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Josh "Teddy Bear" Harper

Mer 15 Juin 2016 - 18:51


Josh Harper
27 • Américain • Bûcheron • Travellers

i've got a war in my mind

Comme ma mère et mes sœurs se plaisaient à le dire, je suis un peu comme un gros nounours. A l'extérieur. Comme à l'intérieur.

Si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez sans doute que je ne suis pas une brute comme mon physique pourrait laisser penser. Je pense être quelqu'un de facile à vivre. En tant que grand grand frère, j'ai toujours veiller sur mes petites sœurs. A la moindre accroche qu'elles pouvaient avoir avec des emmerdeurs, j'ai toujours été là pour les protéger. Je peux vous dire qu'un con du nom de Steve s'en souvient encore. Tromper ma sœur à multiples reprises a pas été la meilleure décision de sa vie. De manière générale j'hésite souvent avant de faire quelque chose ou de prendre une décision. Je ne pose pas le pour et le contre, je n'analyse pas la situation. Non. Simplement que je n'arrive pas à faire un choix. Mais ce jour là, il ne m'a pas fallu longtemps avant d'encastrer ce petit con dans le mur. Je ne suis pas du genre à m'énerver pour un rien. En fait je suis assez cool, calme mais il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas jouer.

On ne dirait pas comme ça mais je suis quelqu'un d'assez réservé. Je suis rarement le premier à entamer une conversation. J'en divulgue peu sur moi et il faut un certain temps afin que je sois à l'aise avec une personne que je connais peu. Ce n'est pas un vilain défaut mais mon père m'a souvent fait la remarque concernant ce qu'il appelait ma 'timidité'. Je suis plus inquiet de mon coté étourdi, distrait. C'est sur qu'oublier son cartable quand on va à l'école, mettre deux chaussettes différentes, ne plus se rappeler qu'il fallait aller chercher Jenny après le boulot ça peut apporter son lot de mésaventures. Quand on a pas la tête, on a les jambes. Je suis peut-être un peu brouillon, je ne fais pas les choses comme il faut ou ne les fait pas à fond mais on ne peut pas pour autant dire que je n'y mets pas tout mon cœur. On pourrait dire que je suis une brave bête. Toujours à l'ouvrage.

Ma mère me répétait souvent que ce qu'elle préférait chez moi était mon optimisme. Je voyais toujours le bon coté des choses. Si elle ne me le disait pas sans cesse, je n'y prêterais pas attention. C'est naturel pour moi de voir la vie en rose. Personnellement si je devais retenir une seule de mes qualités ce serait mon honnêteté. Je sais qu'il est parfois mieux de ne pas dire la vérité mais je n'arrive pas à mentir. D'ailleurs je ne sais clairement pas inventer d'excuses. Je n'ai pas le don pour ça.

Pour continuer, l'un de mes autres gros défaut est ma naïveté. Je prends pour argent comptant tout ce que l'on me dit. Ou presque. Trait de caractère que mes chipies de sœur ont toujours eu un malin plaisir à tester avec leurs mensonges et leurs histoires abracadabrantesques. Et comme si cela ne suffisait pas, je suis également très complaisant. Pas un con plaisant. Docile si vous voulez. Il faut dire, comment pouvez-vous résister à une demande de vos benjamines quand elle vous regarde avec leurs petits yeux de chiens battus ? Je n'ai jamais su leur dire non.
Pour terminer, la chose que mon père a toujours tenu le plus à cœur est l'enseignement de la loyauté. La famille est la chose la plus importante pour nous tous. Le fait d'être fidèle, droit, est une des valeurs familiales primordiales.


and blood on my hands

Comme ma mère et mes sœurs se plaisaient à le dire, je suis un peu comme un gros nounours. A l'intérieur. Comme à l'extérieur.

Faut dire qu'un mètre quatre-vingt-seize pour le quintal et quinze kilo de plus, ça passe pas inaperçu. Et je parle bien sûr de kilo de muscles. Pas la grosse bidoche ou les fesses rembourrées. Du muscle j'en ai forcément un peu perdu depuis ces derniers mois. Ne maniant plus la hache comme j'avais l'habitude de le faire, mon tour de biceps a perdu de sa splendeur d'antan. Il reste quand même présent car ça disparaît pas comme ça. Et surtout que je manie toujours un peu l'engin, niveau décapitation de monstres ou niveau défonce de porte de maison. Oui il manque les poils. Je n'ai jamais été très velu et il faut un certain temps avant qu'une barbe ne pousse mais ce manque de pilosité ne les a jamais empêché de me considérer comme leur Teddy Bear. J'ai des grosses paluches, des grands pieds et je suis de manière générale bien proportionné.

Niveau visage, j'ai généralement un faciès de gentil. Oui j'ai un gros front, un gros nez, une mâchoire carrée mais j'ai toujours le sourire et mes yeux bleus inspirent plus la joie que la colère. Généralement. Car je peux aussi prendre un air de dangereux, surtout quand on s'en prend à mes petites sœurs. Et là y'a plus grand monde pour la ramener. C''est que quand une armoire à glace de toise de haut, t'as pas trop intérêt à faire aller ta bouche si tu veux garder ta dentition. Même si c'est pas mon genre de mettre sur la gueule de quelqu'un. Pour la coupe de cheveux on la joue freestyle. C'est que les coiffeurs se font rares par ces temps-ci.

Mes vêtements se résument à une chemise à carreaux rouge. Assez sale bien entendu. Un jeans à trous, pas par effet de mode je vous rassure. Une paire de grosses godasses et un gros gilet à capuche gris. J'ai aussi récupéré un chapeau de cow-boy. Je l'aime bien alors je l'ai gardé. On m'a dit que je faisais très texan avec. Je sais pas si c'est parce que j'ai une tête de texan ou si c'est le fait qu'un chapeau de cow-boy rend tout le monde un peu 'texan'. J'ai aussi une paire de gant en cuir. Je possède également une chemise beige devenue grise.

Forcément je ne me balade pas en touriste. J'ai aussi un sac de randonneur. Le sac de couchage qui va avec, même s'il commence un peu à tirer la gueule. Dans ce sac on retrouve un peu de tout et n'importe quoi. De la bouffe, ou pas, selon les jours, une gourde et d'autres bouteilles, un couteau-suisse, un briquet, des jumelles, une gamelle, une corde, une boussole. L'attirail du parfait boy-scout randonneur. Mais aussi quelques bricoles que j'ai récupérées chez moi et à gauche, à droite : un album photo, un harmonica, un bouquin (Le Hobbit), ... Evidemment, je n'ai pas quitté ma hache. Enfin c'est plutôt elle qui ne m'a pas quitté. J'ai aussi trouvé une winchester 94 à canon long. Je suis pas très à l'aise avec mais elle pourra toujours me servir en situation désespérée. Il ne me reste que deux cartouches en plus des six du magasin de l'arme.

a storm is coming

Je suis né le 22 mars 1989 à l'hôpital de Seattle. Ma mère, Lisa, fleuriste dans une boutique de la ville et mon père, Jared, chef de projet dans un boîte informatique viennent tout juste d'acheter une maison dans la ville. La famille s'agrandissant et les moyens financiers le permettant, il était temps de quitter l'appartement et de s'installer dans leur habitation à eux. Mes parents tous deux enfants uniques, je ne vous cache pas l'enthousiasme que généra l'arrivée du premier petit-fils auprès de mes grand-parents. Pas encore né et pourtant déjà pourri, gâté. Il faut dire qu'après huit ans de vie commune, papa et maman allaient au même lycée, ils s'étaient enfin décidés à sortir ensemble juste avant leur dernière année, ils ne se sont ensuite plus jamais quittés. Bref, après huit ans d'amour et une situation stable, il était plus que temps pour moi de venir au monde. Lorsqu'on me montre des photos de moi bébé, nul doute que je me reconnais. J'étais déjà grand et bien portant. Pourtant, papa et maman ont une taille et un poids normal. Mon grand-père dira le jour de mon premier anniversaire qu'en fait nous étions deux et que j'ai mangé mon jumeau. Ce qui ne me fait pas forcément rire. Si on se rappelle de cette parole c'est que devinez quoi ? Non je n'ai pas mangé mon petit frère. Mais un an plus tard, ma mère, se sachant déjà enceinte, apprend qu'il y a en fait deux petits anges dans son ventre. Sacré surprise. Deux mois plus tard, on propose à mon père de prendre la direction de la boîte dans laquelle il travaille. Un enchaînement de bonne nouvelle. Il hésite quelque temps car la venue de deux nouvelles filles en plus d'un gros garçon comme moi n'est pas chose à prendre à la légère. Ma mère arrive à le persuader. Elle quitte son travail, un peu à contrecœur  mais le bonheur de s'occuper de ses enfants comble rapidement ce minuscule vide. Après chef de famille, Jared devient chef d'entreprise.

Je grandis dans une famille où tout va bien. Bien que très occupé par son travail, mon père passe beaucoup de temps avec nous. Ma mère reprend une activité abandonnée depuis longtemps, le saxophone. Le jazz aide à nous bercer et ma mère n'est pas peu fière de parvenir à jouer aussi bien après une aussi longue pause. Alors que la routine s'installe et que Amy et Lucy, les jumelles, fêtent presque leur un an, j'apprends qu'un quatrième bébé a été commandé. Maman et papa ont toujours souhaité avoir trois enfants. Le compte était bon mais ne me demandez pas pourquoi, les jumelles ne comptaient pour qu'une à leurs yeux. Jenny voit le jour le 4 mai 1993. C'est qu'on ne chaume pas chez les Harper. Et c'est qu'ils me donnent du boulot à moi aussi. Protéger une petit sœur c'est déjà une aventure. Alors trois ! Je ne sais sincèrement pas comment maman est parvenu à tout gérer à la maison. Je ne suis déjà pas capable d'être responsable de ma personne. Je grossis le trait mais l'idée est là. L'entreprise de papa roule sa bosse. C'est une petite société qui emploie une quinzaine de personne. Tout le monde y gagne bien sa vie, papa un peu plus que les autres. Encore heureux car il y a tout un tas de personne à nourrir à la maison. Vous vous doutez bien qu'il ne se passe pas une journée tranquille chez nous. Néanmoins, rien de particulier n'est à noter. J'entre à la grande école à cinq ans et demi alors que les jumelles débarquent en deuxième maternelle. Jenny, elle, passe tantôt ses journées avec maman, qui continue à prendre du temps pour jouer de la musique, tantôt à la crèche en compagnie d'autres terreurs. Le week-end nous allons au parc ou en forêt. Maman a toujours aimé la nature. C'est vrai qu'une promenade au milieu des arbres, à écouter le chant des oiseaux, a quelque chose de très apaisant. Une nouvelle routine s'est mise en place. Grand garçon que je suis je donne parfois un coup de main pour des tâches réalisables par un enfant de mon âge et je passe plus de temps avec Jenny qu'avec Amy et Lucy. Les deux jumelles étant tout le temps ensemble, pensant tout le temps de la même manière et faisant toujours les mêmes bêtises, à deux. Alors non je ne les délaisse pas mais j'ai le sentiment que Jenny a plus besoin de ma présence que les deux autres. Hormis une montée de fièvre, une chute un peu trop brutale, une crise parce que Lucy a eu un gâteau mais pas Amy, ... la vie suit son chemin. Le jour de ses quatre ans, Jenny reçoit un magnifique cadeau. Une petite boule de poil rien que pour elle. En principe. Car le toutou est bichonné par tout le monde. Un labrador beige qu'elle nommera Nounou. Je ne dis pas ça parce que c'est la meilleure des sœurs qui a trouvé ce nom mais je trouve que Nounou ça lui va très bien. Le nouvel arrivant s'acclimate rapidement. Il aurait pourtant pu devenir fou avec quatre monstres autour de lui.

Le reste de mon enfance et de mon adolescence se passe sans le moindre soucis. Quelques petits accros avec des sales gamins qui pensaient pouvoir faire chier mes sœurs sans s'attirer des emmerdes. Forcément quand on fait une à deux têtes de plus que tout le monde ça aide à résoudre des conflits. Je ne suis pas violent mais quand on joue avec le feu, on se brûle. Maman n'a pas repris de travail mais rassurez-vous elle ne s'embête pas. Elle s'est mise en tête qu'un petit potager serait le bienvenu. Nounou est parfois parti lui donner un coup de patte. Il a toujours fait pire que mieux. La boîte de papa a prise en peu plus d'importance ces dernières années. Ils ont déménager dans de plus grands locaux et ont engagé quelques employés supplémentaires. Il ne travaille pas plus qu'avant, tant mieux pour nous, mais gagne plus d'argent. Ce n'est pas quelque chose dont il se vante. Il est simplement fier de pouvoir subvenir au besoin de sa famille. Je ne sais pas s'il aurait souhaité me voir marcher dans ses traces. Le sujet n'a jamais été abordé. Il avait, je pense, tout autant conscience que moi que l'école, les affaires, le leadership ce n'était pas mon fort. Je ne suis pas con, bien que je crois tout ce qu'on me dit, mais les études ne sont pas faites pour moi. Tout comme les jumelles. Elles développent rapidement un coté artistique et comme tout artiste, la vie estudiantine, ça les saoulent. Elles jouent de la musique, font du théâtre, dessinent, … Pas des prodiges au yeux du monde mais ce qu'elles réalisent m'épatent. Jenny est celle qui en a le plus dans la caboche. Première de classe. Tout comme papa, ce n'est pas quelque chose dont elle se vante. Les trois savent bien jouer avec ma gentillesse. Elles ne le font pas méchamment et jamais sans mauvaises intentions mais quand elles ont besoin d'un service, un regard de cocker et je ne résiste pas. Parlant de chien, Nounou a bien grandi. C'est un paresseux. Peut-être que nous l'avons trop usé. Je comprends pourquoi mes parents souhaitaient avoir plusieurs bambins. Et je me dis qu'ils ont vraiment du s'ennuyer comme enfant unique. Chez nous, toutes les soirées sont animées. Six personnes, auxquelles on ajoute un chien et souvent des amis ou amies des enfants. Ca en fait du peuple. On fait très famille parfaite dit comme ça mais les engueulades fusent. Pour un rien ou pour une raison valable. Quatre femmes sous un même toit, c'est tout un lot de problèmes. Surtout que Lucy et Amy sont pas les dernières pour faire des conneries. Surtout quand l'une essaye de se faire passer pour l'autre. Evidemment ça marche pas avec nous. Forcément elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau mais je serais capable de les reconnaître les yeux fermés. Toute la famille passe par la case boy-scout. Ou girl-scout pour mes sœurs. L'idée ne vient pas de nous-même mais de maman. Un peu réfractaire au début, je me suis finalement pris au jeu et adore passer mes week-end à apprendre des choses sur la nature, sur comment allumer un feu, se repérer grâce aux étoiles, … Même si ma concentration me fait parfois défaut.

A dix-huit ans et le lycée terminé je me mets à chercher du boulot. Ils ont bien essayé de me dire qu'il vaudrait mieux pour moi que je continue à l'université mais ce ne serait qu'une perte de temps. Du coup je me retrouve embauché comme chauffeur-livreur. Papa connaît mon patron mais ce n'est pas grâce à lui si je suis pris. Je fais ça pendant deux ans. C'est un travail comme un autre. Rien de plus. Les jumelles continuent dans les arts et vont à une école de théâtre. Certains de mes copains me diront que c'est génial d'avoir des petites sœurs parce qu'elles ont plein de copines. Il m'est effectivement arrivé de sortir avec l'une ou l'autre amie des jumelles mais rien qui ne vaut la peine d'être évoqué. J'aurai effectivement pu profiter de la situation mais je suis plutôt réservé. Ca aussi c'est quelque chose avec quoi Lucy et Amy me titillait. Me présentant l'une de leur copine « juste comme ça », clin d’œil, clin d’œil. Je rougissais parfois un peu mais ça me faisais sourire. A 20ans et demi je change de boulot et intègre une boite d'agent de sécurité. Ca ne me plaît pas et quitte rapidement mon nouveau gagne-pain. Le fait est que je ne sais pas trop quoi faire. Un soir, lors d'un repas, papa évoque une entreprise qu'un de ces partenaires a ouvert. Une entreprise de bûcheron. Je n'y prête pas forcément attention sur le moment mais le lendemain la conversation me revient en tête et c'est ainsi que je devenu un coupeur de bois. Côtoyer les arbres me rappelle les balades de ma jeunesse. Je me sens bien dans ce nouvel environnement. Je resterai bûcheron jusqu'au début de l'apocalypse. Jenny continue des études de management à l'université de Washington. Nounou est toujours en vie mais on sent qu'il se rapproche de la fin. Il reste un an de cours aux jumelles. Elles ont déjà tout prévu. Une fois les études terminées, elles partiront pour Olympia. Je me prends un appart. Un petit truc sympa au loyer peu élevé. Les filles ont fait la gueule parce que je partais mais elles passent maintenant autant de temps chez moi qu'à la maison. Elles se plaignaient non-stop que l'endroit était trop petit. Jenny a goûté un peu à l'indépendance et elle m'a dit que ce serait une bonne idée qu'on prenne un appart pour nous deux. Vous me connaissez, j'ai accepté. Il y a parfois des situations très drôles. Lorsqu'elle ramène un garçon et qu'il rencontre le grand grand frère. Toujours très amusant de voir leur visage quand je leur serre la main en les regardant très sérieusement. Ca fait bien marrer Jenny qui selon moi, fait exprès d'inviter des copains juste pour que je les intimide. On en parle jamais ouvertement mais chacun comprend très bien les pensées de l'autre.

A vingt-quatre ans je rencontre une femme. Nous restons ensemble un bon moment. Jenny déménage, Ashley emménage. Les jumelles sont comme prévu à Olympia où elles ont rejoint une troupe de théâtre. Maman n'a plus personne à la maison, elle doit se sentir seule après tant d'années en compagnie de ces chérubins. Jenny trouve un poste dans une entreprise partenaire de celle de mon père. Personne n'a jamais abordé le sujet mais je suis certain que quand papa aura trop de cheveux gris, il passera la main à sa fille. C'est un peu comme si c'était écrit. Jenny a toujours plus ressemblé à papa qu'à maman. Ne plus voir les jumelles autant qu'avant me manque. Elles sont somptueuses dans leur pièce. Nous avons été les voir à plusieurs reprises. Au moins elles font ce qu'elles ont toujours rêvé de faire. Avec Ashley c'est bien. Elle est fille unique et n'a donc pas cette notion de famille que nous possédons.

Au bout d'un an mes habitudes sont chamboulées. Mon boulot change quelque peu. Je dois à présent partir plusieurs jours dans les montagnes avant de revenir le temps de trois, quatre jours seulement pour ensuite repartir. Ashley n'accepte pas vraiment la situation. Et quand elle me dit que je passe peut-être trop de temps avec ma famille par rapport à elle, je comprends que nos chemins se séparent. Pas grave, nous n'étions pas fait pour être ensemble après tout. Et puis une de perdu, dix de retrouvées. Avec le train de vie, il sera peut-être difficile de trouver l'âme sœur mais qui sait ? Le travail me plaît. Mes retours à l'appart, où Jenny a repris ses bonnes habitudes sont toujours très réjouissant. Elle non plus n'a pas trouvé le bon. Elle est même tombé sur un gros con. Quand je suis tombé nez-à-nez avec lui et une autre fille sous le bras alors qu'il était censé être avec ma sœur, il a compris qu'il avait fait une erreur. Ma sœur n'était pas au courant de son infidélité mais quand elle l'a appris, elle ma remerciait pour lui avoir casser gueule. T'inquiète pas Jenny, ça m'a fait plaisir.
En septembre je pars pour deux mois et demi dans le Parc national des North Cascades. Et c'est là que le monde a basculé.

on the highway to hell


septembre 2015
On fait notre boulot comme tout bon travailleur. On c'est Sam, Brett, Evan, Vince, Lorenzo et moi. On est quand même un peu coupé du monde. On a l'habitude, on le vit bien. On prend des nouvelles de la famille de temps en temps et on va boire un coup au petit bistrot d'un village voisin mais sans plus. Nous sommes perdus au milieu de la forêt. Pour la bouffe c'est toujours la même rengaine, de base on part avec des tas de denrées. Et puis une fois toutes les semaines, ou les deux semaines, on part chercher un gros stock de bouffe dans un magasin du village. Le gérant est au courant donc il prépare les trucs à l'avance. Histoire qu'on ne reparte pas de chez lui en ayant emporté la moitié du magasin. On ne s'intéresse pas trop aux actualités. Et quand bien même, si on jette un œil aux nouvelles, c'est surtout sur la page sport. Aucun de nous n'est un intellectuel. Nous sommes tous de grands gaillards. C'est pas une crevette qui serait capable de faire notre métier. On aime tous bien notre boulot même si on râle parce que cette fois c'est deux mois d'affilés. On est tous du même âge sauf Evan qui a trente-cinq ans, divorcé, deux enfants. Les autres gars ont pas de gosses. L'un est marié, l'autre à une copine, les deux derniers sont célibataires. On est bien payé pour ce qu'on fait. Et on nous a promis de nous laisser tranquille jusqu'à la nouvelle année une fois revenus. Du coup personne a refusé. Si on avait su ce qu'il se passerait, on serait tous resté chez nous. Je peux vous le garantir.

octobre 2015
On entend parler de quelques histoires mais on s'embarrasse pas plus que ça. Tout ce qu'on fait c'est compter les jours restants. J'ai eu Jenny au téléphone. Elle m'a demandé si elle pouvait prendre un chien. Depuis quand elle me demande mon avis ? Comme je suis plus souvent au travail qu'à l'appart, ce n'est pas moi qui vais m'en occuper. Elle m'a posé la question par politesse mais elle sait bien ce que j'en pense. Je lui ai quand même dit de ne pas en prendre un trop grand. « Ne t'inquiète pas ». J'ai déjà peur de voir la taille de la bête quand je vais rentrer. Plus les jours passent et plus on commence quand même à se faire du soucis. Il nous reste un mois a passé ici et les échos des événements survenus en ville ne sont pas très rassurant. Des militaires sont déployés à Seattle. Maman s'inquiète pour moi mais ici rien d'étrange, rien qui ne sorte de l'ordinaire. En même temps on est un peu dans le trou du cul du monde.
Alors que la loi martiale est déclarée et que Seattle devient en quelque sorte un champ de bataille, nous décidons unanimement de continuer notre boulot et de rentrer à la date prévue. Ce n'est de toute façon pas nous qui allons régler des problèmes qui nous dépasse. Plus tard, c'est une décision que nous regretterons de ne pas avoir prise. On entend parler de malade, d'infecté mais nous ne sommes pas de témoins de ce genre de chose. Nous nous rendrons compte par la suite que nous étions en réalité totalement déconnecté de la réalité. Les autres et moi sommes inquiets. Nous parlons beaucoup mais n'agissons pas.

novembre 2015
Vers le cinq du mois nous prenons conscience de ce qu'il se passe. Alors que nous sommes en train de faire notre travail au milieu de la forêt, nous apercevons au loin quatre silhouettes qui s'approchent. Lorsque nous les distinguons clairement, notre estomac se noue. Impossible que les choses se déplaçant vers nous soient vivantes. Nous hélons les monstres mais ne recevons que des gargouillements en réponse. Quand ils s'approchent toujours plus, nous admirons l'horreur de près. Lorsque ces choses tentent de nous mordre, nous les repoussons. Elles n'ont plus aucune conscience. Vince porte un coup de hache à l'un des choses. Au niveau du ventre. Le coup aurait clairement neutraliser un être humain. Ces choses ne sont plus humaines. Même avec une jambe ou un bras en moins, elles continuent sans relâche à s'avancer. Lorenzo plante sa hache dans le crâne. Le résultat est convaincant. Nous faisons pareil et en concluons qu'il faut leur toucher le cerveau pour les abattre. La situation était donc si grave. Nous décidons de partir.
Lorsque nous arrivons dans le petit village de Marblemount, l'ambiance est clairement étrange, oppressante. La ville est déserte. Excepté que certaines de ces choses rôdent dans les rues. La plupart des maisons sont barricadées. Les autres ont les fenêtres brisées. Nous rencontrons une âme courageuse qui est sorti afin d'aller chercher de quoi se nourrir. Le pauvre homme est terrorisé. Il ne souhaite clairement pas nous accueillir chez lui. Il propose tout de même de nous expliquer plus en détail ce qu'il se passe. Nous nous installons dans une bâtisse abandonnée que nous avons pris soin de sécuriser. Il nous dit qu'il sera impossible de rejoindre la ville par voiture. Les routes sont bloquées. La neige et les véhicules laissés à l'abandon se seront chargés de nous compliquer la tâche. Si nous souhaitons rejoindre Seattle, nous devrons marcher. La saison étant ce qu'elle est, il nous serait très compliqué de se mettre en marche vers Seattle. Forcément sur le coup je ne pense qu'à une chose. Enfin cinq. Mes sœurs, ma mère et mon père. Si la situation est dangereuse, je veux être là pour eux. Ils ont besoin de moi. Mais quatre des gars sont pour rester ici, le temps de l'hiver. Et comme bien des fois dans ma vie, on arrive à me convaincre de faire le contraire de ce que j'aurais du faire. Ils me disent que c'est trop risqué pour un homme seul. Qu'ils ont eux aussi besoin de moi. Qu'il sera plus facile de retourner à Seattle l'hiver passé. Que tout seul, je pars simplement au suicide. Et que si je veux revoir ma famille, je ferais mieux de rester ici, avec eux. Je tergiverse. Tellement longtemps que finalement je reste avec eux. Sur le fond ils n'ont pas tord. C'est long, très long mais cela semble être la moins pire des options. Je vais dans leur sens. L'avenir me prouvera qu'effectivement, je pense que partir seul se serait soldé par ma mort. Ou ma transformation. Nous nous accaparons une maison., la barricadons et embarquons un maximum de provisions. Nous sommes tout de même six. Nous croisons l'une ou l'autre de ces choses mais ne sommes jamais en danger. Seules, elles sont facile à neutraliser. Il est clair que le bruit les attire. Les jours passent et notre stress ne diminue point. Vers le 20 du mois, nous perdons Lorenzo des suites d'une maladie. Probablement une grippe très accrocheuse. Il a bien ingurgité des tas de médocs mais rien n'y a fait. Nous avons été déposé son corps à la cave. Le lendemain, du bruit provenait de l'endroit. Vince est parti jeté un œil. Il a ouvert la porte et est tombé sur Lorenzo, transformé en monstre. Il s'est fait complètement surprendre et n'a pas pu éviter une morsure. Evan et moi sommes descendus dès lors que nous avons entendu du bruit. Je me suis chargé du monstre alors qu'Evan aidait le malheureux à remonter. Nous savions ce qu’entraînait une morsure de ces choses. Quelques heures plus tard, Sam planta un couteau dans le crâne de notre défunt collègue. En l'espace de deux jours, nous avons perdu le tiers de notre effectif.

décembre 2015
L'hiver est rude. La décision est extrêmement difficile à prendre mais nous choisissons une fois de plus de rester cloîtrer le temps que la météo s'améliore, que la saison passe. Les jours paraissent de plus en plus long Les rations s'amenuisent. Avant qu'il ne soit trop tard, nous sortons et explorons les alentours à la recherche de nourriture. Nous sommes tous de gros gaillards, il nous faut clairement plus de deux mille cinq-cents calories par jour dans notre quotidien mais en ces temps d'apocalypse, nous sommes à la diète. Tout le temps perd un peu de poids. De la graisse principalement. Ca ne tape pas encore dans les muscles. Nous perdons clairement la notion du temps. Noël, le réveillon, tout ça n'est plus qu'une vaste illusion. Le coin est assez tranquille. Pas de vagues de ces choses, pas de pillards ou de personnes vivantes malintentionnées.

janvier 2016
La nouvelle année commence de la même manière que s'est achevée la précédente. Enfermée dans notre nouvelle demeure. Sam est en train de perdre la tête. Le désir de revoir Jenny, maman, papa et les jumelles m'empêche de partir en vrille. Je suis certain qu'ils sont encore en vie. Je ne leur demande qu'un peu de patience. Juste un peu de patience. Le vingt janvier, s'en est trop pour Sam. En plein milieu de journée, nous entendons un coup de feu. Nous nous précipitons pour découvrir le corps inerte de notre compagnon, revolver en main, trou dans la tête. Il est à présent dans un monde meilleur. Plus que quelques jours avant le grand départ.

février 2016
Trois mois après avoir investi les lieux, il est temps pour nous de quitter les lieux. Nous nous sommes fixés une date et nous la respectons. Le plan est simple. Marcher en direction du village le plus proche, s'y reposer, réitéré. Rockport, Concrete, Hamilton, Lyman, Sedro-Wooley. A chaque fois le même scénario. Le même village hanté. Nous passons la nuit dans une bâtisse que nous sécurisons.  Nous y restons parfois un jour supplémentaire pour différentes raisons : l'un de nous ne se sent pas bien, nous aidons une famille, nous nous trompons de route et devons revenir sur nos pas. Pour passer de village en village, nous empruntons les routes. Il y a bien quelques monstres qui errent mais jamais de gros rassemblement. Nous sommes certain que ce ne sera pas si simple lorsque nous arriverons dans une vraie ville. Les journées passent beaucoup plus vite. Nous sommes actifs, le moral remonte légèrement. Je reste optimiste. Je le sens au fond de moi, papa a su prendre soin de notre famille. Chaque minute passée à marcher me rapproche d'eux. Sur la routé, nous croisons un corps à coté duquel gît une winchester 94 avec une bonne vingtaine de cartouches. L'ayant vu le premier, je me saisis de l'arme. Cela pourra nous aider en cas de mauvaise surprise. En fin de mois, nous arrivons à Mont Vernon qui est véritablement la première ville dans laquelle nous posons nos bagages. Nous trouvons cette fois-ci refuge dans une maison habitée. Nous y passons quatre jours. Trois de trop. Comme nous le pensions, il y a bien plus de monstres dans le coin. Et ce n'est sans doute rien comparé à ce qui nous attend à Seattle. Plus beaucoup de kilomètres. En avant.

mars 2016
Nous enchaînons assez rapidement les villes de Conway et Arlington pour arriver à Marysville. Là-bas, une mauvaise surprise nous attend. Alors que nous sommes en train de faire nos courses dans un magasin où il ne reste déjà plus grand-chose, nous entendons le moteur d'un véhicule. Nous nous cachons chacun derrière un étalage afin d'observer les arrivants. Trois hommes, armés, au visage cerné et à la barbe non pas de trois jours mais de trois mois. Brett, en véritable homme extraverti, sort de sa planque pour aller discuter avec les trois gaillards. Se sentant menacés, ils braquent immédiatement leur arme en direction du collègue. J'ai le cœur qui bat. J'essaie d'apercevoir Evan mais ne le trouve pas. Un bref échange de mot et la situation semble s'envenimer. J'entends un coup de feu. L'un des trois hommes se fait éclater la moitié du visage. Les deux autres, malgré la surprise, réagissent rapidement. Ils tirent simultanément sur Brett qui s’effondre. Ils essaient ensuite de courir vers l'entrée du magasin afin de s'enfuir mais dans un geste impulsif, je vise, tire et abat l'un d'eux. Evan réitère la même action que précédemment et tue le dernier des types. Je n'en reviens pas. Tuer des monstres étaient une chose. Tuer un être humain en est une autre. Evan me rejoins et me tire par le bras. Nous devons immédiatement partir. Il jette un coup d’œil à l'extérieur et constate qu'il y a un quatrième individu, arme à la main qui s'approche de l'endroit. Sans aucune réflexion, il lève son arme. Jamais deux sans trois. Nous courrons le plus que nous pouvons. Le bruit a attiré une meute de monstres. Les semer ne sera pas vraiment difficile. Il suffit simplement de ne pas prendre une ruelle ne menant nulle part. L'épisode Marysville se termine aussi vite qu'il a commencé. Arrivés à Everett, la prochaine escale de notre voyage, nous nous posons pendant plusieurs jours. Malgré toutes les horreurs que nous avons vécu, j'ai du mal à me remettre de ce qu'il vient de se passer.  Même si ces individus souhaitaient notre mort, je ne me serais jamais cru capable de pouvoir tirer sur une personne vivante. Et de l'abattre. Evan est de plus en plus irritable. Je ne crains qu'une fois arrivé à Seattle, il se séparera de moi. D'ici là, je pense lui être assez utile. Survivre à deux est bien plus facile que seul. Les discussions se font certes plus rares mais nous empêchent de sombrer dans la solitude. Nous parvenons à traverser la ville très rapidement pour nous retrouver à Mild Creek. Plus que quelques jours, vraiment très peu, et nous arriverons enfin à notre destination.

avril 2016
Lynnwood et Mountlake Terrace ne sont que des étapes lors desquelles nous ne nous attardons pas. Nous arrivons à Seattle le cinq du mois. La ville dans laquelle nous entrons n'a plus rien à voir avec celle que nous avons quitté il y a maintenant plus de neuf mois. Comme je le redoutais, nos chemins, avec Evan, se séparent. Il n'a plus qu'une idée en tête, retrouver sa famille. Tout comme moi. C'est donc plein d'entrain que je marche en direction de mon chez moi. Pas mon appartement. La maison familiale. Mauvaise nouvelle, je n'y trouve personne. Bonne nouvelle, je n'y trouve personne. Pas de papa transformé en ces choses, pas de cadavre non plus. Ils sont donc ailleurs. Je reste quelques jours chez moi. Me remémorant les innombrables souvenirs que j'y ai vécu. La maison est quelque peu sans dessus-dessous. Sans doute des vagabonds ou des pillards qui sont passés par ici. Impossible de dire si mes parents ont emporté des affaires avant de partir ou s'ils se sont envolés sans rien. Je regroupe quelques bricoles avant de me remettre en route. Vers mon appartement cette fois-ci. Sur la route je croise une mère et sa fille. Jessica et Johanna. Comme toujours, la conversation, le peu de conversation, démarre par « Avez-vous rencontré un Sam, Lisa ou Jenny Harper ? » avec cette fois-ci, une photo pour mettre un visage sur les noms. La réponse est encore une fois la même : « Non ». Généralement la discussion s'arrête là. Parce que je ne suis pas bavard. Mais ce jour là, elles ont décidé de me suivre. J'en ai divulgué peu sur moi. Au contraire de la petite Johanna. Je crois connaître la moitié de sa vie. Et si je n'en connais que si peu, c'est parce qu'elle ne doit pas se souvenir de l'autre moitié. Elle a sept ans. Son père est parti au ciel. Il s'est sacrifié pour protéger sa famille. Elle avait un chat comme animal de compagnie. Elle aime les fraises. Je m'arrête ici bien que j'en sache beaucoup plus sur elles. Lorsque j'arrive, lorsque nous arrivons, à l'appartement. Bonne et mauvaise nouvelle. Personne. Pas de mots. Rien. Je m'en doutais un peu mais espérais de tout coeur les revoir. Nous restons là deux jours. Jessica me dit qu'il faudrait que l'on se pose. Pas ici car l'endroit n'est pas très bien positionné mais bouger, tout le temps, accroît les risques. Je lui aurais bien dit oui mais j'ai plus important à faire. Retourner – au figuré –  Seattle pour les retrouver. Au croisement d'une avenue, je les abandonne. Pas vraiment dans le vrai sens du terme. Je ne pars pas comme un malpoli mais j'aurais pu – du – moi aussi les protéger. Je leur ai dit de me suivre, que je veillerai sur eux mais elle préfère, Jessica, se poser. Etre « au calme ». Je sais où elles sont et si l'envie m'y prend « Tu pourras toujours venir nous voir ». Son mari est mort depuis deux mois et pourtant j'ai l'impression qu'elle avait envie de moi. Il ne s'est rien passé car sa fille était avec nous et que ce n'est pas vraiment mon genre. Même si je n'aurais pas été capable de résister très longtemps à son charme, ses avances. Et donc je parcours les rues de ma ville. Je rencontre Gwen, une amie de Jenny et Jorge, son copain. Les mêmes questions, les mêmes réponses. Quelques heures passées ensemble, quelques souvenirs évoqués et me voila reparti.

mai 2016
Les jours passent et se ressemblent. Comme à l'époque d'avant. Mais en pire. Je rencontre parfois des vagabonds comme moi, parfois des petits groupes qui se sont installés dans une demeure. Tantôt des jeunes, tantôt des vieux. Des femmes, des hommes, ... Ce qui me pousse à croire que si eux ont su survivre, mes parents et Jenny ont des chances d'être encore vivants. Les jumelles également. J'espère qu'ils sont tous ensemble, là, quelque part. Si je ne trouve rien à Seattle, je risque fortement de me mettre en route pour Olympia. Qui sait ? Peut-être tout le monde a-t-il quitté la ville pour partir chez les sœurettes. En milieu de mois, j'ai failli y passer. Je me retrouve encerclé par un groupe de ces choses. J'en extermine quelques uns mais ils sont trop. L'un d'eux va me mordre lorsqu'il prend une balle dans la tête. Immédiatement mon regard se porte en direction du tireur. Un jeune homme, peut-être même pas encore adulte. Il tire deux balles de plus, fait mouche et nous nous enfuyons. Je le remercie mille fois. Et je file. Il me suit dans mon périple quelque temps mais nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde alors un beau matin il s'en va. J'aide de temps en temps des personnes que je croise. De jour en jour je fais des efforts, j'essaye d'être plus sociable. Mais ce n'est pas gagné. Parfois j'ai le sac rempli de vivre. Puis je tombe sur un grand-père et son petit-fils qui n'ont plus rien alors je leur donne la moitié de ce que je possède. Rarement je fais usage de ma winchester. Néanmoins il ne me reste plus que quelques cartouches. J'aurais pu ramasser le pistolet trouvé près d'un cadavre mais je me suis ravisé. C'est le chaos. Partout.

juin 2016
Juin début comme mai se termine. Bonne et mauvaise nouvelle, je ne les ai toujours pas trouvé. Mais chaque jour qui passe me rapproche inexorablement de nos retrouvailles. Quand les reverrais-je ? Seul l'avenir me le dira. En attendant, je fais ce que je peux ...


time to meet the devil

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• âge › Aurait pu mais a pas changé, 24
• comment as-tu découvert le forum ? › DC Tom
• Ton ancien personnage ?  › /
• et tu le trouves comment ? › Bah justement, je le trouve pas (mon ancien perso)
• présence › 4-5? soirs / 7
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• crédit › google image
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fiche (c) elephant song.
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Re: Josh "Teddy Bear" Harper

Mer 15 Juin 2016 - 19:21

Rebienvenue Smile
Tu aime bien les sportifs visiblement o/
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Re: Josh "Teddy Bear" Harper

Mer 15 Juin 2016 - 19:47

Re bienvenue =)
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Re: Josh "Teddy Bear" Harper

Mer 15 Juin 2016 - 19:52

Copain " presque " barbu o/
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Re: Josh "Teddy Bear" Harper

Mer 15 Juin 2016 - 20:01

Re-bienvenue parmi nous, mister ! Very Happy
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Re: Josh "Teddy Bear" Harper

Mer 15 Juin 2016 - 20:17

Re-bienvenue avec ce nouveau compte, j'aime beaucoup ta fiche **
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Re: Josh "Teddy Bear" Harper

Jeu 16 Juin 2016 - 9:40

Rebienvenuuue :MisterGreen:
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Re: Josh "Teddy Bear" Harper

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