Malorie Erikson

Mer 13 Avr 2016 - 23:12


Malorie "Malou" Erikson
17 • Américaine • Sans emploi • Travelers

i've got a war in my mind

Comme beaucoup d'adolescents, Malorie est une personne complexe, pas toujours facile à comprendre. Vivant en vase très clos, elle, ne connait pas grand chose de la vie, du monde, des autres. Elle a tendance à penser qu'elle n'a besoin de personne et entretient une méfiance à l'égard des adultes, largement agrémenté d'un rejet de l'autorité. Seul son frère Erik pour qui elle voue une passion sans borne lui suffit.

En réalité Malou (puisque c'est comme cela qu'elle exige qu'on la nomme) est timide, naïve, fragile, sensible, généreuse, tendre avec ceux qu'elle aime, fidèle, honnête, facilement effrayée et pleine de doute. Très intelligente, elle n'est pas toujours très cohérente car elle a tendance à penser que ce qu'elle sait est ce qui est et que ses rêves sont des réalités au point de vous affirmer - preuves très personnelles à l'appui - des inepties. Si vous avez le malheur d'insister elle vous traitera d'ignorant, si vous demandez « pourquoi », elle répondra « parce que... ».

Vous venez de le comprendre: le dialogue ne sera pas forcément aisé !

Malgré ses nombreuses faiblesses, Malou est courageuse et fera son possible pour surmonter ses peurs; toutefois ne lui en demandez pas trop: elle a encore besoin d'être protégée car pour vous plaire ou par orgueil elle aura tendance à être frondeuse et à aller tête la première vers un danger qu'elle sera incapable de gérer. Le problème supplémentaire que vous aurez à vous coltiner dans ce cas est qu'elle refusera la main tendue en vous traitant de tous les noms.

Quand elle est décidée, on peut compter sur elle car elle est doté d'un bon sens système D par contre, l'esprit d'équipe sera très relatif.

Elle possède également une grande force intérieure et un instinct de survie bien ancré qui fait que même dans les situations les plus catastrophiques, même à deux doigts de la dépression nerveuse elle saura puiser en elle un ultime élan salvateur.

Malou est excessive; chez elle c'est tout noir ou tout blanc, pas de nuances, pas de demi mesures. Si elle vous aime c'est presque gagné (presque...), si elle ne vous aime pas, vous le saurez très vite.

C'est un électron libre: elle fait ce qu'elle veut, quand elle veut, où elle veut mais elle a une excuse: elle manque d'éducation et si vous arrivez à la prendre dans le bon sens du poil, vous pourrez peut-être tirer quelque chose de sa personne.

Ah, il faudra de la patience pour deux car elle n'en a pas.

Autant prévenir tout de suite: quand vous la rencontrerez ce ne sera pas sous ses meilleures qualités, il est même possible que vous ne puissiez pas soupçonner ses faiblesses car elle cache tout cela derrière une armure forgée depuis son plus âge. Il y a de fortes chances pour que vous découvriez de prime abord une adolescente peu agréable, Renfrognée, effrontée, coléreuse, révoltée, impolie, provocante, désobligeante voire acerbe ou moqueuse. De toutes façons, à part quelques copines, elle côtoie le moins de monde possible, partant du principe que « ce sont tous des cons ».

Elle a la critique facile, l'esprit de critique également. Elle manie facilement le « non », le « oui » étant sous condition. Vu sous cet angle vous aurez le désir de la gifler ou de la rejeter.

En ce qui concerne la gifle, vous pourrez toujours essayer si vous aimer côtoyer l'enfer. Si vous la rejetez elle s'en fichera complètement puisque vous êtes un con. Par contre... Celui ou celle qui saura la prendre découvrira petit à petit un diamant pur à l'état brut, ne demandant (si vous êtes très persévérant) qu'à être ciselé.



and blood on my hands

Elle est petite: environ 1,60m et très maigre. Ses cheveux sont châtain clair, indisciplinés comme elle, ses yeux bleu intense. Le minois est étrange mais fin et joli quand elle daigne sourire.

Le corps est très souple, d'allure féline. Elle est vive et rarement fatiguée par contre, elle manque de forces physiques car elle ne pratique aucun sport: c'est pour les ringards et les débiles.

Elle est toutefois naturellement endurante. En cas de danger les réflexes sont rapides. Elle saura courir très vite car elle puisera la vitalité dans sa force nerveuse.

Elle ne fait pas son âge car elle n'est pas féminine pour un sou: aucun maquillage, la chevelure ne voit pas la brosse tous les jours et la douche quotidienne peut être oubliée...

Quand le masque de l'adolescente boudeuse tombe on remarque rapidement sur ses traits un petit air de chien battu, affolé et perdu dans le vaste monde.

Le choix des vêtements est simple: un jean clair usagé, le premier tee-shirt ou pull (propre mais plus de la première fraîcheur) qui lui tombe sous la main, des baskets douteuses et le perfecto élimé que son frère lui a donné.

Elle a emporté avec elle le sac à dos noir qui servait pour ses cours. A l'intérieur on y trouvera:

- des sous-vêtements, 2 tee-shirts, un pull de rechange
- un rouleau à pâtisserie
- une lampe torche
- un canif
- une bouteille d'eau
- 1 paquet de gâteaux à bas prix et 1 petit paquet de chips écrasées.
- une petite trousse de toilette
- une petite trousse de soins (3 vieux pansements et un fond de désinfectant)
- un stylo qui fuit
- un petit nounours en peluche
- quelques tickets de caisse froissés
- une photo d'Erik
- une boule de neige qui joue Jingle Bells, cadeau de Noël d'Erik
- 5 dollars

a storm is coming

Malorie Erikson, née en 1999 à Seattle, réside avec ses parents et son frère Erik de quatre ans son aîné, au fin fond d'un des nombreux quartiers résidentiels de la banlieue pauvre. Leur maison s'apparente à toutes les autres en plus décrépie, le jardinet est en friche, la voiture garée devant le portail de guingois semble une épave.

La vie de cette petite fille est d'une banalité à pleurer; rien d'important n'est jamais arrivé, rien d'extraordinaire n'est à raconter; les jours qui passent ressemblent aux autres, il n'y a pas de beaux habits pour les dimanches, les vacances n'existent pas, la dinde de Thanksgiving est remplacée par un poulet aux hormones car on entre là chez les laissés pour compte, pas assez pauvres pour être aidés, trop discrets pour faire partie des cas sociaux.

Les parents se sont mariés tôt, tentant d'aborder la vie avec un peu d'espoir. La maman, jeune et jolie avait trouvé une place de caissière dans un supermarché. Le père, presque analphabète fut heureux de se voir accepté comme ouvrier boulanger, jobs qui leur donnèrent accès à cette maison de location: un luxe auquel ils n'étaient pas habitués ! Très rapidement Erik vit le jour; les parents étaient aux anges, se sacrifiant pour lui payer tout ce qu'il fallait à son bien-être. Leur demeure, sobre était briquée, l'espace vert entretenu et l'amitié avec le voisinage ronronnait doucement bien que superficiellement comme partout en ces lieux.

Quand Jenny, la maman fut enceinte de Malorie, les choses se gâtèrent: suite à une restructuration du personnel, elle perdit son emploi. Encore alerte, elle écuma les petites annonces, cherchant n'importe quoi mais le travail se faisait rare et son état n'avait rien de séduisant pour l'employeur. En désespoir de cause elle s'enferma chez elle, en prise aux angoisses du lendemain, se mit à éviter les voisins, alluma la télévision et attendit l'arrivée du bébé qui naquit prématurément.

Malou, comme son papa adorait l'appeler était fragile, ce qui greva d'autant le budget déjà bien maigre cependant, au bout de quelques mois, sa vivacité, son regard profond et pétillant ravit la famille; le mauvais cap était passé, l'enfant était chétive mais en excellente santé ! Durant un an, une sorte de train-train quotidien s'installa entre les enfants à élever et le travail de nuit de Steeve le papa mais Jenny sans le montrer n'allait pas bien, elle se dégradait imperceptiblement. Plus le temps passait plus elle se laissait aller, abandonnant toute coquetterie, négligeant le ménage, passant ses journées devant le récepteur télévisé à grignoter.

Steeve qui avait un caractère doux mais faible amorça bien quelques tentatives de mieux être, faisant la vaisselle et jouant avec les enfants après son boulot mais comme rien ne changeait, il se fatigua et baissa les bras impuissant.En silence et dans l'indifférence générale, la situation dégénérait de jours en jour: Jenny était devenue obèse et avait du mal à se traîner jusqu'à l'école. Elle s'enfermait ensuite à double tour, attrapait maladroitement une bouteille de vin dans la cuisine avant de s'affaler sur le canapé.

A cinq heures, ne tenant plus debout, le père allait chercher les enfants, parlant, souriant aux voisins afin de garder bonne contenance. Jenny devint rapidement alcoolique. Pas de celles qui font du bruit, jamais un mot plus haut que l'autre, pas une larme, pas un cri; un alcoolisme résigné, déterminé, vide. Jusqu'à l'âge de sept ans, Malou ne se rendit pas vraiment compte de l'état de sa mère, du regard éteint de son père ni même du manque d'argent. Son frère, ingénieux savait construire des jouets avec n'importe quoi, racontait des histoires qu'il inventait, cela lui suffisait.

Très rapidement, ils devinrent inséparables, d'autant qu'ils n'avaient pas le droit de sortir, ni même d'inviter des amis. La misère se cachait bien, rien ne transpirait à l'extérieur au point que les voisins pouvaient entendre de leurs fenêtres ouvertes des rires enfantins ou des chamailleries car Malou avait déjà son petit caractère ! Mais à partir de la deuxième année de grande école, les choses changèrent.  Elève médiocre, assez indisciplinée, pas toujours bien habillée ni bien lavée, arborant des affaires d'occasion dès le premier jour de la rentrée alors que les autres étalaient du matériel flambant neuf, elle fut mise à l'écart par une partie de la classe, inventant des bêtises avec l'autre partie qui partageait sa condition.

Rapidement des quolibets fusèrent, des messes basses à son propos s'instaurèrent puis des phrases moqueuses vinrent agrémenter le menu jusqu'au jour où les injures firent leur apparition. Le sujet de prédilection: sa mère « la grosse dondon au nez tout rouge » ou sa tenue: « tu as eu ton pull dans une poubelle ? Aaaah, c'est dégueulasse, tu pues, dégage ! »

Au début, Malorie répondait en tirant la langue ou en donnant des coups de pieds, ce qui lui attira des punitions mais arrivé à l'âge de neuf ans, révoltée contre tant d'injustices, elle décida de créer avec ses copines, pauvres comme elle «une « guerre des clans » avec pour mot d'ordre à scander avant l'attaque « trous du cul coincés ! Trous du cul coincés ! ». Les autres, en mal d'aventure se réunirent aussi et nommèrent l'ennemi « morve au nez qui pend » avant de partir en croisade avec pour letmotiv « t'as ar ta gueule à la récré ».

Le problème dans cette guerilla même pas trop sanglante fut les adultes. Les gosses de riches étaient bons élèves... Les parents étaient bien placés socialement parlant, etc,etc. Les gosses de pauvres... Malorie fut prise en flagrant délit de coups et blessures; résultat: punitions et convocation des parents ! Elle eut beau raconter que les autres aussi avaient tordu le nez plusieurs fois, tiré les oreilles et arraché des cheveux, rien n'y fit, la sentence claqua au visage du père comme une giffle: « si vous ne l'éduquez pas mieux que cela, votre fille deviendra une délinquante et une moins que rien ! Que cela ne se reproduise pas, sinon... »

Pour la première et la dernière fois de sa vie, Malou fut sévèrement disputée par son papa tandis que sa maman pleurait doucement devant la télé en murmurant « mais qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu... » Et ça, Malorie ne le digéra jamais. A partir de ce jour, elle devint maussade et renfermée, se méfiant des adultes comme d'une bête noire, les haïssant même parfois. Quand il n'y avait pas cours, elle restait enfermée dans sa chambre, ou avec son frère, rejetant quiconque s'approchait d'elle; quand il y avait cours, elle faisait la tête et travaillait peu.

Enfin vint le collège avec sa horde de professeurs décatis, ses couloirs aux murs jaune pisseux, sa flopée d'escaliers en granit gris moucheté de blanc, ses WC sans PQ éternellement occupés. Salle 120, 121, 122... Cours de récréation en asphalte, infirmerie fermée en cas de malaise, ouverte quand tout allait bien... Le bureau du proviseur lunette au bout du nez, les pions faux-culs et tout le toutim. En ces hauts lieux du savoir formaté tout le monde mais alors tout le monde - même ceux des cités - avaient un téléphone portable, une tablette ou un PC, des nike, une DS3D, des fringues « street » avec jeans déchirés exprès, sous entendu: plus il y a de trous, plus ils étaient chers.

Malou elle, avait hérité du sac noir délavé de son frère, ses vêtements étaient achetés dans des magasins de seconde main, (propres, sans trous, juste passés), ses baskets en plastique imitation cuir étaient en promotion au supermarché. Elle n'avait pas de portable ni de DS, encore moins un PC avec compte sur facebook. Autant le dire tout de suite, la communication fut impossible. Malou se renferma davantage et devint désagréable. Les élèves la snobaient, le corps enseignant l'avait à l'oeil.

Pourtant, rien qui puisse attirer l'attention ne se passa car c'est chez elle et plus principalement sur sa mère que Malou se vengeait, la traitant de tous les noms, lui reprochant le manque d'argent par sa faute, maudissant son physique et son alcoolisme, criant à l'injustice avec des mots plutôt verts, exigeant ceci ou cela qu'il était impossible de lui offrir.

Mais la maman n'entendait plus et se cuisait des pâtes dès huit heures le matin afin d'adoucir ses aigreurs d'estomac. La papa rentrait vers quinze heures et allait dormir jusqu'au dîner, quand il y en avait un. Seul Erik prêtait une oreille attentive à sa soeur car il la comprenait, enviant secrètement cette force de caractère qu'il n'avait pas.

Excellent élève, il eut son bac scientifique à 18 ans et caressa l'idée de devenir psychiatre- psychanalyste mais la fac coûtait trop cher aussi se dirigea t-il vers un apprentissage. Cela aussi resta en travers de la gorge de Malou qui atteignait 14 ans et le sommet de sa crise d'adolescence en injuriant sa mère, maudissant son père, se révoltant contre sa condition mais dans ce foyer tristement résigné, dans cet univers clos et immobile elle ne ressemblait guère qu'à une petite toupie folle, tournoyant sans but, se cognant absurdement contre les murs avant de tomber net au beau milieu d'une course vaine.

Rien de plus ne se passa jusqu'à ses 16 ans. Le temps s'était arrêté sur ces faits dérisoires, pas même de quoi écrire la moitié d'un livre; alors elle se mit à dessiner afin de se calmer en attendant que son frère revienne de son travail. Livrée à elle-même, le cerveau en ébullition dans ce no man's land pollué par les éclats de voix d'acteurs de séries B à la musique criarde, elle se mit à rêver qu'elle tombait amoureuse et pas de n'importe qui, d'Erik !

C'était son grand secret, sa grande Histoire. Enfin quelque chose d'extraordinaire se passait dans cette maison dont les carreaux encrassés ne laissait même plus passer les rayons du soleil. Un amour platonique, pur, sans sexe, juste de la tendresse, une infinie tendresse. Crayonner devint tellement compulsif qu'elle en délaissa ses études et à l'aube de ses 17 ans, alors qu'elle aurait dû redoubler sa dernière année de collège, elle annonça froidement à ses parents qu'elle arrêtait l'école, qu'elle en avait le droit, que de toutes façons elle n'avait rien à foutre de leur avis car elle serait étudiante en dessin !

Erik tenta de la raisonner, rien n'y fit. Son père lui expliqua que les écoles d'art étaient trop cher mais buttée, elle lui déclara qu'elle serait autodidacte, que cela existait et qu'elle serait une artiste pleine de fric, pas une minable comme eux. Sur ce elle partit dans sa chambre et claqua violemment la porte derrière elle.

Elle passa le mois d'août entre ses crayons usés et ses feuilles de brouillon, se blottissant en rêve contre le torse de son frère. Début septembre arriva et tandis que les élèves reprenaient le chemin des études, elle posa sur la table encombrée sa liasse de dessin. Le père les regarda vaguement et annonça: « c'est bien beau tout cela mais il faudrait que tu cherches un job à présent, non ? ». Malou regarda sa mère qui ronflait, vautrée dans le canapé, toisa le paternel d'un air méprisant, repris rageusement sa précieuse production et tourna les talons. Ils n'avaient plus rien à se dire. La porte de sa chambre claqua pour la mille et unième fois.

on the highway to hell

Au début, habituée aux faits divers violents qui tournaient en boucle durant les informations télévisées, Malou ne prêta aucune attention aux nouveaux évènements. Quand elle entendit parler d'une éventuelle intoxication alimentaire elle ne fit guère que chipoter encore davantage dans son assiette en ronchonnant. La famille n'entretenant plus aucun lien avec le voisinage et n'ayant pas internet, c'est Erik qui, revenant un soir de son travail les informa de tout ce qu'il avait entendu.

L'adolescente, en mal d'histoires extraordinaires rebondit sur l'idée des morts qui ressuscitent. Son frère eut beau lui affirmer que c'était de l'intox, qu'il regrettait d'avoir dit une ânerie pareille, rien n'y fit, elle se mis à y croire dur comme pierre au point de noircir des pages de croquis lugubres. Bientôt quelques flashs apparurent sur l'écran et malgré une situation « bien en main », les parents interdirent à Malou de sortir, ce qui provoqua un état de crise pour le principe.

Bien que la banlieue sud de Seattle soit calme, les choses empirèrent rapidement. Les coupures d'électricité furent de plus en plus longues, le père et le frère se retrouvèrent au chômage faute de livraisons en matières premières, les bus ne passaient plus, des gens restaient cloitrés, d'autres avaient fuit. La maman refusant obstinément de rejoindre un camp, atteinte par sa psychose alcoolique décida de barricader toutes les ouvertures de leur maison mais quand l'électricité cessa définitivement de fonctionner, Erik annonça qu'il partirait seul afin d'aider les autres. Crises de larmes, de colère ou remontrances ne l'arrêtèrent pas; à la mi-décembre il prépara un maigre sac, décloua les planches qui obstruaient la porte et disparut au premier virage.

Cela coïncida avec la période des placards vides de nourriture. Jusque là, ils avaient réussi à se débrouiller tant bien que mal, père et fils partant de nuit avec de vieux cabas, revenant au petit matin, souvent amochés, avec des boîtes de conserves, paquets de nouilles, vin puis vinaigre pour Jenny. Erik avait même réussi à trouver pour Malou un paquet de gâteau et un petit paquet de chips écrasées, ce qui était un exploit. « Tu les ouvriras pour un grand jour ou bien, quand tu n'auras plus rien d'autre et tu penseras à moi ! Avait-il dit avec un large sourire. » Sa soeur, émerveillé lui demanda d'où cela provenait; « t'inquiète, on a nos relations » avait-il seulement ajouté.

En réalité, ils avaient rejoint une bande de pilleurs où le mot d'ordre était chacun pour soi et dieu pour tous, où l'on se bastonnait ferme pour un paquet de farine éventré, où le meurtre devint un jour une évidence pour une boîte de lentilles. Quand Erik fut parti, Steeve ne rejoignit la bande que pour sa femme; les rayons de victuailles des supermarchés et autres lieux étant vides. Jenny, en manque éthylique, cumulait les deliriums tremens, scènes de violence ou de larmes et n'était plus que tremblements.

N'en pouvant plus, le père revint un matin avec des bouteilles d'eau de Cologne, peu prisées par ses congénères d'infortune. Quand le stock fut vide, il se servit en spray de déodorants ou autres produits corporels contenant de l'alcool. Ce qui au début pouvait être considéré comme un chaos sordide devint rapidement une habitude, odeurs de malpropreté côtoyant les fragrances diverses allant du lilas à la vanille jusqu'en soulever le cœur.

Afin de se nourrir encore un peu, avec n'importe quoi, Steeve emporta avec lui le grand couteau de cuisine qui faisait si peur à Malou et revint avec un animal dépecé. L'adolescente n'eut pas besoin de poser de questions, pas si stupide elle avait bien reconnu la morphologie d'un chat. Cette viande, parfois agrémentée de soupe d'orties trouvées dans les terrains vagues devint leur quotidien jusqu'au jour où le père revint avec rat: il n'y avait plus un chat dans le quartier...

Cloîtrée dans cet univers sombre, aux fenêtres aveugles, sans aucune nouvelles, Malou ne tenait plus en place et menait la vie dure à ses parents résignés jusque cette nuit particulière où elle entendit des grognements intenses, des râles, des hurlements suivis d'un silence glauque. Incapable de s'endormir, elle prit la décision de partir elle aussi; il ne servait à rien de rester là sans lumière, sans presque plus de nourriture à attendre la mort. Elle voulait voir, savoir et retrouver son frère.

Au petit matin cette fin du mois de mars, elle prépara son sac à dos, y glissa le rouleau à pâtisserie comme seule arme de défense possible dans cette maison et s'apprêtait à arracher les planches reclouées quand son père fit irruption dans le couloir. Suffoquée, aucun son ne sortit de sa bouche puis, à sa grande surprise, l'homme tira lentement cinq dollars de sa poche en murmurant: « il ne nous reste plus que ça; si ça peut t'aider... ».

Interloquée, la jeune fille regarda l'argent qui ne servait plus à rien depuis un moment déjà et leva vers yeux vers son père qui cachait difficilement une peine immense. Ce n 'était pas les dollars qui comptaient, juste le geste désespéré qui prévalait sur tout le reste. Emue, elle murmura: « ce sera mon porte-bonheur... ». Elle hésita, plaqua un baiser furtif sur la joue paternelle et s'évanouit dans la brume printanière.

Malou marchait au hasard. N'ayant ni carte, ni sens de l'orientation, elle choisissait les rues exemptes de danger. Tout était désert; les oiseaux eux-mêmes semblaient avoir fuit un tel environnement. Elle avait peur mais pour rien au monde elle n'aurait fait demi-tour. Au bout de 3 semaines de marches à se cacher au moindre bruit, à dormir terrée dans les poubelles, se nourrissant des rares détritus afin d'économiser ses vivres, ses pieds avaient tellement d'ampoules, son corps était si douloureux qu'elle décida de trouver un endroit afin de se reposer.

Ralentissant l'allure, elle balaya du regard cette autre banlieue inconnue et dû s'avouer qu'elle étai perdue. Elle décida de s'acheminer jusqu'à un carrefour où se trouveraient des panneaux dedirections; elle aurait bien le temps de chercher ensuite un coin où souffler un peu. Elle n'en eut malheureusement pas le temps. A environ 200m derrière elle, elle vit un groupe de quatre « rôdeurs » comme tout le monde les appelaient qui se dirigeaient vers elle.

Son sang ne fit qu'un tour. Dans la panique elle se mit à courir mais les autres firent de même bien que très lentement. Accélérant l'allure afin de les semer elle ne fit rien d'autre que s'épuiser davantage tandis que les monstruosités continuaient leurs petites foulées vacillantes sans se fatiguer. Bientôt ils gagnèrent du terrain au point qu'elle put voir leurs mâchoires grandes ouvertes prêtes à mordre et la peau déliquescente, sanguinolente, pendre le long de leur visage.

Hagarde, l'instinct de survie et l'acuité au paroxysme de la concentration, elle repéra, au ras du trottoir, le petit soupirail d'un bâtiment désafecté. Petite, très maigre, son rachitisme lui servit et lui sauva la vie. Tel un chat, elle se glissa dans l'étroite ouverture et atterrit sur la terre battue d'une cave humide et sombre dont la porte métallique était cadenassée de l'extérieur.

D'aucun aurait pensé à une prison mais elle n'en était pas là; il s'en était fallu que de quelques centimètres avant que l'un d'eux ne la griffe et, s'effondrant au sol elle se dit qu'elle avait eu une chance inouïe. Malou était loin d'imaginer que trois des individus resteraient plantés devant l'orifice, tandis que le quatrième, accroupi, nez collé contre le petit trou la regarderait avec une convoitise et une patience infinie.

C'est pourtant ce qui arriva; en voulant se sauver, elle venait de pénétrer dans sa tombe. A moins que... Au bout d'une journée de silence à attendre vainement que les immondices s'en aillent elle s'endormit. A son réveil, l'oeil était toujours là. N'y tenant plus, elle se mit à hurler « au secours, aidez-moi ! » au moindre bruit parvenant à ses oreilles.

Au bout de quelques heures, elle perçut des pas humain, rapides, saccadés, furtifs. Elle ouvrit la bouche pour crier mais avant que le moindre son ne sorte, l'oeil s'était décollé et une lourde cavalcade se fit entendre suivit de grognements puis de hurlements. Affolée, Malou sauta afin d'atteindre le bord du soupirail et se hissa. A deux doigts d'une liberté toute relative, l'adolescente prit de plein fouet une vision d'enfer: les quatre abominations, affalés sur l'asphalte rougeoyant dévoraient une femme. Avec un haut le coeur, des larmes plein les yeux, elle s'éloigna discrètement avant de courir comme une dératée sans même regarder où elle allait.

time to meet the devil

• pseudo › //
• âge › Chuuut

• comment as-tu découvert le forum ? › bouche à oreille !
• Ton ancien personnage ?  › /
• et tu le trouves comment ? › Très bien et impressionnant
• présence › disponible  

• code du règlement › Okay by Obi
• crédit › ###
passeport :

fiche (c) elephant song.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Malorie Erikson

Mer 13 Avr 2016 - 23:37

Salut ! Bienvenue ici ! Excellent choix d'avatar super original du coup ! Very Happy
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Malorie Erikson

Mer 13 Avr 2016 - 23:53

Hellcome !
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Malorie Erikson

Jeu 14 Avr 2016 - 0:47



bienvenue sur le forum !

Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire !  Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.

Bonne rédaction !


Bienvenue Malorie !
Je vais malheureusement devoir te demander de changer d'avatar.
La règle sur les avatars est de plus ou moins cinq ans selon l'âge réel et actuel ( voire âge de la mort ) de l'acteur choisi. L'unique exception étant pour les enfants. Ton personnage étant une adolescente, ce n'est pas possible.
Tu devras donc faire un choix. Soit garder Charlotte Gainsbourg et donc incarner un personnage donc l'âge sera compris entre 39 & 49 ans. Soit choisir une personnalité dont l'âge sera compris entre 12 & 22 ans si tu désires jouer un personnage de 17 ans.

Voilà ! Si tu as des questions, n'hésite pas !
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Malorie Erikson

Jeu 14 Avr 2016 - 8:34

Bonjour,
merci beaucoup pour votre accueil, j'ai hâte de jouer avec vous mais avant je vais finir ma fiche et me familiariser davantage avec le forum !
J'ai déjà RP sur un autre forum actuellement en sommeil et la nostalgie de l'écriture m'a prise, voila pourquoi je suis ici (aussi parce ce que Walking Dead m'a séduit, évidemment !).

En ce qui concerne l'avatar j'ai bien compris.
Le souci est que cette photo me plait - non parce que je suis fan de C. Gainsbourg mais parce qu'elle est très parlante et colle exactement au caractère de mon personnage.
Sur cette photo l'actrice avait 13 ans. Si l'âge de Malou est de 13 ans, sera t-elle considérée comme une enfant et l'avatar accepté ? merci pour votre réponse et à tout bientôt !
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Malorie Erikson

Jeu 14 Avr 2016 - 10:11

Bienvenue parmis nous Very Happy
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Malorie Erikson

Jeu 14 Avr 2016 - 12:46

Merci et à très bientôt !
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Malorie Erikson

Contenu sponsorisé
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum