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Back in the saddle

Dim 6 Nov 2016 - 20:53



L'hiver s'installait peu à peu. Bientôt, la neige viendrait à recouvrir tout le potager et les enclos. Se chauffer deviendrait la priorité puisque les couches de vêtements ne suffiraient plus. Les bras croisés, plantée devant la fenêtre donnant du côté rue, Nessie à ses pieds en train de grogner sur l'un de ses jouets, Zoey se sentait d'humeur maussade. Toute la masse de problème que le changement de climat annonçait lui jouait déjà sur le moral. Pourtant, tous s'étaient décidés, après une discussion très sérieuse dans le salon, à mettre les bouchées doubles en prévision du froid. Après ça, Zoey n'avait pas réellement de raison d'avoir le cafard. Et pourtant. Sans vraiment d'explication, c'était le cas.

Perdue dans ses pensées et observant distraitement l'extérieur, elle n'entendit même pas Lily rentrer. Ce n'est que les aboiements de Nessie faisant la fête à Garfunkel qui la tira de sa rêverie. Avec un sourire, elle salua la brune qui, depuis tôt ce matin, était partie en vadrouille à l'extérieur. Visiblement fatiguée de son expédition, elle alla directement s'installer dans l'un des grands canapés disposé dans le salon. En la voyant si épuisée, Zoey abandonna l'idée de lui tenir la jambe pour discuter. Ce n'était pas bien grave après tout, elle pouvait bien attendre. Peut-être que si cela durait jusqu'au soir, elle en parlerait à Jack, une fois tous les deux installés dans le lit. Oui, convaincue qu'elle ne devait pas embêter les autres avec ses états d'âme, Zoey tourna les talons et attrapa la petite laisse rose de Nessie.

« On va dehors. » Lança la brune autant pour Lily que pour Nessie qui, comprenant l'ordre, ne se fit pas prier pour venir s'asseoir aux pieds de sa maîtresse. En fléchissant les genoux pour arriver au niveau de la chienne, elle clipsa la laisse dans le harnais que la bestiole portait déjà. « Allez. » Souffla-t-elle en ouvrant la porte, laissant la petite chienne noire se précipiter à l'extérieur. Le nez enfoui dans le col de son manteau, Zoey avança jusqu'à voir Jack au loin. Comme d'habitude, celui-ci travaillait pour rafistoler ou sécuriser un peu plus la maison. Lorsqu'il remarqua sa présence elle lui adressa un petit signe de main et de l'index, elle le désigna à la chienne. Immédiatement, sa queue se mit à remuer plus vite et, prête à jouer, elle chercha un moyen de contourner la barrière qui la séparait de son maître. Voyant le cirque de la chienne, Zoey ne put s'empêcher de rire jusqu'à ce qu'une voix, derrière elle, ne l'oblige à se retourner.

C'était Juliet qui sortait à peine des écuries. L'adolescente tapa sur ses cuisses pour rappeler Nessie jusqu'à elle. Ce que la petite chienne fit. Élancée comme une dératée, elle rata presque Juliet et glissa un peu sur les feuilles mortes avant de lui grimper le long des jambes. « A croire qu'on lui manque dès qu'on passe le pas de la porte. » Lança Zoey. Parce que c'était vrai. Nessie avait du voir Juliet moins d'une heure auparavant. Mais elle lui faisait la fête comme si cela faisait des jours et des jours.

« Tu t'occupes des chevaux ? » Demanda doucement la brune sans vraiment attendre une confirmation. « Si tu veux je peux t'aider. J'ai fini ce que j'avais à faire à l'intérieur. » En se mettant en marche, elle ajouta. « Mais je n'y connais pas grand chose tu sais. La dernière fois que j'ai approché un cheval je devais avoir à peine dix ans. » Une idée lui vint. Plissant un peu les yeux, elle se tourna vers Juliet. « Est-ce que tu accepterais de m'apprendre ? ».

Après tout c'était un bon moyen de passer du temps avec Juliet. Participer et s'intéressait à ce qui lui plaisait lui semblait être une bonne idée pour se rapprocher un peu plus. Il ne restait plus qu'à savoir si oui ou non elle accepterait.


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Re: Back in the saddle

Mar 15 Nov 2016 - 22:20

La jeune fille observa la chienne déraper sur son côté droit et par quelques agitations frénétiques de ses pattes, essayer de ralentir sa course erronée pour l’atteindre enfin. Un sourire amusé se dessina sur son visage. Des petites fossettes se creusèrent sur ses joues, lui donnant un air enfantin. Elle n’avait ce sourire, que lorsqu’un événement la surprenait et qu’elle n’arrivait alors pas à contrôler sa joie qui se peignait furtivement sur son visage.

Juliet avait passé sa matinée à s’occuper de ses chevaux. Elle prenait très souvent soin d’eux et parfois passait ainsi des heures dans leurs stalles. Elle était extrêmement attachée aux deux animaux. Les écuries étaient un endroit calme, où l’on pouvait simplement écouter la respirations des bêtes et le frémissement de la paille piétinée. De temps à autres, lorsqu’elle était certaine d’être seule, la blonde se mettait à leur parler, toujours dans une langue étrangère au cas où une oreille curieuse traînerait dans les environs.
« Ich mag Winter, es kommt bald. Schnee und heiBe Schokolade sind die beste dinge in der ganze Welt, seit ihr nicht einverstand ?»
Elle aimait leurs robes soyeuses. Et lorsque l’envie folle la prenait, elle montait a cru pour faire le tour de la propriété, et se faire croire qu’elle voguait dans les airs. Il suffisait, pendant quelques secondes, de serrer les cuisses pour s’assurer une bonne prise et d’étendre ses bras comme un oiseau. Ses cheveux se mettaient alors à onduler follement, le vent lui fouettait le visage ; elle se sentait vivante. Puis, il fallait se raccrocher rapidement aux crins pour éviter une chute éventuelle. Il lui arrivait de tomber car dans sa béatitude elle relâchait la pression exercée par ses jambes. Moments de grand ridicule pour la jeune fille qui se relevait rapidement, faisant comme si tout allait bien alors que son corps lui exhortait de prendre soins d’elle en faisant fleurir des bleus de toutes les couleurs sur sa peau d’albâtre. Heureusement pour elle, jamais elle ne s’était cassé un membre.

Nessie était donc en train de frotter sa tête contre son genou. Elle avait l’air très heureuse et sa langue pendante léchait toute parcelle de peau qui passait à sa hauteur.
« A croire qu'on lui manque dès qu'on passe le pas de la porte. » Lui dit Zoey.
L’adolescente ne leva pas les yeux de la chienne et hocha simplement la tête avec un sourire, la bête était une boule énergétique de bonne humeur qui était capable de réjouir à peu près n’importe qui.
La jeune femme qui lui faisait face engagea la conversation à propos des chevaux. Elle lui proposa son aide mais se rabaissa la minute d’après sous prétexte qu’elle n’avait pas approché un cheval depuis des années. Juliet l’observa avec mélancolie, cette sorte de maladresse et cette tendance à se rabaisser soi-même lui rappelaient la Juliet d’avant. C’était entre autre pour ces raisons qu’elle se sentait proche de la brune et qu’elle l’appréciait alors qu’elles entretenaient une relation banale. Au fond, la jeune fille était un peu être restée la même, il est si difficile de faire table rase de ses émotions et de ses moindres tics…
Enfin, son interlocutrice lui demanda de lui apprendre ce qu’elle savait. La première réaction de l’adolescente aurait été de refuser et même de remballer sèchement la brune. Mais elle se reteint. Elle resta quelques secondes silencieuse et figée. Sa première pensée fut que tout cela n’était qu’une mascarade pour souder le groupe. Et elle souhaitait montrer qu’elle avait comprit la manipulation et qu’il ne fallait pas la prendre pour une gamine débile. Le regard vert de Zoey et cette manière d’introduire les choses afin de lui donner dès le début l’avantage dans la conversation ne pouvaient laisser aucun doute sur le but premier de la jeune femme. Mais à l’inverse, si Juliet se trompait, elle ne voulait ni briser Zoey, ni couper les quelques liens qu’elle entretenait avec sa faction. Elle se leva, inclina légèrement la tête et se détourna sans un mot. Puis dit d’un ton sérieux et froid :
« Si tu crois que je n’ai pas vu cette tentative maladroite, tu te trompe.» elle laissa échapper un rire « mais bon au moins tu essayes, le plupart auraient dès le départ abandonnés l’idée »  Elle se dirigea de nouveau vers les écuries et siffla pour que la chienne la suive. Bien entendu, l’animal arriva en courant, toute heureuse, agitant sa queue avec impatience. Comme elle ne voyait pas Zoey arriver et qu’elle se disait qu’elle avait déjà été un peu rude, la blonde lança d’une voix forte :
« Tu viens ? »

Elle réfléchissait à la manière dont elle allait organiser les choses et sans se l’avouer vraiment, Juliet appréciait déjà la tournure des événements. Il y avait deux chevaux et deux cavalières, là-dessus, le calcul était vite fait. La jeune fille comprenait qu’on puisse être terrifié par un cheval, leurs tailles –imaginez que l'adolescente arrivait au garrot des deux étalons– et leur puissance étaient déjà impressionnants. C’est pour cette raison qu’elle décida d’attribuer Django à la jeune femme curieuse. L’animal bai-brun était plus doux et patient, il saurait être à l’écoute d’une débutante. Elle rentra donc dans son box qu’elle laissa ouvert.
« On va commencer ensemble »
Elle laissa sa main errer sur l’encolure du cheval.
« Sache que Django, comme tout autre représentant de son espèce, est extrêmement sensible. Si tu as peur il aura beaucoup moins tendance à te faire confiance. L’équilibre consiste en trouver le juste milieu entre affirmation de soi, et confiance en la bête. »
« Rapproches toi. Doucement. »

Elle incita la nouvelle initiée à l’imiter, se rapprocher lentement, établir un premier contact. Balader sa main partout sur le pelage, et observer. Après quelques minutes de silence, Juliet chercha les yeux émeraude, qu’elle rencontra.
« Ça va ? » demanda-t-elle avec honnêteté.
L’adolescente se trouvait elle-même étonnement docile. Cette nouvelle compagnie était apaisante.
Elle prévoyait après cela de brosser le cheval – de manière superficielle bien sûr puisqu’elle avait déjà effectué la tache le matin même – puis de lui mettre une selle et un mord. Elle aiderait Zoey à monter sur la bête, lui expliquerait ensuite brièvement quelques règles d’équitation puis elles iraient toutes les deux faire un premier tour dans un enclos extérieur et s’aventureraient peut être plus loin.
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Re: Back in the saddle

Mer 23 Nov 2016 - 20:58




La façon dont ils étaient arrivés dans le chalet, ce qui s'était passé avec Jack au moment où il s'était aperçu de la présence de deux rôdeurs dans les écuries, Zoey ne l'avait pas vécu. Encore trop affaiblie, l'équipe s'était démenée pour la transporter à bord d'une carriole et rapidement, ils l'avaient installé dans l'un des lits, le temps de s'occuper du reste. Toute cette histoire, on lui avait raconté et depuis le début, la brune se sentait assez tiraillée. Attristée même. Tout simplement parce qu'elle savait que ce qu'avait fait Jack était inévitable mais que quelque part, la souffrance qu'avait du ressentir Juliet à cet instant ne la laissait pas de marbre. Ce n'était qu'une adolescente, perdue dans un ranch depuis des mois avec pour seule compagnie, ses grands parents. Ils devaient constituer son monde. Ils devaient être ceux qui prenaient soin d'elle, ceux qui permettait à Juliet de garder un semblant de vie normale. Et leur arrivée lui avait simplement tout arraché. Pourtant, aucun membre de ce groupe ne souhaitait la faire souffrir. Même Jack avec qui la jeune fille ne s'entendait pas, ne souhaitait pas lui faire de mal. Mais ils ne pouvaient pas changer le passé et malheureusement, cette épreuve faisait partie de tout un lot qui attendait la jeune fille.

C'était sans doute parce qu'elle voyait que l'adolescente n'allait pas spécialement bien que Zoey s'évertuait à vouloir créer le contact. Aussi pour que la jeune fille voit le bon côté de leur présence ici, qu'elle comprenne qu'ensemble les choses seraient plus faciles. Zoey était donc gonflée de bonnes intentions et naïvement, elle s'attendait à ce que Juliet le comprenne et l'accepte. Ce qui ne fut visiblement pas le cas. Sa réponse froide et distante lui procura l'effet d'une douche froide. Les choses ne seraient pas si faciles. Zoey était bête d'avoir cru l'inverse. Il faudrait du temps, de la patience et, elle en était persuadée, beaucoup de douceur. Évidemment, l'ancienne organisatrice de mariage ne répondit rien, se contentant simplement de froncer les sourcils légèrement. Mais finalement, en l'entendant rire et commencer à marcher en direction des écuries tout en lui demandant de venir, la brune se dit qu'il y avait encore de l'espoir. En guise de réponse, Zoey hocha la tête et se mit en marche, suivant les pas de Juliet.

Véritablement Zoey ne savait pas y faire avec ces bêtes. Déjà, comparées à elle, les bestioles étaient énormes puis, elle n'était pas sûre de faire les bons gestes, de ne pas braquer l'animal. Alors, studieusement, elle écouta les directives de la blonde. Sous son ordre, elle se rapprocha de Django, levant prudemment la main vers le pelage pour le caresser avec douceur. Le contact fit sourire la sud-africaine. Elle ne se souvenait plus que le pelage était si doux mais que la peau et les muscles de l'animal rendait tout cela très ferme. A la troisième caresse, Zoey se sentait déjà plus en confiance. Aussi parce que Juliet était présente et que, si le cheval se mettait à paniquer, elle pouvait intervenir. « Oui. » Répondit sincèrement Zoey à la question de Juliet. Son ton était un peu distant. Non pas qu'elle veuille créer un froid entre elles mais plutôt parce qu'elle était encore trop adsorbée à contempler la bête, à découvrir ses muscles, la sensation rêche de sa crinière.

Un peu perdue, elle tourna la tête vers Juliet, dans l'idée de lui faire part de son ressenti. « C'est étrange, cette sensation. » Les yeux azur de la brune passèrent de l'adolescente à l'animal, de l'animal à l'adolescente. Ses lèvres s’étirèrent en un large sourire mais elle semblait chercher ses mots. « C'est...apaisant ? » Dit elle, comme si cela était surprenant. En vérité, pour elle, ça l'était. La chaleur du cheval combiné au silence qui régnait dans l'écurie et l'absence totale de cris de colère ou quoi que ce soit d'autre était totalement hypnotisant. Du coin de l’œil, elle regarda Juliet et avec un sourire pincé par l'amusement, elle lui avoua. « Je comprends que tu passes autant de temps ici. »

L'idée de lui demander si, avant, Juliet passait beaucoup de temps ici lui traversa l'esprit. Mais comme à chaque fois que Zoey voulait se lancer sur le sujet, l'idée de la voir se braquer lui coupa toute envie. Elle savait que les choses se dérouleraient ainsi. Perdue dans ses pensées, elle fut rappelée sur terre par le petit coup que lui donna Juliet avec la brosse. Après quelques explications basiques, Zoey s'attela à la tâche laissant Juliet contourner la bête pour aller s'occuper de l'autre flanc.

« Je devais avoir... » Zoey fit une petite moue tout en cherchant dans sa mémoire. «..à peine dix ans quand je suis montée sur un cheval pour la dernière fois. » Elle fit une petite pause, inspirant pour se donnant un peu de courage. « Mon père nous avait emmené, ma sœur jumelle et moi, au centre équestre de Johannesburg. » Elle se coupa, le temps de récupérer la brosse tombée à ses pieds. « Mais Quinn avait une peur bleue des chevaux. » Elle secoua la tête. « Elle n'arrivait pas à se rassurer, dès qu'elle se trouvait trop proche elle paniquait. Elle s'était mise à pleurer. » Finalement la brune haussa les épaules. « On y est plus jamais retournées. » Parce que Quinn et Zoey étaient des jumelles et que jamais elles n'auraient pu faire des loisirs séparément. Mais comme cela était une évidence pour elle, Zoey ne le précisa pas à la petite blonde. « Tu as commencé à quel âge toi ? » La question était plutôt vague, il n'y avait pas beaucoup de risque qu'elle la froisse avec ça. Enfin, c'était ce qu'elle pensait.

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Re: Back in the saddle

Mer 7 Déc 2016 - 21:39

Juliet observa son apprentie complètement fascinée. Le pelage doux frémissait sous ses caresses. La légère tension qui flottait dans l’air s’apaisa. La jeune fille retrouva avec plaisir l’atmosphère réconfortante des écuries, les craintes résiduelles s’étant évaporées. Elle lança un regard à Django qui devait, lui aussi, se sentir plus à l’aise.

Zoey lui fit part de ses sentiments sincères, couplé de son regard franc et de son visage honnête ; la lycéenne ne douta pas une seconde de la véracité de ses propos. Elle aurait eu tendance à se poser des questions et à triturer les paroles de son interlocutrice, mais elle n’en fit rien. Au lieu de cela elle hocha simplement la tête. La brune semblait saisir complètement l’effet que ce lieu avait sur l’adolescente et cette proximité non feinte lui plu.

La jeune Rosenfeld se contenta de prendre deux brosses douces. Tout le travail ayant été fait le matin, il était même inutile de sortir la bête pour le pansage. En tendant la brosse, elle sembla tirer la jeune femme de sa rêverie, ce moment d’inattention la fit sourire. Elle passa sous l’encolure du cheval pour prendre soin du côté opposé. Elle commença par l’épaule, appliquant la brosse de manière régulière, dans le sens des poils. La brune entama la conversation. Lui racontant des pans de son ancienne vie. L’adolescente était curieuse. Elle aimait penser que les survivants de l’apocalypse étaient radicalement différents de leur « eux » d’origine. Cette vie rude que tout le monde menait vous changeait du tout au tout. De ce fait, elle appréciait les histoires, d’abord pour leurs cotés fabuleux –tout cela prenait un air irréel depuis le temps qu’elle avait quitté ce monde superficiel et matérialiste - et mélancoliques ; ensuite parce qu’elle avait l’impression d’accéder à une sorte de jardin secret. Le passé offre de nombreuses clefs au présent. Tout cela apparaissait comme un puzzle géant à résoudre avec ingéniosité. C’est pourquoi, la blonde fut attentive aux propos de la sud-africaine –fait qu’elle venait d’apprendre.
« Ah c’est vraiment dommage, mais je comprends, je veux dire ces bête là –elle tapota avec gentillesse le dos de Django – peuvent paraître terrifiantes. Et pour être honnête je n’ai jamais vraiment pratiqué l’équitation. J’ai tout apprit ici, même si mes parents n’étaient pas trop pour. »

Elle alla chercher le licol.
« C’est la fameuse partie qui effraye tout le monde. Le cheval n’ouvre pas systématiquement la bouche. Il faut présenter la main, plate évidemment, avec le mord, comme ça. Sa main était en effet à plat, les pièces de métal au niveau de sa paume, parallèles aux lèvres, prêtes à être insérée. L’astuce, c’est d’insérer ton doigt derrière la mâchoire, il y a un espace sans dent. Ça s’ouvre instinctivement. Django agit comme elle l’avait prédit. Elle passa le dessus de tête pardessus les oreilles et c’était finit, les rênes ayant été préalablement disposées sur la nuque.
Contente que la manœuvre ait fonctionné, Juliet installa rapidement le tapis de selle et la selle. Elle prit soin de montrer comment placer le pommeau par rapport au garrot ainsi que la place de la sangle – entre les pattes avant et le ventre, partie appelée « passage de sangle » histoire d’être clair, précisa la jeune fille avec humour. Elle sortit Django de son box et l’attacha à la porte de sa stalle.
« Je vais m’occuper de Fury, si tu as le moindre problème viens me voir, mais surtout ne cries pas, tu risque de les effrayer. »
Elle se faufila dans l’autre box et s’activa avec précision. En dix minutes, elle était prête. Elle attacha de la même manière l’autre cheval devant son propre box.
« Alors, ça te dit de monter ? Je vais chercher un escabeau histoire de faire ça en douceur. »
L’objet en question était d’un bleu hideux et en plastique. C’est ce dont elle s’était servit au début –et encore maintenait elle l’utilisait lorsqu’elle se sentait toute rouillée, mais cela, elle ne l’avouerait pas à Zoey.
Elle resta proche de la grande brune aux yeux jades.
« On monte par la gauche. D’ailleurs c’est une anecdote sympa ça. C’est plus une tradition parce qu’en vrai ça ne sert à rien. Ça nous vient direct du Moyen-Âge. Les chevaliers portaient leur épée sur la gauche pour, paf, trancher l’adversaire avec la main droite. Et donc pas question de blesser son cheval en montant par la droite. Mon grand-père m’avait raconté ça, jamais bien cette idée qu’on gardait des coutumes, et puis, bon, je me sentais cool. »
Elle ne put empêcher un sourire à l’évocation du souvenir. Elle entrevoyait les moustaches blanches du vieil homme, remuant mollement à chacune de ses exclamations. Il avait ce talent de narration qui aurait rendu tous les petits enfants fous.  

Se rendant compte qu’elle s’était interrompue dans ses explication elle continua :
« Donc pied gauche dans l’étrier gauche. Et tu passes ton pied droit par dessus la croupe tout en mettant tout ton poids sur l’étrier. Il ne faut pas avoir peur, la sangle bien réglée ne glisse pas. »

Elle se retint de préciser que certains chevaux avaient tendance à gonfler le ventre afin que la selle pivote au moment de monter. Mais c’étaient les plus rebelle, plus le type de Fury que de Django.
La lycéenne lui montra comment tenir ses rênes.
« Prête ? Je détache. »
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Re: Back in the saddle

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