jours passaient sans qu'elles n'arrivent au stade. L'homme était coincé entre sa volonté de veiller sur Emilie et Sally, que la précarité de leur situation rapprochait doucement de lui, et son désir de sortir chercher sa cadette.
A défaut de trancher, il guettait la moindre nouvelle de l'extérieur. "La situation s'arrangera", disait certains, quand d'autres préféraient se taire de consternation. "Si jamais ça dégénère: vise le cerveau" entendait-il également, pas tout à fait sûr de ce qu'il devait faire de cette information. Et Emilie posait elle aussi des questions: quand il avait fallu lui expliquer dans les grandes lignes ce dont son père avait connaissance, la petite fille avait immédiatement compris. Elle était intelligente et faisait preuve d’une maturité toute féminine pour son âge, se doutant qu’il y avait plus que ce qu’on pouvait bien lui dire, mais qu’elle en savait assez. Alors elle s’était contenté de hocher la tête, sans poser de questions. Qu’est-ce qu’il l’aimait, cette gosse.
Et puis enfin, Hope et Kate ont débarqué au stade. Dès lors, Daryl ne poursuivait plus qu'un ojectif: garder sa famille unie.
Situation qui perdurera jusque Janvier, à la chute du camps. Ce jour là fut un bordel sans nom, et sûrement le moment où ils comprirent ce qu'était vraiment l'apocalypse. Daryl, Emilie, Hope, Kate ainsi que des amis rencontrés au stade, Joshua, sa mère, Rose et son fils Norman réussirent tous à fuir: les heureux élus, une partie du faible pourcentage de survivants du plus grand camps de Seattle. Un privilège qui, pour Daryl, eut un prix: la mort de Sally. Mordue, et donc condamnée comme ils avaient finis par s'en rendre compte après tout ces mois, elle se sacrifia pour leur laisser une chance. Une mort atroce pour des vies sauvées. Preuve s'il en fallait qu'il y avait plus en elle qu'une harpie et une profiteuse.
Courte escale dans l'appartement de Rose, avant que le groupe ne choisisse de se rendre à Evergreen Ridge, un refuge dans les montagnes. Décision qui parut censé à Daryl: un endroit avec une densité de population bien moindre que Seattle signifiait probablement moins de morts et donc, moins de danger. Ce dernier viendrait plutôt de la route: et ils le rencontrèrent effectivement, durant le long mois d'expédition qu'ils entamaient.
La neige, d'abord, plus épaisse et plus glaciale à mesure qu'ils prennaient de l'altitude, contrairement aux morts qui se faisaient plus rare alors qu'ils laissaient la banlieue derrière eux. Et puis la fatigue qui amenait avec elle ses tensions, jusqu'à ce que même Daryl et sa grande gueule soient trop crevés pour débiter plus de quelques mots par heure. Sauf qu'il tenait bon, il le fallait ; au moins jusqu'à ce qu'ils soient tous en sécurité.
Ils rencontrèrent une autre survivante, qu'ils embarquèrent avec eux, et le pire se produisit quelques jours plus tard: une attaque de pillards. Personne ne les avait vu venir, et Daryl regrette amèrement de ne pas avoir pu en faire plus. Pour cause, l'agression sépara le groupe en deux, et depuis ce jour, plus aucune trace d'Hope, d'Emilie, de Kate ou de Joshua.
Salement amoché, il réussit tout de même à atteindre le chalet avec Rose et Norman, mais depuis, c'est à peine s'il reste en place. Car tant qu'il n'aura pas retrouvé sa famille, rien ne le retiendra à Evergreen Ridge. Daryl passe donc l'essentiel de ses journées dehors, et cette vie, cette hargne, il s'y habitue plus que bien: un survivant, oui, sans doute l'est-il devenu.
passeport :♦ recensement de l'avatar.
- Code:
Adrien Brody ♦ <bott>Daryl Cooper</bott>
♦ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)
- Code:
♦ Daryl
♦ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)
- Code:
♦ Cooper
♦ recensement du métier.
- Code:
♦ Plombier
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: La mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités.
Mar 12 Avr 2016 - 23:05
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche ^^
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: La mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités.
Mer 13 Avr 2016 - 0:18
Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours . Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.
2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.
3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.
4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.
5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.
6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.
Bonne rédaction !
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Re: La mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités.
Mer 13 Avr 2016 - 1:30
Hellcome !
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Re: La mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités.
Mer 13 Avr 2016 - 19:21
Merci
Et merci pour le coup de main Dwight, je ne sais plus si je te l'avais dit
Et merci pour le coup de main Dwight, je ne sais plus si je te l'avais dit
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Re: La mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités.
Mer 13 Avr 2016 - 20:09
Non, merci beaucoup
Cependant,j'ai rien fait d'extraordinaire à part te dire d'attendre et contacter le staff
J'ai hâte de te lire en tout cas!
Cependant,j'ai rien fait d'extraordinaire à part te dire d'attendre et contacter le staff
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Re: La mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités.
Mer 13 Avr 2016 - 20:55
C'EST MON GRAND FRERE
Bienvenuuuuuuuuuue
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Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my head
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