Re: Opération 3 : Is it really safe here ?

Mer 25 Jan 2017 - 18:56

Prêt à poursuivre leur inspection des lieux, Adam attendit toutefois que l’urgentiste inspecte les conserves qui avait attiré son attention quelques secondes plus tôt. Il ne voyait pas trop ce qu’elle pourrait en tirer de plus mais après tout, elle devait certainement mieux s’y connaître que lui. Avant l’épidémie, cela devait bien faire des années que Shepherd n’avait pas fait les courses. À quoi bon se farcir cette corvée quand quelqu’un pouvait le faire à votre place, prendre des bons produits et les cuisiner pour vous ? Manger au restaurant tout les jours avait peut-être un coût mais Michaela et lui ne faisaient pas partie de ceux que cela pouvait inquiéter. Il n’y avait guère que les fruits et légumes frais qu’il utilisait chaque matin pour se faire son concentré de vitamines quotidien qui remplissait son frigo. Et encore, même ça, ce n’était pas lui qui allait les acheter.

La remarque du docteur Page le fit sourire. Évidemment, il savait parfaitement que la date indiquée sur les conserves ne voulait souvent rien dire. Il était déjà parfois compliqué de faire la différence entre la DLUO et la DLC, quand on savait que tout cela n’était qu’une habile manœuvre des compagnies productrices pour pousser à la consommation... S’y fier devenait dès lors complètement absurdes. Pourtant lui le faisait quand même. N’ayant aucun problème d’argent, consommer ne le gênait pas le moins du monde. Bien au contraire. Acheter signifiait injecter de l’argent dans l’économie. Injecter de l’argent dans l’économie signifiait qu’à un moment où à un autre, cet argent allait arriver dans leurs poches, les siennes, celles de sa compagne et de tout les autres employés de sa société. L’industrie alimentaire avait toujours été un secteur d’investissement stable. Il fallait bien que les gens mangent après tout, non ? Maintenant, c’était plus par sécurité que pour des raisons économiques qu’il continuait de suivre les dates. Ça ne servait strictement de manger si c’était pour choper la colique derrière et vider tripes et boyaux pendant cinq jours.

Le groupe se remit en marche. Les râles des rôdeurs se faisaient plus présents, plus sonores à mesure qu’ils progressaient dans le magasin. Pourtant, toujours aucun signe des morts. Le financier en était presque à se demander ce qu’ils foutaient. Un autre rayon. D’autres conserves laissées à l’abandon remarquées par Michaela.

- Et celle-ci ? demanda sa compagne.

À voir la tête qu’elle faisait, ça n’annonçait rien de bon. La brune secoua de la tête. La mine d’Adam se renfrogna. C’est que ça en devenait presque fatiguant de ne rien trouver.

Mer 25 Jan 2017 - 21:49

Maintenant, fallait passer par Daphne pour savoir si c'était bouffable. Après tout, c'était cohérent, parce que son plan cul avait passé sa vie à " veiller sur celles des autres ", même si ce n'était certainement pas sa motivation première. Bref, pour le coup, elle avait plutôt intérêt à le faire, vu que la bande présente était ce qui lui permettait de vivre et de s'amuser. Ainsi Grant prit quelques boites au hasard, et les lui fila. Quand elle agita la tête d'une façon bien négative, Grant sentit la rage monter en lui.

" Putain de merde, on s'est pointé ici pour qued' ! C'est pire que des chiottes à la turque ! Y a quand même bien au moins une putain de boite de ravioli qui nous filera pas la mort ?! "

Grant pestait, mais à voix basse. Oh s'il avait été seul, il aurait déjà gueulé, foutu sur la gueule d'un ou deux rôdeurs, flingué les conserves foutues et.. et non, à vrai dire. S'il avait été seul, ce con se serait sans doute laissé aller à en goûter une. Il aurait inspecté la date et il aurait renfilé car il n'était quand même pas con, mais pas impulsivité, juste pour emmerder Dame Malchance, il aurait bouffé cette merde. Et p'tête bien qu'il en serait mort comme un gros débile.

" On ferait peut être mieux de fouiller d'autres coins. Genre j'sais pas.. le bureau, quelque chose.. on y trouvera p'tête la clé de l'autre porte, boss. "

C'était pas con comme idée. Mais pour le coup, ils ne savaient pas où était ce bureau, s'il existait. Et surtout, ils n'étaient pas seuls, et avant de fouiller en cherchant une clé, ils devaient sécuriser ce nid à daube.

Mer 25 Jan 2017 - 22:39

Non. Non. Non encore. Ses complices lui soumettaient certaines trouvailles, sans doute avec l’espoir qu’elles soient exploitables en dépit de la date dépassée, mais ce n’était pas le cas. A voir l’état des rayons, Daphne se demandait finalement si cet endroit n’était pas finalement ce qu’ils avaient craint qu’il soit : une perte de temps. En plein centre ville, c’était effectivement évident que l’épicerie ne contenait plus rien – ou presque d’exploitable – mais ils avaient voulu essayer. Un espoir paradoxal, le fait aussi que parfois : les choses que l’on cherchait étaient cachées juste sous notre nez. Le commissariat avait vraiment besoin de vivres supplémentaires, ils ne pouvaient rien laisser au hasard.

Grant laissa éclater son mécontentement en mode sourdine et, même si elle ne l’aurait pas formulé de cette façon, l’urgentiste était d’accord avec lui. Elle ne voyait toutefois pas en quoi les clefs du bureau les aiderait à dégoter quoique ce soir d’utile, mais ça, ce serait à Adam d’en décider. Pour l’instant, elle se penchait sur un lot de bouteilles d’eau qui renvoyait la lumière de sa torche.

Daphne s’approcha pour l’examiner de plus près, mais bien sûr : c’était trop beau pour être vrai. Elles étaient vides ; celles qui ne l’étaient pas étaient entamées et sans bouchon. Dans une atmosphère comme celui-ci, mieux valait ne pas prendre le risque. De toute façon, les dépôts noirâtres au fond ne faisaient absolument pas envie. Poussant un soupir, elle ne gaspilla pas sa salive pour signaler que c’était un nouvel échec.

Ven 27 Jan 2017 - 13:47

L'espoir lui revint finalement. Quand Daphne illumina les bouteilles d'eau, il remarqua la présence d'un bon gros casier de bières à l'étage du dessous. Alors qu'elle vérifiait l'était lamentable des bouteilles qui n'étaient pas encore vide, Grant se baissa pour inspecter cette promesse qui lui donnait déjà l'envie de roter. Un large sourire aux lèvres, il soulevait une première bouteille, pour la voir déjà décapsulée. Une seconde, la même chose. Oh Grant était certain d'au moins en trouver une. Une putain de bière qu'il allait s'enfiler droit dans le gosier sans demander son reste.

Et enfin, parmi ces bières déjà consommées, il remarqua la seule, l'unique, celle qui avait encore une capsule. Elle brillait sous la lumière de Daphne, quand Grant lui demanda - plusieurs fois, avec beaucoup de répétitions - d'éclairer son trésor. Il était tellement ému.. Il hésita à la soulever, et finalement c'est ce qu'il fit. Sauf que seule une partie de la bouteille vint à lui. Cette bouteille était cassée et un gros connard l'avait reposée comme s'il voulait faire une putain de blague. Alors là, ça ne faisait pas rire Grant. Du tout.

Il se releva, se passant de tout commentaire. Là, dans sa tête, il voyait des bouteilles vides voler dans les murs, pendant qu'il hurlait des choses si horribles que mêmes les rôdeurs se seraient mis à pleurer.